Église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux
L'église Saint-Jean-Baptiste est un édifice religieux catholique français de Sceaux (Hauts-de-Seine). Située à l'angle de la rue Houdan et de la rue du Docteur-Berger, elle est inscrite comme monument historique depuis 1929[1].
Église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux | |||
L'église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux. | |||
Présentation | |||
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Culte | Catholique romain | ||
Type | Église | ||
Rattachement | Doyenné de la Pointe-Sud | ||
Protection | Inscrit MH (1929) | ||
Géographie | |||
Pays | France | ||
Région | Île-de-France | ||
Département | Hauts-de-Seine | ||
Commune | Sceaux | ||
Coordonnées | 48° 46′ 37″ nord, 2° 17′ 46″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
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Histoire
Origines
Au XIIe siècle se trouve à Sceaux - le village dépendait encore de la paroisse de Châtenay - une chapelle dédiée à saint Mammès[2].
Un autel du XVIIIe siècle est toujours consacré à ce saint dans la chapelle latérale droite du fond de l'église. Il comprend le reliquaire sans doute réalisé en 1726 pour le duc du Maine lors du don d'une relique de saint Mammès par le chapitre de Langres[3]. Il est surmonté d'un tableau, sans doute du 18e siècle, provenant de la chapelle du château de Sceaux et qui fut donné, au début du 19e siècle, par l'acquéreur du château Jean François Lecomte. Saint Mammès y est représenté en berger tenant sa houlette[4].
Le célèbre maître-verrier Hirsch a également représenté, en 1898-1899, saint Mammès dans un vitrail situé au revers de la façade : le saint martyr est attaché à un poteau, venant d'apprivoiser le lion qui devait le dévorer, tandis que des soldats romains s'enfuient en arrière-plan[5].
Au début du XIIIe siècle, le village de Sceaux devient paroisse, et à l'emplacement de la chapelle est construite, en 1203, une église dédiée à saint Jean-Baptiste[6].
Ancien Régime
L'édifice fut agrandi en 1476 à la demande du seigneur local Jean II Baillet.
À la suite d'un incendie l'ayant endommagée en 1530, elle est partiellement reconstruite en 1545.
Enfin, de 1719 à 1726, le curé Guy-Louis Baudouin fait faire des travaux d'agrandissements et de restaurations des parties anciennes donnant à l'édifice ses proportions actuelles[7].
Le dimanche de Pâques , le O filii de Louis Marchand est donné par un orchestre dans lequel jouent Louis Auguste II de Bourbon, prince de Dombes, au basson et son frère Louis-Charles de Bourbon, comte d'Eu, au violon, les enfants de Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine et de son épouse Louise-Bénédicte de Bourbon[réf. nécessaire].
Révolution
Le décret de la Convention du transforme l'église en temple de la Raison, qui va servir de mairie, de bureau de bienfaisance, de siège de la Société populaire, de raffinerie de salpêtre et d'entrepôt. Pendant cette période, la châsse de saint Mammès et les archives de la fabrique échappent à un incendie volontaire[réf. nécessaire].
L'inscription sur la façade : « Le peuple français reconnaît l'être suprême et l'immortalité de l'âme », date du , à partir duquel le bâtiment devient un temple de l'Être suprême. Le (17 prairial an III), l'église est rendue au culte[réf. nécessaire].
Du XIXe au XXIe siècle
Elle bénéficie tout au long du XIXe siècle de travaux d'entretien et d'amélioration, notamment grâce au duc de Trévise. « Démarrés fin 2014 dans le bas-côté nord et les premières travées du chœur, les travaux de restauration de l’église Saint Jean-Baptiste se sont poursuivis avec la deuxième phase du chantier entre 2018 et 2020. Cette deuxième opération a permis notamment la reprise des maçonneries, la restauration du campanile, de la charpente et de la couverture côté sud, ainsi que de l’orgue et des autels anciens, des parements intérieurs du bas-côté sud et de la nef avec leurs décors peints et leurs vitraux.
