Église Sainte-Marie-Madeleine de Neuilly-en-Donjon
L'église Sainte-Marie-Madeleine est une église catholique située à Neuilly-en-Donjon, en France[1].
Type | |
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Diocèse | |
Paroisse |
Paroisse Notre-Dame-de-l'Alliance (d) |
Dédicataire | |
Style |
Art roman |
Construction |
XIe – XIIe siècle |
Religion | |
Propriétaire |
Commune |
Patrimonialité |
Classé MH () |
Pays | |
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Région | |
Département | |
Commune |
Coordonnées |
46° 20′ 41″ N, 3° 53′ 16″ E |
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Localisation
L'église est située à l'est du département français de l'Allier, sur la commune de Neuilly-en-Donjon, dans la région appelée les Basses Marches du Bourbonnais.
Elle se trouve dans le bourg, au sommet d'une colline, autour de laquelle les maisons se sont construites au fil des siècles.
Historique
L'église de Neuilly-en-Donjon est mentionnée pour la 1re fois dans un pouillé du diocèse d'Autun, antérieur à 1312, comme paroisse placée sous le patronage du prieuré de Marcigny (Saône-et-Loire). On peut en déduire que l'église dépendait depuis l'époque des religieuses de Marcigny.
Le fait qu'elle ne figure pas dans le cartulaire de Marcigny pourrait suggérer qu'il n'existait pas d'église à Neuilly avant le second quart du XIIe siècle[2].
L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1944[1].
D'importants travaux de rénovation (toiture, charpente, façade occidentale, portail) ont été entrepris entre 2008 et 2010. Ils ont été à la charge de la commune de Neuilly-en-Donjon, petit village de 230 habitants. Un mécène américain a permis alors de payer la partie communale, très importante.
Description
L'église de Neuilly-en-Donjon est un édifice simple, sur un plan rectangulaire avec une toiture à deux pentes, surmonté d'un clocher en bâtière. La façade occidentale est constituée d'un mur avec fronton triangulaire, d'une fenêtre de type roman dans sa partie haute et d'un portail finement taillé, unique dans toute la région et en Brionnais, dont les églises ont été influencées par Cluny.
Elle est construite avec des blocs irréguliers de grès et quelques blocs de micro-granites disposés en assises noyées dans un épais mortier : seules les angles et les parties basses de la façade comportent de grands blocs de grès taillés[2].
L'intérieur de l'édifice ne présente aucun motif architectural particulier. Il est composé d'une abside voûtée en forme de cul-de-four, d'une travée droite de chœur voûtée d'un berceau, qui ont été récemment enduits (2010).
La nef unique possède une magnifique charpente découverte. Au XIXe siècle, une voûte en plâtre la surmontait, ce qui provoqua la perte des fenêtres romanes, remplacées par de larges baies ouvertes. Actuellement, toutes les fenêtres sont visibles
Le portail
Deux voussures forment l'arc. Le décor ornemental et végétal est d'une grande finesse. La rangée de palmettes de la voussure intérieure sort de la gueule d'un monstre sculptée juste au-dessus des tailloirs. La voussure supérieure est également garnie des mêmes motifs.
Un moulage à l'échelle 1 du tympan et du linteau est exposé à la Cité de l'architecture et du patrimoine, réalisé par Georges Latapie et entré dans les collections du musée des Monuments français en 1955.
Le tympan
Le tympan représente la scène de l'Épiphanie. La marche des Rois Mages est orchestrée par des anges qui sonnent de l'olifant : les quatre figures ailées pourraient représenter les anges qui retiennent les 4 vents aux 4 coins du monde.
La Vierge Marie, assise sur son trône, tient Jésus sur ses genoux. Les trois Rois Mages, guidés par l'étoile qui les surmonte, apportent leurs offrandes (l'or, la myrrhe et l'encens). Les pieds des Rois et de la Vierge reposent sur le dos de deux grands animaux ailés, un lion et un taureau. Ils représentent les évangélistes saint Marc et saint Luc. On peut regretter la mutilation des visages de Marie et Jésus (due soit à des pillages soit aux effets du temps).
Un homme ailé se situe derrière le trône de la Vierge Marie. Il ne sonne pas du cor et tient un livre de la main gauche et un crayon de la droite. Deux interprétations existent à son sujet :
- la première identifie cet homme comme saint Matthieu, parce que son évangile commence par la généalogie de Jésus. Il est probable que le sculpteur a représenté l'évangéliste sous l'aspect d'un ange pour garder à l'œuvre toute son allure.
- la deuxième interprétation montre qu'il s'agirait de l'ange qui apparaît souvent dans les représentations de l'Adoration comme le "guide" des Mages. Il indiquerait la Mère et l'Enfant aux Mages.
On peut remarquer l'absence de l'aigle représentant saint Jean. Les Mages ont dû prendre sa place. Peut-être est-il représenté en arrière-plan des deux anges sonnant du cor à gauche du tympan. En effet, on peut distinguer des ailes qui pourraient représenter l'évangéliste[3].
Le linteau
Il prend place sous le tympan et semble relier les chapiteaux entre eux. Le bloc est coupé maladroitement à ces 2 extrémités par les tailloirs et les chapiteaux.
Adam et Ève occupent le quart du linteau. Les deux protagonistes se situent entre les 2 arbres de la Connaissance et de la Vie. Ève répond aux sollicitations du Démon symbolisé par le serpent et propose à Adam de goûter le fruit défendu. Celui-ci semble réfléchir en croisant les bras, le menton reposant dans la main droite.
La partie droite du linteau est occupé par une cène, c'est-à-dire un repas, et non pas, la Cène qui est le dernier repas de Jésus et de ses apôtres. Ici, il s'agit du repas chez Simon le Lépreux. On peut voir Marie-Madeleine, la pécheresse, patronne de l'église, s'agenouillant pour laver les pieds du Christ, les essuyant avec ses cheveux. Il n'empêche que ce banquet évoque le repas du Jeudi saint qui est la Cène de la Rédemption[4].
Les chapiteaux
Le chapiteau septentrional, à gauche quand vous entrez, est assez mystérieux. Il représente sur sa face extérieure le démon ouvrant la bouche dont le rictus exprime d'une manière vivante la joie de son triomphe sur l'homme qu'il fait pécheur. Sur la face intérieure, une figure assise tient par les cheveux un homme qui tombe la tête en bas et qu'elle s'apprête à frapper. En effet, la face méridionale pourrait symboliser le châtiment du pécheur fouetté par Dieu, assis sur son trône.
Le chapiteau de droite revêt une signification très claire. Il représente l'épisode de la vie du prophète Daniel, condamné à être dévoré dans la fosse au lions. Sur sa face gauche, le prophète Habacuc, le ravitaille, porté dans l'arène par un ange qui lui tient les cheveux. Le lion lèche le martyr, fidèle à sa mission. On peut remarquer son attitude priante que rien n'effraie ou n'étonne, sûr de sa foi envers Dieu[4].
Annexes
Liens externes
- Ressources relatives à la religion :
- Ressources relatives à l'architecture :
Références
- « Église Sainte-Marie-Madeleine », notice no PA00093246, base Mérimée, ministère français de la Culture
- "Le portail roman de Neuilly en Donjon", Neil Statford
- Abbé Rodriguez, Neuilly-en-Donjon.
- "Neuilly-en-Donjon", Abbé Rodriguez (curé de la paroisse de 1945 à 2003)
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