Polytechnique Montréal
Polytechnique Montréal[2] (anciennement École Polytechnique de Montréal) est un établissement d'enseignement supérieur d'ingénierie affilié à l'Université de Montréal, situé à Montréal (Québec) et fondé en 1873. En plus de ses programmes de baccalauréat en génie (sanctionnant quatre années d'enseignement après le diplôme de collège propre au Québec), Polytechnique Montréal offre une formation aux deuxième et troisième cycles. Elle est l'une des plus importantes institutions de recherche en génie au Canada.
Pour les articles homonymes, voir EPM.
Fondation |
---|
Type |
Université publique |
---|---|
Nom officiel |
Polytechnique Montréal |
Régime linguistique | |
Fondateur |
Urgel-Eugène Archambault |
Président | |
Directrice | |
Devise |
Ut tensio sic vis (L'allongement est proportionnel à la force) |
Membre de | |
Site web |
Étudiants |
9 476 (hiver 2021) |
---|---|
Budget |
Pays | |
---|---|
Campus |
Urbain |
Localisation |
Histoire
Polytechnique Montréal est l'une des trois plus grandes facultés d'ingénierie au Canada[réf. nécessaire] et la plus grande au Québec[3],[4][source insuffisante]. Depuis sa fondation en 1873, cette institution d'enseignement de langue française forme des ingénieurs qualifiés. Ses diplômés ont pris part aux grands travaux de génie du Québec au XXe siècle, comme la construction des grands barrages.
- Photo gravée sur un cadre-souvenir du septième banquet annuel (1903).
- 228, rue Saint-Denis, vers 1910.
Polytechnique Montréal, nommée ainsi en référence à l'École polytechnique de Palaiseau, fut fondée par Urgel-Eugène Archambault avec le soutien du gouvernement de Gédéon Ouimet[5] pour enseigner le dessin technique et les autres arts utiles[6]. À cette époque, l'institution avait pour nom « École des sciences appliquées aux arts et à l'industrie » et ne reçut son titre officiel que trois ans plus tard, lorsqu'elle fut reconnue par le gouvernement du Québec. L'enseignement était donné dans une maison convertie de la rue Saint-Denis. Elle fit ensuite construire un édifice au 228 rue Saint-Denis (aujourd'hui le pavillon Athanase-David de l'UQAM) et s'y installa en 1905. En 1920, Polytechnique Montréal s'affilia à l'Université de Montréal. Ce n'est en 1958 qu'elle s'établit à son emplacement actuel au sein du campus de l'Université de Montréal sur le mont Royal[7]. Le bâtiment originel a été agrandi en 1975 puis en 1989. De nouveaux pavillons furent mis en chantier en 2003. Le pavillon J.-Armand Bombardier, consacré aux nanosciences, fut inauguré en 2004. Les pavillons Lassonde, bâtiments certifiés LEED, ouvrirent leurs portes en 2005.
Le , 13 étudiantes et une employée furent tuées lors de la tuerie de l'École polytechnique de Montréal. Cet événement, qui marqua profondément les esprits au Québec, fit l'objet d'un film par Denis Villeneuve, intitulé Polytechnique et projeté en 2009.
En 2001, Polytechnique Montréal fonda le Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal[8].
En , l'École Polytechnique de Montréal[9] modifia son nom d'usage en « Polytechnique Montréal », assorti d'un logo[10].
Organisation
Polytechnique Montréal dispense son enseignement dans plusieurs spécialités de l'ingénierie et réalise près du quart de la recherche universitaire dans ces domaines au Québec[réf. souhaitée].
Départements et institutions
Polytechnique Montréal comprend sept départements et deux instituts :
- département de génie chimique ;
- département de génie électrique ;
- département de génie informatique et génie logiciel ;
- département de génie mécanique ;
- département de génie physique ;
- département de mathématiques et génie industriel ;
- département des génies civil, géologique et des mines ;
- Institut de génie biomédical ;
- Institut de génie nucléaire.
Activités
La mission de Polytechnique Montréal est de :
- dispenser une formation universitaire de qualité en ingénierie à tous les cycles en mettant l'accent sur les valeurs humaines ;
- réaliser des recherches pertinentes et de haut niveau, qui sont à la base de la formation à la maîtrise et au doctorat et qui tiennent compte des besoins du milieu industriel et de la société ;
- avoir un rayonnement intellectuel et social concrétisé par des interactions avec les milieux externes dans le pays et à l'étranger[11].
