Église Notre-Dame-de-Bon-Port

L'église Notre-Dame-de-Bon-Port, appelée aussi localement église Saint-Louis, est un édifice religieux construit en 1852 à Nantes par les architectes Saint-Félix Seheult et Joseph-Fleury Chenantais. Elle est inscrite au titre des monuments historiques en , et la partie instrumentale de son orgue, construit par le facteur nantais Louis Debierre en 1891, est classé au titre objet des monuments historiques en .

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Église
Notre-Dame-de-Bon-Port
Église Saint-Louis

Façade de l'église Notre-Dame-de-Bon-Port, vue de l'Île de Nantes. Au premier plan, la Loire, puis le quai de la Fosse.
Présentation
Nom local église Saint-Louis
Culte Catholique romain
Type Église
Rattachement Diocèse de Nantes
Début de la construction 1852
Fin des travaux 1858
Protection  Inscrit MH (1975)
Géographie
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Ville Nantes
Coordonnées 47° 12′ 37″ nord, 1° 34′ 08″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Nantes
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique

Dénomination

Son nom officiel est « église Notre-Dame-de-Bon-Port », mais elle est couramment désignée sous le nom d'« église Saint-Louis », en référence à Louis-Hyacinthe Levesque maire de Nantes lors de la construction de la première église qui, en tant que généreux donateur, souhaita qu'elle porte le nom de son saint patron[1].

Localisation

Sa façade principale donne sur la place du Sanitat, qui est reliée par la rue Mazagran au quai de la Fosse, où se tenait l’essentiel du trafic du port de Nantes au moment de sa construction.

L'église est encadrée à l'ouest par la rue Damrémont, et à l'est par la rue Mascara, tandis qu'au nord un groupe d'immeubles accolé au chevet de l'édifice l'isole de la rue Dobrée.

Historique

Notre-Dame-de-Bon-Port achève l'extension de la ville vers l'ouest au XIXe siècle et la transformation du quartier proche du port[2]. L'ancienne église construite en 1827, située sur le côté nord de la place Eugène-Livet, étant devenue trop petite pour contenir des fidèles habitant un quartier alors en développement, la construction d'un nouvel édifice est décidée.

La nouvelle paroisse Notre-Dame de Chézine, fondée dès le début du XIXe siècle et issue de la paroisse de Saint-Nicolas, accueille une église primitive modeste, bâtie à peu de frais. En 1843, la décision est prise de la reconstruire, en raison de son délabrement précoce, mais sur un nouvel emplacement : celui de l'ancien hospice désaffecté du Sanitat, au nord de la nouvelle place dessinée en hémicycle par les frères Louis-Prudent et Constant Douillard[3].

L'équipe de maîtrise d'œuvre est sélectionnée par le curé Fresneau[3] : il s'agit des deux architectes Seheult et Chenantais, qui imaginent en 1845 une église monumentale de plan carré. À l'opposé de la basilique Saint-Nicolas, construite au même moment, l'édifice refuse tout emprunt au Moyen Âge et renoue avec la tradition baroque de la Contre-Réforme : le dôme qui la coiffe rappelle celui de l'Hôtel des Invalides de Paris, la façade, celle de Saint-Pierre de Rome, et la statue d'un archange doré se dresse au sommet de la flèche[4].

L'église est accolée sur sa partie arrière aux immeubles d'habitation qui occupent le nord de l'îlot. Édifice nouveau dans un quartier nouveau, elle en devient l'élément majeur. L'innovation technique réside dans le choix fait pour alléger le poids du dôme tout en lui donnant plus d'élancement, grâce à une charpente métallique plutôt qu'une charpente en bois. Des mosaïques et du parquet habillent les sols. L'inauguration a lieu en 1858, mais les peintures murales ne seront achevées qu'au début du XXe siècle. Celles de Alphonse Le Hénaff, seront réalisées de 1858 à 1860. L'orgue est restauré en 1985 et la flèche couronnant le dôme refaite en 2006[3].

L'église est inscrite au titre des monuments historiques le [5].

Éléments architecturaux

En forme de croix grecque à branches égales, l'église forme un carré de 38 mètres de côté et de 30 mètres de haut, surmonté d'un dôme.

Façade

Façade de l'église.

La façade de 30 mètres de haut se compose de deux niveaux : un rez-de-chaussée dorique et un premier étage corinthien ; la partie centrale en avancée renoue avec le style antique à un seul étage grâce à l'archivolte surélevé[6].

Fronton

L'église Notre-Dame-de-Bon-Port et de Saint-Louis est avant tout dédiée à la Vierge Marie, figure tutélaire qui assure la protection des marins. Au centre du fronton, Amédée Ménard en 1858 représente la Vierge en gloire, assistée de deux anges intercesseurs, l'un bénissant les marins en partance, l'autre les accueillant à leur retour.

