Élections législatives pakistanaises de 2018

Les élections législatives pakistanaises de 2018 se déroulent le afin de renouveler les élus de l'Assemblée nationale et des quatre assemblées provinciales du Pakistan après la fin de leur mandat de cinq ans reçus lors des élections législatives de 2013. Ces dernières avaient porté au pouvoir la Ligue musulmane du Pakistan (N), permettant à Nawaz Sharif de retrouver le poste de chef du gouvernement qu'il avait perdu en 1999 à la suite d'un coup d’État militaire.

Élections législatives pakistanaises de 2018
Postes à élire 342 sièges à l'Assemblée nationale (majorité absolue : 172 sièges)
728 sièges aux Assemblées provinciales
Corps électoral et résultats
Population 207 774 520
Inscrits 102 107 933
Votants 52 861 277
51,77%  3,2
Mouvement du Pakistan pour la justice  Imran Khan
Voix 16 851 240
31,89%
 15
Députés nationaux élus 158  125
Députés provinciaux élus 305  226
Ligue musulmane du Pakistan (N)  Shehbaz Sharif
Voix 12 896 356
24,40%
 8,4
Députés nationaux élus 82  107
Députés provinciaux élus 172  185
Parti du peuple pakistanais  Bilawal Bhutto Zardari
Voix 6 894 296
13,06%
 2,1
Députés nationaux élus 54  9
Députés provinciaux élus 110  6
Muttahida Majlis-e-Amal  Fazal-ur-Rehman
Voix 2 541 520
4,81%
Députés nationaux élus 15  15
Députés provinciaux élus 24  24
Tehreek-e-Labbaik Pakistan  Khadim Hussain Rizvi
Voix 2 231 697
4,22%
Députés nationaux élus 0
Députés provinciaux élus 3  3
Premier ministre
Sortant Élu
Shahid Khaqan Abbasi
PML-N
Imran Khan
PTI
Premier ministre intérimaire
Nasir-ul-Mulk
Election Commission of Pakistan

Toutefois, Nawaz Sharif est démis de son poste de Premier ministre le par la Cour suprême dans le cadre d'une enquête pour évasion fiscale, puis emprisonné un an plus tard peu avant le scrutin. Il est alors remplacé par l'un de ses proches, Shahid Khaqan Abbasi et à l'occasion de ces élections, la Ligue musulmane est menée par Shehbaz Sharif, frère de Nawaz.

Le parti d'opposition Mouvement du Pakistan pour la justice mené par Imran Khan arrive largement en tête, sans toutefois remporter la majorité absolue. Il devance notamment la Ligue musulmane et le Parti du peuple pakistanais, tandis que les islamistes du Muttahida Majlis-e-Amal enregistrent des résultats plus faibles qu'attendus. Khan revendique sa victoire malgré des accusations de fraudes de la part des principaux partis politiques dont celui sortant[1]. Le , il est élu Premier ministre par la nouvelle assemblée.

Contexte

Élections passées et contestations

Nawaz Sharif rencontre son homologue indien Narendra Modi en 2014.

Les élections législatives du voient la victoire de la Ligue musulmane du Pakistan (N), marquant ainsi la fin du mandat du Parti du peuple pakistanais, au pouvoir depuis 2008 et qui avait succédé cette année là au régime militaire de Pervez Musharraf, lui-même arrivé au pouvoir en 1999 en renversant le Premier ministre Nawaz Sharif, dirigeant de la Ligue. Le scrutin marque donc le retour au pouvoir de ce dernier, son parti arrivant largement en tête et obtenant une légère majorité absolue après des ralliements. L'élection démontre alors une certaine normalisation de la vie politique, alors que pour la première fois dans l'histoire du pays un gouvernement civil cède la place à un autre à la fin de son mandat. Jusqu'ici, la vie politique était marquée par des coups d’État militaires, élections anticipées et crises politiques incessantes.

