Quoi de meilleur, au cœur de l'été, que de déguster un délicieux melon, gorgé de soleil que vous avez cultivé avec amour pendant plusieurs semaines ! Ce ne sont pas les variétés de melons qui manquent, elles se comptent par dizaines, même si le melon brodé de Cavaillon ou le Charentais restent les plus prisés. L'article qui suit va vous aider à préparer le sol qui va accueillir vos plants de melons, à les soigner durant toute la croissance et à les traiter s'ils connaissent quelques petits problèmes. Enfilez votre tenue de jardinier, on y va !

Partie 1
Partie 1 sur 3:

Préparer le sol et le semis

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    Choisissez une variété de melon adaptée à votre climat. Les melons, dont il existe plusieurs dizaines de variétés tant rustiques que croisées, exigent un climat avec au moins 2 bons mois de chaleur constante. Les melons aiment les sols sableux, bien drainés et riches, le pH idéal étant autour de 6.
    • Parmi les variétés supportant des climats un peu plus frais, on peut citer le melon Gallia, le sucrin de Tours ou le Charentais. Pour ce qui est des variétés plus sucrées, notons le Noir des Carmes, l'Anasta F1, le sucrin de Tours, le petit gris de Rennes…
    • Lisez bien ce qui est indiqué sur le paquet de graines quant à la croissance de la plante. Le plus souvent, on démarre ses melons avec des graines, plus rarement avec des plants. Lisez bien sur votre paquet de graines toutes les indications du grainetier. Vous y lirez en particulier les conditions optimales de culture, l'exposition idéale et le temps de maturation de l'espèce.
    • Si un jour vous tombez sur un melon que vous avez particulièrement apprécié, sachez que vous pouvez récupérer les graines pour les planter. Mettez-les deux jours dans l'eau froide, puis séchez-les bien en le mettant, par exemple, dans du papier absorbant. Conservez-les dans un récipient fermé dans un endroit sombre et frais. Elles pourront se conserver environ 2 ans, mais il est préférable de les planter à la saison suivante [1] .
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    Choisissez dans votre jardin le meilleur endroit pour les planter. Deux conditions doivent être réunies : un sol suffisamment chaud et de l'espace pour que la plante puisse se développer. Les tiges ont en effet tendance à s'étendre largement, que ce soit pour une culture le long d'un treillis que pour une culture à même le sol. En conclusion, il vous faut de la place, d'autant plus que vous plantez davantage de pieds.
    • Il existe une rumeur selon laquelle le melon aurait tendance à se croiser avec d'autres plantes du même genre, comme les concombres, les courges et autres citrouilles. C'est tout simplement faux. Vous pouvez les planter à proximité les uns des autres, cela ne risque rien. Si parfois les melons sont malformés ou n'ont pas le gout de melon, cela peut provenir de n'importe quel facteur, mais pas d'un croisement génétique accidentel [2] .
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    Préparez votre sol. Déposez dans un premier temps un riche compost sur la zone à cultiver, laissez ce dernier agir, puis retournez le tout sur une profondeur de 15 à 20 cm, afin d'avoir un sol profond et riche.
    • Commencez par gratter votre sol sur une profondeur de 2 à 3 cm afin d'en permettre l'aération. Cassez les mottes un peu dures, retirez les cailloux, les racines, les parties trop dures. Le sol doit être léger. Mélangez à cette couche superficielle du fumier et du compost. Faites de petites buttes sur lesquelles pousseront les plants. Plus la terre est aérée, mieux c'est.
    • Il est possible d'installer un film plastique sur votre sol ou des écorces de recouvrement afin d'accélérer le réchauffement de la terre. En effet, il faut installer les graines ou les plants dans un sol chaud pour bien réussir votre semis [3] .
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    Éventuellement, commencez les semis en intérieur. Si vous connaissez bien votre région et donc si vous connaissez approximativement la date des dernières gelées, il y a de grandes chances pour que vous réussissiez dans votre entreprise. Théoriquement, il faut installer vos plants en pleine terre 10 jours avant la dernière gelée, un peu plus tôt dans les zones plus clémentes. Dans d'autres régions au climat plus capricieux, il convient de faire ses semis en intérieur, dans un endroit hors gel [4] .
    • Si vous habitez dans une région un peu froide, commencez vos plantations en intérieur environ un mois avant la transplantation en pleine terre. Remplissez d'une terre bien riche des pots biodégradables. Plantez-y vos graines. L'intérêt de ces pots, par rapport aux traditionnels pots en terre cuite, c'est que vous n'aurez pas à sortir votre motte de racines, lesquelles sont ici très fragiles. Vous planterez directement la plante et son pot en pleine terre le moment venu. Il convient de bien arroser après le transfert dans votre jardin, mais l'eau ne doit pas stagner. On replante alors qu'il y a déjà quelques feuilles sur la tige principale [5] .
    • Si vous habitez dans une région un peu plus chaude, vous pouvez semer vos graines directement en pleine terre. La seule précaution à prendre est d'avoir un sol qui a au minimum une température de 18 °C si vous voulez un bon démarrage.
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    Faites de petits monticules de terre. Vous planterez vos graines ou vos pieds de melons au sommet de ses monticules alignés qui seront espacés les uns des autres d'environ 30 cm.
    • Si vous voulez faire pousser la plante le long d'un treillis, séparez les plants de 30 cm environ. Cette méthode fonctionne généralement uniquement pour les petits melons.
    • Si vous faites pousser vos melons sur le sol, espace les rangées de 90 cm à 1,10 m.
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    Plantez vos graines ou vos semis. Le sol doit avoir une température minimum de 20 °C et il ne doit plus y avoir de gelée. Selon la région, la plantation se fait plus ou moins tôt dans la saison.
    • Si vous avez fait des semis dans des pots biodégradables, le moment venu, replantez-les (pot + pied) bien au centre des monticules. Arrosez bien.
    • Si vous plantez directement les graines, mettez-en 5 par monticule, à environ 3 cm de profondeur. Les graines suivantes seront mises à environ 40 à 50 cm des premières. Les rangées seront espacées d'environ 1 m.
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Partie 2
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Entretenir les melons

