Élection présidentielle russe de 1996
L'élection présidentielle russe de 1996 s'est tenue les 16 juin et . Le président sortant Boris Eltsine concourait pour un second mandat de 4 ans.
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Élection présidentielle russe de 1996 | ||||||||||||||
(1er tour) (2d tour) |
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Boris Eltsine – Indépendant | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 26 665 495 | |||||||||||||
35,79 % | ||||||||||||||
Voix au 2e tour | 40 208 384 | |||||||||||||
53,82 % | ||||||||||||||
Guennadi Ziouganov – Parti communiste de la fédération de Russie | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 24 211 686 | |||||||||||||
32,49 % | ||||||||||||||
Voix au 2e tour | 30 113 306 | |||||||||||||
40,31 % | ||||||||||||||
Président | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Boris Eltsine (indépendant) |
Boris Eltsine (indépendant) | |||||||||||||
Cette élection présidentielle fut la première démocratique dans l'histoire de la Russie post-soviétique actuelle (la seconde si on prend en compte celle de la république russe au sein de l'URSS tenue le ), même si elle fut probablement entachée de fraudes massives[1], à tel point que l'issue véritable est controversée et aurait en réalité consacré la victoire de Ziouganov [2].
Contexte
En , lorsque Eltsine annonce sa candidature à sa propre succession, ses chances de succès sont maigres. Son mouvement politique, Notre maison la Russie, n’a obtenu que 10 % des voix aux élections législatives de décembre. Le Parti communiste de la fédération de Russie (KPRF) est devenu la première formation politique de Russie avec près de 25 % des voix. Eltsine est crédité d’à peine 3 % d’opinions favorables dans les sondages[3].
Tirant profit de la vague contestataire due aux difficultés économiques de l'après communisme, le candidat communiste, Guennadi Ziouganov, fait la course en tête durant plusieurs mois dans les sondages.
Candidats
- Vladimir Bryntsalov
Parti socialiste russe - Sviatoslav Fiodorov
Parti de l'autonomie des travailleurs - Martin Chakkoum
Parti populaire socialiste de Russie
Candidature retirée
Campagne
Interventions étrangères
Le président américain Bill Clinton s'engagea en faveur de Boris Eltsine lors de l'élection présidentielle. Il intervint auprès du Fonds monétaire international (FMI) afin de faire octroyer à la Russie un prêt de 10,2 milliards de dollars durant la période préélectorale. Des conseillers américains furent également envoyés, sur instruction de la Maison-Blanche, rejoindre l'équipe de campagne du président russe, alors extrêmement impopulaire, pour enseigner de nouvelles techniques de propagande électorale[3].
Plusieurs gouvernements européens manifestèrent également leur soutien à Boris Eltsine. Le Premier ministre français, Alain Juppé, se rendit à Moscou le , jour de l’annonce de la candidature d’Eltsine. Il déclara souhaiter que la campagne électorale soit « l’occasion de mettre en valeur les acquis de la politique de réformes menée par le président Eltsine ». Le chancelier allemand Helmut Kohl se rendit le même jour à Moscou, où il présenta Eltsine comme « un partenaire absolument fiable, qui a toujours respecté ses engagements »[3].
Outre le FMI, le gouvernement russe bénéficia de l'intervention du Club de Paris, qui accorda en avril à la Russie un délai de 25 ans pour rembourser 40 milliards de dollars de dette extérieure, et de la Banque mondiale qui octroya un prêt de 200 millions de dollars destiné à soutenir les services sociaux[3].
Résultats
Au niveau national
Candidats | Partis | 1er tour | 2d tour | |||
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Voix | % | Voix | % | |||
Boris Eltsine | Indépendant | 26 665 495 | 35,79 | 40 208 384 | 54,39 | |
Guennadi Ziouganov | Parti communiste de la fédération de Russie | 24 211 686 | 32,49 | 30 113 306 | 40,73 | |
Alexandre Lebed | Congrès des communautés russes | 10 974 736 | 14,73 | |||
Grigori Iavlinski | Iabloko | 5 550 752 | 7,45 | |||
Vladimir Jirinovski | Parti libéral-démocrate de Russie | 4 311 479 | 5,79 | |||
Sviatoslav Fedorov | Parti de l'autonomie des travailleurs | 699 158 | 0,94 | |||
Mikhaïl Gorbatchev | Indépendant | 386 069 | 0,52 | |||
Martin Chakkoum | Parti populaire socialiste de Russie | 277 068 | 0,37 | |||
Yury Vlasov | Le Pouvoir au peuple | 151 282 | 0,20 | |||
Vladimir Bryntsalov | Parti socialiste russe | 123 065 | 0,17 | |||
Aman Touleïev[N 1] | Indépendant | 308 | 0,00 | |||
Aucun d'entre eux | 1 163 921 | 1,56 | 3 604 550 | 4,88 | ||
Votes valides | 74 515 019 | 98,58 | 73 910 698 | 98,95 | ||
Votes blancs ou invalides | 1 072 120 | 1,42 | 780 592 | 1,05 | ||
Total | 75 587 139 | 100 | 74 691 290 | 100 | ||
Abstention | 32 907 884 | 30,33 | 33 897 760 | 31,22 | ||
Inscrits/Participation | 108 495 023 | 69,67 | 108 589 050 | 68,78 |
Analyse
À l'issue du premier tour, Boris Eltsine arrive en tête, juste devant Ziouganov.
Le score du général Alexandre Lebed, militaire qui faisait ses débuts en politique en 1995 sous les couleurs du « Congrès des communautés russes » d'ex-URSS, qui finit 3e avec 14,5 % des voix, fut une surprise[réf. nécessaire]. L'issue du scrutin dépendait donc de ses consignes de vote pour le second tour. Deux jours après le premier tour, Eltsine eut un entretien avec Lebed et lui promit le poste de secrétaire du Conseil de sécurité de la fédération de Russie. Il reçut officiellement son soutien et c'est ainsi que le Eltsine fut réélu avec 53 % des voix contre 40 % pour Ziouganov et 7 % de bulletins blancs ou nuls. Il fut réinvesti le 9 août.
Cette élection voit également la participation du dernier dirigeant de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, mais celui-ci obtint un score très faible : 0,5 % des voix au premier tour.
Notes et références
Notes
- Retire sa candidature avant les élections, mais reçoit 308 voix au cours de la période de vote anticipé, suffrages considérés comme valides
Références
- D’Eltsine à Poutine, une étonnante continuité, Le Temps
- Le président Dmitri Medvedev, pourtant "héritier" de Eltsine et ayant lui aussi été élu face à Ziouganov, serait allé jusqu'à déclarer, en 2011, dans un entretien avec des membres de l'opposition « Je pense que personne n'ignore qui a gagné les élections présidentielles de 1996. Ce n'était pas Boris Eltsine », (en) « О чем Президент советуется с "внесистемщиками"? », Финам FM (consulté le ).
- Hélène Richard, « Quand Washington manipulait la présidentielle russe », sur Le Monde diplomatique,
- Nohlen, D et Stöver, P, Elections in Europe : A data handbook, , 2070 p. (ISBN 978-3-8329-5609-7), p. 1642
- Timothy J Colton, Transitional Citizens : Voters and What Influences Them in the New Russia, President and Fellows of Harvard College, , 234–5 p. (lire en ligne)
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