Église Saint-Sardos-et-Sainte-Anne de Laurenque

L'église Saint-Sardos et Sainte-Anne de Laurenque est une église catholique située à Gavaudun, en France[1].

Église Saint-Sardos et Sainte-Anne de Laurenque
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Saint Sardos et Sainte Anne
Type Église paroissiale
Rattachement Diocèse d'Agen (siège)
Début de la construction Début du XIIe siècle
Fin des travaux XVIIe siècle
Style dominant Roman
Protection  Classé MH (1912)
Géographie
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Lot-et-Garonne
Commune Gavaudun
Hameau Laurenque
Coordonnées 44° 33′ 56″ nord, 0° 53′ 27″ est
Géolocalisation sur la carte : Lot-et-Garonne
Géolocalisation sur la carte : Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : France

Localisation

L'église est située dans le département français de Lot-et-Garonne, sur la commune de Gavaudun.

Historique

Le village de Laurenque possédait deux églises :

Contrairement à ce qu'affirme l'abbé Barrère, l'église ne remonte pas au Xe siècle, mais au début du XIIe siècle comme le montre Georges Tholin. L'église a retenu l'intérêt des historiens de l'art car, bien que petite, elle est entièrement voûtée et son ornementation est originale. Elle a cependant subi des dégâts au cours des guerres de religion. La partie la plus ancienne est :

  • l'abside avec un chœur, décoré de neuf arcades sur colonnes, dont les cintres encadrent trois fenêtres,
  • la nef de trois travées à peu près carrées dont les deux extrêmes sont voûtées en berceau plein cintre, tandis que celle du milieu est recouverte par une coupole sur pendentifs. La porte ouverte dans la façade occidentale possède une décoration curieuse.

Les murs latéraux de la travée après le chœur ont été ouverts au XVe siècle pour donner accès aux chapelles latérales carrées.

Plan de l'église Saint-Sardos de Laurenque
Revue de l'Agenais (1909)

L'église du prieuré a été détruite au cours des guerres de religion par les protestants. L'église paroissiale a été restaurée et alors porté le double titre de Saint-Sardos (ou Saint-Sacerdos) et de Sainte-Anne de Laurenque[2]. C'est aussi ce qu'écrit dans son procès-verbal de visite du Mgr Nicolas de Villars, évêque d'Agen. En 1616 il n'y avait toujours pas de service dans l'église paroissiale comme l'écrit l'archiprêtre de Villeréal dans sa visite du des églises paroissiales et du prieuré qui sont toutes découvertes. Dans ce document on apprend que cela faisait plus de 45 ans qu'il n'y avait plus de service dans l'église du prieuré qui aurait donc été incendiée en 1569.

Jusqu'au XVIIe siècle, l'église paroissiale était une dépendance du prieuré. L'évêque d'Agen Jules Mascaron décrit l'église après sa visite du . Elle est couverte et elle a une chapelle du côté de l'épître, c'est-à-dire du côté droit de l'autel, vu par les fidèles. Celle-ci est recouverte d'une voûte en étoile à la mode dans l'Agenais au XVIe siècle.

L'autre chapelle, du côté de l'évangile, est alors à moitié démolie. Elle a été réparée en 1730 par le curé, Pierre Combes. Le prieuré n'est alors plus cité dans les documents. Dans sa visite de 1738, l'évêque d'Agen, Mgr de Chabannes la trouve grande, bien voûtée et bien pavée. En 1770, Mgr d'Usson de Bonnac l'a décrit bien voûtée, la nef bien voûtée, mal carrelée.

Le 20 fructidor an IV (), il est noté : « Église de Laurenque, édifice et couvert en pierres en bon état, mais point de vitres, rendu au service du culte depuis six mois. Cette église est isolée, elle n'est susceptible d'être vendue ni louée ».

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1912[1].

Description

L'église de Laurenque est en croix latine, mais les chapelles formant croisillons ont été ajoutées à une date bien postérieure à la nef.

