Édouard Champion

Édouard Champion, né le dans le 6e arrondissement de Paris et mort le , dans le 16e arrondissement de Paris, est un éditeur-libraire et écrivain français installé à Paris.

Édouard Champion
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Domicile
Activité
Éditeur
Père
Mère
Émélie Antoinette Gérard
Conjoint
Julia Hunt
Enfant
Marie-Louise Julia Pierrette Jeanne Émilie
Autres informations
Membre de
Conflit
Distinctions
Signature

Biographie

Enfance et formation

Édouard Jean Marie Champion naît le dans le 6e arrondissement de Paris, du mariage d'Honoré Champion, libraire et éditeur, et d'Émelie Antoinette Gérard. Il a un frère aîné, Pierre Champion, historien.

Vie de famille

Le à la mairie de 16e arrondissement de Paris, Édouard Champion épouse Julia Hunt[1], née à Nice le [2], fille de Moore Furman Hunt et de Julia Gould. Les mariés ont pour témoins, Élisabeth de Clermont-Tonnerre, Louis Barthou, ancien président du Conseil des ministres, W. Graves Sharp, ambassadeur des États-Unis et H. Herman Hargis, banquier[3].

Leur fille Marie-Louise, née le dans le 16e arrondissement de Paris, épouse le dans le même arrondissement, Jean Ferdinand Loubet, sans profession, né le à Bidos (Pyrénées-Atlantiques)[4],[5].

Édouard Champion, mobilisé au cours de la Première Guerre mondiale, est affecté à la 22e section de commis ouvriers militaire d’administration (C.O.A.) et rejoint ensuite le 26e bataillon de chasseurs à pied en tant que lieutenant de réserve[6]. Il effectue cette période, successivement en France et au Maroc, il en sort sous-lieutenant. Il est promu au grade de capitaine de réserve le [7].

Le , sa grand-mère, Mme John Munroe, décède au domicile familial situé au 31, avenue Pierre-Ier-de-Serbie dans le 16e arrondissement de Paris[8]. En 1930, sa résidence principale est mentionnée à cette adresse[9]. Alors que précédemment en 1927, il est domicilié au nos 5 et 7 quai Malaquais Paris 6e[10].

Parcours professionnel

À la mort de son père, Honoré Champion, en 1913, Édouard Champion prend la direction de la maison d'édition. Cette dernière est célèbre dans le monde entier par ses ouvrages d'érudition, intéressant notamment le Moyen Âge et la Renaissance. La librairie, située sur le quai Malaquais (Paris 6e), qui était le musée de tout ce qu'une édition peut compter de rares, était le rendez-vous des académiciens, un grand portrait de l'écrivain Gaston Bergeret inspecte le visiteur, dès la porte franchie.

Il est membre de la Société des gens de lettres[6] en 1916, membre du comité de la « Société des textes français modernes » et membre du Comité d'histoire littéraire de France[11]. Il est le président du cercle des Escholiers.

Il cède sa librairie après la Première Guerre mondiale et se consacre à l'enrichissement de sa fameuse collection de documents et de manuscrits et surtout à l'historiographie de la Comédie-Française[5].

Appelé à l'université Harvard, aux États-Unis, par une série de leçons, il étend cette mission à toute l'Amérique du Nord en prononçant, notamment aux États-Unis et avec succès, en 120 jours, 102 conférences dans 69 villes, collèges et université[12]. À son retour en France, il est félicité par le président du Conseil[12]. Il publie, dans la Revue des Deux Mondes du et du « Le Livre aux États-Unis »[12]. Il est décoré de la croix de guerre 1914-1918, avec étoile de bronze et étoile d'argent[7],[11].

Le , il prononce un discours lors de l'inauguration de la statue de Stendhal au Jardin du Luxembourg, en présence de Raymond Poincaré[13].

Il est historiographe de la Comédie-Française, il prend en 1927 la succession du répertoire des Joannides qui, de 1680 à 1938, est le mémorial quotidien de ceux qui s'intéressent à la Comédie-Française. Il écrit : « J'ai surtout voulu travailler pour l'avenir, en donnant aux historiens du XXIe siècle une image aussi exacte que possible de la maison de Molière ».

