Élection présidentielle tchadienne de 2021
L'élection présidentielle tchadienne de 2021 a lieu le afin d'élire le président de la République du Tchad.
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Élection présidentielle tchadienne de 2021 | ||||||||||||||
Idriss Déby – MPS | ||||||||||||||
Voix | 3 663 431 | |||||||||||||
79,32 % | ||||||||||||||
Albert Pahimi Padacké – RND | ||||||||||||||
Voix | 476 464 | |||||||||||||
10,32 % | ||||||||||||||
Président de la République | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Idriss Déby MPS |
Idriss Déby (non investi, mort entre-temps) MPS | |||||||||||||
Le président sortant Idriss Déby est candidat à un sixième mandat. Dans un contexte de répression des candidatures de l'opposition, Idriss Déby l'emporte dès le premier tour avec près de 80 % des voix.
Simultanément à l'élection, les rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad lancent une offensive au Kanem. Présent au front, Idriss Déby est mortellement blessé et meurt le .
Contexte
Arrivé au pouvoir par la force militaire avant d'être élu président à cinq reprises, Idriss Déby est à la tête du Tchad depuis 1990. Un changement de constitution voté par l'Assemblée nationale met fin en 2018 à l'absence de limite du nombre de mandat présidentiel tout en allongeant sa durée de cinq à six ans. La nouvelle loi fondamentale ne tient cependant pas compte des mandats entamés avant sa promulgation, permettant à Idriss Déby d'être éligible pour deux autres mandats[1],[2].
En , Idriss Déby obtient d'être nommé Maréchal par l'assemblée après une offensive victorieuse en avril contre des djihadistes[3].
Le scrutin présidentiel est fixé au , plusieurs mois avant les élections législatives d'octobre, prorogées depuis cinq ans[4].
Système électoral
Le Président de la République du Tchad est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de six ans renouvelable une seule fois. Est élu le candidat ayant recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour. À défaut, un second tour est organisé le deuxième dimanche suivant entre les deux candidats arrivés en tête au premier, et celui recueillant le plus de voix est déclaré élu[5].
Candidats
Idriss Déby est sans surprise investi candidat par le Mouvement patriotique du salut (MPS) le [6].
L'opposition décide trois jours plus tôt de s'unir derrière une candidature unique sous la bannière de l'Alliance victoire (AV), soutenue par les dirigeants de seize des principaux partis de l'opposition dont notamment Saleh Kebzabo et Mahamat Ahmat Alabo[7]. Réunis le , ils désignent Théophile Bongoro comme candidat unique de l'Alliance Victoire. Le choix de cet homme nouveau et relativement peu connu au détriment du poids lourd de l'opposition Saleh Kebzabo surprend une partie de la classe politique. Âgé de 55 ans, Bongoro est considéré comme un néophyte sur la scène politique tchadienne, n'ayant fondé son parti, le Parti pour le rassemblement et l'équité au Tchad (PRET), qu'en 2018 et n'ayant jamais participé à une élection[8],[9],[10].
L'Alliance victoire subit cependant une défection à peine cinq jours plus tard, l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) de Saleh Kebzabo se retirant de la coalition avant de le nommer pour candidat. Candidat malheureux à la présidentielle de 2016, Kebzabo accuse le MPS d'être derrière le choix de Bongoro et annonce vouloir respecter le choix de ses propres militants[11]. Saleh Kebzabo retire néanmoins sa candidature début en dénonçant une « militarisation évidente du climat politique » après l’intrusion des forces de sécurité dans la résidence du candidat Yaya Dillo, jugeant qu'un tel évènement « impacte négativement le processus électoral en cours »[12].
La Cour suprême publie la liste des candidats retenus pour la présidentielle le . Sur dix-sept candidatures déposées, dix sont retenues dont trois ayant déjà annoncés leur retrait[13]. Parmi ces derniers figurent Kebzabo et Bongoro[14].
La candidature de Félix Nialbé Romadoungar figure notamment parmi celles validées. Président de l'Union pour le renouveau et la démocratie (URD), il est chef de l'opposition au parlement, l'URD étant le parti d'opposition disposant du plus grand nombre de sièges depuis les élections législatives de 2011.
Des forces de sécurité lourdement armées tentent le d'arrêter Yaya Dillo Djérou à son domicile à N'Djamena, provoquant une fusillade au cours de laquelle cinq de ses proches sont tués, dont sa mère et son fils, dans ce qui est qualifiée d'« attaque » par Yaya Dillo Djérou. Début mars, il affirme vouloir « saisir la justice internationale » contre le gouvernement d'Idris Déby[15].
Résultats
Les résultats définitifs étaient attendus pour le 25 avril[16].