Toutefois, la régularité du scrutin est contestée par l'opposant Imran Khan qui a émergé à l'occasion de cette élection. La Ligue musulmane du Pakistan (N) est accusée de bourrages d'urnes dans 55 circonscriptions de la province du Pendjab. Alors que les recours judiciaires ne donnent rien, Imran Khan et Mohammad Tahir ul-Qadri lancent en une longue marche de protestations qui réunit des centaines de milliers de militants et se termine en occupation de l'avenue de la Constitution d'Islamabad. Les meneurs du mouvement y mettent un terme quatre mois plus tard sans avoir obtenu l'organisation des élections anticipées qu'ils demandaient[2],[3].

Insurrection islamiste

Depuis 2002 et surtout 2007, le pays est confronté à une insurrection de la part des talibans dans le nord-ouest, à savoir la province de Khyber Pakhtunkhwa et surtout les régions tribales, frontalières avec l'Afghanistan. Le mandat de Nawaz Sharif est marqué par l'extension des opérations militaires, après d'infructueuses tentatives de négociations en 2013. Le , l'armée lance l'opération Zarb-e-Azb qui se concentre au Waziristan du Nord, dernière zone des régions triables n'ayant pas été visé par une offensive. En représailles, les insurgés talibans perpètrent le massacre de l'école militaire de Peshawar le . Il s'agit de la pire attaque terroriste de l'histoire du Pakistan, et la mort de plus d'une centaine d'enfants choque le pays.

Bien que les attaques insurgés restent fréquentes et parfois spectaculaires, le niveau de violence et le nombre de morts se sont nettement réduits depuis 2014, les talibans pakistanais ayant été expulsés du pays par les nombreuses opérations militaires[4]. Les insurgés utilisent toutefois depuis lors l'Afghanistan comme base arrière pour mener des attaques au Pakistan[5].

Chute de Nawaz Sharif

Kulsoom Nawaz Sharif est élue députée en 2017 dans la circonscription laissée vacante par la destitution de son époux.

En , la Cour suprême destitue le Premier ministre Nawaz Sharif pour falsification de preuve dans le cadre d'une enquête pour une évasion fiscale révélée par les Panama Papers. Il est par la suite remplacé par Shahid Khaqan Abbasi, un de ses proches[6]. Il est également interdit de diriger la Ligue musulmane du Pakistan (N) et il ne peut plus se présenter à un scrutin à vie[6].

Le , Nawaz Sharif est condamné à dix ans de prison pour corruption et sa fille Maryam Nawaz Sharif à sept ans de prison[7]. Alors qu'ils sont menacés d'arrestation, Nawaz et Maryam retournent au Pakistan le , tandis que leurs partisans décident de les accueillir à l'aéroport, malgré l'interpellation d'un certain nombre d'entre eux[8]. Ils sont donc emprisonnés à leur arrivée dans le pays, tandis que Shehbaz Sharif organise une manifestation de soutien interdite[9]. Le clan Sharif accuse la puissante armée pakistanaise de comploter contre lui, tandis que certains médias et fonctionnaires notent une répression à l'encontre du parti sortant et dénoncent des censures[10],[11], voire un « coup d'État silencieux de l'armée »[12].

Recensement et découpage électoral

Durant la première moitié de l'année 2017, les autorités ont mené un très attendu recensement de la population. C'est en effet le premier depuis 1998 et il est réalisé avec six années de retard. Le précédent gouvernement avait commencé ce processus à la date prévue, mais les résultats préliminaires ont été très contestés et l'étude annulée. Le recensement est un sujet sensible au Pakistan alors qu'il traduit l'évolution du poids des différentes groupes ethno-linguistiques[13].

En 2018, malgré des critiques persistantes sur ce nouveau recensement, la Commission électorale le prend pour base afin de redécouper les circonscriptions électorales. Ces dernières n'avaient en effet pas été modifiées depuis 2002, posant un problème d'égalité des votes, des circonscriptions ayant connu des évolutions démographiques très différentes. Malgré tout, le nouveau découpage laisse apparaitre 30 circonscriptions sur 272 dont la population s'éloigne anormalement de la moyenne. Le député de la circonscription la plus peuplée (Bannu) représente ainsi 1,2 million d'habitants à lui seul quand celui de la moins peuplé (Kachhi-Jhal Magsi) n'en représente que 386 255[14],[15].

