Pendant des siècles, la mer a fasciné l'esprit des marins et des aventuriers du monde entier. Dans son poème intitulé « Sea Fever », John Masefield a affirmé que tout ce dont il a besoin pour se sentir comblé, c'est « un grand voilier et une étoile pour le guider ». Entrer dans le monde de la voile est probablement difficile, mais cet article va vous guider à travers le flux et le reflux de l'univers nautique. Il va également vous aider à appareiller, mais avant de vous aventurer en mer, discutez avec un marin expérimenté et familiarisez-vous avec votre bateau.

Partie 1
Partie 1 sur 5:

Acquérir des connaissances de base de la voile

  1. 1
    Familiarisez-vous avec les différentes parties d'un voilier. Il est important de connaitre les différentes parties de votre voilier, à la fois pour des raisons de sécurité et aussi pour naviguer dans les meilleures conditions possible. Si vous ne réagissez pas correctement quand quelqu'un hurle soudain : « hissez le foc » ou « attention à la bôme ! », vous risquez d'avoir de sérieux problèmes.
    • Poulie : ce terme désigne une roue montée sur un axe, dont la circonférence est évidée pour recevoir une corde ou une chaine.
    • Bôme : c'est un support horizontal sur lequel est fixée la grand-voile, la bôme est fixée au mât et se prolonge vers l'arrière. Pendant les changements de direction d'un voilier, faites attention au mouvement de la bôme. Vous pouvez recevoir un coup sur la tête, si vous vous trouvez sur sa trajectoire.
    • Proue : ce terme désigne l'avant du bateau.
    • Quille de dérive : il s'agit d'un aileron, généralement en fibre de verre. Sur certains bateaux, la dérive est pivotante autour d'un axe fixé à la partie inférieure de la quille. Elle contribue à équilibrer un voilier, quand il fait route.
    • Taquet : ce terme désigne une pièce à laquelle on amarre les cordages.
    • Drisse : ce terme désigne un cordage ou un câble en acier, qui sert à hisser ou à affaler une voile. Comme les écoutes, la drisse fait partie du gréement courant.
    • Coque : la coque forme le corps du bateau et comprend tout le volume sous le pont.
    • Foc : il s'agit d'une voile à l'avant du bateau. Le foc contribue à faire avancer le bateau plus rapidement.
    • Génois : c'est une voile d'avant dont la taille est plus grande que celle d'un foc.
    • Quille : c'est une pièce axiale de la partie inférieure de la coque d'un bateau. Elle empêche le bateau de glisser, on dit aussi de « dériver » latéralement sous l'effet du vent. La quille stabilise le bateau. La quille contient le lest qui contribue à augmenter et à maintenir la stabilité du bateau, en contrecarrant les forces exercées sur les voiles: plus il y a de lest, plus le bateau sera stable, mais aussi plus lourd et plus lent. Les quilles peuvent être de différentes formes [1] .
    • Bout : c'est un terme générique pour désigner les cordages. On en trouve partout sur un bateau. Mais, il y a une seule « corde » à bord d'un voilier, celle de la cloche de quart.
    • Grand-voile : comme son nom l'indique, c'est la plus grande voile du bateau. Il s'agit de la voile qui est fixée à l'arrière du mât.
    • Mât : c'est une longue de pièce en bois ou en métal, dressée sur le pont d'un navire, destinée à supporter les voiles. Certains navires ont deux ou plusieurs mâts.
    • Amarre : il s'agit d'un cordage fixé à l'avant des petits bateaux, qui sert pour les amarrer à un quai ou à un autre bateau.
    • Gouvernail : il sert à diriger le bateau. Le gouvernail est mobile. Pour diriger le bateau dans la direction souhaitée, il suffit de tourner la roue du gouvernail ou de manœuvrer la barre.
    • Écoutes : ce sont des cordages qui servent à régler les voiles, les écoutes font partie du gréement courant.
    • Foc ballon ou spinnaker : c'est une grand-voile d'avant aux couleurs vives, elle est utilisée pour obtenir une vitesse importante et par vent arrière.
    • Étais et haubans : ce sont des cordages ou des câbles métalliques qui servent à arrimer ou à consolider un mât, même par vent très fort. Ils font partie du gréement dormant.
    • Poupe : ce terme désigne l'arrière du bateau.
    • Barre franche : c'est l'organe de commande du gouvernail. Elle est constituée d'une barre en bois ou en métal fixée au gouvernail.
    • Barre d'arcasse : elle fait partie de la charpente de la poupe. Elle est disposée perpendiculairement l'axe longitudinal du navire et correspond à son extrémité arrière.
    • Roue : il s'agit d'une roue qui sert à actionner le gouvernail pour diriger le bateau.