Pour le chanoine Marboutin, l'église se rattache à l'école périgourdine. La présence de gros piliers engagés dans les murs latéraux séparant les trois travées carrées de la nef peut laisser penser que le constructeur voulait construire des coupoles sur pendentifs.

Le chœur et l'abside sont couverts d'une voûte en cul-de-four plein cintre. L'abside est décorée de neuf arcades soutenues par des colonnes.

Portail occidental

Le portail est ouvert dans la façade occidentale de l'église. Il a une triple retraite. Deux colonnes sont placées de chaque côté dans les pieds-droits. Quatre bandeaux composent les archivoltes plein cintre. Ils abritent dans leurs angles rentrants deux plates-bandes ornées l'une d'entrelacs et de rinceaux, l'autre de quadrupèdes et de poissons.

Ce portail n'a pas de tympan. Il est placé dans un massif de maçonnerie en avancement sur la façade, massif dont l'amortissement correspond à un cordon de trois rangs de billettes.

L'ornementation de ce portail est curieuse. Elle a été analysée par l'abbé Barrère[3] Deux lions, dont l'un lutte avec un serpent, se voient sur les impostes. La scène de la tentation au paradis terrestre est représentée sur un chapiteau. La détérioration des sculptures rend d'autres sujets indéterminables. On trouve au sommet de la plate-bande inférieure deux poissons. Le poisson était pour les premiers chrétiens symbolisait Jésus-Christ d'après saint Augustin, ou l'image du Chrétien régénéré par le baptême d'après Tertullien[4] dont les lettres grecques IXΘYΣ signifiaient Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur[5].

Abside

L'abside n'avait pas de contreforts. Les contreforts actuels ont été ajoutés au XIXe siècle. Son couronnement est supporté par des modillons ornés de dessins géométriques ou de têtes grimaçantes. Dans chaque pierre entre les modillons des trous ronds font office de métopes.

Références

  1. « Église Saint-Sardos de Laurunque », notice no PA00084132, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Abbé Durengues, Pouillé historique du diocèse d'Agen.
  3. Voir : Histoire Religieuse et Monumentale de la Gascogne, tome 1, p. 209-213.
  4. Abbé Barrère, Histoire Religieuse et Monumentale de la Gascogne, tome 1, p. 212 (lire en ligne).
  5. Abbé F. Lefebvre, Notice sur les fonts baptismaux de Wierre-Effroy, p. 220-222, Mémoires de la Société académique des antiquaires de la Morinie, tome 10, 1858 (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • J.-R. Marboutin, Les églises de Laurenque (commune de Gavaudun), p. 97-110, Revue de l'Agenais, 1909, tome 36 ( lire en ligne )
  • Georges Tholin, Études sur l'architecture religieuse de l'Agenais du Xe au XVIe siècle suivies d'une notice sur les sépultures du Moyen Âge, p. 111-114, Librairie J. Michel, Agen, 1874 ( lire en ligne )
  • Magdeleine Ferry, Les portes romanes des églises de Lot-et-Garonne, p. 3-12, 79-91, Revue de l'Agenais, 1929, tome 56 (lire en ligne)
  • Pierre Dubourg-Noves, Guyenne romane, p. 294-295, Éditions Zodiaque (collection la nuit des tempes no 31), La Pierre-Qui-Vire, 1969
  • René Chappuis, Laurenque, p. 199-205, dans Congrès archéologique de France. 127e session. Agenais. 1969, Société française d'archéologie, Paris, 1969
  • Anne-Marie Labit, Dictionnaire des églises de France - Guyenne, tome IIIB, p. 76, Robert Laffont, Paris, 1969
  • Abbé Durengues, Pouillé historique du diocèse d'Agen pour l'année 1789, p. 401-404, Ferran Frères éditeurs, Agen, 1894 (lire en ligne)
  • Abbé Barrère, Histoire religieuse et monumentale de la Gascogne depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, tome 1, p. 208-209, 212, 328, 330, Librairie Chairou, Agen, 1856 (lire en ligne)

Liens internes

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