Système électoral

Le Pakistan possède un régime politique parlementaire bicaméral de type Westminster. Le Parlement du Pakistan se compose de deux chambres, l'Assemblée nationale élue pour une grande partie au scrutin direct, et le Sénat dont les membres sont choisis par les membres des assemblées provinciales, elles-mêmes élues selon le même mode de scrutin que l'Assemblée nationale. Les élections générales visent à choisir les seuls élus de l'Assemblée nationale et des assemblées provinciales.

Les candidats sont élus au suffrage universel direct uninominal majoritaire à un tour, c'est-à-dire que chaque électeur vote dans sa circonscription pour un candidat et celui arrivant en tête à l'issue d'un unique tour est élu, même avec une majorité relative de voix[16]. Un candidat peut présenter sa candidature dans plusieurs circonscriptions, mais ne doit garder qu'un siège s'il en remporte plusieurs. Une élection partielle est alors organisée dans la circonscription dont le poste de député est devenu vacant. Les membres élus doivent ensuite procéder à l'élection des « sièges réservés ». Pour l'Assemblée nationale, les 272 membres élus directement élisent 60 sièges réservés à des femmes et 10 sièges réservés à des minorités religieuses. Ces sièges sont répartis à la proportionnelle entre tous les partis ayant remporté un minimum de 5 % des voix au scrutin direct, mais répartis en proportion du nombre de sièges déjà obtenus et non en proportion des voix, de manière à laisser inchangé le résultat du vote populaire[16].

Une règle s'est ajoutée à l'occasion de ces élections, afin de parer la faible participation des femmes dans certaines régions très conservatrices : au moins 10 % de l'électorat doit être féminin dans chaque circonscription, sans quoi le candidat vainqueur peut voir son élection annulée[17].

Le nombre de sièges d'un parti utilisé pour la répartition des sièges réservés peut comprendre des candidats élus en tant qu'indépendants, si ceux-ci le rejoignent officiellement dans les trois jours suivants la publication des résultats des sièges élus au scrutin direct. Une fois la commission électorale informée, les candidats ne peuvent revenir sur ces ralliements avant l'élection des membres réservés, en accord avec l'article 92-6 de la loi électorale pakistanaise[18].

Partis en lice et programmes

L'opposant Imran Khan s'adressant à ses partisans.

La Ligue musulmane du Pakistan (N) au pouvoir tente de faire valoir son bilan, jugé relativement positif. Le niveau de violences liées à l’insurrection islamiste s'est en effet nettement réduit durant les dernières années, notamment sous l'effet de l'offensive de 2014. La croissance économique a régulièrement progressé durant toute la législature, passant de 4,4 % du PIB en 2013 à 5,7 % en 2017[19]. Le pays a ainsi poursuivi avec succès le développement de ses infrastructures, réussissant surtout à réduire les très problématiques coupures d'électricité. À ce titre, l'établissement du corridor économique Chine-Pakistan signé en 2016 a été déterminant[4]. L'économie du pays reste cependant fragile, du fait d'un fort déficit du commerce extérieur et d'une faiblesse monétaire et budgétaire. Le pays pourrait encore devoir demander l'aide du Fonds monétaire international à la suite de ces élections[20].

Le Mouvement du Pakistan pour la justice et son chef Imran Khan critiquent la corruption du gouvernement, un problème endémique dans le pays, ainsi que le népotisme du « clan Sharif » au pouvoir[21]. Le programme du parti promet également des investissements massifs dans l'éducation et la santé. Le mouvement tente également de faire valoir son bilan dans la province qu'il dirige depuis 2013, le Khyber Pakhtunkhwa. Il met notamment en avant une politique ambitieuse de reboisement, ayant replanté plus d'un milliard d'arbres et en promettant dix milliards s'il dirige le pays. Le parti place même la protection de l'environnement dans ses onze priorités, alors que le sujet est pour la première fois autant abordé dans une campagne au Pakistan[22],[23].

