Élections régionales de 2022 en Schleswig-Holstein

Les élections régionales de 2022 en Schleswig-Holstein (en allemand : Landtagswahl im Schleswig-Holstein 2022) se tiennent le , afin d'élire les 69 députés de la 20e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans.

Élections régionales de 2022 en Schleswig-Holstein
69 députés du Landtag
(Majorité absolue : 35 députés)
Type d’élection Élections législatives régionale
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 314 445
Votants 1 396 989
60,36%  3,9
Votes exprimés 1 387 366
Votes blancs et nuls 9 623
CDU  Daniel Günther
Voix 601 943
43,39%
 11,5
Députés élus 34  9
Grünen  Monika Heinold et Aminata Touré
Voix 254 124
18,32%
 5,4
Députés élus 14  4
SPD  Thomas Losse-Müller (de)
Voix 221 536
15,97%
 11,3
Députés élus 12  9
FDP  Bernd Buchholz (de)
Voix 88 613
6,39%
 5,1
Députés élus 5  4
SSW  Lars Harms (de)
Voix 79 300
5,72%
 2,4
Députés élus 4  1
AfD  Jörg Nobis (de)
Voix 61 169
4,41%
 1,5
Députés élus 0  5
Vainqueur par circonscription
Ministre-président
Sortant Élu
Daniel Günther
CDU
Daniel Günther
CDU
landtagswahl-sh.de

Après que la CDU du ministre-président, Daniel Günther, a raté la majorité absolue d'un siège, ce dernier tente de reformer sa coalition jamaïcaine avec les Grünen et le FDP. Il constitue finalement une coalition noire-verte avec les seuls écologistes.

Contexte

À la suite des élections de 2017, le chrétien-démocrate Daniel Günther accède au pouvoir en formant une « coalition jamaïcaine » entre l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), l'Alliance 90/Les Verts (Grünen) et le Parti libéral-démocrate (FDP)[1].

Mode de scrutin

Le Landtag est constitué de 69 députés (en allemand : Mitglied des Landtags, MdL), élus pour une législature de cinq ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel de Sainte-Lagüe par tous les résidents du land âgés d'au moins 16 ans.

Chaque électeur dispose de deux voix : la première (Erststimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription, selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le land comptant un total de 35 circonscriptions ; la seconde (Zweitstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du land.

Lors du dépouillement, l'intégralité des 69 sièges est répartie à la proportionnelle des secondes voix entre les partis ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés (sauf le parti représentant la minorité danoise) ou une circonscription. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.

Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, il conserve ces mandats supplémentaires (Überhangmandat) et des mandats complémentaires (Ausgleichsmandat) sont attribués aux autres partis afin de rétablir une composition du Landtag proportionnelle aux secondes voix, tout en gardant un nombre impair le total de députés.

Campagne

Le , le bureau régional du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) propose à l'unanimité l'investiture comme chef de file électoral Thomas Losse-Müller (de)  directeur de la chancellerie régionale sous le mandat de Torsten Albig et membre de l'Alliance 90/Les Verts (Grünen) jusqu'en   et non la présidente régionale et du groupe parlementaire au Landtag Serpil Midyatli (de), à l'origine de cette proposition[2]. Un congrès ratifie ce choix le par 94 % des voix favorables, le candidat se trouvant connecté en visioconférence en raison d'un cas de Covid-19 dans son entourage[3].

La ministre régionale des Finances Monika Heinold et la vice-présidente du Landtag Aminata Touré annoncent le qu'elles seront le binôme de cheffes de file de l'Alliance 90/Les Verts (Grünen) pour l'élection de [4]. La Norddeutscher Rundfunk avait révélé une semaine auparavant que le parti écologiste envisageait effectivement de les investir pour conduire sa campagne électorale[5].

Le , l'assemblée des délégués du Parti libéral-démocrate (FDP) valide la proposition du président régional du parti et ministre des Affaires sociales Heiner Garg d'investir comme chef de file le ministre de l'Économie Bernd Buchholz (de) : sur les 199 membres de l'assemblée, 177 votent en faveur de cette option, 15 s'y opposent et sept s'abstiennent. Heiner Garg prend la lui la deuxième place sur la liste de candidats avec le soutien de 178 délégués[6].

Le , le président du groupe parlementaire de la Fédération des électeurs du Schleswig du Sud (SSW) Lars Harms (de) est désigné chef de file électoral du par les dirigeants du parti de la minorité danoise, qui lui accordent leur confiance à 95 %[7].

La conférence électorale de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), rassemblée à Elmshorn le , choisit au deuxième tour de scrutin le député Jörg Nobis (de) comme chef de file, comme cinq ans plyus tôt, par 112 voix sur 200, après avoir éliminé au premier tour notamment le président du groupe parlementaire au Landtag[8].

Le , un congrès organisé en visioconférence par Die Linke place en tête de liste la porte-parole de la fédération régionale du parti, Susanne Spethmann[9].

Réunie en congrès le à Neumünster, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) approuve à 91 % sa liste de candidats pour les élections, plaçant en première position son président régional et ministre-président sortant, Daniel Günther. Sur les 76 candidats, 39 sont des femmes[10].