    • Winch : c'est un petit treuil à main constitué d'une poupée métallique manœuvrée par une manivelle ou un levier à cliquets. Il sert à rentrer les amarres ou à raidir un cordage.
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    Familiarisez-vous avec les différents types de voiliers. En général, si vous êtes un novice, vous n'allez probablement pas commander votre propre goélette immédiatement. Vous commencerez peut-être par naviguer à bord d'un cat-boat, un cotre ou un sloop.
    • Catboat : c'est un voilier à un mât et à une voile. Le mât est placé à l'avant du bateau. C'est souvent un petit bateau facilement manœuvrable par une ou deux personnes
    • Cotre : c'est un voilier dont le gréement se compose d'un mât, d'une grand-voile et d'au moins un foc et une trinquette. Ce bateau est facilement manœuvrable par un équipage peu nombreux.
    • Sloop : c'est un voilier avec un seul mât, comportant un foc et une grand-voile triangulaire (gréement Marconi) ou trapézoïdale (gréement aurique). On rencontre ce type de bateau un peu partout et probablement c'est celui que vous imaginez lorsque vous pensez à un voilier. Sa taille peut varier et il est très performant lorsqu'il s'agit de remonter au vent.
    • Ketch : c'est un voilier doté de deux mâts, le grand mât et le mât d'artimon, ce dernier est implanté en avant de la mèche de gouvernail.
    • Yawl : c'est un voilier muni de deux mâts, le grand mât et le mât de tapecul. Il rappelle un peu le ketch avec cette différence que le mât de tapecul est de petite taille et se trouve à l'extrême arrière du bateau, derrière la mèche du gouvernail. Le rôle du tapecul consiste plus à équilibrer le bateau qu'à le propulser.
    • goélette : c'est un grand voilier portant deux ou plusieurs mâts. Le mât arrière a une longueur égale ou supérieure à celle du mât avant. Les goélettes ont été utilisées pour pêcher ou pour transporter des marchandises ou même en tant que navires de guerre.
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    Familiarisez-vous avec les termes courants utilisés à bord d'un voilier. En plus du vocabulaire se rapportant aux différentes parties du bateau, les marins utilisent certains termes lorsqu'ils naviguent ou quand ils se préparent pour prendre la mer. Souvenez-vous que « bâbord » désigne la gauche et « tribord » la droite. La couleur verte correspond au côté tribord et la couleur rouge au côté bâbord. Afin de vous rappeler du sens des mots bâbord et tribord, voici un mot qui vous permettra de les différencier : batterie. « Ba » se trouve à gauche du mot batterie, donc pensez immédiatement que bâbord correspond à la gauche. « Tri » se trouve à droite du mot batterie, retenez que tribord correspond à la droite [2] .
    • Bâbord : c'est le côté gauche du bateau, lorsque vous regardez vers la proue, soit l'avant du bateau.
    • Tribord : c'est le côté droit du bateau, lorsque vous regardez vers la proue, soit l'avant du bateau.
    • Au vent : cette expression est utilisée pour situer un objet qui se trouve, par rapport à un navire, du côté d'où souffle le vent.
    • Sous le vent : cette expression est utilisée pour situer un objet qui se trouve, par rapport à un navire, dans la direction opposée à celle d'où le vent souffle.
    • Virer de bord : cette expression est utilisée à bord d'un voilier, lorsqu'on change de direction en faisant passer le vent d'un côté à l'autre de l'avant du bateau. Attention, pour éviter des problèmes, ne soyez pas sur la trajectoire du foc ou de la bôme pendant la manœuvre.
    • Empanner : c'est la manœuvre contraire de la précédente. Il s'agit de changer le côté duquel le voilier reçoit le vent en passant par le vent arrière. Cette manœuvre est plus délicate qu'un virement de bord, quand elle est effectuée par vent fort, car si la bôme est mal contrôlée, elle peut basculer violemment d'un bord à l'autre du bateau et faire des dégâts.
    • Lofer : ce terme est utilisé pour dire que l'axe longitudinal du bateau se rapproche du lit du vent. Les voiles commencent à faseyer et la vitesse du navire diminue.
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    Apprenez la signification des bouées de navigation. Il est important de respecter les règles de balisage et de surveiller les bouées qui vous indiquent les zones sures de navigation. En Amérique du Nord, en quittant le port, vous devez laisser les bouées rouges à bâbord et les bouées vertes à tribord. Pour la plupart des autres régions du monde, en particulier l'Europe, c'est l'inverse.
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Partie 2
Partie 2 sur 5:

Préparer le bateau

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    Effectuer un contrôle visuel détaillé. Inspectez tout le gréement dormant, les câbles et les cordages qui soutiennent le mât, y compris les tendeurs et les goupilles de fixation du gréement à la coque. De nombreux voiliers ont démâté, car il leur manquait une goupille qui ne coute que de 15 centimes.
    • Vérifiez les cordages du gréement courant, qui servent à hisser et à manœuvrer les voiles, à savoir les drisses et les écoutes. Assurez-vous que les cordages sont clairs et qu'ils ne sont ni enroulés, ni emmêlés ou bloqués par un obstacle quelconque et qu'ils sont tous amarrés à une bitte ou à un taquet par un nœud en huit ou un autre nœud d'arrêt, de façon à leur éviter de partir en tête de mât ou de se bloquer dans les poulies.
    • Libérez tous les cordages de leurs taquets et de leurs treuils. Rien ne doit entraver le libre mouvement des cordages. À ce stade, vous devez être en mesure de les manœuvrer facilement, sans risque de les embrouiller.
    • Si vous avez une balancine de bôme, il s'agit d'un cordage qui maintient la bôme en hauteur lorsque la voile est ferlée, choquez-la et laissez la bôme s'affaisser librement, puis tournez la balancine autour d'un taquet ou amarrez-la à un support. Attention à la bôme, elle est libre et pourrait vous heurter ou frapper l'un de vos équipiers, en lui causant une douleur sourde. Lorsque vous hisserez la grand-voile, la bôme retrouvera sa position normale à l'horizontale.
    • Ensuite, assurez-vous que la barre est correctement installée et n'oubliez pas de contrôler le gouvernail. Maintenant, vous êtes prêt pour appareiller !
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    Déterminer la direction du vent. Si votre bateau n'a pas de girouette au sommet du mât, par exemple un windex, attachez aux haubans, il s'agit des câbles qui soutiennent le mât, deux rubans d'une vieille cassette ou d'une cassette VHS ou un morceau de fil huilé faisant 25 cm de long. Ces accessoires vous montreront de quel côté souffle le vent. Certains marins trouvent que les rubans de cassettes sont trop sensibles pour cet usage. Si c'est votre avis aussi, essayez d'utiliser le ruban d'une cassette VHS ou un fil huilé.
    • Fixez vos rubans de chaque côté du bateau, à environ 1,20 m du liston.
    • Pour naviguer efficacement, vous aurez besoin de connaitre la direction apparente du vent.
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    Mettre le bateau bout au vent. L'idée est d'avoir le minimum de résistance au vent au moment de hisser la grand-voile. Dans cette position, la voile ne battra pas contre les haubans ou tout autre obstacle. Ce n'est pas toujours facile. Le bateau ne vire pas facilement, car il n'est pas en route, c'est-à-dire qu'il ne bouge pas. Faites de votre mieux, mais tenez-vous prêt à bien travailler cette manœuvre !
    • Si votre bateau est équipé d'un moteur, utilisez-le pour maintenir le bateau bout au vent pendant que vous hissez la voile.
    • Voici une astuce très pratique : si l'eau n'est pas profonde le long de votre quai ou s'il n'y a pas jetée, quittez le quai et jetez l'ancre à quelques encablures. Lorsque l'ancre crochera au fond, le bateau fera tête, puis se mettra automatiquement bout au vent !
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Partie 3
Partie 3 sur 5:

Hisser les voiles

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    Fixer les voiles. Fixez les parties inférieures, c'est-à-dire la bordure de la grand-voile et celle du foc à leurs points d'attache, respectivement sur la bôme et sur la proue du navire.
    • La fixation de l'arrière de la grand-voile se fait par le point d'écoute, à l'aide d'un bout appelé la bosse d'écoute. Pour raidir la bordure de la grand-voile, étarquez la bosse d'écoute, puis tournez-la autour de son taquet.
    • Hissez la grand-voile en tirant sur sa drisse jusqu'au bout. La voile va battre ou faseyer, très fort pendant un petit moment, mais c'est normal. Notez qu'un battement excessif et répété réduit considérablement la durée de vie et la résistance de la voile.
    • Le bord d'attaque de la voile ou guindant doit être suffisamment étarqué pour ne pas faire de plis, mais ne forcez pas trop sur la drisse, pour ne pas créer des plis verticaux dans la voile.
    • Généralement, il y a un taquet au pied du mât pour amarrer les cordages. Tournez la drisse de grand-voile autour du taquet. Hissez le foc à l'aide de la drisse de foc ou une autre voile d'avant comme le génois, puis fixez la drisse. Les deux voiles vont faseyer librement. Notez que la grand-voile est toujours hissée en premier, parce qu'il est plus facile de mettre le bateau bout au vent à l'aide de cette voile.
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    Régler le cap et les voiles en fonction du vent. Un voilier ne peut pas faire route vent debout. Le secteur rouge de la figure ci-dessous représente les caps qu'un navire à voiles ne peut pas tenir pour avancer. Pour remonter au vent, un voilier doit maintenir un cap à environ 45 à 50 degrés du lit du vent et changer de route en virant de bord, c'est-à-dire en zigzaguant.
    • Virez vers la gauche ou bâbord ou vers la droite, soit tribord, jusqu'à être à environ 90 degrés du lit du vent. Ce cap correspond à une allure appelée vent de travers.
    • Bordez l'écoute de grand-voile et commencez le réglage pour placer la voile à environ 45 degrés par rapport à l'axe longitudinal du navire. Il est recommandé de mettre la grand-voile dans cette position pour régler le foc.
    • Le navire va commencer à avancer et à s'incliner d'un côté ou giter, sous le vent. Une gite de plus de 20 degrés indique généralement que vous êtes en surpuissance. Relâcher l'écoute de la grand-voile momentanément, on dit choquer la grand-voile, pour réduire la gite jusqu'à 10 à 15 degrés et naviguer plus confortablement.
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    Régler les écoutes de foc. Lorsqu'il s'agit du réglage des voiles, on commence par les voiles d'avant. Un foc est muni de deux écoutes, une pour chaque bord du navire. Tirez sur l'écoute qui correspond au bord opposé à la direction du vent, le bord sous le vent. Il s'agit donc de l'écoute sous le vent, tandis que l'autre est appelée l'écoute au vent.
    • Le foc va se gonfler en formant une poche, bordez la voile jusqu'au moment où le guidant s'arrête de faseyer. Continuez à tenir la barre ou la roue du gouvernail et maintenez votre cap !
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    Réglez la grand-voile. Choquez la grand-voile jusqu'au moment où le guindant commence juste à faseyer, puis bordez-la doucement pour faire disparaitre le battement de la voile.
    • Si vous n'avez pas changé de cap ou si le vent a gardé la même direction, cette allure est la meilleure pour régler les voiles. Si l'un des facteurs change, vous devez reprendre le réglage de la voilure en conséquence.
    • Vous venez de faire votre entrée chez les marins et vous devrez apprendre à faire plusieurs choses à la fois ou en subir les conséquences.
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Partie 4
Partie 4 sur 5:

Naviguer avec son bateau

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    Observer le guidant de la grand-voile et du foc. Si le guidant commence à battre, vous pouvez choisir entre border la voile pour éliminer le battement ou agir sur la barre pour vous éloigner de la direction du vent et dans ce cas vous abattez. Lorsqu'une voile faseye, c'est signe que le bateau est remonté au vent au-delà de ce qui est permis par le réglage de la voile. Si vous laissez porter légèrement, c'est-à-dire éloignez l'axe du bateau du lit du vent, la voile va arrêter de faseyer.
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    Observer les indicateurs de vent ou penons. Si la direction d'où souffle le vent passe vers l'arrière du navire, cela signifie que votre puissance de propulsion a diminué. Pour y remédier, choquez la voile pour qu'elle soit perpendiculaire au vent. Vous devez constamment faire attention aux voiles, aux penons et au réglage des voiles, parce que la direction du vent change relativement rapidement.
    • Lorsque le vent vient de l'arrière du travers, cela correspond aux allures portantes. Ce sont les allures les plus efficaces, car les voiles sont pleines et propulsent le navire en force.
    • Lorsque le navire reçoit le vent par l'arrière, il semble courir avec le vent. Il s'agit de l'allure par vent arrière, qui n'est pas aussi efficace que les autres allures portantes, car le foc est masqué par la grand-voile, ce qui l'empêche de recevoir le vent pleinement.
    • Lorsque vous naviguez par vent arrière, vous pouvez mettre le foc du côté opposé à celui de la grand-voile, pour lui permettre de recevoir le vent convenablement. Dans cette position, on dit que le foc est à contre ou que les voiles sont en ciseaux et vous devez tenir fermement la barre pour garder cette disposition de voilure. Pour faciliter le réglage du foc à bord de certains bateaux, on fixe « un tangon » de foc à l'avant du mât et au point d'écoute de foc. À cette allure et compte tenu de la disposition des voiles, qui réduisent la visibilité vers l'avant, vous devez exercer une veille constante pour éviter les obstacles éventuels et les autres bateaux.
    • Soyez prudents. Lorsque le bateau navigue par vent arrière, les voiles sont déployées latéralement au maximum et n'oubliez pas que le vent vient essentiellement de l'arrière, sa direction peut changer brusquement et entrainer un empannage fortuit, accompagné par le passage brutal de la bôme d'un côté à l'autre du bateau, avec les risques d'accident que cela représente pour vous et pour vos équipiers.
    • Si vous avez une girouette installée au sommet du mât, ne prenez surtout pas un cap pour lequel la girouette est alignée avec l'orientation de la grand-voile, car dans ce cas le bateau se trouve dans le lit du vent et vous pouvez empanner brutalement sans le vouloir. Si cela se produit, vous risquez de recevoir un coup de bôme suffisamment fort pour vous assommer ou vous jeter hors du bateau ou par-dessus bord.
    • Une bonne pratique consiste à installer une retenue de bôme, il s'agit d'un cordage de faible diamètre, qui est frappé sur la bôme et tourné autour d'un taquet sur le pont. La retenue de bôme sert à limiter la course de la bôme dans le cas d'un empannage accidentel.
  3. 3
    Venir au bon plein. Dans cette allure l'axe du navire fait un angle de 60° à 75° environ avec la direction du vent. À partir de l'allure portante précédente, mettez un peu de barre sous le vent pour rapprocher l'axe longitudinal du navire du lit du vent, on dit aussi remonter au vent. Pour atteindre le bon plein, vous devez border vos voiles, de façon à les rapprocher de l'axe longitudinal du navire. Cette allure correspond au bon plein, on dit aussi le débridé. Les voiles agissent à la manière d'une aile d'avion et le vent tire le bateau au lieu de le pousser.