Formation
- 12 programmes de génie du 1er cycle (baccalauréat d'enseignement supérieur) et 15 spécialités des cycles supérieurs (la maîtrise, soit deux ans après le baccalauréat supérieur, et le doctorat, d'une durée de trois ans après l'obtention d'une maîtrise).
- Des formations intensives, des souper conférences, des certificats ou des formations en entreprise et des programmes d'échanges internationaux.
Recherche
Polytechnique Montréal offre une formation de deuxième et troisième cycles. Elle est l'une des plus importantes institutions de recherche en génie au Canada[12],[13].
- 95 millions de dollars de budget annuel[14]
- 87 projets d'infrastructures de recherche
- 39 chaires de recherche et plus de 60 unités de recherche
- 40 laboratoires de recherches
- 3 pôles d’excellence sectoriels
- L’aérospatial et les transports
- Le multimédia, l’informatique et les télécommunications
- La science et le génie du vivant
- 3 pôles d’excellence thématiques
- Les matériaux de pointe et les nanotechnologies
- La science et le génie des systèmes
- L’énergie, l’environnement et le développement durable
- 151 technologies en valorisation, 64 brevets détenus, 35 déclarations d'invention/an
Entrepreneuriat
Le Centre Entrepreneurship HEC-Poly-UdM encourage les entrepreneurs du milieu universitaire en offrant le plus important financement du Canada en plus d'autres services comme de l'aide au démarrage d'entreprises ou des bourses totalisant 100 000 $[réf. nécessaire].
- 32 entreprises fondées, amenant la création de 440 emplois directs et de 120 emplois indirects.
- 84 étudiants entrepreneurs, avec un chiffre d'affaires annuel de 36 millions de dollars.
Diplômes décernés
En 2017-2018, Polytechnique Montréal a décerné 880 diplômes de baccalauréat, 155 diplômes de certificat, 33 diplômes de second cycle, 450 diplômes de maitrise et 115 diplômes de doctorat (PhD)[15].
En 2010-2011, 618 étudiants au baccalauréat, 231 étudiants en maîtrise et 80 étudiants au Ph.D ont obtenu leurs diplômes.
De 2005-2015, 2 000 mémoires de maîtrise et thèses de doctorat dirigés par des professeurs de Polytechnique ont été rédigés et plus de 10 000 publications scientifiques et techniques ont été publiées par des professeurs et des chercheurs de Polytechnique.
Répertoire des publications scientifiques et techniques
Le Répertoire des publications scientifiques et techniques de Polytechnique Montréal recense la majorité des publications produites par les professeurs et les chercheurs de l'institution. Au , plus de 24 000 publications ont été recensées[16].
Campus
Polytechnique se situe sur le site de l'Université de Montréal et comporte quatre campus :
- le pavillon principal est le premier bâtiment construit et accueille près de 8 000 étudiants chaque année ;
- les pavillons Claudette-Mackay-Lassonde et Pierre-Lassonde, inaugurés en 2005, ont été les premiers « bâtiments durables » érigés par un établissement d'enseignement supérieur au Québec. L'édifice abrite les départements de génie informatique et génie logiciel, de génie électrique, la Bibliothèque[17] et le service informatique ;
- le pavillon André-Aisenstadt de l'Université de Montréal facilite la collaboration entre les professeurs de Polytechnique Montréal et de l’Université de Montréal en hébergeant des équipes de recherche multidisciplinaires relevant des départements de génie électrique, de génie informatique, de génie chimique et de génie mathématiques et industriel ;
- le pavillon Joseph-Armand Bombardier, regroupant des chercheurs de Polytechnique et de l'Université de Montréal, abrite des laboratoires destinés à la recherche sur les nanomatériaux et de nanostructures dans les domaines de l’électronique, de la conversion de l’énergie ainsi que des senseurs et actuateurs. Il loge aussi l'incubateur J.-Armand-Bombardier, un centre d'émergence d'entreprises dérivées qui vise à supporter le pré démarrage d'entreprises technologiques ;
- le bâtiment du Centre des technologies de fabrication en aérospatiale est l'un des cinq laboratoires de l'Institut de recherche aérospatiale du Conseil national de recherches Canada (CNRC).