Principaux partis

Parti Idéologie Chef de file Résultat en 2017
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union Deutschlands
Centre droit
Démocratie chrétienne, libéral-conservatisme
Daniel Günther
(Ministre-président)
32,0 % des voix
25 députés
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Centre gauche
Social-démocratie, troisième voie, progressisme
Thomas Losse-Müller (de) 27,2 % des voix
21 députés
Alliance 90/Les Verts
Bündnis 90/Die Grünen
Centre gauche
Écologie politique, progressisme
Monika Heinold et
Aminata Touré
12,9 % des voix
10 députés
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Centre droit à droite
Libéralisme, libéralisme économique
Bernd Buchholz (de)
(Ministre de l'Économie)
11,5 % des voix
9 députés
Alternative pour l'Allemagne
Alternative für Deutschland
Droite à extrême droite
Euroscepticisme, national-conservatisme, populisme
Jörg Nobis (de) 5,9 % des voix
5 députés
Die Linke
La Gauche
Extrême gauche à gauche
Socialisme démocratique, anticapitalisme, populisme
Susanne Spethmann 3,8 % des voix
0 député
Fédération des électeurs du Schleswig du Sud
Südschleswigscher Wählerverband
Centre gauche
Défense de la minorité danoise, régionalisme, social-libéralisme
Lars Harms (de) 3,3 % des voix
3 députés

Sondages

Sondages en vue des élections régionales de 2022 en Schleswig-Holstein[11]
Institut Date CDU SPD Grünen FDP Linke SSW AfD
Forschungsgruppe Wahlen 05/05/2022 38 % 18 % 18 % 8 %  –  6 % 6 %
INSA 03/05/2022 36 % 20 % 16 % 9 % 3 % 5 % 6 %
Forschungsgruppe Wahlen 29/04/2022 38 % 19 % 17 % 7 % 3 % 5 % 6 %
Infratest dimap 28/04/2022 38 % 19 % 16 % 9 % 5 % 5 %
Infratest dimap 21/04/2022 38 % 20 % 16 % 9 % 4 % 6 %
Infratest dimap 31/03/2022 36 % 20 % 18 % 8 % 4 % 6 %
INSA 29/03/2022 28 % 27 % 16 % 11 % 3 % 4 % 6 %
Infratest dimap 10/03/2022 33 % 20 % 20 % 9 % 3 % 4 % 6 %
INSA 02/02/2022 25 % 28 % 15 % 12 % 4 % 3 % 7 %
Infratest dimap 20/01/2022 28 % 23 % 20 % 10 % 3 % 4 % 7 %
INSA 24/11/2021 21 % 28 % 18 % 14 % 4 % 3 % 7 %
Infratest dimap 28/05/2021 28 % 15 % 27 % 11 % 4 % 3 % 6 %
INSA 19/05/2021 25 % 21 % 27 % 11 % 3 % 3 % 6 %
INSA 25/11/2020 33 % 20 % 24 % 8 % 3 % 3 % 6 %
INSA 28/01/2020 28 % 20 % 26 % 9 % 3 % 3 % 7 %
INSA 08/02/2019 30 % 20 % 22 % 9 % 5 % 3 % 7 %
Dernières élections 07/05/2017 32 % 27,2 % 12,9 % 11,5 % 3,8 % 3,3 % 5,9 %

Résultats

Voix et sièges

Résultats des élections régionales de 2022 en Schleswig-Holstein[12]
Partis Circonscriptions Liste Total
sièges
+/−
Votes % Sièges +/− Votes % +/− Sièges
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) 577 477 41,89 32  7 601 943 43,39  11,41 2 34  9
Alliance 90/Les Verts (Grünen) 260 081 18,87 3  3 254 124 18,32  5,42 11 14  4
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 284 280 20,62 0  10 221 536 15,97  11,27 12 12  9
Parti libéral-démocrate (FDP) 84 492 6,13 0 88 613 6,39  5,07 5 5  4
Fédération des électeurs du Schleswig du Sud (SSW) 48 551 3,52 0 79 300 5,72  2,39 4 4  1
Alternative pour l'Allemagne (AfD) 62 410 4,53 0 61 169 4,41  1,46 0 0  5
Die Linke (Linke) 29 694 2,15 0 23 035 1,66  2,14 0 0
Parti des bases démocratiques d'Allemagne (dieBasis) 9 669 0,70 0 15 372 1,11 Nv 0 0
Die PARTEI 3 096 0,23 0 10 282 0,74  0,18 0 0
Parti de protection des animaux (Tierschutz) 0 10 213 0,74 Nv 0 0
Électeurs libres (FW) 13 811 1,00 0 8 173 0,59  0,02 0 0
Autres 5 043 0,37 13 606 0,98
Votes valides 1 378 604 98,68 1 387 366 99,31
Votes blancs et nuls 18 385 1,32 9 623 0,69
Total 1 396 989 100 35 1 396 989 100 34 69  4
Abstentions 917 456 39,64 917 456 39,64
Inscrits / participation 2 314 445 60,36 2 314 445 60,36