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    Arrosez bien vos pieds de melon. Le sol doit être humide, mais pas gorgé d'eau, en tout cas l'eau ne doit pas stagner. Faites deux arrosages copieux par semaine, au pied de la plante en évitant de mouiller les feuilles. En période de sècheresse, il faut davantage d'eau. Vous verrez tout de suite à l'aspect et à la tournure des feuilles si vos plants manquent d'eau.
    • Les melons apparaissent tardivement sur les tiges. Il n'empêche que vous devez apporter beaucoup de soin au feuillage et aux tiges avant la fructification. En effet, c'est d'eux que dépendra la douceur de vos fruits. Veillez à avoir des feuilles et des tiges vigoureuses. Les feuilles doivent être d'un beau vert sombre, aux formes parfaites : elles doivent respirer la bonne santé. Si elles tournent au jaune ou qu'elles sont piquées, c'est soit un manque d'eau, soit une maladie.
    • Par temps chaud, il est normal que les feuilles aient moins belle allure en milieu de journée. Elles résistent à l'évaporation. Le soir venu, elles doivent retrouver leur belle couleur. Il est inutile d'arroser en plein soleil, c'est même déconseillé. On arrose tôt le matin ou tard dans la journée, quand le soleil a basculé [6] .
    • Selon la taille de votre plantation, vous pouvez arroser avec un tuyau (éventuellement préinstallé et percé) ou avec un arrosoir. Dans les deux cas, il faut arroser au pied. Le plant et les fruits doivent rester secs.
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    Protégez les melons dès qu'ils apparaissent. Les fruits, comme les plants, se doivent d'être protégés contre les insectes par exemple. Il faut aussi conserver la chaleur du sol. Pour cela vous pouvez installer un film protecteur directement sur la terre au début, puis, les plants ayant grandi, vous pouvez, sur chaque rangée, créer des miniserres avec une ossature en demi-cercle, recouverte d'un voile adéquat.
    • À la floraison, alors que les gelées sont loin, il est impératif d'enlever le voile de protection pour que les insectes fassent leur travail. Une fois que les fruits sont apparus, vous pouvez le remettre en place.
    • Utilisez des désherbants et des pesticides en ultime recours. Lisez les instructions pour savoir s'il ne sont pas dangereux pour les melons ou fruits comestibles en général et assurez-vous qu'ils ne tuent pas d'insectes pollinisateurs.
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    Désherbez un bon coup avant que les tiges ne commencent à s'étendre, après ce sera plus difficile. Sur cet aspect des choses, soyez intraitable durant les 2-3 premières semaines. Ensuite, quand le sol sera recouvert avec les tiges de melon, les mauvaises herbes auront plus de mal à pousser.
    • L'inconvénient avec un plant de melon qui sort de terre, c'est qu'il ressemble étrangement à un trèfle et vous reconnaitrez qu'il serait dommage de l'arracher. Pour éviter ce genre de bévues, il suffit de marquer avec une étiquette de jardin, l'endroit où vous avez mis les graines. Vous vous abstiendrez de désherber à cet endroit quelque temps, puis quand vous reconnaitrez les plants de melon, vous pourrez enlever les mauvaises herbes qui ont bénéficié de la confusion.
    • Une fois que vous avez retiré les mauvaises herbes, placez une couche épaisse de paillis autour des plants afin d'éviter qu'elles ne repoussent et pour aider à conserver l'humidité.
