Église Saint-Jacques-le-Majeur d'Asquins

L'église d'Asquins est une église située à Asquins, dans le département français de l'Yonne.

Pour les articles homonymes, voir Église Saint-Jacques-le-Majeur.

Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France —
Église Saint-Jacques-le-Majeur d'Asquins *
Pays France
Subdivision Yonne (Bourgogne-Franche-Comté)
Type Culturel
Critères (ii) (iv) [vi)
Zone tampon aucune[1]
Numéro
d’identification
868-063
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1998 (22e session)
Autre protection  Classée MH (1926)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO
Église Saint-Jacques-le-Majeur d'Asquins
Présentation
Type
Partie de
Diocèse
Paroisse
Paroisse Saint-François-du-Vézelien (d)
Dédicataire
Style
Religion
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Patrimoine mondial
Identifiant
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
47° 28′ 57″ N, 3° 45′ 15″ E
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte de Bourgogne
Localisation sur la carte d’Yonne (département)

Elle est classée au patrimoine mondial depuis 1998. Sa notoriété vient de ce qu'elle fut au Moyen Âge le point de départ de l'une des quatre grandes voies du chemin de Compostelle.

Localisation

Située à Asquins, l'église est perchée sur un tertre qui domine le village. Du parvis de l'église, on a une vue panoramique sur la campagne environnante et une vue extraordinaire sur la basilique de Vézelay[2],[3].

C'est le lieu de départ d'une des quatre grandes voies du chemin de Compostelle, celle dite « de Vézelay », inscrite par l'Unesco au patrimoine mondial[Note 1],[5].

Historique

Édifice

L'église, qui occupa d'emblée son emplacement actuel, fut largement remaniée au fil des siècles et des conflits dont elle eut à souffrir : sur des bases datées du XIe siècle, l'édifice actuel présente surtout une nef en berceau brisé du XIIe siècle[M 1], un bas-côté nord voûté en arêtes du XIIIe siècle, un bas-côté sud en quart de rond du XVIe siècle. Le clocher, appuyé à l'origine sur la première travée du bas-côté sud, fut renvoyé en 1755 dans l'axe de l'édifice par souci de symétrie. L'abbé Grognot, initiateur de cette dernière campagne de travaux, se préoccupa aussi du décor intérieur, faisant poser des boiseries, créer un décor peint dans le chœur, et aménager les sacristies, non sans sacrifier les fresques des XIIIe, XIVe et XVIe siècles qui ornaient ces anciennes chapelles, entre autres de Vierges sages et Vierges folles, un Saint-Sébastien, un miracle de Saint-Éloi et diverses scènes mal élucidées. Attachés à leur église, les Asquinois la dotèrent au XIXe siècle de vitraux honorant leur patron mais aussi saint Vincent.

L'église eut comme chapelain Aymery Picaud, célèbre auteur du Guide du pèlerin dont chaque pèlerin vient honorer la mémoire[2]. Ce Guide du pèlerin est le livre V du Liber Sancti Jacobi (1135-1140)[6],[7].

Description

Intérieur

En 1740, arrive à Asquins un prêtre entreprenant qui effectuera, pendant les 51 ans de son ministère, de nombreux travaux dont l'essentiel subsiste aujourd'hui. Toutes les boiseries forment un tout, posé à une époque précise par une personnalité qui a marqué son temps. L'ensemble a été repeint et redoré en 1830[8]. Au sein de cet ensemble, de nombreux objets ont été « classés » le 23 juin 1988 :

  • le maître-autel et son tabernacle, œuvres en marbre exécutées entre 1762 et 1765[M 2] ;
  • la sculpture en bois taillé polychrome, buste-reliquaire de Saint-Jacques, datée de la fin du XVIe siècle, début du XVIIe siècle. Au centre de la poitrine est creusée la cavité qui contenait autrefois des reliques[M 3]. De provenance inconnue, ce buste reliquaire en bois polychrome représente Saint-Jacques le Majeur qui fut le premier apôtre décapité pour sa foi par le roi Hérode[9] ;
  • le tableau sur toile représentant saint Paul est datée de la fin du XVIIe siècle, début du XVIIIe siècle[M 4] ;
  • deux crédences en bois peint et marbre, exécutées entre 1762 et 1765[8] ;
  • la clôture de chœur en fer forgé, exécutée entre 1762 et 1765[M 5] ;
  • deux statues en bois peint représentant saint Barbu et saint Imberbe, exécutées entre 1762 et 1765[M 6] ;
  • quatre tableaux sur toile représentant saint Augustin, saint Jérôme, saint Ambroise et Saint Grégoire, exécutés entre 1762 et 1765[M 7] ;
  • quatre peintures monumentales sur pierre, représentant une scène de martyre, saint Joseph et l'Enfant, le sacrifice d'Abraham, une autre scène de martyre, exécutées entre 1762 et 1765[M 8] ;
  • la clôture des fonts baptismaux, en bois, datée du XVIIIe siècle[M 9] ;
  • la chaire à prêcher, en bois taillé, datée du XVIIIe siècle[M 10] ;
  • l'autel secondaire de la Vierge, le retable et la statue représentant la Vierge à l'Enfant, en bois peint doré, datés du XVIIIe siècle[M 11] ;
  • les boiseries (lambris de revêtement) en bois taillé, exécutées entre 1762 et 1765[M 12] ;
  • deux autels et leurs retables secondaires en bois peint taillé, peint, doré, deux tableaux représentant saint Nazaire et saint Celse, Saint Andoche, datés du début du XVIIe siècle[M 13] ;
  • la peinture monumentale représentant des scènes et personnages sous architectures, datée du début du XVIe siècle[M 14]. Ces peintures ont été découvertes en 1967 et se situent sur les murs de la sacristie (autrefois chapelle Saint-Vincent[10]).