  4. 4
    Venir au près. Continuez à remonter au vent en bordant les voiles au maximum, toutefois, le foc ne doit jamais toucher les barres de flèches du mât. Cette allure correspond au près, on dit aussi au plus près ou au près serré. Dans cette allure, l'axe du navire est à environ 45° à 60° du lit du vent. Vous vous amuserez bien en navigant de cette façon par une journée de grand vent !
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    Louvoyer pour atteindre une destination. Naviguez au près, en prenant un cap aussi près que possible du lit du vent. Sur la plupart des voiliers, cela correspond à un angle de 45 degrés environ.
    • Faites le plus possible de chemin selon l'espace disponible, ensuite virez de bord en choquant l'écoute de foc, puis larguez l'écoute du taquet ou du winch sur lequel elle était tournée.
    • La grand-voile et la bôme vont venir dans le lit du vent. Ensuite, la grand-voile se mettra automatiquement de l'autre côté de l'axe longitudinal du navire. Vous devez étarquer rapidement l'écoute de foc du côté opposé, soit manuellement ou à l'aide du winch, avant de la tourner sur son taquet, laissez porter légèrement pour permettre à la grand-voile de se gonfler.
    • Si la manœuvre est faite correctement, le bateau ne ralentira presque pas et vous reprendrez votre route au près dans l'autre sens. Par contre, si vous mettez beaucoup de temps pour border le foc, le bateau risque de se mettre en travers du vent, mais gardez votre sang-froid. Le bateau reprendra la bonne position dès qu'il aura acquis un peu de vitesse.
    • Un autre scénario peut se produire, lorsque vous ne réussissez pas à franchir le lit du vent. Dans ce cas, le bateau s'arrête complètement ou même recule et on dit que le bateau est bout au vent, ce qui est gênant, mais chaque marin en a fait l'expérience et rares sont ceux qui sont disposés à l'admettre. Vous pouvez remédier à cette situation assez facilement, en effet, quand le bateau commencera à se déplacer vers l'arrière, vous pourrez gouverner à nouveau.
    • Mettez le cap vers le point que vous voulez atteindre et bordez l'écoute de foc sous le vent, jusqu'à faire faseyer la voile. Sous l'effet du vent, la proue va franchir le lit du vent. Dès que vous avez fini votre virement de bord, larguez l'écoute au vent et étarquez celle qui se trouve sous le vent et vous revoilà en route.
    • Lors des virements de bord, le bateau perd facilement de la vitesse. C'est pourquoi vous devez vous efforcer de faire cette manœuvre aussi rapidement et aussi calmement que possible. Continuez à louvoyer jusqu'à arriver à destination.
  6. 6
    Prenez votre temps pendant votre apprentissage. Sachez qu'il est préférable d'apprendre par beau temps, par exemple entrainez-vous à réduire la voilure en prenant des ris. Plus tard, vous aurez besoin de le faire par gros temps, lorsque le bateau sera difficile à manier.
    • Faites vos prises de ris suffisamment à l'avance, pour ne pas être pris au dépourvu !
    • Par temps calme, apprenez à faire face au chavirement de votre bateau et entrainez-vous à le redresser. Il est très important de savoir comment redresser un bateau en cas de chavirement.
  7. 7
    Naviguer en sécurité. Souvenez-vous que l'ancre et la chaine ou le câble de mouillage font partie de l'équipement de sécurité du bateau, ils peuvent servir à arrêter le bateau pour éviter un échouement ou même renflouer un bateau échoué.
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Partie 5
Partie 5 sur 5:

Ranger les voiles

  1. 1
    Affaler et ranger les voiles. Une fois que le bateau est arrivé à bon port, affalez vos voiles en choquant les drisses et les écoutes. Lorsque les voiles ne servent pas, vous devez les plier soigneusement et les ranger. Ceci est valable aussi pour le foc et la grand-voile. N'oubliez pas de retirer toutes les lattes de leurs goussets. Finissez de ferler la grand-voile, puis placez-la dans sa housse et amarrez le tout à la bôme avec des cordages ou des câbles élastiques. Ne pliez pas les voiles de la même façon à chaque fois, pour éviter la formation de plis permanents, qui ne disparaitront pas sous l'effet du vent. Ne rangez vos voiles que quand elles sont sèches et débarrassées de leur sel, car si vous les rangez quand elles sont encore humides, elles finiront par moisir [3] .
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    Procéder au nettoyage d'usage. Amarrez les cordages aux taquets. Lovez soigneusement tous les cordages et amarrez-les avec des bouts, à l'écart des chemins de passage sur le pont. Lavez le pont à l'eau douce pour enlever le sel, en particulier si le pont est en tek, car le sel peut tacher le bois.
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Conseils

  • Apprenez à déterminer la direction du vent en utilisant vos oreilles. Mettez-vous vent arrière, puis tournez lentement la tête de gauche à droite et vice-versa, jusqu'à « égaliser » l'effet du vent au niveau de vos oreilles. Une fois que vous avez trouvé cette position, il vous devient facile de déterminer la direction du vent. Avec cette méthode, vous comprenez mieux le vent sans avoir à utiliser vos yeux.
  • Si vous avez un moteur à bord, assurez-vous qu'il est en bon état et que vous savez comment l'utiliser. Cela est essentiel pour votre sécurité en mer, car un bon moteur vous évitera de nombreux ennuis.
  • S'il y a un club de voile près de chez vous, vous pouvez participer à des régates, en tant qu'équipier bénévole. Vous apprendrez plus en une seule course, qu'en naviguant par vous-même pendant des années.
  • S'il vous arrive un problème grave en mer, comme un coup de vent ou un homme à la mer, sachez que vous pouvez vous en sortir, en choquant les écoutes. Dans la plupart des cas, votre bateau stoppera.
  • Familiarisez-vous autant que possible avec vos équipements de pont, même ceux que vous n'utilisez pas souvent. Cela vous rendra service quand vous serez en mer .
  • La plupart des voiles ont des penons. Ce sont des rubans colorés fixés sur le bord d'attaque de la voile. Si votre voile est bien réglée, tous les penons pointeront vers l'arrière.
  • Apprenez à reconnaitre les différents nuages et le type de temps qu'ils annoncent. Vous pouvez en savoir plus en consultant ce site internet.
  • Avant de commencer, demandez à un marin expérimenté de vous montrer et de vous expliquer le fonctionnement du gréement courant et dormant de votre bateau.
  • Familiarisez-vous avec la marée dans votre région, car dans certains endroits son effet sur le bateau est aussi important que celui du vent.
  • Lisez un manuel de voile qui contient des informations détaillées sur la façon de conduire votre propre bateau.
  • Pensez à faire votre première expérience de la voile en naviguant sur un plan d'eau intérieur ou dans une baie abritée. Choisissez une journée de beau temps, avec une brise venant du large et une bonne visibilité.
  • Apprenez à faire au moins deux nœuds marins. Le nœud en huit est le nœud d'arrêt par excellence. Il sert à bloquer les cordages pour les empêcher de filer par un chaumard, une poulie ou de partir en tête de mat. Le nœud de chaise, aussi appelé nœud de bouline, est considéré comme étant le « roi des nœuds ». Ce nœud est très fiable, il est facile à faire et à défaire même mouillé après tension. Il est employé notamment pour amarrer un bateau à terre à l'aide d'une aussière, passer une boucle dans une échelle, attacher une écoute sur une voile ou amarrer l'extrémité d'une bosse de ris à la bôme.
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Avertissements