Vie étudiante
La vie étudiante de Polytechnique Montréal s'articule autour de ses deux associations étudiantes que sont l'Association étudiante de Polytechnique (AEP) et l'Association des étudiants des cycles supérieurs de Polytechnique (AECSP)[18]. Celles-ci coordonnent nombre de clubs[19] et de comités culturels, techniques et autres[20],[21].
Médias
Le Polyscope est un journal bimensuel distribué sur l'ensemble du campus de l'Université de Montréal. Il est lié à PolyPhoto, qui assure la couverture photo des événements majeurs de Polytechnique Montréal en plus d'offrir des formations en photographie, au comité vidéo Poly-TV, ainsi qu'à la radio PolyRad.
Ces quatre comités se sont regroupés durant l'été 2014 pour former l'Association des médias étudiants de Polytechnique (AMEP)[22], afin de faciliter l'organisation d'évènements communs et ainsi d'augmenter leur visibilité individuelle.
Arts et événements
Poly-Show et Poly-Party assurent l'organisation et la logistique de la vaste majorité des fêtes étudiantes et des événements à grand déploiement de l'université. À chaque vendredi de la session, Le Pub, tel que son nom l'indique, organise quant à lui la transformation de la cafétéria en pub étudiant. Poly-Habs s'illustre également lors de la saison du hockey de la LNH par la projection régulière sur grand écran de matchs des Canadiens de Montréal. Polytechnique Montréal compte aussi sa troupe de théâtre, Poly-Théâtre, son groupe d'humour, Allo-Poly, ainsi que PolyJam, comité consacré aux musiciens et organisant des cours de guitare, plusieurs spectacles et de nombreux jam sessions.
Chaque programme de génie possède aussi un comité à l'éducation élu annuellement par les étudiants des programmes respectifs. Ceux-ci représentent les étudiants auprès du corps professoral et de la direction, en plus d'organiser des événements sociaux stimulant la cohésion des cohortes et des événements éducatifs ou professionnels tels que des visites en milieu industriel, des conférences ou l'envoi de délégations lors de divers congrès.
Polytechnique Montréal abrite également 18 sociétés techniques[23]. Composées majoritairement d'étudiants au baccalauréat d'enseignement supérieur, ces équipes parascolaires visent la réalisation de projets technologiques en vue de participer à diverses compétitions d'ingénierie.
Grands projets d'ingénierie des diplômés de Polytechnique
De 1930 à 1934, huit ingénieurs, diplômés de Polytechnique Montréal, Olivier Lefebvre, Yvan Vallée, J.-A. Beauchemin, Paul Brodeur, J.-A. Brunet, Charles Tremblay, François Valiquette, Armand Léger, Robert Guay, Gérard Lacasse et Henri Lavoie, deviennent les premiers ingénieurs québécois à mâter le Saint-Laurent par la construction du Pont Honoré-Mercier[24]. Les ingénieurs civils de Polytechnique se sont également illustrés via les travaux de Bernard Lamarre, incluant entre autres la Place Bonaventure, le 1000 De La Gauchetière, le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, l'autoroute Ville-Marie et le Stade olympique de Montréal[6].
Personnalités liées
Professeurs
- Aristide Beaugrand-Champagne, architecte.
- Ernest Cormier, architecte, ingénieur, professeur et aquarelliste québécois.
- Joseph Obalski, ingénieur minier.
Diplômés
- Augustin Frigon (Po 1909), directeur des études (1923-1935) et principal de l'École Polytechnique de Montréal (1936-1952)
- Alphonse Bélanger, ingénieur civil promotion 1910, professeur et directeur de l'École technique de Montréal de 1911 à 1937
- Aristide Beaugrand-Champagne, architecte.
- Dominique Anglade (Po 1996), femme politique et femme d'affaires.
- Louis Audet (Po 1974), ingénieur en génie électrique (électronique et communication), M.B.A., président et chef de la direction de COGECO inc. et Cogeco Câble inc.[25]. Il est président du conseil de la Fondation et Alumni de Polytechnique Montréal depuis [26].
- Robert A. Boyd (Po 1944), un des premiers diplômés francophones à rejoindre Hydro-Québec, en .
- Micheline Bouchard (Po 1969) a occupé des postes de direction chez Motorola Canada, Motorola Inc. à Chicago et chez ART Recherches et Technologies Avancées Inc.
- Jean-Jacques Archambault, ingénieur de Hydro-Québec et pionnier des lignes de transport électriques à 735 kV.
- Pierre Dufour, directeur général délégué à Air liquide.