Extérieur

Protection

L'édifice est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis le 1er mars 1926[M 1].

Paroisse

L'église fait partie de l'« ensemble paroissial catholique de Vézelay » (regroupant treize communes) au sein de l'archidiocèse de Sens-Auxerre[11].

En 2015, l'église est fermée[12] et le culte catholique n'y est plus célébré[13]. L'édifice est utilisé comme salle de concert, notamment lors du festival « Les rencontres musicales de Vézelay »[3]

Pour approfondir

Bibliographie

  • Les amis de Vézelay, Pierre Haasé, L'église Saint-Jacques-le-Majeur à Asquins - notice historique, 8 pages, [voir en ligne]
  • Asquins, cahier no 10 de l'I.S.M.H. (Inventaire supplémentaire des monuments historiques) de 1926, [lire en ligne]

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Les quatre principales routes de pèlerinage pour Saint-Jacques-de-Compostelle commencent à Paris, Vézelay, Le Puy et Arles ; elles sont inscrites au patrimoine mondial[4].

Bases du ministère de la Culture

  1. « Église », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « Autel, tabernacle (maître-autel) », notice no PM89000062, base Palissy, ministère français de la Culture.
  3. « Buste-reliquaire : Saint Jacques », notice no PM89000061, base Palissy, ministère français de la Culture.
  4. « Tableau : Saint Paul », notice no PM89000060, base Palissy, ministère français de la Culture.
  5. « Clôture de chœur (table de communion) », notice no PM89000058, base Palissy, ministère français de la Culture.
  6. « 2 statues : Saint barbu, Saint imberbe », notice no PM89000057, base Palissy, ministère français de la Culture.
  7. « 4 tableaux : Saint Augustin, Saint Jérôme, Saint Ambroise, Saint Grégoire », notice no PM89000056, base Palissy, ministère français de la Culture.
  8. « 4 peintures monumentales : Scène de martyre, Saint Joseph et l'Enfant, Le Sacrifice d'Abraham, Scène de martyre », notice no PM89000055, base Palissy, ministère français de la Culture.
  9. « Clôture des fonts baptismaux », notice no PM89000054, base Palissy, ministère français de la Culture.
  10. « Chaire à prêcher, banc d'œuvre », notice no PM89000053, base Palissy, ministère français de la Culture.
  11. « Autel, retable, statue : Vierge à l'Enfant (autel secondaire de la Vierge) », notice no PM89000052, base Palissy, ministère français de la Culture.
  12. « Lambris de revêtement », notice no PM89000051, base Palissy, ministère français de la Culture.
  13. « 2 autels et retables secondaires, 2 tableaux : Saint Nazaire et saint Celse, Saint Andoche », notice no PM89000050, base Palissy, ministère français de la Culture.
  14. « Peinture monumentale : Scènes et personnages sous architectures », notice no PM89000049, base Palissy, ministère français de la Culture. Ces peintures n'ont été signalées qu'en 1969 à la semaine d’Études médiévales de Vézelay. Ce cycle de peintures est difficile à lire car il fut entamé, au XVIIIe siècle, par le percement d'un placard.

Autres sources

  1. « Section II-Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » [PDF], Rapport périodique - Deuxième cycle, sur whc.unesco.org (consulté le ), p. 1.
  2. « Église Saint-Jacques-de-Compostelle », sur le site du Petit Futé (consulté le ).
  3. « les lieux du festival », sur le site des rencontres musicales de Vézelay (consulté le ).
  4. « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France », sur le site de l'Unesco (consulté le ).
  5. « Détail de l'inscription du bien « Les chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France » (1998) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur le site de l'association de coopération inter-régionale Compostelle.
  6. Le séjour d'Aimeri Picaud à l'église Saint-Jacques d'Asquins et la composition du Liber Sancti Jacobi (1135-1140), p. 53, [lire en ligne].
  7. « Le Chevalier Victorieux », sur le site pelerins-compostelle.com (consulté le ).
  8. « 2 crédences », notice no PM89000059, base Palissy, ministère français de la Culture.
  9. « Reliquaire de Saint-Jacques », sur le site de l'office de tourisme de Vézelay (consulté le ).
  10. « Aquins, fresques du 15e siècle de l'église St Jacques le Majeur à Asquins (89) », sur le site petit-patrimoine.com de la sarl 2phone3 (consulté le ).
  11. « Paroisses », sur le site de l'archidiocèse de Sens-Auxerre (consulté le ).
  12. « Asquins », sur le site sur l'art roman en Bourgogne (consulté le ).
  13. « ville asquins », sur le site de la conférence des évêques de France (consulté le ).
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