Église réformée de Paris Étoile
L'Église protestante unie de l'Étoile est une paroisse réformée de l'Église protestante unie de France. Elle anime le temple protestant de l’Étoile, inauguré en 1874 et situé 56 avenue de la Grande-Armée dans le 17e arrondissement de Paris.
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48° 52′ 36″ N, 2° 17′ 13″ E |
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Histoire
Au XIXe siècle, le quartier au-delà de la place de l'Étoile est fait de terrains vagues et de vergers qui petit à petit s'urbanisent. Sous l'inspiration d'un homme, le pasteur suisse d'origine huguenote Eugène Bersier, un projet naît d'implanter une présence protestante dans le secteur. En 1866, il emménage 216 boulevard Pereire, et anime des réunions religieuses dans une petite salle de Neuilly. Début 1868, un local plus grand est aménagé au rez-de-chaussée d'une maison située avenue de la Grande-Armée (côté des numéros impairs). Est organisé un conseil presbytéral et dès l'année suivante une école du dimanche. Le local s’avère rapidement trop petit, et en novembre 1869, le conseil décide de faire construire un vrai temple dans ce secteur[1].
Eugène Bersier fait le tour de ses connaissances et obtient des dons nombreux de familles protestantes. La guerre franco-allemande de 1870, le siège de Paris (1870-1871) puis la Commune de Paris ralentissent les projets, mais la construction débute sur un terrain situé presque en face du local précédent (côté numéros pairs).
Eugène Bersier est attaché à la liturgie et, influencé par sa mère anglicane, veut redonner un peu de faste anglican à la liturgie et aux lieux de culte des Églises réformées (calvinistes). C'est ainsi qu'il fait construire un temple dans un style qui n'est pas très protestant, mais qui ressemble fort à une église anglicane high church. L’architecte suédois William Hassen dessine un bâtiment dans un style néogothique[2]. Le , le temple est inauguré par les pasteurs Victor Eugène Durand-Dassier, Edmond de Pressensé et Roger Hollard, avec une prédication sur l'Évangile selon Matthieu 28 « Allez, et enseignez toutes les nations ». L'année suivante est inauguré un orgue par le facteur Cavaillé-Coll. Le théologien Auguste Sabatier est nommé directeur de l'école du dimanche.
Le , Eugène Bersier participe au synode général des Églises réformées de France, présidé par le ministre protestant François Guizot au temple protestant du Saint-Esprit de Paris. C'est le premier synode autorisé officiellement depuis 1659. Eugène Bersier y représente les Églises libres, indépendantes de l'Église réformée officielle reconnue dans le cadre du régime concordataire français, et organisée en 1802 par Napoléon Ier avec les articles organiques. En 1877, l'Église de l'Étoile rejoint l'Église réformée officielle, structurée à Paris par un Consistoire unique, qui siège au temple protestant de l'Oratoire du Louvre. En 1882, la paroisse est rattachée à celle du temple protestant des Batignolles. Eugène Bersier meurt en 1889.
En 1897, l’Église de l’Étoile édifie une antenne à Levallois-Perret, qui est développée par le pasteur Henri Monnier. Le est inauguré le temple de la Petite Étoile, sur des plans de l'architecte Charles Letrosne. Après la Première Guerre mondiale, un monument aux morts est élevé au temple de l’Étoile par Charles Letrosne, en collaboration avec le peintre protestant Gustave Louis Jaulmes.
En 1877 est fondée dans un bâtiment contigu du temple de l’Étoile, à l'angle de la rue Denis-Poisson, l’école professionnelle de jeunes filles de Paris. En 1921, l'architecte Charles Letrosne couvre la cour d'un préau. En 1926 est élevé un grand bâtiment. Il héberge la fondation Bersier, qui anime les sites Campus protestant, Musée protestant, Forum protestant et Méromédia[3],[4],[5]. Au sous-sol se trouvent les locaux de la radio Fréquence protestante[6].