Le Parti du peuple pakistanais tente de faire valoir la jeunesse de son meneur Bilawal Bhutto Zardari pour tenter de moderniser son image. Il prend pour slogan « paix, progrès prospérité ». Comme son rival de l'opposition, il aborde les sujets environnementaux en promettant un plan pour le climat et une meilleure gestion de l'eau. Le parti met également en avant un programme progressiste, promettant la mise en valeur des femmes et des minorités, ainsi qu'une sécurité sociale et un planning familial[24],[25].

Des dizaines d'autres partis politiques se présentent à ces élections, dont beaucoup n'ont qu'un encrage très local. Les cinq principaux partis arrivés en tête lors des élections de 2013 sont représentés dans le tableau ci-dessous :

Parti Chef de file Idéologie 2013 (voix et députés)
Ligue musulmane du Pakistan (N) Shehbaz Sharif Centre droit
Conservatisme, libéralisme économique
32,8 %
189 sièges
Parti du peuple pakistanais Bilawal Bhutto Zardari Centre gauche
Social-démocratie
15,2 %
45 sièges
Mouvement du Pakistan pour la justice Imran Khan Centre à centre droit
Populisme, souverainisme, transparence, réformisme
16,9 %
33 sièges
Mouvement Muttahida Qaumi Farooq Sattar Centre gauche
Social-libéralisme, laïcité, localisme
5,4 %
24 sièges
Muttahida Majlis-e-Amal Fazal-ur-Rehman Extrême droite
Islamisme
11,3 %
63 sièges
(2002)

Campagne et sondages

Moyenne lissées des sondages : LMPN en vert, le MPJ en rouge et le PPP en noir.

Le , le mandat des députés prend fin et le Premier ministre Shahid Khaqan Abbasi de la Ligue musulmane du Pakistan (N) doit quitter son poste. Le magistrat Nasir-ul-Mulk est nommé pour diriger un « gouvernement intérimaire » (caretaker cabinet) le temps des élections, à la suite d'un accord entre le pouvoir et le principal parti d'opposition, le Parti du peuple pakistanais, comme le prévoit la Constitution[26].

La campagne officielle s'ouvre le 1er juillet[27]. Les différents sondages d'opinion montrent initialement une légère avance du parti au pouvoir, qui se fait distancer à la fin de la campagne électorale par le Mouvement du Pakistan pour la justice qui se confirme comme principal opposant[28], alors qu'il n'a émergé qu'en 2013 au détriment du Parti du peuple pakistanais, l'une des deux formations qui dominaient la vie politique depuis le début des années 1970.

Malgré l'amélioration sécuritaire, la situation reste tendue durant cette campagne. Le , le ministre de l’Intérieur Ahsan Iqbal est blessé par balle lors d'une tentative d'assassinat, alors qu'il assistait à un meeting électoral[6]. Le , un attentat à la bombe à Peshawar tue 22 personnes dont un candidat provincial en visant un rassemblement du Parti national Awami, une petite formation de gauche[29],[30]. Le , un attentat-suicide à Mastung contre un meeting tue 149 personnes dont un candidat local du Parti baloutche Awami. Revendiqué par l'organisation État islamique, c'est le second attentat le plus meurtrier de l'histoire du pays[29],[31]. Le même jour, à Bannu, un autre attentat à la moto-piégée tue 4 personnes et en blesse 40 autres en essayant d'assassiner le candidat du MMA Akram Khan Durrani, mais ce-dernier survit[29]. Le , un nouvel attentat tue un candidat du Mouvement du Pakistan pour la justice pour la circonscription provinciale de Dera Ismail Khan[32].

Résultats

Composition de l'Assemblée nationale après ces élections.

