Église de la Madeleine de Troyes

L'église de la Madeleine est une église catholique située rue de la Madeleine (Troyes), en France[1].

Pour les articles homonymes, voir église de la Madeleine (homonymie) et Madeleine.

Église de la Madeleine.
La tour de l'église à Troyes
Présentation
Type
Destination actuelle
cultuelle
Diocèse
Construction
XIIIe, XVIe et XVIIe siècles
Religion
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
 Classé MH (1840, église)
 Inscrit MH (1926, porte du cimetière)
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Adresse
Rue de la Madeleine
Coordonnées
48° 17′ 52″ N, 4° 04′ 16″ E
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Aube
Géolocalisation sur la carte : Troyes

Localisation

Le plan.

L'église est située à l'angle de la rue Charles-de-Gaulle et la rue Madeleine, sur le territoire de la commune de Troyes dans le département français de l'Aube.

Historique

Cette église, la plus ancienne de la ville, est d'architecture gothique et a été bâtie au XIIIe siècle pour la nef, reconstruite au XVIe siècle pour le chœur et l'abside et XVIIe siècle pour la tour.

L'église est classée au titre des monuments historiques par la liste de 1840 alors que la porte de l'ancien cimetière est inscrite en 1926[1].

Verrières

En la chapelle Saint Louis, au nord, qui fut fondée par Simon Liboron, maire de Troyes en 1496, une vie du saint. En la chapelle centrale du chevet qui fut chapelle de la Vierge et chapelle des orfèvres, une vie de Eloi, un arbre de Jessé et l'ancien testament. En la chapelle sud, chapelle Notre-Dame, une Passion donnée par Nicolas le Muet, mort en 1484 et sa femme Catherine Boucherat. Une histoire de Madeleine donnée par les chaussetiers de Troyes en 1506. Une autre le triomphe de la Croix ayant le blason de la famille Tartier.

Décoration

On trouve dans cette église nombre d'objets classés et remarquables comme les trente-six bancs de fidèles qui sont du XVIIIe siècle[2] ou les deux fonts baptismaux, l'un polyédral de marbre noir et brun veiné de blanc[3] et un autre de marbre noir ayant une inscription latine : SPIRITUS DOMINI / FEREBATUR / SUPER AQUAS / Gens[4].

Chœur

Il est richement décoré par un ensemble de lambris de chêne qui sont de la fin XVIIIe ou du début du XIXe siècle[5] dorés et décorés, le troisième pilier nord a une guirlande et trophée avec instruments de la Passion et les attributs de saint Pierre.

Un maître autel décoré de trois marbres : marbre blanc veiné de gris, noir veiné de blanc et brun rouge veiné de blanc de la même époque que les lambris[6]. Meublé d'un ensemble formé d'un fauteuil célébrant et de quatre tabourets d'époque Louis XVI[7].

Statues

Une statue de saint Michel terrassant le dragon[9], un saint Étienne[10] en bois, une statue de saint Sébastien[11] de Marc Bachot et, entre autres, une de sainte Marthe[12], par le Maître de Chaource du XVIe siècle et une sculpture de bois polychrome de Robert de Molesme.

Peintures

Une peinture monumentale dans la première chapelle nord[13] qui date du XVe siècle mais est très endommagée.

Parmi toutes les peintures :

  • de Jean Nicot :
    • un groupe de sept peintures représentant la vie de Madeleine (peintures datant du XVIIe siècle)[14],
    • une Sainte famille,
  • de Ninet de Lestin,
    • un saint Augustin
    • Augustin offrant son cœur.
  • Pierre pleurant son reniement, du XVIe siècle (anonyme).