- Bernard Lamarre, ingénieur civil et ancien Président-directeur général de Lavalin.
- Pierre Lassonde, ingénieur et président de Franco-Nevada Corporation, mécène du Musée national des beaux-arts du Québec(MNBAQ).
- Claudette Mackay-Lassonde, ingénieure renommée en génie énergétique.
- Adrien Pouliot, doyen de la faculté des sciences de l'Université Laval.
- David Saint-Jacques, astronaute à l'Agence spatiale canadienne.
- Paul-Aimé Sauriol (en) (Po 1955), cofondateur de la firme Desjardins+Sauriol (Dessau)
- Michèle Thibodeau-DeGuire, ingénieure et présidente du Conseil d'administration de Polytechnique Montréal entre 2013 et 2020.
- Thierry Vandal, PDG d'Hydro-Québec de 2005 à 2015.
- Camille A. Dagenais.
- Samir Sammoun (en), ingénieur et artiste peintre.
Non-diplômés
- Justin Trudeau, Premier ministre du Canada[27];
- Jean-Paul Riopelle, peintre québécois[28] ;
- Réjean Ducharme, auteur québécois ;
- Paul Houde, comédien et animateur[29] ;
Notes et références
- « Directrice générale », sur Polytechnique Montréal, (consulté le ).
- « Norme d'utilisation du nom officiel », sur Polytechnique Montréal, (consulté le ).
- « Tout sur Polytechnique », sur Renseignements généraux, (consulté le ).
- « Polytechnique Montréal », sur Association des Étudiants Lyonnais Pharmaciens-Ingénieurs (consulté le ).
- Michèle Brassard et Jean Hamelin, « Ouimet, Gédéon », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/Université de Toronto, (lire en ligne).
- Guy Samson, Bernard Lamarre, Le génie d'une vie, Presses internationales Polytechnique, 2007 (ISBN 978-2-553-01144-3).
- Jean-Marie Gagné, Témoignages sur le génie physique à l'École polytechnique de Montréal, Presses Internationales Polytechnique, 2008 (ISBN 978-2-553-01426-0).
- « CIRAIG - Mettre en œuvre les métriques du développement durable », sur CIRAIG (consulté le ).
- « Historique », Renseignements généraux, Polytechnique Montréal, (consulté le ).
- « Détails de la marque de commerce de Polytechnique Montréal », sur Office de la propriété intellectuelle du Canada, (consulté le ).
- École polytechnique de Montréal, Site officiel du Mont-Royal (consulté le 4 mai 2013).
- « Polytechnique Montréal », sur L’Étudiant, (consulté le ).
- « Polytechnique Montréal », sur EtudesUniversitaires.ca (consulté le ).
- « Futur étudiant », sur Polytechnique Montréal, (consulté le ).
- « Statistiques sur les diplômés », sur Polytechnique Montréal (consulté le ).
- « Répertoire des publications scientifiques et techniques », sur Polytechnique Montréal.
- « Accueil », sur Bibliothèque de Polytechnique Montréal (consulté le ).
- « Associations étudiantes », Vie étudiante, sur Polytechnique Montréal, (consulté le ).
- « Clubs reconnus », sur AEP (consulté le ).
- « Comités à la vie étudiante », sur AEP (consulté le ).
- « Comités », sur A.É.C.S.P. (consulté le ).
- « Association des médias étudiants de Polytechnique - À propos », sur Facebook (consulté le ).
- « Sociétés techniques », sur Polytechnique Montréal, (consulté le ).
- TREMBLAY, Rosaire et DALLAIRE, Thérèse. Ponts du Saint-Laurent. Québec, Ministère des Transports. Date indéterminée
- Cirano, « Notes biographiques détaillées de Louis Audet » [PDF], sur http://www.cirano.qc.ca (consulté le ).
- « Louis Audet devient président du conseil d’administration de la Fondation et Alumni de Polytechnique Montréal », sur Fondation et alumni de Polytechnique Montréal, (consulté le ).
- « Justin Trudeau » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ). : « En 2002, il entreprend des études en génie à l’École polytechnique de Montréal, mais il abandonne le programme en 2003. »
- François-Marc Gagnon, « Jean Paul Riopelle » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le )..
- « Paul Houde | Le Québec, une histoire de famille »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) [PDF].
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Portail de Montréal
- Portail de l'éducation au Québec
- Portail des universités