Le , près de 106 millions de Pakistanais sont appelés aux urnes, 22 % de plus qu'en 2013, sous un climat sécuritaire tendu. Quelque 370 000 soldats sont mobilisés pour le jour du vote[33], ce qui n'empêche pas un attentat-suicide à Quetta qui tue une trentaine de personnes à l'entrée d'un bureau de vote[34]. Le , la Commission électorale établit les compositions finales des assemblées après des ralliements de candidats indépendants et l'élection des sièges réservés, aboutissant à un total de 158 sièges pour le Mouvement du Pakistan pour la justice, qui frôle ainsi la majorité absolue de 171 sièges à l'assemblée, nécessitant la formation d'une coalition gouvernementale[35],[36],[37].

Assemblée nationale

Résultats des législatives pakistanaises de 2018[38]
Partis Votes % +/- Sièges
Élus Ind. Réservés Total +/-
Min. Fem.
Mouvement du Pakistan pour la justice 16 851 240 31,89 14,97 116 9 5 28 158 125
Ligue musulmane du Pakistan (N) 12 896 356 24,40 8,37 64 0 2 16 82 107
Parti du peuple pakistanais 6 901 675 13,06 2,17 43 0 2 9 54 9
Muttahida Majlis-e-Amal 2 541 520 4,81 4,81 12 0 1 2 15 15
Tehreek-e-Labbaik Pakistan 2 231 697 4,22 4,22 0 0 0 0 0
Grande alliance démocratique 1 257 354 2,38 2,38 2 0 0 1 3 3
Parti national Awami 808 229 1,53 0,53 1 0 0 0 1
Mouvement Muttahida Qaumi 729 767 1,38 4,03 6 0 0 1 7 17
Ligue musulmane du Pakistan (Q) 515 258 0,97 2,14 4 0 0 1 5 3
Parti baloutche Awami 317 290 0,60 0,60 4 0 0 1 5 5
Parti national baloutche 215 589 0,41 0,27 3 0 0 1 4 3
Ligue musulmane Awami du Pakistan 117 719 0,22 0,02 1 0 0 0 1
Jamhoori Wattan 23 397 0,04 0,04 1 0 0 0 1 1
Autres partis (72) 1 453 505 2,71 - 0 0 0 0 0 36
Indépendants 6 011 297 11,38 1,58 13 -9 0 0 4 4
Scrutin non tenus - - - 2 - - - 2 -
Votes valides 52 803 280 99,89
Votes blancs et invalides 57 997 0,11
Total 52 861 277 100 - 272 - 10 60 342
Abstention 49 246 656 48,23
Inscrits / participation 102 107 933 51,77 3,25

Baloutchistan

Résultats à l'Assemblée provinciale du Baloutchistan
Partis Votes % +/- Sièges
Élus Ind. Réservés Total +/-
Min. Fem.
Parti baloutche Awami 446 795 24,59 % 24,59 15 1 4 20 15
Muttahida Majlis-e-Amal 271 498 14,94 % 14,94 7 1 2 10 10
Parti national baloutche 127 823 7,03 % 0,83 7 1 2 10 8
Mouvement du Pakistan pour la justice 109 743 6,04 % 4,19 5 1 1 7 7
Parti national Awami 49 030 2,70 % 0,33 3 1 4 3
Parti national baloutche (Awami) 92 600 5,10 % 4,28 2 1 3 3
Pashtunkhwa Milli Awami 118 106 6,50 % 6,30 1 1 13
Jamhoori Wattan 28 317 1,56 % 1,45 1 1 1
Ligue musulmane du Pakistan (N) 28 057 1,54 % 8,74 1 1 18
Parti démocratique Hazara 12 803 0,70 % 0,25 1 1 1
Parti national 89 168 4,91 % 0,89 0 0 10
Autres partis 128 680 7,08 % 10,10 0 0 6
Indépendants 314 785 17,32 % 9,54 5 -1 4 1
Scrutin non tenus - - - 3 - - - 3 -
Votes blancs et invalides
Votes valides 1 817 405
Total 100 - 51 - 3 11 65
Abstention 54,8
Nombre d'inscrits / participation 45,2 2,7

