Église Saint-Pierre de Gatteville-le-Phare

L'église Saint-Pierre est une église catholique, dont l'origine remonte au moins à la première moitié du XIe siècle, qui se dresse sur la commune française de Gatteville-le-Phare dans le département de la Manche, en région Normandie.

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Église Saint-Pierre de Gatteville-le-Phare
Clocher roman de l'église, vu du sud-ouest.
Présentation
Type
Fondation
XIe siècle, XVe siècle
Diocèse
Paroisse
Paroisse de Julie-Postel (d)
Style
Restauration
XVIIIe siècle-XIXe siècle
Religion
Usage
Patrimonialité
Inscrit MH (église en )
Classé MH (clocher en )
Localisation
Adresse
Coordonnées
49° 41′ 10″ N, 1° 16′ 58″ O

L'église fait l'objet d'une protection totale au titre des monuments historiques[1].

Localisation

L'église est située dans la commune de Gatteville-le-Phare, dans le département français de la Manche.

Historique

Vue générale de l'église.

En 1181, Henri II donne les églises de Barfleur et de Gatteville à l'abbaye Notre-Dame du Vœu de Cherbourg[2].

Au XVe siècle, la famille de Hennot, anoblie en 1509[note 1], seigneur de Denneville et en possession du manoir du Broc, fait construire la grande chapelle, qui ouvre sur le face sud du chœur et qui porte le nom de chapelle de Denneville, titre sous lequel sont désignés les de Hennot de Gatteville. Les seigneurs de Denneville avaient droit de séance et de sépulture dans cette chapelle dédiée à la Sainte Trinité dont leurs armes, grattée en 1793, figurent à la clef de voûte[4].

Au XVIIIe siècle, le curé Jean Charles Louis de Ciaron fait reconstruire entièrement la nef, et le clocher alors trop bas est secondé par une tour massive en granit coiffée d'une sorte de guérite avec un toit pointu[5].

Le chœur sera reconstruit en 1868, ainsi que la nef en 1876 dans un style néogothique très en vogue à cette époque. L'autel sera consacré par Mgr Abel-Anastase Germain, évêque de Coutances, le [6].

Description

L'église des XVe – XVIIIe siècles avec son propre clocher bâti en 1766[7] a conservé à ses côtés le vieux clocher à bâtière roman de l'ancienne église[note 2] de la première moitié du XIe siècle construit en galets roulés liés au mortier de chaux[8], et le mur du chevet, bâti en grosses pierres, où l'on voit encore le cintre, décoré de dents de scie, d'une large baie absidiale[9],[note 3]. Le clocher roman, haut de trois niveaux marqués par des retraits successifs, est au deuxième étage percées d'étroites baies géminées et sa toiture repose sur un encorbellement qui date vraisemblablement, malgré des traces de remaniements, de la construction d'origine. Au rez-de-chaussée, des arcs bandés renforçant la construction permettent d'alléger les murs. Côté sud, on peut voir une petite fenêtre percée dans l'épaisseur d'un contrefort plat[note 4].

La nef a été reconstruite au XIXe siècle, la façade datant du XVIIIe siècle[10].

Dans le cimetière, de nos jours désaffecté, on peut voir quelques pierres tombales du XIXe siècle, une croix hosannière en granite, et un vieil if[10].

À proximité, on peut voir la chapelle des marins ou Notre-Dame de Bon-Secours, d'origine romane, avec en ex-voto, les restes d'un trois-mâts, qui s'est échoué, en 1860, au large de la paroisse[9].

Mobilier

À l'intérieur, on peut voir une Vierge à l'Enfant , du XVIe siècle, d'inspirations picardes et flamandes, et qui appartient à une même communauté stylistique que les Vierges à l'Enfant de Saint-Germain-sur-Ay, du Vrétot ou d'Orglandes[11], et dans la chapelle de Denneville[note 5] du XVe siècle, située dans le transept sud, une statue de saint Pierre du XVe siècle, une tour liturgique en pierre du XVe siècle et une armoire murale également du XVe siècle[10].

La perque (arc triomphal) est décorée par deux gueules de montres présentant des dents acérées. Une toile, vestige de l'ancien maître-autel, L'adoration des bergers a été restaurée par Guillaume Fouace.

Toujours à l'intérieur, sur un bloc de pierre déposé, on peut voir les armoiries de la famille de Hennot, de gueules au croissant d'argent accompagné de trois étoiles d'or 2 en chef et 1 en pointe. L'écu est surmonté d'un casque morné (visière abaissée) tourné vers senestre, signe de bâtardise[12]. On retrouve le blason de cette famille sur un vitrail de la chapelle.

Sur la cloche sont gravés les armes et les titres de Jacques-François-Léonor Goyon de Matignon[13], et sous le clocher neuf, une inscription, en style rocaille, rappelant la construction de ce dernier, grâce aux dons de « Maître Nicolas Gratian Le Brun, prestre de ce lieu », en 1766[10].

Protection

Est classé par arrêté du [1] :

  • le clocher roman.

Est inscrite par arrêté du [1] :

  • l'église sauf le clocher classé.

Notes et références

Notes

  1. La famille de Hennot, aujourd'hui éteinte, occupa une place de premier plan dans la noblesse du Cotentin et notamment dans le Val de Saire. Elle fut anoblie en 1509, en la personne de Nicolas de Hennot, fils de Jean de Hennot, seigneur du lieu et de Françoise Symon[3].
  2. Il est considéré comme l'un des plus anciens clochers romans conservés dans la presqu'île du Cotentin. On pense également qu'il ait pu servir d'amer pour les navigateurs ; a comparer avec les clochers anciens (milieu du XIe et fin du Xe siècle) de Vauville et de la chapelle Saint-Germain de Querqueville, ouvrage construits en bordure du littoral ayant la vocation de repère[8].
  3. Cette église fut mise sous le patronage de Saint-Pierre et de Saint-Lubin.
  4. Jugé comme exceptionnelle dans le nord-ouest de la France.
  5. Ancienne chapelle des seigneurs de Denneville, et notamment de la famille de Hennot.

Références

  1. « Église Saint-Pierre », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Jeanine Bavay, « Barfleur », Vikland, la revue du Cotentin, no 7, octobre-novembre-décembre 2013, p. 17 (ISSN 0224-7992).
  3. Georges Bernage, « Gatteville, hameaux et manoirs », Vikland, la revue du Cotentin, no 6, juillet-août-septembre 2013, p. 17 (ISSN 0224-7992).
  4. Collectif, Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 57.
  5. Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 120.
  6. Thin 2009, p. 120.
  7. Julien Deshayes, « L'église Saint-Pierre et la chapelle Notre-Dame de Gatteville, un couple de sanctuaires monastiques du haut Moyen-Âge ? », Vikland, la revue du Cotentin, no 6, juillet-août-septembre 2013, p. 16 (ISSN 0224-7992).
  8. Deshayes, chapelle N.-D. des Marins, Vikland n° 6, p. 16.
  9. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 113.
  10. Deshayes, chapelle N.-D. des Marins, Vikland n° 6, p. 15.
  11. Girard et Lecœur 2005, p. 10.
  12. Blasons du Clos du Cotentin, 1996, p. 57.
  13. Blasons du Clos du Cotentin, 1996, p. 54.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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