Église de l'Immaculée-Conception d'Andouillé
L’église d'Andouillé est dédiée à l'Immaculée Conception, et fut reconstruite en style du XIVe siècle vers le milieu du XIXe siècle, sous l'impulsion du curé Jean-Baptiste Heslot. Consacrée le , elle inaugurait l'ère des reconstructions d'églises. Plus tard, on dut découronner sa flèche de pierre et supprimer la balustrade de la tour. Mais intérieurement, avec ses colonnes, ses arcatures, ses bûtes élevées éclairées de fenêtres élégantes, le sanctuaire reste majestueux et riche.
Église d'Andouillé | ||||
La façade et le clocher. | ||||
Présentation | ||||
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Culte | Catholique romain | |||
Rattachement | Diocèse de Laval | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Pays de la Loire | |||
Département | Mayenne | |||
Ville | Andouillé | |||
Coordonnées | 48° 10′ 36″ nord, 0° 47′ 02″ ouest | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
Géolocalisation sur la carte : Mayenne
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Histoire
La cure de la paroisse vécut une histoire pleine de vicissitude. En 1125, Hildebert en confirmait la possession à l’abbaye d'Évron, celle-ci possédait encore, en 1450, le trait de dîme du Teil qu'elle cédait finalement à l’abbaye de Clermont. Revenue à la libre disposition de l'évêque, celui-ci l'annexait à la dignité du doyen rural de Laval en 1341 puis il y créa un vicariat perpétuel. Mais cet arrangement ne devait être que passager car, en 1404, ce n'était plus le doyen de Laval, mais son vicaire qui jouissait du bénéfice.
Trois-Maries
En 1444, l'évêque dut en décréter l'annexion à la prébende du doyen de Saint-Tugal de Laval mais celui-ci se borna longtemps à donner la desservance à ferme, à un ou plusieurs chapelains.
Annexion à la prébende de Saint-Tugal de Laval
En 1444, on détermina de réunir le Chapitre des Trois-Maries de Montsûrs à celui de Saint-Tugal de Laval. Anne de Laval, première comtesse de Laval, adressa au souverain Pontife la demande de cette réunion. Le Pape l'accueillit et permit à l'Évêque du Mans de la faire. Celui-ci établit en même temps un doyen du chapitre, et fixa à dix-huit le nombre des prébendes; il en supprimait ainsi quatre, puisque la réunion des dix prébendes de Montsûrs aux douze de Saint-Tugal, aurait porté le nombre total à vingt-deux. L'Évêque déclare que la première prébende appartiendra à Blaise Louvet, curé de Saint-Martin d'Andouillé qui sera en même temps chanoine et curé, et de plus chef et doyen du chapitre. Le doyenné et ladite cure resteront unis dans les successeurs de Blaise Louvet.
Pierre Henry, chevecier de Montsûrs, aura pendant sa vie le titre de chevecier de Saint-Tugal et prendra rang après le doyen qu'il remplacera en cas d'absence. À la mort du dit Henry, la dignité de chevecier sera supprimée et ses revenus passeront au doyen. Le doyen devra être institué par l'Évêque sur la présentation de la comtesse et de ses successeurs. Ceux-ci auront la nomination à quatorze prébendes ; les deux autres resteront à la nomination du doyen, et du chapitre. L'une sera affectée à un maître de chant chargé d'instruire quatre enfans de chœur dans la musique et la grammaire, et de célébrer trois messes par semaine[1]. La comtesse abandonnait l'autre prébende en compensation du droit de patronage de l'église de Meslay cédée par le chapitre à l'Évêque, qui cédait aussi son droit sur la cure d'Andouillé. Cette nouvelle organisation fut approuvée par une bulle du Pape Eugène IV, le .
Saint-Tugal de Laval
Pendant plus de deux siècles, les doyens de Saint-Tugal eurent seuls la qualité et les revenus de curés d'Andouillé, et n'y avaient que des vicaires amovibles. Ils n'y exerçaient probablement jamais leurs fonctions, et n'y allaient sans doute même pas. Peut-être affermaient-ils la cure aux vicaires.
Ce mode vicieux d'administration si opposé aux canons de l'église, ne fut changé que par un décret de M. De Lavardin, Évêque du Mans, au , qui établit à Andouillé un curé, vicaire perpétuel, en conservant au doyen de Saint-Tugal la qualité et les prérogatives de curé primitif, ainsi que les droits de patronage et de présentation de la cure[2]. Il est certain qu'il s'éleva entre eux de graves contestations, et qu'en 1718 il y avait un procès pendant en parlement entre Jean Desmares, doyen de Saint-Tugal, et Charles Heaulmé, curé d'Andouillé[3]. Quelques années après, un nouveau procès s'éleva entre M. Gaultier de la Ville Audray, doyen de Saint-Tugal et M. Benoît, curé d'Andouillé[4].
Inventaire
Son inventaire se déroula le jeudi . Devant l'opposition du clergé, du conseil de fabrique et d'une nombreuse assistance, le délégué se contenta de dresser un procès-verbal.