Jubé

C'est l'une des très rares églises ayant conservé son jubé de pierre qui est une œuvre emblématique du gothique flamboyant tant par son exubérance décorative que par la hardiesse de sa conception[16]. Il est principalement réalisé en pierre de Tonnerre (calcaire oolithique à grain fin) par le maître-maçon Jean Gailde[17] de 1508 à 1517 (lequel s'est fait enterrer sous le jubé en 1519). Les panneaux de la tribune sont ornés de feuillages et de choux frisés. Les trois petites scènes en haut relief encadrées dans des quadrilobes sur la tribune côté nef sont l'œuvre du maçon Nicolas Halins, dit le Flamand (1513)[18] représentent le Christ prêchant, entre deux femmes et deux hommes faisant auditoire. Seule une prouesse stéréotomique et une armature intérieure expliquent l'arc suspendu au-dessus du chœur, découpé, en une seule volée, de trois arcades séparées par des clefs pendantes, celles des extrémités bloquées par de grosses masses sculptées où l'on peut lire les monogrammes IHS et AM (Ave Maria) et reconnaître des blasons chargés des instruments de la Passion[19]. Les blasons sur la face côté chœur (trois écus, celui du centre portant les initiales S M de sainte Madeleine, les deux autres les armes de France surmontées d'une couronne) sont sculptés par Simon Mauroy en 1515-1516. Au-dessus de la corniche de feuillages flamboyants se développe la balustrade à mouchettes et fleurs de lys couronnées, terminée par une main courante qu'agrémentent encore des tiges à feuilles épineuses.

Le monument a eu la ferveur populaire, car en plus des quêtes pour le financement de son élévation, les paroissiens ont donné la main pour la pose des pierres[réf. souhaitée].

Galerie de photographies

Orgue

Surmonté de ses anges musiciens.

Un orgue[20], œuvre de Charles et Frédéric Rollin de 1901 dont la partie instrumentale est inscrite.

Composition des jeux:

II. Grand Orgue I. Positif III. Récit expressif Pédale
Bourdon 16' Principal 8' Flûte harmonique 8' Flûte 16'
Montre 8' Bourdon harmonique 8' Quintaton 8' Flûte 8'
Bourdon 8' Viole 8' Gambe 8' Violoncelle 8'
Salicional 8' Unda Maris 8' Voix céleste 8' Bombarde 16'
Praestant 4' Montre 4' Flûte octaviante 4' Trompette 8'
Doublette 2' Flûte traversière 4' Octavin 2'
Fourniture V Cor anglais 8' Trompette harmonique 8'
Trompette harmonique 8' Basson-Hautbois 8'
Clairon harmonique 4' Voix humaine 8'
Trémolo

Notes et références

  1. « église », notice no PA00078254, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « bancs de fidèles », notice no IM10003839, base Palissy, ministère français de la Culture
  3. « fonts baptismaux », notice no IM10003835, base Palissy, ministère français de la Culture
  4. « bénitier », notice no IM10003859, base Palissy, ministère français de la Culture
  5. « lambris de revêtement », notice no PM10002442, base Palissy, ministère français de la Culture
  6. « autel », notice no PM10002441, base Palissy, ministère français de la Culture
  7. « tabouret », notice no PM10002445, base Palissy, ministère français de la Culture
  8. « statue », notice no PM10002452, base Palissy, ministère français de la Culture
  9. « statue », notice no PM10002448, base Palissy, ministère français de la Culture
  10. « statue », notice no PM10002429, base Palissy, ministère français de la Culture
  11. « statue », notice no PM10002427, base Palissy, ministère français de la Culture
  12. « statue », notice no PM10002422, base Palissy, ministère français de la Culture
  13. « peinture monumentale », notice no PM10002420, base Palissy, ministère français de la Culture
  14. « peinture », notice no PM10002434, base Palissy, ministère français de la Culture
  15. « groupe sculpté », notice no IM10003863, base Palissy, ministère français de la Culture
  16. « statue », notice no PM10002419, base Palissy, ministère français de la Culture
  17. Aussi orthographié Gaylde, Gaiilde, Gaüede d'après Natalis Rondot, Sculpteurs de Troyes, p. 76
  18. Aussi orthographié Havelin, Harselin, Hallain, Halins,et encore Haslin d'après Natalis Rondot, Sculpteurs de Troyes, p. 81
  19. Françoise Bibolet, Troyes, Éditions SAEP, , p. 65.
  20. « orgue », notice no PM10004993, base Palissy, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • Bernard Ducouret, Marion Boudon-Machuel, Danielle Minois, Philippe Riffaud-Longuespé, Les églises de Troyes. Cathédrale, collégiales et églises paroissiales, Lieux Dits, 2013, 184 p.

Articles connexes

Liens externes

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