Analyse sociologique

Sondage Forschungsgruppe Wahlen[13]
Catégorie CDU Grünen SPD FDP SSW AfD
Sexe
Hommes 42 % 17 % 16 % 8 % 6 % 6 %
Femmes 45 % 20 % 16 % 5 % 6 % 3 %
Âge
Moins de 30 ans 24 % 26 % 13 % 12 % 7 % 4 %
30-44 ans 38 % 21 % 14 % 6 % 7 % 7 %
45-59 ans 47 % 18 % 13 % 6 % 6 % 5 %
Plus de 60 ans 50 % 15 % 20 % 5 % 4 % 3 %
Statut
Ouvrier 45 % 11 % 19 % 4 % 7 % 7 %
Employé 43 % 20 % 17 % 6 % 6 % 4 %
Fonctionnaire 49 % 19 % 13 % 7 % 5 % 4 %
Indépendant 49 % 19 % 8 % 10 % 5 % 5 %
Études
Hauptschulabschluss 50 % 8 % 22 % 5 % 6 % 5 %
Mittlere Reife 47 % 14 % 17 % 6 % 6 % 5 %
Abitur (baccalauréat) 37 % 24 % 14 % 8 % 6 % 4 %
Hochschulabschluss (supérieur) 36 % 29 % 14 % 8 % 4 % 2 %

Conséquences

Trois jours après la tenue du scrutin, le ministre-président, Daniel Günther, déclare vouloir poursuivre la coalition jamaïcaine entre son Union chrétienne-démocrate (CDU), Les Verts (Grünen) et le Parti libéral (FDP). Il reçoit le soutien unanime de la convention chrétienne-démocrate spécialement convoquée à cet effet[14]. Le , à l'issue des entretiens exploratoires, les trois partis constatent l'absence d'entente pour poursuivre leur collaboration, étant donné que la CDU n'a besoin que d'un seul allié pour dépasser la majorité absolue, qu'elle n'a raté que d'un seul siège[15].

À l'issue d'une session de la direction chrétienne-démocrate, Daniel Günther propose le d'ouvrir des négociations exclusives avec les écologistes, afin de constituer une coalition noire-verte[16]. Celles-ci démarrent formellement deux jours plus tard à Kiel, avec l'objectif de former le futur gouvernement régional d'ici la fin du mois de [17]. L'accord de coalition est scellé le suivant[18], puis ratifié par les congrès deux partis cinq jours plus tard, avec trois abstentions parmi les chrétiens-démocrates, ainsi que quatre votre contre et cinq abstentions au sein des écologistes[19].

Le , Daniel Günther est réélu ministre-président par le Landtag, par 47 voix pour et 15 contre, soit un suffrage de moins que le total de sa coalition[20]. Il forme ensuite son second cabinet.

Notes et références

  1. (de) « „Jamaika“ in Schleswig-Holstein », Frankfurter Allgemeine Zeitung, (lire en ligne, consulté le ).
  2. (de) « Landtagswahl 2022: Losse-Müller soll SPD-Spitzenkandidat werden », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  3. (de) « Thomas Losse-Müller ist SPD-Spitzenkandidat für Landtagswahl », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  4. (de) « Heinold und Touré: Mit ungleicher Doppelspitze zum Grünen-Erfolg? », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  5. (de) « Grüne in SH wohl mit weiblicher Doppelspitze zur Landtagswahl », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  6. (de) « Landtagswahl: FDP wählt Buchholz zum Spitzenkandidaten », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  7. (de) « Lars Harms tritt als SSW-Spitzenkandidat bei Landtagswahl an », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  8. (de) « Nobis ist AfD-Spitzenkandidat für Landtagswahl », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  9. (de) « Die Linken ziehen mit Susanne Spethmann in die Landtagswahl », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  10. (de) « CDU-Parteitag: Günther ist Spitzenkandidat für Landtagswahl », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  11. (de) « Umfragen Schleswig-Holstein (#ltwsh) », sur wahlrecht.de (consulté le ).
  12. (de) « Landtagswahl in Schleswig-Holstein 2022 », sur landtagswahl-sh.de (consulté le ).
  13. (de) « Soziale Gruppen », sur www.zdf.de (consulté le ).
  14. (de) « Günther will Jamaika fortsetzen », Der Spiegel, (lire en ligne, consulté le ).
  15. (de) « Gespräche über Neuauflage der Jamaika-Regierung gescheitert », Die Zeit, (lire en ligne, consulté le ).
  16. (de) « CDU will Koalitionsgespräche mit Grünen führen », Der Tagesspiegel, (lire en ligne, consulté le ).
  17. (de) « CDU und Grüne einigen sich auf Fahrplan zur Regierungsbildung in SH », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  18. (de) « Schwarz-grüne Koalition in Schleswig-Holstein steht », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).
  19. (de) « CDU und Grüne stimmen Koalitionsvertrag zu », Der Spiegel, (lire en ligne, consulté le ).
  20. (de) « Daniel Günther ist alter und neuer Ministerpräsident von SH », Norddeutscher Rundfunk, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

  • Portail du Schleswig-Holstein
  • Portail de la politique
  • Portail des années 2020
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.