  • Avant de commencer à pratiquer ce sport, il est fortement recommandé d'avoir une bonne connaissance des termes maritimes, en particulier pour désigner les différentes parties d'un bateau et d'avoir lu attentivement des livres sur la voile et la conduite des voiliers. Pour les anglophones, voici quelques ouvrages qui vous seront très utiles : The Complete Idiot's Guide to Sailing, Sailing for Dummies et Sailing the Annapolis Way par le capitaine Ernie Barta.
  • Lorsque vous faites de la voile, votre vie peut dépendre de votre aptitude à anticiper et faire certaines choses à l'avance. Si vous attendez jusqu'au dernier moment, il peut être déjà trop tard ou très difficile de faire ce qu'il faut faire, pour garantir votre sécurité. Suivez votre intuition.
  • Apprenez à utiliser la radio VHF marine. En cas d'urgence, un appel radio est généralement le moyen le plus rapide pour demander de l'aide. Vous pouvez utiliser votre téléphone cellulaire, mais une radio VHF marine vous permet de communiquer beaucoup plus rapidement avec les navires qui naviguent à proximité, si vous avez besoin d'aide ou lorsque vous portez secours à un navire en difficulté.
  • On dit souvent qu'il vaut mieux rester sur le quai, en souhaitant de partir en mer, que d'être en mer et souhaiter de rentrer au port. Ne laissez pas votre enthousiasme prendre le pas sur votre bon sens, surtout le jour où vous devez rester sagement au port. Le vent apparent, lorsque le navire est amarré à quai, peut devenir violent, une fois le navire sorti du port. Plusieurs novices et même des marins expérimentés ont eu des ennuis, parce qu'ils se sont aventurés en mer par gros temps.
  • Tomber par-dessus bord est une affaire sérieuse, surtout si vous naviguez en solitaire. L'eau froide, les courants et les autres bateaux représentent de graves dangers, de plus, un bateau sous voile peut aller plus vite qu'on ne le pense. N'oubliez pas que le pont est haut par rapport au niveau de la mer, il s'agit du franc-bord et qu'il devient très difficile de remonter ou de hisser une personne à bord sans assistance. Lorsque vous naviguez de nuit, ayez toujours un feu stroboscopique de signalisation fixé sur votre l'épaule, pour faciliter la recherche et le sauvetage en cas de besoin.
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Éléments nécessaires

  • Le port d'un gilet de sauvetage, aussi appelé vêtement de flottaison individuel (VFI), est obligatoire pour tous les passagers, à bord de tous les bateaux. Ce vêtement est muni d'un sifflet sans roulette qui permet de signaler sa position, ce qui est une excellente idée ! Vous devez porter un VFI, lorsque vous êtes en mer. Si vos enfants naviguent avec vous, ils doivent porter un gilet de sauvetage à leur taille, même si le bateau est à quai.
  • Indépendamment de sa longueur, chaque navire doit être muni du matériel de sécurité règlementaire. La liste inclut, en particulier l'ancre avec une ligne de longueur suffisante, des fusées éclairantes et d'autres équipements imposés par la règlementation. Vous devez respecter le règlement, car il vise à garantir votre sécurité en mer.

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Catégories: Bateaux
Résumé de l'articleX

Avant de naviguer avec un voilier, effectuez une vérification visuelle minutieuse des câbles et des cordages qui soutiennent le mât. Ensuite, trouvez dans quelle direction le vent souffle. Pour cela regardez l'indicateur de vent en haut du mât, puis mettez le bateau bout au vent. Fixez les parties inférieures des voiles, c'est-à-dire la bordure de la grand-voile et celle du foc à leurs points d'attache, respectivement sur la bôme et sur la proue du navire. Réduisez le foc et la grand-voile, puis hissez en premier la grand-voile.

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