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    Envisagez de faire pousser vos melons sur un treillis. Pour des raisons de place ou esthétiques, vous pourriez avoir besoin ou envie de faire pousser vos melons sur un treillis. Ce dernier doit être planté dans le sol, éventuellement il peut faire office de minibarrière dans votre jardin.
    • Pour faire courir la plante, commencez par planter des « tuteurs » au niveau de chaque monticule. Tous ces tuteurs seront ensuite reliés les uns aux autres pour chaque rangée. Le but ultime est de faire un treillis (avec des carrés, des losanges…) et pour cela, vous pouvez utiliser des piquets, des voliges que vous croisez. Le tout peut être attaché avec des clous, de la ficelle. Vous pouvez aussi mettre du fil de fer sur lequel vont courir les tiges de melon. Ce ne sont pas les idées qui manquent. Ce qui importe, c'est de bien fixer les tiges au départ. Ensuite, elles se débrouilleront toutes seules pour s'enrouler autour de votre structure, quitte de temps en temps à rectifier les enroulements. Allez voir sur Internet les différents types de treillis que l'on peut faire.
    • Pour soutenir le fruit, préparez soit un paillis un peu épais au ras du sol ou bien installez de vieilles tuiles (ou de vieux carreaux) comme on fait dans le Vaucluse. Double avantage : le fruit n'est pas au contact du sol et ne pourrira pas et les tiges n'auront pas à supporter le poids de plus en plus lourd des melons. Si vous êtes dans une région où il y a des animaux friands de melon (rats, marmottes), vous pouvez tendre un voile solide par-dessus.
    • Quand les fruits apparaissent, si vous les laissez simplement reposer sur le sol, ils vont avoir tendance à pourrir et à être attaqués par des nuisibles. Si le temps se met à la pluie, il faut peut-être envisager de palisser, surtout en fin de maturation. Bref, vous devez tout faire pour mettre vos melons hors d'atteinte.
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    Apportez régulièrement de l'engrais. Le plus souvent, il faut apporter un engrais azoté, mais uniquement avant la floraison. Après, certains jardiniers mettent du marc de café ou de la vinasse de betterave au pied de la plante pour lui permettre de mieux fixer l'azote de l'air.
    • Après floraison, il n'est pas rare qu'on ajoute un engrais potassique ou à forte teneur en phosphore, même si ce dernier d'engrais n'est pas très bio. Préférez si possible des produits naturels (compost, fumier) aux produits chimiques (désherbants, pesticides, engrais…).
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    Arrêtez l'arrosage en fin de maturation. En effet, trop d'eau à ce moment-là risque de vous donner des fruits un peu fades. C'est pourquoi l'astuce consiste à mettre la plante en stress hydrique durant la dernière semaine. La teneur en sucre va monter en flèche.
    • Au moment de la cueillette, le pédoncule doit légèrement se détacher, c'est signe qu'il est mûr et gorgé de sucre. Si le pédoncule s'en va, c'est qu'il est tout simplement trop mûr [7] . Il est un signe qui ne trompe pas : vos melons commencent à sentir bon. C'est signe qu'il faut les cueillir !
    • On compte généralement 4 semaines entre l'apparition du fruit et sa récolte. Ce délai peut varier d'une espèce à l'autre. Consultez votre paquet de graines pour en savoir plus.
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Partie 3
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Problèmes possibles lors de la culture des melons