L’interruption du chantier lors du confinement du printemps 2020 n’a pas eu d’impact sur le démarrage de la troisième et dernière phase de travaux. Cette troisième opération entraîne la fermeture complète de l’édifice pour une durée de 13 mois, du 23 novembre 2020 jusqu’à la fin décembre 2021. Les travaux portent sur la restauration de la façade occidentale de l’église ainsi que sur l’ensemble des espaces intérieurs. Au programme :
- restauration des parements extérieurs ;
- travaux de chauffage dans la nef et le chœur ;
- mise en place d’un nouveau dallage en pierre ;
- travaux d’électricité, de mise en lumière et de mise en place d’un système de sécurité incendie ;
- repose des lambris bois restaurés ;
- création d’un sas à l’entrée de l’église ;
- restauration des parements intérieurs et des décors peints ;
- rénovation de l’horloge et révision du beffroi ainsi que du fonctionnement des cloches ;
- restauration de l’orgue et de son buffet (jusqu’à la fin du 1er semestre 2022) ;
- rénovation de la sacristie.
Ce chantier de grande ampleur est rendu nécessaire par l’usure et les fragilités structurelles de cet édifice inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1926. Une reconnaissance précoce qui témoigne de l’importance architecturale et patrimoniale de ce monument, propriété de la Ville au titre de la loi de 1905 »[8].
Dans le cadre des travaux de restauration prévus[Quand ?] dans la nef et le chœur, la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d'Île-de-France a ouvert un chantier de fouilles archéologiques qui a permis la découverte des différents états jusqu'au Moyen Âge et des sépultures des XIIIe et XIVe siècles ainsi que des XVIe et XVIIIe siècles, et pour cette dernière période le caveau vide du duc du Maine et de son épouse.
La partie antique du chœur était vraisemblablement en terre battue, recouverte de plâtre sur radier de pierre à la fin du XIVe siècle ou début du XVe siècle avec l'installation d'un mobilier comprenant banquette et autel latéral.
Mobilier
Vitraux
Les vitraux les plus anciens datent du XVIe siècle. Ceux de la nef sont l'œuvre d'Émile Hirsch[5].
Orgue
L'église de Sceaux est le lieu d'une notable activité musicale depuis l'époque baroque. La présence au château de la famille de Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan n'y est pas étrangère, car les princes et la cour se déplacent souvent sur le domaine et à la paroisse. En 1723, Louis Marchand (qui devait succéder en 1708 à Guillaume-Gabriel Nivers dans l'une des charges d'organiste de la chapelle royale de Versailles), y aurait fait exécuter son motet O Filii et la présence des fils du duc du Maine, Louis-Auguste et Louis-Charles, parmi les exécutants est attestée.
L'orgue montre un élégant petit buffet " en 6 pieds " de la fin du XVIIe siècle (peut-être des années 1670-1680[9]), souvent comparé à celui de l'orgue de l'église Saint-Pierre de Montmartre à Paris, bien que ce dernier soit plus ancien plus orné.
L'instrument de Sceaux provient de l'église du couvent Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers. Quand le couvent fut fermé, en 1767, et son église démolie, en 1777 car menaçant ruine, l'instrument fut racheté par le curé de l'époque, M. du Fraissy, pour la somme de 2 400 livres et installé à la paroisse, sur la tribune actuelle dont le décor est de style Louis XIV, sans pour autant qu'il soit possible d'affirmer qu'elle existait déjà ou qu'elle fut construite pour l'occasion.
L'orgue faillit être détruit pendant la Révolution[10].
Très endommagé — comme l'église — par des obus français pendant la guerre de 1870, l'instrument est dans un tel état qu'en 1872, la fabrique de la paroisse s'adresse au facteur Aristide Cavaillé-Coll avec qui elle signe, le , un contrat de 11 000 francs pour l'installation de 10 jeux dans le buffet ancien, en partie modifié pour l'occasion. L'orgue est livré le et un contrat annuel d'entretien annuel est signé, pour un montant de 150 francs. Lorsque le facteur Charles Mutin rachète la maison Cavailé-Coll, l'entretien de l'instrument revient au nouveau facteur qui effectue un relevage en 1899.
Le premier ventilateur électrique est installée entre 1905 et 1925 (selon les sources) et un pédalier de 32 notes est installé en 1948 par le facteur Georges Helbig.
Les grands travaux de restauration de 1969-1970, puis de 1977, réalisés par le facteur Beuchet-Debierre redonnent à l'orgue une esthétique plutôt néo-classique[réf. nécessaire] et d'importants travaux ont encore été réalisés en 2014 par le facteur François Delangue.
