Église Notre-Dame de Carentan

L'église Notre-Dame est une église catholique, des XIIe – XIXe siècles, qui se dresse sur l'ancienne commune française de Carentan au sein de la commune nouvelle de Carentan-les-Marais dans le département de la Manche, en région Normandie.

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Église Notre-Dame de Carentan
La façade occidentale.
Présentation
Type
Fondation
XIIe siècle-XIXe siècle
Diocèse
Paroisse
Paroisse Saint-Léon (d)
Styles
Religion
Usage
Patrimonialité
Localisation
Adresse
Carentan-les-Marais (d), Manche
 France
Coordonnées
49° 18′ 20″ N, 1° 14′ 35″ O

L'église est classée aux monuments historiques.

Localisation

L'église est située dans la commune déléguée de Carentan au sein de la commune nouvelle de Carentan-les-Marais, dans le département français de le Manche.

Historique

L'église du XIIe siècle est détruite en 1443 par les Anglais qui dominent alors la région. Elle est reconstruite au XVe siècle[1], dans le style gothique flamboyant, par le bailli du Cotentin Guillaume de Cerisay.

Description

Extérieur

L'église se présente à l'extérieur comme un édifice typique du XVe siècle ; seul le portail datant de la seconde moitié du XIIIe siècle rappel l'église romane. Ramassé et très compact, sans transept débordant largement[2], elle est très caractéristique avec ses larges bas-côtés aussi élevés que la nef[3].

Le portail occidental, vestige de l'ancien édifice du XIIe siècle[1], est de style roman. Ce portail, dont la construction est contemporaine de celle du donjon du château, aujourd'hui détruit, est en tiers-point. Sa voussure médiane est orné de bâtons brisés formant des losanges. Les trois voussures retombent de chaque côté sur trois colonnettes[4]. Les arrachements de maçonnerie l'encadrant correspondent à un porche détruit de nos jours. Chaque collatéral s'éclaire sur cette façade ouest par une fenêtre en forme de triangle curviligne au décor flamboyant[5].

Côté sud, les collatéraux, relativement élevé, avec des hautes fenêtres gothiques éclairant directement le vaisseau central, couronnés d'une balustrade ajourée, rythmés par des contreforts sont surmontés par des gables avec à leurs extrémités des anges musiciens[5]. À la hauteur de la troisième travée, s'ouvre un porche.

Le transept, peu saillant, a à l'extrémité de son gable une statue de saint Michel, rappelant l'ancienne chapelle Saint-Michel du château[5].

À la croisée du transept s'élève un clocher gothique carré avec ses faces percées de baies jumelées. Il est couronné d'une balustrade d'où s'élance une flèche en pierre, qui rappelle celle de l'église Saint-Pierre de Caen[5]. Des gargouilles médiévales expressives et toutes différentes sont disposées au niveau du chœur et du bas-côté nord, alors qu'il n'y en a aucune sur le bas-côté sud.

En 1517 on lui adjoint une chapelle axiale, et au XIXe siècle on ajoute au nord une sacristie et une pièce faisant pendant au caveau.

Intérieur

De l'époque romane, ont été conservées les bases des piliers de la nef[note 1] et les piles de la croisée du transept, avec ses arcades au cintre surhaussé très mouluré, couronnés de chapiteaux à tailloirs au XVe siècle[1], comme des chapiteaux à godrons ou à figures fantasmatiques (un joueur de tambourin, un fabliau : après une dispute conjugale, la femme enfile les culottes de son mari en signe de triomphe, celui-ci est fort mécontent, deux anges musiciens (l'un souffle dans un cornet à bouquin, instrument de musique baroque), un homme avec un drapé, un fou et sa marotte, un âne broutant des chardons, un enfant juché sur un coq et un gnome[6]. Le chœur, avec ses arcs-boutants est haut de deux niveaux[5].

Mobilier et décor

L'église abrite de nombreuses œuvres classées à titre d'objets. On peut notamment voir un ensemble de quatorze verrières des XVe et XVIe siècles[7], parmi lesquelles deux vitraux : l'un évoque la destruction de l'église vers 1443, et un autre la reconstruction de l'édifice à la fin du XVe siècle.

Le maître autel porte, des deux côtés, les armoiries du pape Urbain VIII (famille Barberini), pape de 1623 à 1644. À noter également les miséricordes qui ornent les stalles du chœur.

Dans une chapelle du déambulatoire, partie d'une peinture murale du XVe siècle peinte directement sur le mur. Elle représente un fond damassé qui était destiné à mettre en valeur deux statues, de nos jours disparues[8].

Protection aux monuments historiques

L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[9].

Notes et références

Notes

  1. Jusqu'à trois mètres de hauteur environ.

Références

  1. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 105.
  2. Bernage 1980, p. 16.
  3. Bernage 1980, p. 15.
  4. Bernage 1980, p. 14.
  5. Bernage 1980, p. 17.
  6. Lecœur 2007, p. 131.
  7. Girard et Lecœur 2005, p. 107.
  8. Maurice Lecœur, Le Moyen Âge dans le Cotentin : Histoire & Vestiges, Isoète, , 141 p. (ISBN 978-2-9139-2072-9), p. 106.
  9. « Église Notre-Dame », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Bibliographie

  • Desprairies, « Carentan - Église Notre-Dame », dans La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. : Manche 1re partie, Le Havre, Lemale & Cie, imprimeurs éditeurs, (lire en ligne), p. 51-56
  • Gabrielle Thibout, « Notre-Dame de Carentan », dans Congrès archéologique de France, 124e session, Cotentin et Avranchin, 1966, Paris, Société française d'archéologie, , p. 212-226
  • Georges Bernage, « La presqu'île du Cotentin - Carentan », dans La Normandie médiévale : 10 itinéraires, Éditions Heimdal, coll. « La France Médiévale », , 174 p. (ISBN 2-902171-18-8).

Articles connexes

Liens externes

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