Il a une des plus belles bibliothèques de Paris, il possède non seulement des livres magnifiques, mais aussi une riche collection de manuscrits précieux, dont l'exemplaire du Rouge et le Noir interfolié avec des notes manuscrites de Stendhal. Il publie un monumental catalogue de la librairie française et édite les œuvres complètes de Stendhal, Gérard de Nerval et Prosper Mérimée. On lui doit aussi des travaux sur Chateaubriand, Baudelaire, Stendhal et Ménard pour lesquels il nourrit un culte fervent. Il crée la collection « Les Amis d'Édouard sont les plus aimables amis du monde », composée de 166 brochures, la première signée Maurice Barrès et la dernière Henri Massis, et dont les exemplaires, devenus rarissimes, sont très recherchés des bibliophiles. Il révèle « l'itinéraire de Paris à Jérusalem » de Julien, le valet de chambre de Chateaubriand, dont il édite la correspondance[5].

Son histoire au Touquet-Paris-Plage

Édouard Champion est premier adjoint au maire du Touquet-Paris-Plage pendant les mandatures de Léon Soucaret puis de Jules Pouget.

Il est élu membre titulaire de la Société académique du Touquet-Paris-Plage le [11].

En 1930, il a, pour résidence secondaire, la villa Golf Cottage, avenue du Golf, au Touquet-Paris-Plage[9].

Le musée du Touquet-Paris-Plage est inauguré le , dans l'hôtel de ville, et Édouard Champion en est le premier conservateur. Devant un parterre de personnalités comme Maurice Ravel, Serge Lifar, Henri Le Sidaner, le prince de Monaco, quelques ministres et secrétaires d'État, des membres très en vue de la Jet-Set de l'époque et même Miss Europe 1932[14], il prononce le discours suivant :

« Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs,
Vous venez de visiter et d'admirer la superbe et complète exposition de toutes les affiches illustrées concernant Paris-Plage et le Touquet-Paris-Plage, éditées depuis cinquante ans. Cette incomparable collection a été réunie par notre société académique, qui en a fait don à la ville.
Il n'a guère que le mérite de l'improvisation, ayant été réalisé en six jours (deux fois trois…) mais comme il va vous paraître incomplet, surtout après la substantielle conférence de notre éminent collègue Maurice Garet !
Il prouve, du moins, qu'on peut réussir avec le temps et la générosité des donateurs et prêteurs et surtout avec le concours d'une société académique comme la notre.
Je tiens à les remercier, et d'abord vous-même, Monsieur le Maire et madame Soucaret, M. Lévêque, M. Tourneur, mes collègues MM Dessouliers et Sainsard, MM le Camus de Wailly, Quételart, Hoyez, Drobecq, Bérard, qui joignent l'amabilité au talent, et encore tant d'autres, enfin je remercie en bloc les plus humbles comme les plus élevés »[11].

Il se dépense sans compter pour faire connaître Le Touquet et y faire venir un grand nombre de journalistes et de personnalités, tels par exemple que Joséphine Baker, Tristan Bernard, Henry Bordeaux, Sacha Guitry, Philippe Hériat, Gaston Leroux, Serge Lifar, Somerset Maugham, Mistinguett, Paul Morand et Yvonne Printemps.

On peut le voir, au Touquet, sur deux photos appartenant au musée du Touquet-Paris-Plage, la première avec Henry Bordeaux[15] et la seconde avec Tristan Bernard et Mme Bonaventure[16], de la librairie rue de Paris.

Il rédige en 1935 la plaquette Les Phares du Touquet au siècle dernier.

Les collections du musée sont mises à l'abri durant la guerre puis il est rouvert en 1963, toujours à l'hôtel de ville. En 1989, il déménage à la villa Way Side, construite en 1930 sur les plans de l'architecte Henri-Léon Bloch. Cette villa avait été transformée en maison de retraite pour médecins. Elle est, depuis 1991, le siège du musée du Touquet-Paris-Plage, baptisé « Musée Édouard Champion ».