En 2020, l'orgue de la paroisse de Sceaux possède deux claviers et pédalier. La composition est la suivante :
- Grand-orgue :
- Bourdon 16' ;
- Montre 8' ;
- Flûte harmonique 8' ;
- Prestant 4' ;
- Bourdon 8' ;
- Flûte 4' ;
- Plein-jeu 4 rangs.
- Récit expressif :
- Principal 8' ;
- Principal 4' ;
- Doublette 2 ;
- Cymbale 4 rangs ;
- Sesquialtera 2 rangs ;
- Hautbois 8' ;
- Bombarde 16' ;
- Trompette 8' ;
- Clairon 4'.
- Pédalier :
- Soubasse 16' ;
- Basse 8' ;
- Flûte 4' ;
- Bombarde 16' ;
- Trompette 8' ;
- Clairon 4'.
- Accouplement grand-orgue/récit ;
- Tirasse grand-orgue ;
- Tirasse récit ;
- Appel d'anches général.
Organistes
- René Bürg (1898-1971), titulaire et Maître de chapelle, lauréat de la Schola Cantorum (1920-1923) ; il fit également plusieurs remplacements à l'orgue de la paroisse Saint-Gilles de Bourg-la-Reine dans les années 1950-1960.
- Christian Gouinguené (né en 1941), titulaire depuis 1968 et dernier Maître de chapelle en titre, élève de Maurice Duruflé (harmonie) et d'Yvonne Desportes (fugue et contrepoint) ; fondateur en 1972 et directeur du conservatoire de Meudon[11].
- Georges Bessonnet (né en 1953), co-titulaire depuis 1973 ; également titulaire du grand-orgue de la maîtrise d'Antony à l'Institution Sainte-Marie[12].
- Philippe Picone (né en 1968)[13], co-titulaire depuis 1995 ; également co-titulaire du grand-orgue historique de la collégiale Notre-Dame de Vernon.
Curés de la paroisse
XIVe siècle
- 1339 : Pinelli.
- 1349 : Félix Guillaume.
- 1359 : J. de Montecurlano.
- 1370 : Girard de Dona.
XVe siècle
- 1435 : Pierre d'Ivry.
- 1435 : Joseph Manabe.
- 1477 : Pierre Dujardin.
- 1478 : Eudes Folet.
- 1494 : J. Cheviau.
XVIe siècle
- 1510 - J. Garteke
- 1516 - Robert Roger
- 1517 - Joseph Chauderon
- 1532 - Philibert Barute
- 1532 - Henri Goupil
- 1538 - Louis Lesaige
- 1538 - J. Maillard
- 1546 - de La Panose
- 1548 - François Habert
- 1554 - J. Dupelle
- 1560 - Ysoel Ballue
- 1590 - Ysambert
XVIIe siècle
- 1605 : Guillaume Cantelou.
- 1605 : Étienne Rose.
- 1607 : Antoine Drély.
- 1609 : Claude Valllerand.
- 1614 : Sébastien Pipelard.
- 1625 : Guillaume Maupin.
- 1627 : François Martin.
- 1632 : Pierre Cousant.
- 1636 : Pierre Hamelin.
- 1638 : Jérôme Auberon.
- 1654 : Sembulle.
- 1662 : Jean Senobier.
- 1668 : Égide de Rohaix.
- 1669 : Claude Nicolas.
- 1670 : Antoine Manier.
- 1688 : Joseph Fontaine.
XVIIIe siècle
- 1700 : Joseph de L'Espinay.
- 1716 : Guy-Louis Baudoin.
- 1749 : Jean-Baptiste de Fraissy.
- 1783 : Jean-François Dominique de Lépine, vicaire[14].
- ?-1793 : M. de Fraisy, curé. Ses obsèques furent célébrées le par le père Jacques Pascal, curé de l'église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine[15].
XIXe siècle
- 1807 : Gilbert-Jacques Martinant de Préneuf (1757-1827). Prêtre, Docteur en théologie. Curé de la paroisse église Notre-Dame-Saint-Lambert de Vaugirard, à Vaugirard et de l'église Saint-Leu-Saint-Gilles de Paris[16]. Prêtre ayant fait le serment constitutionnel, puis s'est rétracté, émigré, il célèbre les obsèques de son confrère de Bourg-la-Reine le )[17].