Khyber Pakhtunkhwa

Résultats à l'Assemblée provinciale de Khyber Pakhtunkhwa
Partis Votes % +/- Sièges
Élus Ind. Réservés Total +/-
Min. Fem.
Mouvement du Pakistan pour la justice 2 133 112 32,26 % 13,01 65 2 2 16 86 39
Muttahida Majlis-e-Amal 1 128 026 17,06 % 17,06 10 1 2 13 13
Parti national Awami 812 702 12,29 % 1,85 7 2 9 4
Ligue musulmane du Pakistan (N) 655 022 9,91 % 5,98 5 1 6 11
Parti du peuple pakistanais 604 816 9,15 % 0,38 4 1 5 1
Parti Qaumi Watan 126 683 1,92 % 1,68 0 0 10
Autres partis 217 962 3,30 % 22,67 0 0 27
Indépendants 932 964 14,11 % 1,99 6 -2 3 9
Scrutins non tenus 2 2
Votes blancs et invalides 150 090 (2,22)
Votes valides 6 611 287 (97,78)
Total 6 761 377 100 - 99 - 3 22 124
Abstention 8 226 997 54,89
Nombre d'inscrits / participation 14 988 374 45,11 0,28

Pendjab

Résultats à l'Assemblée provinciale du Pendjab[39],[40],[41]
Partis Votes % +/- Sièges
Élus Ind. Réservés Total +/-
Min. Fem.
Mouvement du Pakistan pour la justice 11 166 131 33,61 122 23 4 33 182 153
Ligue musulmane du Pakistan (N) 10 529 723 31,70 130 1 4 30 165 150
Ligue musulmane du Pakistan (Q) 392 419 1,18 7 1 2 10 2
Parti du peuple pakistanais 1 789 780 5,39 6 1 7 1
Tehreek-e-Labbaik Pakistan 1 888 240 5,68 0 -
Muttahida Majlis-e-Amal 433 960 1,31 0 1
Autres partis 773 269 2,32 0 4
Indépendants 6 244 580 18,69 30 -25 5
Scrutin non tenu 2 2
Votes blancs et invalides 758 384 2,23
Votes valides 33 218 103 97,77
Total 33 976 487 100 - 297 - 8 66 371
Abstention 43,56
Nombre d'inscrits / participation 56,44 3,18

Sind

Résultats à l'Assemblée provinciale du Sind
Partis Votes % +/- Sièges
Élus Réservés Total +/-
Min. Fem.
Parti du peuple pakistanais 3 854 198 38,45 5,82 76 5 17 98 6
Mouvement du Pakistan pour la justice 1 450 403 14,47 8,29 23 2 5 30 26
Mouvement Muttahida Qaumi 774 905 7,73 17,80 16 1 4 21 30
Grande alliance démocratique 1 488 760 14,85 14,85 11 1 2 14 14
Tehreek-e-Labbaik Pakistan 414 364 4,13 4,13 2 1 3 3
Muttahida Majlis-e-Amal 611 871 6,10 6,10 1 1 1
Ligue musulmane du Pakistan (N) 243 755 2,43 3,60 0 0 6
Pak Sarzameen 161 860 1,61 1,61 0 0
Autres partis 284 196 2,84 17,71 0 0 13
Indépendants 739 753 7,38 1,51 0 0 1
Scrutin non tenu 1 1
Votes blancs et invalides 416 700 (3,99)
Votes valides 10 024 065 (96,01)
Total 10 440 765 100 - 130 9 29 168
Abstention 11 657 759 52,75
Nombre d'inscrits / participation 22 098 524 47,25 7,0

Analyse et conséquences

Contestations des résultats

Rapidement, la grande majorité des partis défaits lors de ces élections dénoncent des irrégularités massives en faveur du Mouvement du Pakistan pour la justice, et accusent l'armée pakistanaise de pressions pré-électorales. La Ligue musulmane du Pakistan (N) affirme notamment « rejeter totalement » les résultats, pointant des « fraudes flagrantes » notamment dans le processus de comptage. Ses agents électoraux auraient d'après elle été expulsés de certains bureaux de vote tandis que le formulaire officiel sur lequel doivent être notifié les atteintes constatés par eux au bon déroulement du vote ne leur aurait pas été fourni[42],[43]. La Commission électorale nie cependant le même jour toute fraude lors du scrutin[44].

