Émilie Delorme
Émilie Delorme, née à Villeurbanne le , est une administratrice d'institutions culturelles, directrice du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris depuis le .
Pour les articles homonymes, voir Delorme.
Directrice Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris | |
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Formation et débuts professionnels
Émilie Delorme suit des études d'ingénieur et obtient le diplôme d'ingénieur civil de l'École nationale supérieure des mines de Nancy[2] en parallèle de ses études au conservatoire de Lyon puis de Nancy où elle obtient un prix d'alto, un diplôme de violon et un diplôme d'analyse musicale[3]. Elle suit en 1999 un troisième cycle en gestion des institutions culturelles à l'Institut supérieur de management culturel[3] tout en travaillant chez IMG Artists[2].
Elle travaille au festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence en 2000, au théâtre royal de La Monnaie à Bruxelles en 2003, et à nouveau au festival d'Aix à partir de 2007. Elle devient la présidente du Salon Festival international de musique de chambre de Provence[2],[4],[5],[6]. Elle crée avec Bernard Foccroulle un réseau d’académies d’opéra, European Network of Opera Academies, et le dirige depuis 2011. Elle développe des coopérations avec des artistes du bassin méditerranéen en créant le réseau MEDiterranean INcubator of Emerging Artists (Medinea)[7].
Nomination
Émilie Delorme est nommée directrice du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris au [3],[8], succédant à Bruno Mantovani et devenant la première femme et la deuxième personne non-musicienne (après son fondateur en 1795) à occuper ce poste.
À la suite de sa nomination, Le Point mène une enquête mettant en lumière sa proximité avec les mouvements indigénistes, des études décoloniales, et du féminisme intersectionnel[9],[10], éléments repris dans Marianne notamment[11]. Elle fait paraître des droits de réponse au regard de propos qu'elle juge calomnieux et diffamatoires. Selon Le Monde, elle a des « positions très marquées en matière de défense de la parité et de la diversité », ce qui « a déclenché une levée de boucliers » dans certains médias comme Le Point mais pas au sein de l'établissement dont elle a alors pris la direction[2],[3]. Elle répond également dans une interview accordée au Monde le 28 février 2020 en posant la question : « Comment peut-on encore s’opposer à ce qu’il y ait plus de mixité et de diversité à tous les niveaux de notre société ? »[12].
Gestion de l'affaire Jérôme Pernoo
En 2021, sa gestion est remise en cause[Par qui ?] dans le cadre de l’enquête interne visant Jérôme Pernoo, professeur de violoncelle, menée conjointement par le cabinet privé Egaé, fondé et co-dirigé par la militante féministe et politique Caroline De Haas, et par le CNSMP[13],[14].[non neutre]
Elle est en poste au moment où éclate l'affaire Jérôme Pernoo après des signalements de faits d'agressions sexuelles de la part d'anciens élèves à l'encontre de leur professeur de violoncelle Jérôme Pernoo[15]. D’après un article de Peggy Sastre dans Le Point[16] et plusieurs dans Marianne[17],[18], l'impartialité de l'enquête interne qu'Émilie Delorme a commandée est vivement contestée par l’entourage de Jérôme Pernoo. Le Figaro estime que le rapport disciplinaire comporterait des « erreurs grossières »[19]. Émilie Delorme répond à ces accusations que « l’enquête a été menée de manière contradictoire, diligente, rigoureuse et impartiale[20] ».
Finalement, à la suite d'un recours formé par les avocats de Jérôme Pernoo auprès du Tribunal Administratif de Paris, le juge des référés prend le une ordonnance[21] annulant toute la procédure mise en œuvre par Émilie Delorme en sa qualité de directrice du CNSMDP, « jusqu’à ce qu’il soit statué au fond sur la légalité de la décision attaquée »[22]. Le , Pernoo est de nouveau suspendu par la direction afin de diligenter une deuxième enquête interne[23].
Autres mandats
Elle est nommée présidente de la Maison de la musique contemporaine à l'issue du premier conseil d'administration de l'association réuni le 7 octobre 2020[24]. Elle siège également dans les conseils d'administration du Centre national de la musique[25], du Centre national de la danse et de la Philharmonie de Paris[réf. nécessaire].
Décoration
- Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres[26].
Notes et références
- Pendant le Salon festival international de musique de chambre.
- « Emilie Delorme, première femme nommée à la tête du Conservatoire de Paris » [archive du ], Le Monde, (consulté le ).
- « Émilie Delorme première femme nommée à la tête du conservatoire de musique et de danse de Paris », Le Monde, (lire en ligne).
- « Émilie Delorme, première femme à la tête du Conservatoire de Paris », HuffPost, (lire en ligne).
- Nadia Tighidet, « Avec Emilie Delorme la Méditerranée illumine le Festival », La Provence, (lire en ligne).
- Marie-Aude Roux, « Aix : Il est vital d’inventer de nouvelles histoires à l’opéra », Le Monde, (lire en ligne).
- « Associer artistes amateurs et professionnels dans un projet de création à l'échelle européenne » [archive du ], sur Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence, (consulté le ).
- Antoine Pecqueur, « Exclusif : Emilie Delorme à la tête du CNSMD de Paris », La Lettre du musicien, (lire en ligne, consulté le ).
- Clément Pétreault, « Conservatoire national de musique : une nomination qui inquiète », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
- L'équipe Musiq3, « Polémique (stérile) autour de la nomination d'Emilie Delorme à la tête du Conservatoire de Paris », RTBF, (lire en ligne [archive du ]).
- Isabelle Barbéris, « Emilie Delorme, proche des thèses indigénistes, à la tête du Conservatoire de Paris : la grosse erreur de casting », sur www.marianne.net,
- Marie-Aude Roux, « Emilie Delorme : « On peut être soliste et garder l’esprit collectif, c’est justement pour cela qu’on est venu me chercher » », Le Monde, (lire en ligne)
- Peggy Sastre, « Guerre d’usure au Conservatoire de Paris », sur Le Point,
- Lou Fritel et Samuel Piquet, « Suspendu, réintégré, à nouveau suspendu : l'étrange jeu du Conservatoire avec Jérôme Pernoo », sur www.marianne.net,
- Mathieu Yerle, « La sanction disciplinaire du conservatoire de Paris contre Jerôme Pernoo suspendue », sur LEFIGARO,
- Peggy Sastre, « Les curieuses méthodes de Caroline De Haas », Le Point, .
- Samuel Piquet, « Enquête de Caroline De Haas au Conservatoire de Paris : « Il n'y a pas de présomption d'innocence » », sur marianne.net, (consulté le ).
- Benoît Duteurtre, « Caroline De Haas et la "culture du viol" : terreur au Conservatoire de musique de Paris », sur marianne.net, (consulté le ).
- Lou Fritel, « Agressions sexuelles : le Conservatoire de musique de Paris dans la tourmente des enquêtes », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- Samuel Piquet, « Enquête de Caroline De Haas au Conservatoire de Paris : "Il n'y a pas de présomption d'innocence" », sur marianne.net, (consulté le ).
- TA Paris, n° 2123315, (lire en ligne).
- Lou Fritel, « La justice ordonne la réintégration de Jérôme Pernoo au Conservatoire de musique de Paris », sur www.marianne.net,
- Lou Fritel, « Affaire Jérôme Pernoo : les parents d'élèves, inquiets, réécrivent à Roselyne Bachelot », sur www.marianne.net,
- Voir sur resmusica.com.
- « Journal officiel », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres – hiver 2021 », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
Lien externe
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