Restauration
L'église fut fermée au début des années 1990 car son état présentait des risques pour les fidèles, on craignait même qu'elle s'effondre. Après plusieurs années d'études, la restauration commença au début des années 2000, à commencer par le clocher dont la flèche en pierre fut remplacée par une flèche en bois recouverte d'ardoises. Le pilier en bas à droite de la nef a été remplacé. Les peintures du choeur ont été laissées en l'état.
La restauration s'achève en 2009 et l'église est depuis cette date ouverte au public. Pendant toute la période de la restauration, les messes étaient célébrées dans une salle du village.
Notes et références
- Le maître de psallette surtout dans les derniers temps n'était pas toujours un ecclésiastique ; mais il avait pour son traitement le revenu d'une des prébendes.
- Isidore Boullier ignore comment les droits respectifs de l'un et de l'autre furent réglés
- Le duc de la Trémoille, seigneur de Laval, les chanoines de Saint-Tugal, et M. Roger archidiacre de Laval s'étaient rendus parties intervenantes dans ce procès. Les deux parties principales transigèrent le 12 août 1718, par acte devant Nupieds et Trois, notaires à Laval. Cette transaction expose d'abord les points litigieux. Le doyen prétendait être en droit de jouir de tous les revenus de la cure d'Andouillé, des dîmes, du presbytère et du domaine en dépendant, à la charge de fournir au curé un logement suffisant, et de lui payer une portion congrue. Le curé soutenait qu'il devait jouir de tous les biens ci-dessus. On n'expose pas les moyens employés par les parties au soutien de leurs prétentions. Il fut convenu que le curé aurait lu jouissance de tout le temporel et des dîmes, à la charge de donner par an 100 boisseaux de seigle aux pauvres, et d'avoir à ses frais deux vicaires pour desservir avec lui la paroisse qui est, dit la transaction, d'une très-grande étendue. Qu'en outre il paierait au doyen de Saint-Tugal, ou en cas le vacance du doyenné, au chapitre, un gros de 500 livres par an; et de plus acquitterait toutes les rentes, charges, décimes et autres impositions existant sur la cure (Parmi ces charges, dont quelques-unes sont énumérées, figure une renie de 50 boisseaux de seigle due à l'abbaye de Clermont ou à l'hôpital général de Laval. C'est peut-être là une des aumônes de Clermont transportées à l'hôpital général par les lettres patentes d'établissement de cet hôpital en 1682). Le doyen restait en possession de la qualité de curé primitif, du droit de patronage, et de celui d'officier aux quatre grandes fêtes de l'année et à celle du patron. Le jour même de la transaction, elle fut approuvée par le chapitre de Saint-Tugal, auquel les droits sur la cure d'Andouillé étaient dévolus en cas de vacance de la dignité de doyen. Elle fut encore approuvée le 3 mars 1719 par le duc de la Trémoille, et le 18 mai 1720, par M. Rogier du Crévy, Évêque du Mans. Outre ces trois ratifications, la transaction portait qu'elle devait obtenir celle du Saint-Siège et l'homologation du parlement de Paris. Nous ignorons si on se pourvut en cour de Rome ; quant à l'homologation du parlement, elle ne fut donnée que le 25 novembre 1762.
- Isidore Boullier ne pas toutes les phases de ce procès qui fit bruit dans le temps. Ce que nous savons, c'est qu'en 1777, M. de la Ville Audray s'était rendu opposant devant le parlement à l'arrêt d'homologation du 25 novembre 1762, c'est-à-dire qu'il demandait l'annulation d« la transaction de 1718 et de tout ce qui s'en était suivi. Il prétendait rentrer dans la jouissance de tout le temporel de la cure d'Andouillé, offrant seulement de payer au curé et à ses successeurs une rente de 300 livres, savoir 500 livres pour sa portion congrue, et 400 livres pour les gages de deux vicaires amovibles, conformément à l'édit du mois de mai 1768. De son côté, M. Benoît ne s'en tenait plus simplement à demander le maintien de la transaction de 1718, mais allant beaucoup plus loin, et reprenant les choses de plus haut, il avait appelé comme d'abus du décret de 1444 portant union de la cure de Saint-Martin d'Andouillé au doyenné de Saint-Tugal, de la bulle d'Eugène IV portant confirmation de la dite union, enfin du décret de 1666 portant érection d'un vicaire perpétuel dans cette paroisse. La cause fut jugée en 1778, à l'avantage du curé. Isidore Boullier n'a pas pu se procurer l'arrêt du parlement. Mais il indique que le doyen de Saint-Tugal perdit entièrement son procès, et ne conserva sur la paroisse d'Andouillé que le droit de présentation à la cure ; il ne lui resta pas même la rente de 500 livres qui avait été stipulée en 1718. Le curé au contraire depuis cette époque eut, jusqu'à la Révolution française, la jouissance de toutes les dîmes et de tout le temporel de sa cure.
Voir aussi
Bibliographie
- Mémorial de la Mayenne, Godbert, Laval, 1845, p. 168-188.
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