Tympan

En 1860, Joseph-René Gouézou, à qui l'on doit également la décoration intérieure de la chaire et de la chapelle Saint-Louis, fait figurer le Christ consolateur[4] au niveau du tympan et au-dessus de la porte centrale se trouve un groupe sculpté représentant saint Louis et Marguerite de Provence[6].

Les trois symboles

Cette église étant l'église du port, les trois symboles de la statue de Notre-Dame-de-Bon-port (1913), située sur le pilier avant gauche, sont des symboles marins :

  • l'étoile : symbole de la foi qui éclaire ;
  • l'ancre : symbole de l'espérance (Épître aux Hébreux) ;
  • l'anneau : symbole de la charité.

Dôme

Inspiré de celui de l'église des Invalides à Paris, il est surmonté d'une lanterne et d'une fléchette dont la croix culmine à 60 mètres.

Tambour

Le tambour qui soutient le dôme comporte, dans sa partie haute, de vastes fenêtres séparées par des pilastres jumelés soutenant un petit fronton surmonté d'une croix. Chaque fronton contient la tête d'un saint patron d'une église nantaise[6].

Orgue

Construit en 1891 par Louis Debierre, élève de Cavaillé-Coll, l'orgue est un des chefs-d'œuvre de la facture d'orgue du XIXe siècle. Après la désaffection des orgues classiques, il marque le premier retour d'un orgue néo-classique aux jeux de mutation faisant entendre des harmoniques caractéristiques des instruments de XVIIe et XVIIIe siècles.

La partie instrumentale de l'orgue est classée au titre des monuments historiques depuis le [7]. Il comporte trois claviers manuels (grand orgue, grand chœur, récit)[7], un pédalier à l'allemande[7] de 30 notes et 45 jeux ou timbres faisant sonner 4 000 tuyaux. Sa transmission électrique fut l'une des premières en France. Florence Ladmirault et Damien Rahier sont co-titulaires de cet instrument.

Peintures murales

Henri-Pierre Picou (1824-1895) exécute les premières peintures murales dans le cul-de-four de l'abside : La Cène, aujourd'hui recouverte d'une peinture moderne[8]. Puis lui succéda Alphonse Le Hénaff (1821-1884) appelé par le curé de la paroisse, il va de 1858 à 1860 y peindre sur le tambour de la coupole une grande frise peinte à la cire sur un fond or, représentant la Vierge Immaculée avec sept groupes de personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament proclamant le dogme de l'Immaculée Conception. En 1865, l'abside reçoit trois panneaux illustrant des épisodes de la Bible précurseurs de l'Eucharistie. Cette peinture murale de 1865 est  Classé MH (1975)[9]. En 1859, Antoine Chalot (né en 1825) réalise le décor peint de la chapelle de la Vierge, et en 1879 la chapelle Saint-Louis est confiée à Joseph Gouézou (1821-1880) qui décora également le tympan de la porte principale du Christ consolateur en 1872 avec la technique de la fresque au silicate de potasse[10].

Musique contemporaine

Le 7 décembre 2021, des catholiques intégristes bloquent les entrées de l'église au public venu assister au concert d'Anna Hausswolff [11],[12],[13]. Le concert, organisé par le Lieu Unique, avait pourtant été programmé avec l'accord de l'évêché[14].

Notes et références

  1. plaquette de présentation de l'église.
  2. L'aménagement de la place Général-Mellinet s'inscrit dans la même mouvance.
  3. Place publique, Patrimoine | Dictionnaire, novembre décembre 2009, p. 57-58.
  4. Panneau de présentation de l'église, sur la place du Sanitat, à Nantes
  5. « Église Notre-Dame-du-Bon-Port », notice no PA00108660, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. Fascicule de présentation Notre-Dame-de-Bon-Port, consultable sur site
  7. Notice no PM44000882, base Palissy, ministère français de la Culture. Consulté le 1er novembre 2012.
  8. Émilien Maillard, Nantes et le département au XIXe siècle : littérateurs, savants, musiciens, & hommes distingués, 1891, p. 123.
  9. Liste d'objets classés MH référence : PM44000371.
  10. Philippe Bonnet, Peintures monumentales de Bretagne, PUR, 2021, p. 332.
  11. « Un concert annulé sous la pression de catholiques intégristes à Nantes », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  12. « Vade retro, satanas ! À Nantes, des catholiques intégristes bloquent un concert », sur Télérama, (consulté le )
  13. « Nantes. Des catholiques intégristes empêchent la tenue d’un concert du Lieu unique », sur Ouest France,
  14. Olivier Lamm, « Annulation de concert : dans les églises, les ultras imposent la loi du silence », sur Libération (consulté le )

Liens

Articles connexes

Liens externes

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