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    Apprenez à reconnaitre les parasites du melon. C'est une plante particulièrement sensible, car les tiges, les feuilles et les fruits sont souvent en contact avec la terre où pullulent les parasites, sans compter ceux venus par les airs. Il vous faut apprendre à reconnaitre, en regardant vos plants, ce qui les affecte.
    • Les racines et les tiges boursoufflées signalent la présence de nématodes à galles : quand vous apercevez les dégâts, il n' y a rien à faire pour la saison en cours. Il faut tout arracher et planter du seigle afin de nettoyer le sol.
    • Un enroulement et un recroquevillement des feuilles signalent la présence de pucerons du melon (Aphys gossypii) : il existe des traitements chimiques (Calypso, commercialisé par Bayer) et des traitements biologiques à base d'huiles essentielles et d'huile d'olive.
    • Une décoloration des nervures des feuilles signale la présence de larves (lépidoptères) : en général, ce n'est pas très grave, les fruits ne devraient pas être affectés.
    • Le feuillage qui jaunit et se dessèche signale des tétranyques (araignées rouges) : dans ce cas et s'il y a prolifération des araignées, il n'y a qu'une seule chose à faire : tout arracher [8]  !
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    Apprenez à reconnaitre les agents de pourrissement (champignons pour l'essentiel). Si vous les avez bien plantés et bien arrosés, vos melons devraient vous donner pleine satisfaction. Cependant, une année, vous n'êtes pas à l'abri des microchampignons qui, si vous ne faites rien, entrainent, pour la plupart d'entre eux, un pourrissement de la plante ou des fruits. En général, il faut en premier lieu empêcher tout contact de la plante avec le sol où vivent ces microorganismes et ensuite, commencer un traitement fongicide plus ou moins spécifique.
    • Des taches jaunes et une sorte de duvet sur les feuilles signifient que vos plants sont attaqués par le mildiou. On peut traiter avec un produit à base de chlorothalonil ou un fongicide à large spectre. Le palissage permet, avec une meilleure circulation de l'air, de prévenir le mildiou [9] .
    • Un jaunissement des feuilles et des gouttes gommeuses brunes à noires sur les tiges signalent que vos plants sont atteints de gommose, encore appelée « fusariose du melon » . Cette maladie provient du sol et il n'y a plus rien à faire pour la production en cours. Par contre, vous pouvez déjà songer à la prochaine saison en semant une autre plante (rotation de cultures) et éventuellement, en utilisant un fongicide sélectif.
    • La pourriture des fruits après une pluie est signe de la présence du comycète Phytophthora capsici. On le rencontre dans les régions présentant des terrains lourds. Il faut éviter de trop arroser et mettre un paillis pour éviter tout contact de la plante avec le sol.
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    Pourquoi certaines années vos plants n'ont-ils pas de fruits ? Avouez qu'il est rageant parfois qu'après tout le mal que vous vous êtes donné, vous ayez des plants, très beaux certes, mais qui ne donnent aucun fruit ! Cela est toujours arrivé au moins une fois à tout jardinier. C'est une bonne expérience ! Cette absence de fruits a deux raisons principales.
    • Sans insectes pollinisateurs, vous aurez certes une belle plante, mais elle ne donnera pas de fruits. Les plants de melons portent des fleurs mâles et femelles et elles doivent donc se féconder mutuellement. Si vous cultivez vos melons en serre ou si vous êtes dans une région où il y a peu d'insectes pollinisateurs (abeilles), il va falloir polliniser vous-même. Ne comptez pas trop sur le vent !
    • Si la température du sol est insuffisante, vous n'allez avoir que des fleurs mâles et vous aurez beau avoir plein d'insectes pour polliniser, vous n'aurez pas de fruits. Il faut donc planter dans un sol qui a une température d'au moins 18-19 °C
    • Si vous n'arrivez toujours pas à avoir de melons et pourtant vous avez tout fait dans les règles de l'art, essayez de planter du seigle sur votre parcelle en vue de la prochaine saison. Semez-le environ un mois avant de planter vos melons à nouveau.
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Conseils

  • Certains jardiniers affirment qu'il faut éclaircir les tiges tous les 15 jours au moment de la fructification, afin de ne garder qu'un melon par tige. Ainsi, le fruit conservé bénéficierait d'un maximum d'apport en sucre.
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Avertissements

  • Les feuilles du plant de melon peuvent être attaquées par des insectes ou des champignons (ex. : mildiou). Or, la qualité et la douceur des fruits dépendent de la bonne santé des feuilles. Faites les traitements nécessaires.
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Éléments nécessaires

  • Une terre riche (compost)
  • Un treillis
  • Des graines ou des semis de melon
  • De l'eau
  • De l'engrais
  • Du paillis
  • Des pots ou des récipients
  • Des cagettes

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