- 1821 : Philippe-Étienne Huneau.
- 1824 : Jacques-Jean Mabire, et son vicaire l'abbé Ottin, assure l'intérim en octobre 1827 à la paroisse Saint-Gilles de Bourg-la-Reine[18]. De juillet 1830 à février 1831, l'abbé Paulet-Tournemire, vicaire de Sceaux assure l'intérim de l'église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine, en alternance avec Torracinta, curé de l'église Saint-Hermeland de Bagneux[19].
- 1837 : Louis François Bonnafour[20].
- 1843 : Jacques-Jean-Baptiste Cauvin[20].
- 1857 : Jean-Baptiste Salesse[20].
- 1872 : Peretti de Della Rocca[20].
- 1875 : Paul Drach.
- 1889 : Eugène Léger.
- 1895 : Élie Théodore Celles[20].
XXe siècle
XXIe siècle
- 2002-2011 : Georges Vandenbeusch, enlevé dans sa nouvelle paroisse de Nguetchewe à 700 km, au nord-est de Yaoundé (Cameroun) et libéré le .
- 2011-2020 : Jean-Grégoire Houlon, premier curé de la paroisse issu de la communauté du Verbe de Vie.
- Depuis 2020 : Jean-Baptiste Alsac.
Notes et références
- Notice no PA00088147, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Église Saint-Jean-Baptiste, Sceaux.
- « Reliquaire-monstrance : châsse de saint Mammès », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Tableau (tableau d'autel) : saint Mammès », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- « 13 verrières figurées : scènes de la vie des saints, Annonciation, Sainte Famille », notice no IM92000461, base Palissy, ministère français de la Culture
- Aux origines de Sceaux.
- É. F., « L'église Saint-Jean-Baptiste se livre », Archéologia, no 598, , p. 17.
- Ville de Sceaux
- Jean Martinod, Répertoire des travaux des facteurs d'orgues à Paris, avant 1855, n° spécial de la revue Connaissance de l'orgue, janvier 1976.
- Victor Advielle dans son Histoire de la Ville de Sceaux, des origines à nos jours (Sceaux, éd. Charaire et fils, 1883) écrit : « Le sauvetage du buffet d'orgue, qui est resté populaire dans le pays, est très bien narré par Sinet. Un commissaire de la Convention nationale, dit-il, avait reçu l'ordre de visiter les églises pour s'assurer de l'exécution du décret qui ordonnait la destruction de ce que l'on appelait alors les emblèmes du fanatisme et de la superstition. Arrivé à Sceaux, il entre en fureur en voyant le buffet d'orgues et, se tournant vivement vers Desgranges père, officier municipal, il lui dit : « Pourquoi n'avez-vous pas fait détruire ceci ? Je vous dénoncerai au Comité de Salut public. - Je m'en serais bien gardé, répondit Desgranges avec le sang-froid qui ne l'abandonnait jamais, nous nous en servons tous les jours pour accompagner nos chants patriotiques. » Ce petit mensonge désarma le commissaire et sauva le buffet d'orgue. »
- « Christian Gouinguené », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « Georges BESSONNET organiste, Musique d'orgue », sur www.france-orgue.fr (consulté le )
- « notice VIAF »
- Paul Lieutier, Bourg-la-Reine, essai d'histoire locale, 1913, Paris, réédition Le Livre d'Histoire, 2003, p. 243.
- Abbé Paul Lieutier, Bourg-la-Reine, essai d'histoire locale, 1913, réédition Le Livre d'Histoire, Paris, 2003, p.244 (ISBN 2-84373-320-0).
- Notice d'autorité BnF Gilbert-Jacques Martinant de Préneuf
- Lieutier, op. cit., p. 252.
- Lieutier, op. cit., p. 260
- Lieutier, op. cit. p. 261.
- Archives nationales de France : F/19/2973-F/19/3064 - F/19/2991-F/19/2993 -Cultes. Curés : dossiers personnels, par diocèse (1830-1905).
- « Le père Jacques Épaulard nous a quittés », Radio Vatican, no 319, , p. 4 (lire en ligne).
Annexes
Article connexe
Liens externes
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