Toamasina
Toamasina (ou Tamatave pour son nom français), est une grande ville portuaire de l'Est de Madagascar, chef-lieu de la province de Toamasina et de la région de l'Est, située à 353 km au nord-est de la capitale, Antananarivo. Son aire urbaine est estimée à 458 000 habitants en 2021[1].
Tamatave
Toamasina Tamatave | |||
L'avenue de l'Indépendance. | |||
Administration | |||
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Pays | Madagascar | ||
Région | Atsinanana | ||
Province | Toamasina | ||
District | Tamatave-I ; Tamatave-II | ||
Maire | Nantenaina Rakotonirina | ||
Démographie | |||
Population | 458 000 hab. (est. 2021) | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 18° 08′ 50″ sud, 49° 23′ 43″ est | ||
Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : Madagascar
Géolocalisation sur la carte : Madagascar
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Géographie
Au niveau géographique, la ville est située entre d'un côté l'océan Indien, territoire des requins et de l'autre les lagunes et marais, la rendant difficile d'accès depuis l'intérieur des terres.
Climat
Le climat est de type tropical : températures chaudes et des pluies fréquentes tout au long de l'année (avec pour Tamatave une température moyenne de 24 °C pour 3 500 mm de pluie par an[2]). Les températures minimales se rencontrent en juillet et août avec 17°C, tandis les maximales sont en janvier et février avec 31°C. Au niveau des précipitations, le mois d'octobre est le plus sec avec seulement 108 mm de pluie, tandis que le mois de mars est le plus humide avec 384 mm[3].
De janvier à avril, la saison chaude est rythmée par les cyclones tropicaux qui peuvent parfois être extrêmement violents.
Toponymie
Sur les cartes du XVIIe siècle apparaît le nom de « Port-aux-Prunes »[réf. souhaitée]. De nos jours, le nom d'« Île aux Prunes » est porté par un îlot inhabité à 10 milles nautiques au Nord-Nord-Est de Tamatave et sur lequel se trouve un phare.
Le sieur de Flacourt est le premier à mentionner Tamatave en 1655, dans son ouvrage Histoire de la grande île Madagascar :
« Depuis la baie d'Antongil que l'on nomme ici Manghabei, jusqu'au Port-aux-Prunes, qu'ils [les Malgaches] nomment Tamatavy. »
Au cours du XVIIIe siècle ces deux noms de « Port-aux-Prunes » ou « Tametavi » figurent sur les cartes, avec parfois une variante : « Port-Tametavi ».
Sur la Chart of part of the east coast of Madagascar, établie par le chevalier Grenier en 1768 et publiée en 1782 à Londres, figure pour la première fois le nom de la ville sous sa forme actuelle[réf. souhaitée], Tamatave. Ce nom remplace définitivement celui de « Port-aux-Prunes », qui n'apparaît plus par la suite en cartographie.
Le toponyme malgache Toamasina semble n'apparaître dans aucun document d'origine européenne avant Histoire et géographie de Madagascar de Henry Descamps (1884). L'interprétation traditionnelle de ce nom est la suivante : le roi merina des Hauts-Plateaux, Radama Ier, découvrant la mer pour la première fois lors de sa conquête de Madagascar, aurait porté un peu d'eau à sa bouche et se serait exclamé : Toa masina ! (« C'est salé ! »).
La ville et sa province portent officiellement seul le nom de Toamasina, mais le nom français de Tamatave est toujours autant utilisé.
Histoire
La ville prend son essor sous le règne de Radama Ier (1816-1828), qui l’utilise comme plateforme commerciale pour la traite des esclaves avec les puissances occidentales[4].
La présence de deux lignes de récifs coraliens protègent la rade de Toamasina contre la haute mer et lui assure une sécurité relative[5].
Avec la colonisation française à la fin du XIXe siècle elle devient, au détriment de Majunga, le premier port de l’île et donc la principale fenêtre maritime du pays. La majorité du commerce avec les Britanniques transite alors par Toamasina. On y trouve également des maisons de négoce américaines, allemandes et suisses. Les indiens sont aussi très nombreux, quand aux chinois, ils possèdent à cette époque une centaine de magasins dans lesquels ils vendent surtout des denrées à l'usage des européens, mais aussi du riz. La présence de plus en plus nombreuse de ces derniers portent préjudice à l'activité commerciale des autochtones, au point où l'administration coloniale finit par prendre des mesures, comme les taxes de capitation élevées, afin d'atténuer les effets de cette concurrence[5].
Toujours à la fin du XIXe siècle, un entrepreneur français prend l'initiative de construire un appontement du longueur de 200 à 500 mètres qui, éclairé la nuit, facilite les opérations d'embarquement et de débarquement tant des marchandises que des passagers, notamment durent les fortes houles[5].
Mais, résultat de constructions sommaires et fragiles, la ville est presque totalement détruite par le cyclone tropical du .
La volonté de ses habitants et une aide financière conséquente de l’île Maurice permettent de reconstruire une ville plus moderne et mieux organisée. Tamatave doit à la période coloniale son plan en damier s'ouvrant sur la mer par la place de l'Indépendance.
En 1929, le premier port en eau profonde permettant de décharger directement à terre marchandises et passagers est construit par un consortium franco-allemand.
Politique et administration
Situation administrative
Le territoire de la commune de Tamatave correspond à celui du district de Tamatave I. La commune compte 138 fokontany[6].
