Élisabeth Chailloux

Élisabeth Chailloux est une actrice, metteuse en scène et directrice de théâtre française.

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Élisabeth Chailloux
Biographie
Naissance
Nationalité
Activités

Parcours professionnel

Dans les années 1970 et 1980, Élisabeth Chailloux mène une carrière de comédienne au théâtre et au cinéma.

Elle fonde le Théâtre de la Balance[1] en codirection avec Adel Hakim en 1984. Sa première mise en scène (avec Adel Hakim), La Surprise de l'amour de Marivaux[1], est remarquée, par exemple par Guy Bruit dans Raison présente :

« Par une intelligence profonde de Marivaux, le spectacle du Théâtre de la Balance finit par apparaître modeste et sans (fausse) prétention, ce qui est le comble de l'art[2]. »

En 1992, elle succède à Catherine Dasté à la tête du Théâtre des Quartiers d'Ivry (TQI)[3] à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), toujours en codirection avec Adel Hakim[4],[5],[6]. Elle se consacre alors plus à la mise en scène de théâtre. Elle organise également des stages de formation pour comédiens professionnels.

En 2005, mettant en scène La Fausse Suivante de Marivaux, elle déclare :

« Après La Surprise de l'amour, qui met en jeu le discours amoureux, et L'Île des esclaves, une œuvre plus politique et plus philosophique, je pensais en avoir fini avec Marivaux. Et puis, finalement, j'ai décidé de mettre en scène La Fausse Suivante. C'est pour moi une façon de clore la boucle. Car ce texte possède la particularité de réunir les deux thématiques de mes deux premiers Marivaux. La Fausse Suivante, c'est en effet le croisement de la guerre des sexes et de la lutte des classes, c'est la révolte des humiliés contre les maîtres et celle des femmes contre les hommes[7]. »

Le spectacle tourne sur de nombreuses scènes et remporte un succès critique[8],[9].

En 2008, elle crée au Théâtre des Quartiers d'Ivry Hilda, la première pièce de Marie NDiaye, qui, avec Rien d’humain et Les Serpents appartient au « triptyque de la dévoration ». Elle en assure la mise en scène et interprète le rôle principal, celui de Mme Lemarchand[10]. En 2022, la pièce est reprise au TQI, avec Nathalie Dessay pour jouer Mme Lemarchand[11].

En 2016, le Théâtre des Quartiers d'Ivry, centre dramatique national en préfiguration depuis janvier 2003, intègre ses propres locaux à la Manufacture des œillets, toujours à Ivry, et devient le CDN du Val-de-Marne[12]. L’année théâtrale 2016 débute avec Les Femmes savantes de Molière dans une mise en scène d’Élisabeth Chailloux, qui déplace l’action dans les années 1960 et transforme la maison de Chrysale en fief de revendications féministes[13].

En 2018, elle préside le jury du concours des jeunes metteurs en scène, le prix Théâtre 13 organisé par ce théâtre parisien[14].

En , elle quitte la direction du TQI après la nomination de Jean-Pierre Baro à la tête du théâtre au cours de l'année 2018[15]. Elle retrouve alors sa compagnie, où elle met en scène Mademoiselle Julie d’August Strindberg en 2019, au théâtre de la Tempête[4]. À cette occasion, elle s'explique dans Théâtral magazine sur son parcours de metteur en scène :

« Je m’aperçois que j’ai essentiellement monté des pièces sur les luttes de pouvoir. Je devais un jour ou l’autre arriver à Mademoiselle Julie. C’est l’un des textes les plus puissants de l’histoire du théâtre. Il y a là à la fois la guerre des sexes et la lutte des classes, ce qui en fait la pièce parfaite. Strindberg y fait ce qu’il appelle la vivisection des âmes. Il explore l’âme humaine jusqu’à la profondeur la plus extrême. Son extralucidité, qui s’oppose au gentil féminisme d’Ibsen, dit la vérité[16]. »

Filmographie

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Cinéma

Télévision

Théâtre

Comédienne

Metteur en scène

Réception critique

Au sujet de la mise en scène de La Fausse Suivante de Marivaux :

« Élisabeth Chailloux force plaisamment les traits psychologiques des différents personnages en présence dans cette fable sarcastique et désespérée. La comtesse (Valérie Crunchant) est une victime évanescente à souhait, pitoyable comme une Iphigénie conduite au bûcher et victime expiatoire de ce combat comme si sa volonté farouche d’aimer, Lélio puis le Chevalier, la condamnait implacablement au malheur. Nathalie Royer campe un Chevalier bondissant et malicieux comme un lutin, vibrant d’une saine colère. »

 Critiques sur lesarchivesduspectacle.net[8]

« Un siècle avant, orgueil, trahison, corruption, manipulation, tous les leviers chers à Choderlos de Laclos s'y retrouvent en prémisses. Et Charlie Windelschmidt est un Lélio pâle esquisse d’un Valmont fat et suintant de cupidité et Valérie Crunchant une superbe jeune comtesse qui se fait les crocs proche de Madame de Merteuil. »

 Froggy Delight[9]

Notes et références

  1. Caroline de Baroncelli, « Élisabeth Chailloux. Raconter des étonnements. Le Paradis sur terre, de Tennessee Williams », Le Monde, (lire en ligne)
  2. Raison présente, n° 71, 3e trimestre 1984. « Pédagogie : espoirs et désillusions », pp. 154- 155 sur persee.fr.
  3. Hébergé à cette date, et jusqu'en 2016, par le Théâtre d’Ivry Antoine Vitez.
  4. Voir sur envotrecompagnie.fr.
  5. « Élisabeth Chailloux et Adel Hakim », sur lesarchivesduspectacle.net
  6. Ève Beauvallet, « Le metteur en scène Adel Hakim meurt avant d'avoir pu recourir au suicide assisté », Libération, (lire en ligne)
  7. « Elisabeth Chailloux et Adel Hakim. Les affinités électives » sur tatouvu.com.
  8. Voir sur lesarchivesduspectacle.net.
  9. Critique sur Froggy Delight.
  10. Manuel Piolat Soleymat, « Elisabeth Chailloux », La Terrasse, (lire en ligne)
  11. « Hilda : Natalie Dessay, une vampire de première classe », 10 octobre 2021, par Vincent Bouquet, sur sceneweb.fr. Consulté le 2 mars 2022.
  12. Frédérique Roussel, « Théâtre : la révolution des Œillets à Ivry », Libération, (lire en ligne)
  13. Voir sur theatreactu.com.
  14. Voir sur theatre13.com.
  15. Nomination de Jean-Pierre Baro à la direction du Théâtre des Quartiers d’Ivry, Centre Dramatique National du Val-de-Marne sur culture.gouv.fr.
  16. Voir sur theatral-magazine.com.
  17. Avec Marcel Maréchal, Dora Doll, Maurice Biraud.
  18. Voir sur theatre-contemporain.net.
  19. Voir sur theatreonline.com.
  20. Vincent Bouquet, « À la Tempête, une "Mademoiselle Julie" sous influence », Les Échos, (lire en ligne).
  21. Voir sur theatre-contemporain.net. Consulté le 2 mars 2022.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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