La sépulture familiale.

Mort

Édouard Champion meurt le , dans le 16e arrondissement, à l'âge de 55 ans[17],[18], les obsèques ont lieu en l'église Saint-Pierre-de-Chaillot. Après la cérémonie, des discours sont prononcés, sous le péristyle de l'église, par Jean Tharaud, Henry Malherbe, le docteur Jules Pouget, maire du Touquet-Paris-Plage et Édouard Bourdet[5].

Il est inhumé le au cimetière du Montparnasse[19].

À sa mort, Édouard Champion lègue sa collection de tableaux au musée du Touquet qu'il avait fondé.

Distinctions

Édouard Champion est nommé chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur le puis promu au grade d'officier le [20].

Il est cité, à l'ordre de la division le et à l'ordre du bataillon le [21],[22].

Hommage

La municipalité du Touquet-Paris-Plage lui rend hommage en donnant son nom à l'avenue Édouard Champion.

Publications

Édouard Champion est l'auteur de 36 ouvrages[23], quelques exemples :

Notes et références

  1. Archives Nationales, Édouard Jean Marie Champion, p. 24.
  2. (en) « Julia Gould Champion (1876-1958) », sur Ancestry (consulté le ).
  3. « Acte de mariage no 457 (Cote 16M 199) », sur Archives de Paris (consulté le ), p. 13/31
  4. « Acte de mariage no 751 (Cote 16M 272_B) », sur Archives de Paris, (consulté le ), p. 20/31.
  5. Édouard Champion : Nécrologie.
  6. Archives Nationales, Édouard Jean Marie Champion, p. 25.
  7. « Fiche militaire matricule 4474, classe 1902, 2e bureau, liste principale », sur Archives de Paris (consulté le ), p. 1-4.
  8. Valfleury, « Nécrologie de Mme John Munroe », Le Gaulois, Paris, no 17213, (BNF 32779904, lire en ligne, consulté le ).
  9. Société académique de Paris-Plage, Mémoires de la Société 1933-1934 : 28e et 29e année, Le Touquet-Paris-Plage, L. Delambre-Deroussent, , 62 p., p. 60 et 61.
  10. Archives Nationales, Édouard Jean Marie Champion, p. 11.
  11. Société académique du Touquet-Paris-Plage, Mémoires de la Société : 27e année - Cinquantenaire, Le Touquet-Paris-Plage, L. Delambre-Deroussent, , 64 p., p. 27 et 28, puis 55.
  12. Archives Nationales, Édouard Jean Marie Champion, p. 12.
  13. « Inauguration du monument Stendhal au jardin du Luxembourg », sur Gallica (consulté le ).
  14. Société académique du Touquet-Paris-Plage, Mémoires de la Société académique du Touquet-Paris-Plage 1997-1999, Le Touquet-Paris-Plage, Éditions Auréoline, 18, allée Georges Brassens, 62520 Le Touquet-Paris-Plage, , p. 41 écrits de Patrice Deparpe
  15. Avec Henry Bordeaux, musée du Touquet-Paris-Plage,Musenor.
  16. Avec Tristan Bernard et Mme Bonaventure, musée du Touquet-Paris-Plage, Musenor.
  17. Archives Nationales, Édouard Jean Marie Champion, p. 3.
  18. « Acte de décès no 458 », sur Archives de Paris, (consulté le ), p. 13/31.
  19. « Date et adresse de son inhumation au cimetière du Montparnasse », sur Archives de Paris, (consulté le ), p. 27/31.
  20. Archives Nationales, Édouard Jean Marie Champion, p. 1.
  21. Édouard Champion, ordre de la division, musée du Touquet-Paris-Plage, Musenor.
  22. Édouard Champion, ordre du bataillon, musée du Touquet-Paris-Plage, Musenor.
  23. « Édouard Champion (1882-1938) : œuvres (75) », sur data.bnf.fr (consulté le ).

Voir aussi

Biographies

Articles connexes

Liens externes

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