Jumelage
- Saint-Étienne (France) depuis 1967.
- Le Port (La Réunion) (France) depuis 1996.
- Ningbo (Chine) depuis 2012.
Population et société
Démographie
Toamasina est une ville cosmopolite, majoritairement peuplée par les betsimisaraka. En plus des autres ethnies de l'île, elle abrite aussi une très importante communauté chinoise (le plus souvent métissée), indo-pakistanaise, ainsi qu'une minorité européenne.
Avec une population de plus de 200 000 habitants (estimations 2005), elle est la deuxième agglomération de Madagascar, derrière Antananarivo la capitale, mais devant Antsirabe et Fianarantsoa.
Éducation
La ville compte une université, fondée en 1977.
Lieux de culte
Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Toamasina (Église catholique malgache), Église de Jésus-Christ à Madagascar (Communion mondiale d'Églises réformées), Église luthérienne malgache (Fédération luthérienne mondiale), Assemblées de Dieu, Association des églises bibliques baptistes de Madagascar (Alliance baptiste mondiale)[7]. Il y a aussi des mosquées musulmanes.
Économie
Industrie et ressources minières
Capitale de l’Est, au débouché du canal des Pangalanes (axe majeur de transport des marchandises le long de la côte Est malgache), Tamatave possède une importante raffinerie de pétrole assurant l’approvisionnement de la capitale. Son port est le principal port maritime de Madagascar. Il exporte les produits des produits agricoles la région : vanille, girofle, café.
Depuis 2007, le grand projet minier d'Ambatovy, situé à moins de 250 kilomètres au sud-ouest de la ville et conduit par un consortium étranger (Sherritt, SNC Lavallin, Sumitomo Corporation), incite celui-ci à construire une usine de traitement de minerais de cobalt et de nickel dans la banlieue sud de la ville (le minerais est alors acheminé par pipeline depuis le site minier). Ce projet a métamorphosé l'économie de la région en réduisant sensiblement le taux de chômage, et permit de réhabiliter plusieurs infrastructures.
En 2016, l'Agence de coopération internationale du Japon (JICA), débloque un prêt concessionnel de 411 millions de dollars, représentant 65 % des 638 millions de dollars nécessaires à la modernisation et à l’extension du port. L'ambition du gouvernement malgache de faire de Toamasina une plateforme portuaire de redistribution des marchandises à l’échelle de la région[8].
Coopération et humanitaire
Une association humanitaire française, Ô Bout du Monde, créée en 2006 à Questembert (Morbihan), appartenant au Service Éducatif des Missions Internationales Lasalliennes (SEMIL), a créé des liens forts avec des locaux en rénovant un refuge pour les enfants de la rue et va bientôt revenir sur le terrain en 2010 pour continuer son action mais cette fois-ci sur un autre plan d'action, une rénovation d'un autre établissement dans la ville de Tamatave.
Depuis 2004, la ville accueille le siège du PPRR financé par le FIDA.
Ce programme, d'une durée de vie de huit ans, englobe les régions de l'Est et d'Analanjirofo et a pour objectif de réduire la pauvreté rurale par l'accroissement des revenus des producteurs et le renforcement des communautés de base à prendre en charge leur développement.
Dans la partie est de Madagascar, plus de 75 % de la population vit sous le seuil de pauvreté[9].
Transports
La ville est reliée par le transport aérien avec l'aéroport Ambalamanasy de Toamasina, par le transport ferroviaire depuis la ligne Tananarive-Côte Est, dont la gare de Toamasina est l'un des terminus. Elle est également accessible via les Routes nationales 2 et 5.
Malgré le fait que Toamasina soit la deuxième agglomération la plus peuplée du pays, elle ne possède cependant pas d'un réseau de transports en commun. La population ne disposant pas de moyens de location personnel fait alors appel aux très nombreux cyclo-pousses et tuk-tuks qui parcourent la ville.
Patrimoine
- Canal des Pangalanes
- Cathédrale Saint-Joseph de Toamasina, bâtie sur le site de la première église contruite par les missionnaires jésuites, elle abrite le reliquaire contenant les restes d'Henri de Solages, prêtre missionnaire, fondateur de l'Église catholique malgache.
Culture et patrimoine
Personnalités liées à la commune
- André Michaux, botaniste français, y est décédé en 1802.
- Napoléon de Lastelle (1802-1856).
- Juliette Fiche (1811-1889).
- Antoine, chanteur français, y est né 1944.
Devise
- « Furente Procurat Vento » : « Les vents lui donnent toute force ».
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Office régional de tourisme de Tamatave.
- Université de Toamasina.
Notes et références
- Population data, https://www.macrotrends.net/cities/21796/toamasina/population macrotrends.net, consulté le 8 juin 2022
- Selon le site officiel France Diplomatie
- « Météo et climat : Toamasina (Madagascar) - Quand partir à Toamasina ? », sur Le planificateur de voyages (consulté le )
- Gwyn Campbell, An Economic History of Imperial Madagascar, 1750-1895: The Rise and Fall of an Island Empire, Cambridge University Press, UK, 2005, p. 69
- Pela Ravailtera, « Une grande effervescence commerciale à Toamasina », sur L'Express de Madagascar, (consulté le )
- « Atsinanana – Direction Générale de l'Economie et du Plan » (consulté le )
- J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 1768
- « Le port malgache de Toamasina veut croire en son destin de hub océanique – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- Selon le site officiel du PPRR
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