La barrière du chœur, à la manière de celui du temple protestant du Foyer de l'Âme, est retiré dans les années 1980.
Pasteurs
Eugène Bersier est le premier pasteur en 1868, il est vice-président de la Société de l'histoire du protestantisme français. Louis Pernot y est pasteur depuis 1991. Il est aumônier protestant de l'École polytechnique et de la Commanderie française de l'ordre protestant de Saint-Jean. Il enseigne également la théologie pratique à l'Institut protestant de théologie à Paris. La pasteure Florence Blondon le rejoint en 2008. Tous deux écrivent dans Évangile et Liberté, le mensuel du protestantisme libéral[7].
- Eugène Bersier (1868-1889)
- Edmond Stapfer (1876-1889)
- Jules Vinard (1888-?)
- Isaac Picard (1890-1951)
- Henri Monnier (1897-1932)
- Lévi Russier (1910-1925)
- Eliel Monnier (1920-1940)
- Pierre Durand-Gasselin (1825-1947)
- André Picard (1924-1951)
- René Herdt (1941-1961)
- André Barnaud (1951-1968)
- Richard Sautter (1962-1980)
- Pierre-Jean Ruff (196?-1974)
- M. Calladine (1976-1982)
- Patrick Chong (1983-1988)
- Jean Boniol (1981-1989)
- Alain Houziaux (1991-2009)
- Louis Pernot (depuis 1991)
- Florence Blondon (depuis 2009)
Orgue
L'orgue de l'Étoile possède 32 jeux répartis sur trois claviers, à traction mécanique, dont seul celui du Grand Jeu est assisté par une machine Barker. Un premier instrument a été construit par Aristide Cavaillé-Coll vers 1875, et comportait dix jeux sur deux claviers et pédalier – quatre au grand-orgue et six au récit. Il a été reconstruit sur trois claviers par Charles Mutin entre 1914 et 1917.
Liesbeth Schlumberger, professeur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon en est titulaire depuis 1994 ; elle est assistée par Lionel Avot, Philip Mead et Fabrice Pincet.
Années | Organistes titulaires des grandes orgues du temple de l'Étoile |
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1875-1909 | Madame Weber |
1910-1968 | Alexandre Cellier |
1968-1994 | Denise-Françoise Rogé (suppléante depuis 1958) |
Depuis 1994 | Liesbeth Schlumberger |
Les jeux d'Aristide Cavaillé-Coll sont signalés par un astérisque. Les jeux d'anche sont en italique.
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Architecture
Le temple de l'Étoile est de style style néogothique. La façade accueille une rosace, ornée d'une étoile dans sa partie supérieure. Elle est couronnée d’un fronton, lui-même surmonté d’une croix latine.
L'intérieur suit un plan en croix latine, à nef et transepts, voûté d'ogive avec clefs pendantes. La décoration est sobre, avec aucune statue ou décoration, mis à part des versets bibliques et des vitraux représentant une colombe, une vigne et une gerbe de blé. Le plafond du chœur est bleu, parsemé d'étoiles dorées. Une chaire monumentale aux boiseries travaillées est accrochée à gauche du chœur. Un plaque en marbre rend mémoire au pasteur Bersier.
Notes et références
- « Histoire du temple de l'Etoile », sur etoile.pro (consulté le )
- « Temple de l’Etoile », sur Musée protestant (consulté le )
- « Fondation pasteur Eugène Bersier - Histoire de la Fondation », sur www.fondationbersier.fr (consulté le )
- « Qui sommes-nous ? », sur Regards protestants (consulté le )
- « Meromedia », sur Regards protestants (consulté le )
- « Fréquence Protestante - Première radio protestante de France », sur Fréquence Protestante (consulté le )
- « Louis Pernot – Évangile et Liberté », sur www.evangile-et-liberte.net (consulté le )
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la religion :
- Ressource relative à la musique :
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