Candidats | Partis | Premier tour | ||
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Voix | % | |||
Idriss Déby | MPS | 3 663 431 | 79,32 | |
Albert Pahimi Padacké | RND | 476 464 | 10,32 | |
Lydie Beassemda | PDI | 145 867 | 3,16 | |
Félix Nialbé Romadoumngar | URD | 87 722 | 1,90 | |
Brice Mbaimon | MPTR | 64 540 | 1,40 | |
Baltazar Alladoum | ASTRE | 59 965 | 1,30 | |
Saleh Kebzabo | UNDR | 47 518 | 1,03 | |
Théophile Bongoro | PRET | 34 610 | 0,75 | |
Théophile Yombombé | RNDT | 19 923 | 0,43 | |
Ngarlejy Yorongar | FAR | 18 693 | 0,40 | |
Votes valides | 4 618 733 | |||
Votes blancs et nuls | ||||
Total | 100 | |||
Abstention | ||||
Inscrits / participation |
Suites
Idriss Déby est réélu pour un sixième mandat dès le premier tour, avec 79,32 % des voix face à six candidats « sans poids politique », accusés d’être de simples « faire-valoir »[18]. Le président réélu est toutefois tué le 20 avril au cours d'une visite sur le front opposant l'armée tchadienne aux rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad. Un régime militaire de transition est instauré, mené par son fils, le général Mahamat Déby[19],[20],[21].
L'armée annonce le 20 avril même la dissolution de l'Assemblée nationale et du gouvernement, puis décrète la fermeture des frontières et l'instauration d'un couvre feu. Le conseil annonce prendre le pouvoir pour une durée transitoire de dix huit mois, à l'issue de laquelle des élections seront organisées[22].
Notes et références
- « Le Tchad adopte une nouvelle Constitution renforçant les pouvoirs du président », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- https://www.facebook.com/FRANCE24, « Le Tchad se dote d'une nouvelle Constitution qui renforce le régime présidentiel », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
- « Idriss Deby devient le premier maréchal du Tchad », sur Franceinfo, (consulté le ).
- « L'élection présidentielle fixée au 11 avril 2021 au Tchad - BBC News Afrique », sur BBC News Afrique (consulté le ).
- « Constitution de 2018, amendée en 2020 », sur www.letchadanthropus-tribune.com (consulté le ).
- « Au Tchad, le président Idriss Déby candidat à un sixième mandat », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
- AFP, « Présidentielle tchadienne: candidature unique pour 12 partis d'opposition », sur VOA, VOAAfrique (consulté le ).
- « Présidentielle au Tchad: 15 partis d'opposition désignent un candidat unique », sur TV5MONDE, (consulté le ).
- « Présidentielle au Tchad: Théophile Bongoro désigné candidat pour 16 partis d’opposition », sur www.pressafrik.com (consulté le ).
- « Tchad: questions après la défaite de Saleh Kebzabo au sein de l'Alliance Victoire », sur RFI, RFI, (consulté le ).
- « Tchad: Saleh Kebzabo veut aller seul à la présidentielle », sur RFI, RFI, (consulté le ).
- « Tchad: l’opposant Saleh Kebzabo a retiré sa candidature à l’élection présidentielle du 11 avril prochain », sur RFI, RFI, (consulté le ).
- « Tchad: la liste des candidats à la présidentielle publiée, des opposants se désistent », sur RFI, RFI, (consulté le ).
- « Présidentielle au Tchad : Bongoro Théophile et Ngarlejy Yorongar se retirent », sur Alwihda Info - Actualités TCHAD, Afrique, International (consulté le ).
- « Invité Afrique - Tchad: toujours caché, l'opposant Yaya Dillo Djerou affirme qu'il va «saisir la justice internationale» », sur RFI, RFI, (consulté le ).
- « Tchad : pas de surprise attendue pour les résultats de la présidentielle », sur SudOuest.fr (consulté le ).
- « Le resultat de l’élection présidentielle – CENI », sur www.ceni.td (consulté le ).
- « Au Tchad, réélection sans surprise pour un sixième mandat du président Idriss Déby », Le Monde, 20 avril 2021
- « Idriss Déby, président du Tchad, est mort des suites de blessures reçues « sur le champ de bataille » ce week-end », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- « Tchad : le président Idriss Déby mortellement blessé sur un théâtre de combat, l’armée prend le pouvoir », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Le Point, magazine, « Tchad: Déby tué au combat, son fils nouvel homme fort à la tête d'un conseil militaire », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
- « Tchad : tout juste réélu, le président Idriss Déby tué au combat », sur Libération, Libération (consulté le ).
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