Dans son discours de victoire le , Imran Khan promet d'aider à prouver d'éventuelles irrégularités. Le , la Ligue musulmane et ses alliés de la Muttahida Majlis-e-Amal tiennent une conférence commune avec le Parti Qaumi Watan, le Pashtunkhwa Milli Awami, le Parti national et le Parti national Awami, dans le but de lancer un mouvement de protestations et demander de nouvelles élections. Après avoir écarté l'hypothèse d'un boycott des assemblées défendu par Fazal-ur-Rehman, le Parti du peuple pakistanais rejoint le reste de l'opposition le pour demander une enquête parlementaire[45],[46].

Deux missions d'observateurs internationaux étaient présentes lors du scrutin, menées par l'Union européenne et le Commonwealth. Elles estiment que les militaires n'ont pas directement interféré dans le processus de vote et que le comptage a été globalement honnête et transparent mais relèvent que des difficultés se sont présentées occasionnellement, en raison de problèmes techniques sur le nouveau logiciel et d'agents électoraux parfois absents. Les observateurs notent surtout un environnement défavorable lors de la campagne électorale, pointant des opportunités de communications très différentes selon les partis ainsi que des pressions sur les médias[47].

Formation du gouvernement

Le , le PTI annonce avoir trouvé un accord en vue de former un gouvernement de coalition, espérant rallier des candidats indépendants, la Ligue musulmane du Pakistan (Q), le Parti baloutche Awami et la Grande alliance démocratique. Le Mouvement Muttahida Qaumi est également envisagé comme potentiel allié[48],[49].

Le , Imran Khan reçoit l'investiture de l'Assemblée nationale par 176 voix favorables, soit quatre de plus que la majorité requise. Sa prestation de serment a lieu le lendemain [50].

Notes et références

  1. Pakistan: Imran Khan se proclame victorieux des élections législatives RFI
  2. (en) Imran harping on poll rigging for political gains sur The News, le 3 mai 2014
  3. (en) Imran Khan Announce to Ends Islamabad Sit-in over Peshawar Attack sur The Pak Media, le 17 décembre 2014
  4. Le Pakistan s'oriente vers une normalisation de la vie politique sur Le Point, le 27 mai 2018
  5. Pakistan: un attentat qui pose la question du pouvoir de nuisance des talibans sur Radio France internationale, le 4 février 2018
  6. « Pakistan : le ministre de l’intérieur blessé par balle dans une tentative supposée d’assassinat », sur lemonde.fr, (consulté le )
  7. « Pakistan : l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif condamné pour corruption », sur parismatch.com (consulté le )
  8. « Nawaz Sharif, de retour au Pakistan, après sa condamnation à 10 ans de prison - Asie-Pacifique - RFI », sur RFI (consulté le )
  9. https://www.challenges.fr/monde/l-ancien-premier-ministre-nawaz-sharif-arrete-a-son-retour-au-pakistan_601197
  10. Pakistan: pas de docteur personnel pour l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif emprisonné et souffrant sur L'Express, le 23 juillet 2018
  11. Avant des élections au Pakistan, l'ombre de l'armée sur la presse sur L'Express, le 29 juin 2018
  12. « Pakistan: les législatives "crédibles" mais moins bonnes qu'en 2013 », sur RTBF Info (consulté le )
  13. Le Pakistan compte sa population, un recensement très politique sur geopolis.francetvinfo.fr, le 14 mars 2017
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Voir aussi

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