Église Saint-Léger d'Ébreuil

L'église Saint-Léger est une église catholique située à Ébreuil, en France[1].

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Église Saint-Léger d'Ébreuil
L'église Saint-Léger d'Ébreuil.
Présentation
Destination initiale
église abbatiale
Destination actuelle
église paroissiale
Diocèse
Paroisse
Paroisse Saint-Léger-Sainte-Procule-Gannat (d)
Style
Carolingien, roman (clocher-porche) et gothique primitif (chevet)
Construction
Xe au XIIe siècle
Religion
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
46° 06′ 53″ N, 3° 05′ 17″ E
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte de l’Allier

Localisation

L'église se trouve dans le département français de l'Allier, sur la commune d'Ébreuil. Elle fait partie de l'ensemble des bâtiments de l'ancienne abbaye Saint-Léger d'Ébreuil, situés dans le bourg, sur la rive gauche de la Sioule.

Historique

L'église abbatiale Saint-Léger a été construite à partir du Xe siècle. Elle a été commencée par les moines de Saint-Maixent en Poitou (dans les Deux-Sèvres) fuyant l’invasion des Normands, ils emportent les reliques de saint Léger d'Autun et se réfugient à Ébreuil où ils sont reçus par le roi Charles le Simple qui les autorise à s'installer. En 961, le roi Lothaire IV leur fait don de la terre d'Ébreuil et les moines bâtissent alors leur monastère et une nouvelle église. Au début du XIe siècle, les moines construisent une nouvelle église, celle que l'on peut admirer aujourd'hui et qui présente des particularités architecturales intéressantes[2]. Elle est en effet la seule église carolingienne d'Auvergne.

À la Révolution, l'abbatiale devient l'église paroissiale d'Ébreuil, remplaçant l'ancienne église Notre-Dame, aujourd'hui détruite.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1914[1].

Description

La nef et le transept

La nef[3] actuelle a été construite sur l'emplacement de l'ancienne église de 961 à 1025. Elle comporte cinq travées marquées par des piliers rectangulaires sans sculpture et un narthex à l'auvergnate (toute la largeur de l'édifice). La nef, de style carolingien, est protégée par une charpente en bois à deux versants.

Le bras nord du transept, de la même époque, comporte un triplet auvergnat (deux baies plein cintre ouvertes flanquant une baie aveugle en mitre) et l'entrée d'une chapelle bouchée encadrée par des colonnes et chapiteaux du Xe siècle.

Le chevet et le chœur

Le chevet[4] originel carolingien a été remplacé par un chevet à cinq chapelles rayonnantes de style proto-gothique (gothique naissant) en 1171. Le style transitionnel est marqué par la présence de baies en plein cintre encadrées de colonnes aux chapiteaux gothiques à crochets. Les arcs-boutants entaillant les voussures des baies montrent qu'ils ont fait l'objet d'un repentir.

A l'intérieur, le chevet et le chœur ont une disposition particulièrement élégante autour d'un rond-point ouvert par deux piliers fasciculés. Les deux colonnes et leurs chapiteaux à l'entrée du chœur sont du Xe siècle.

Le déambulatoire circulaire donnant sur les chapelles absidiales comporte des cellules voûtées d'ogives avec des clefs sculptées très intéressantes (ange thuriféraire, agneau pascal). Les deux chapelles nord et sud sont semi-circulaires et les trois autres sont polygonales ; ce sont, pour l'époque de la construction, les premières chapelles de ce type en Auvergne et même en France.

Les peintures murales

Les peintures murales[5] romanes sont parmi les plus belles d'Auvergne. Elles se présentent comme une sorte de triptyque réalisé sur les murs sud, ouest et nord de la tribune au-dessus du narthex. Elles ont été réalisées en deux périodes 1085-1090 et 1115-1120.

Sur le mur sud sont représentés d’une part, des personnages en pied : l’évêque saint Austremoine, le pape saint Clément et un saint dont le nom nous est inconnu, et d’autre part, une scène de décollation, le martyre de saint Pancrace.

Sur le mur ouest est peinte, en quatre étapes, l’histoire du martyre de sainte Valérie.

Sur le mur nord sont illustrés trois scènes faisant intervenir les trois archanges.

Dans la nef, sur le second et troisième piliers sud figurent des peintures murales de style gothique réalisées après 1416. Sur le deuxième pilier figurent saint Blaise, saint Laurent, saint Antoine et saint Léger, et sur le troisième pilier figure saint Georges terrassant le dragon et un crucifiement selon le thème de la Mater dolorosa.

Le clocher-porche

Le clocher-porche massif témoigne de l'influence de l'art roman du Val de Loire et fait penser à celui de l'abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire.

Il a été construit vers 1125. Selon Georges Jousse[6], ce clocher-porche, exceptionnel par son élégance, ses proportions et son harmonie générale, a été construit en utilisant les triangles égyptiens (le triangle isiaque 3-4-5, le triangle de Khéops et le nombre d'or).

Les portes d'entrée dans l'église sont remarquables : les vantaux de bois sont recouverts de peaux, qui ont été marouflées et teintes en rouge ; les heurtoirs en bronze sont faits d'un protomé de lion supportant l'anneau et reposant sur une platine circulaire. Cette platine porte une inscription en latin ; l'une de ces inscriptions peut être déchiffrée ainsi : « adest porta per quam justi redeunt ad patriam » (« voici la porte par laquelle les justes rejoignent leur patrie »).

Notes et références

  1. « Église Saint-Léger », notice no PA00093092, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Par son ancienneté, ses innovations architectoniques et artistiques, l'église abbatiale d'Ébreuil est la référence en matière d'art roman et gothique en Auvergne. » Georges Jousse, Particularités architecturales et artistiques de l'abbatiale Saint-Léger d'Ébreuil, Imestra Éditions, 2019.
  3. Georges Jousse, Ébreuil, la puissante abbaye royale d'Auvergne, Imestra Éditions, 2018, pp. 89-132.
  4. Georges Jousse, op. cit., pp. 159-211.
  5. Georges Jousse, op. cit., pp. 215-280.
  6. Georges Jousse, Ébreuil, son magnifique clocher-porche. Les secrets de sa construction révélés, Imestra Éditions, 2020.

Voir aussi

Bibliographie

  • Anne Courtillé, Auvergne, Bourbonnais, Velay gothiques, Paris, A. et J. Picard, 2002, p. 224-230.
  • Pierre Kurmann, Éliane Vergnolle, « Ébreuil. L'ancienne église abbatiale Saint-Léger », Congrès archéologique de France, 146e session, Bourbonnais, 1988, p. 169-202.
  • Georges Jousse, Ébreuil, l'abbatiale Saint-Léger, son histoire, ses mystères, Imestra Éditions, 2015.
  • Georges Jousse, Ébreuil, la puissante abbaye royale d'Auvergne, Imestra Éditions, 2018. * Prix Achille Allier 2019 *
  • Georges Jousse, Particularités architecturales et artistiques de l'abbatiale Saint-Léger d'Ébreuil, Imestra Éditions, 2019.
  • Georges Jousse, Ébreuil, son magnifique clocher-porche. Les secrets de sa construction révélés, Imestra Éditions, 2020.

Articles connexes

Liens externes

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