Émile Wauters

Charles-Marie-Émile Wauters, né le à Bruxelles et mort le à Paris, est un artiste peintre belge.

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Émile Wauters
La Folie de Hugo van der Goes, (1872), Musées royaux des beaux-arts de Belgique.
Naissance
Décès
(à 87 ans)
Paris
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Fratrie
Distinctions
Officier de la Légion d'honneur‎
Ordre Pour le Mérite pour les sciences et arts (d)

Biographie

Émile Wauters est le deuxième enfant de Marie Charlet et de Jules Wauters, greffier à la Cour de cassation, qui eurent deux autres fils (dont Alphonse-Jules Wauters) et une fille. Il est également le neveu de l'archiviste Alphonse Wauters.

Il est durant quelques mois l'élève du peintre décorateur Albert Charles avant de devenir l'élève de Jean-François Portaels à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles en 1865 et 1866, puis de Jean-Léon Gérôme à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1867. Cependant, il ne suivra pas les conseils reçus de ce dernier et exécutera de nombreuses copies au musée du Louvre pendant les six mois passés à Paris.

Un peintre louvaniste s'appelant Charles Wauters, et désirant éviter toute confusion, Wauters décida de signer ses œuvres Émile Wauters. Il voyage en Italie, où il peint sa Grande nef de Saint-Marc, qui sera achetée par le roi Léopold II. Trop jeune pour obtenir la médaille du Salon de Bruxelles, Wauters est envoyé à titre de compensation par le ministre des beaux-arts, en tant qu'artiste-délégué, à Suez pour l'inauguration du canal. En 1870, Wauters expose son grand tableau historique Marie de Bourgogne implorant les magistrats de Gand la grâce de ses conseillers Hugonet et d'Humbercourt qui étonne par la grande maîtrise de ce jeune artiste, impression confirmée l'année suivante à l'Exposition internationale de Londres. Deux ans plus tard, en 1872, il présente la Folie de Hugo van der Goes qui fut aussi un réel succès. L'État belge achètera ces deux œuvres, la première pour le Musée d'art moderne et d'art contemporain de Liège et la seconde pour les Musées royaux des beaux-arts de Belgique. La ville de Bruxelles, voulant s'enrichir d'une œuvre du jeune triomphateur, lui demanda de décorer le grand escalier des Lions de l'Hôtel de ville. Il y avait là deux grands murs sur lesquels l'artiste tracerait le souvenir de deux pages glorieuses de l'histoire communale de Bruxelles. Wauters y peint Marie de Bourgogne jurant de respecter les privilèges de la commune et Les Bruxellois en armes réclamant la Charte au duc Jean IV de Brabant.

Ses autres grandes compositions sont Sobieski et son état-major à Kahlenberg, devant Vienne assiégée (Musées des beaux-arts de Belgique) et à la suite de ses voyages en Espagne, à Tanger et en Égypte, La Grande Mosquée, Charmeurs de Serpent du Sokko, Le Caire, près du pont de Kasr-el-Nil peint en 1881 et conservée au Musée des beaux-arts d'Anvers.

En 1880, la mode étant aux panoramas, une société montrant au public ces gigantesques toiles lui passe commande du Panorama de la bataille de Custozza, destiné à la ville de Vienne, en Autriche, mais Wauters refuse, de crainte de heurter la susceptibilité de l'Italie et propose un autre panorama, Le Caire et les rives du Nil, qu'il peint en six mois en 1881 avec la collaboration, entre autres, de Jean Degreef. Ce vaste panorama, connu sous le nom de Panorama du Caire sera exposé avec un succès extraordinaire à Bruxelles, Munich, et La Haye avant d'être acquis par le baron Cavens et offert en 1896 à l'État belge afin d'être installé dans le parc du Cinquantenaire à Bruxelles dans un pavillon mauresque, une rotonde spécialement construite pour l'abriter (actuellement la Grande Mosquée de Bruxelles). Dégradé jusqu'aux années 1970, notamment à cause de l'humidité des lieux, il semble avoir disparu[1] même si un fragment a été retrouvé en 2020[2]. À noter qu'un petit musée accolé à la rotonde accueillait à l'origine une autre toile d'Émile Wauters, Sobieski devant Vienne[3].

Wauters est aussi un éminent portraitiste. Ses portraits, plus de deux cents recensés, comprennent plusieurs des plus grands noms en Belgique, de France et d'Amérique. Parmi ceux-ci le baron Goffinet, la baronne Goffinet, madame Somze debout devant un piano, monsieur Somze à cheval au bord de la mer, la princesse Clémentine de Belgique (Musées des beaux-arts de Belgique), Lady Edward Sassoon, le baron de Bleichroder, la princesse de Ligne, Miss Lorillard, une ressemblance de l'artiste au musée de Dresde et M. Schollaert, président de la Chambre des députés. La vigueur de l'homme et la grâce et l'élégance de la femme font que ses portraits soient insurpassables, d'une ressemblance parfaite et d'une exécution technique incomparable.

Le , Émile Wauters est élu membre de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, classe des Beaux-Arts. Entre 1889 et 1900, le peintre deviendra membre de l'Académie royale de Londres, membre honoraire des académies de Vienne, Berlin et Munich, et membre correspondant de l'Institut de France et de Madrid.

La commune de Saint-Josse-ten-Noode étant en train de transformer l'habitation du sculpteur Guillaume Charlier en musée, Wauters jugea préférable de léguer ses études, esquisses, dessins et quelques portraits (dont celui de la cantatrice Nellie Melba) à ce nouveau musée.

Prix et distinctions

Peu d'artistes ont reçu une telle succession de distinctions et de reconnaissances notables.
Son Hugo van der Goes, travail d'un jeune artiste de vingt-quatre ans, a obtenu la Grande Médaille du Salon de Paris. Il a reçu pas moins de six médailles d'honneur à Paris en 1878 et 1889, à Munich en 1879, à Anvers en 1885, à Vienne en 1888 et à Berlin en 1883.
Il a reçu l'Ordre du Mérite de la Prusse, est Commandeur de l'Ordre de Léopold, et de celui de Saint-Michel de Bavière, Officier de la Légion d'honneur.

Œuvres

  • Portrait d'Homme au turban jaune, 1868, huile sur toile marouflée sur panneau, 56 x 40 cm, collection Djillali Mehri.

Hommages

Une rue à Laeken (Bruxelles) porte son nom

Bibliographie

  • MH Spielmann, Magazine of Art, 1887
  • A.J. Wauters, le magazine de l'Art, 1894
  • Joseph Anderson, Pall Mall Magazine, 1896
  • G. Sera, Wauters comme un peintre d'architecture, Architectural Record, 1901
  • Wauters 1930[pas clair]

Notes et références

  1. Christophe Lamfalussy, « La toujours mystérieuse disparition du "Panorama du Caire" », La Libre Belgique, , p. 12-13.
  2. Alain Lallemand, « Un fragment du « Panorama » de Wauters de retour au Cinquantenaire », sur Le Soir, (consulté le ).
  3. « Grande Mosquée et Centre islamique et culturel de Belgique – ancien Pavillon du Panorama du Caire », monument.heritage.brussels, consulté le 16 novembre 2021.

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