Éourres
Éourres est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. La commune fait partie du parc naturel régional des Baronnies provençales, créé en 2015.
Cet article concerne une commune des Hautes-Alpes. Pour le quartier homophone de Marseille, voir Éoures.
Éourres | |||||
Vue du village depuis l'église. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
Département | Hautes-Alpes | ||||
Arrondissement | Gap | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Sisteronais-Buëch | ||||
Maire Mandat |
Nathalie de Bruyne 2020-2026 |
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Code postal | 05300 | ||||
Code commune | 05047 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
125 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 4,7 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 44° 12′ 47″ nord, 5° 42′ 00″ est | ||||
Altitude | Min. 759 m Max. 1 613 m |
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Superficie | 26,47 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Laragne-Montéglin | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Liens | |||||
Site web | eourres.fr | ||||
Géographie
La commune d’Éourres se situe au sud du département des Hautes-Alpes et aux confins de la Drôme et des Alpes de Haute-Provence, entre la vallée de la Méouge (affluent du Buech) et celle du Jabron (affluent de la Durance). Le village, à 980 m d’altitude, est entouré d’un cirque de montagnes avec, au nord, la montagne de Chanteduc (alt. 1 542 m) et au sud, les montagnes de Mare (1 603 m) et du Pied de Mulet (1 537 m). Outre le village d’Éourres, la commune comprend les hameaux des Damias (ou Damians), de la Beylonne, des Peyres et de Rougnouse (ce dernier étant aujourd’hui réduit en ruines).
Urbanisme
Typologie
Éourres est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (96,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (97,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (62,6 %), forêts (32,2 %), zones agricoles hétérogènes (2,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,6 %), prairies (1,3 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Helris en 1365, Cura de Euris en 1500.
Eoras en occitan haut-alpin.
Histoire
Les premières traces d’habitation humaine sur l’actuelle commune d’Éourres, au néolithique, ont été trouvées dans une grotte située au-dessous de la Crête de Chanteduc, au nord de la commune.
Moyen Âge
Au Moyen Âge, Éourres appartenait à la seigneurie de Lachau, laquelle faisait partie du fief des Mévouillon, famille qui a régné sur la région pendant quatre siècles sous la suzeraineté des comtes de Provence. Au Xe siècle, les conquêtes d’Adhémar de Monteil (Montélimar) ont amené un partage de la seigneurie. À Éourres, le seigneur des lieux fut évincé par Adhémar, dont les descendants y ont construit un important château au XIe ou XIIe siècle. On n’en trouve plus de traces aujourd’hui, mais la butte de son emplacement s’appelle « le château » encore de nos jours.
En l’an 1200, le seigneur de Lachau, Reybaud, a accordé la charte dite de Reybaud, charte accordant libertés et franchise à tous hommes placés sous sa juridiction et à leur héritiers. Cette charte fut ratifiée par le seigneur Raymond de Mévouillon.
Le , le baron Raymond de Mévouillon se reconnaît vassal du Dauphin pour toutes les terres qu’il possède, parmi lesquelles celles d’« Euris », au canton de Ribiers.
Fin de l'Ancien Régime
En 1641, la lignée des Mévouillon s’éteint. Éourres passe avec tout le Val de Barret aux Valbelle, qui en font un comté en 1711.
Une étude des registres paroissiaux faite par Gilberte et Raymond Manent de Laragne révèle qu’à la fin du XVIIe et début du XVIIIe siècle, les métiers du village, outre une majorité d’agriculteurs, comprend : un tisserand, un tailleur d’habits, un cardeur de laine et un cordonnier, ainsi qu’un meunier et un maréchal à forge. Les personnalités « dominantes » (par leur fonction ou par leur argent) sont : le châtelain, le bayle, le juge, le notaire, le prêtre, puis le « régent de la jeunesse », maître d’école toujours issu d’une « bonne famille ».
Révolution française
En 1789, les réponses de la commune aux questions posées par les Procureurs généraux révèlent que les récoltes consistaient en froment, seigle, épeautre et avoine, ainsi que les produits des pommiers, poiriers et noyers. En 1803, il y a un moulin à huile (de noix) dans un hameau aujourd’hui disparu, celui de la Confrérie de l’Auzance (ce moulin existait toujours au début du XXe siècle).
La population d’Éourres atteint son maximum avec 591 habitants en 1831, plus que celle des communes voisines de Salérans et de Barret. Victime du déclin dû à l’exode rural avec l’avènement de la révolution industrielle, sa population décroît jusqu’à 250 en 1901, et à peine 190 en 1913.
Deux guerres mondiales et l’exode rural continu laissent la commune exsangue, avec seulement 17 habitants en 1962. Cependant, deux nouveautés affectent la vie locale entre les deux guerres : l’arrivée de l’eau courante au robinet, puis l’électrification du village en 1935.
Période contemporaine
Dans les années 1960 et 1970, une communauté d’orientation New Age, Terre Nouvelle, et deux familles pratiquant le maraîchage biologique créent dans la commune une école (de pédagogie proche de Steiner[8]). Deux studios d'enregistrement (Muance et Labora), une association culturelle (Egora) produisant le FestiVal de Méouge, des artistes (Pema Trachy, Mildup, Jean-Marie Bevort) s'installent également dans le village. D'autres artistes, mais peu, y résident encore.
En 2021, deux journalistes, Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre, dénoncent dans un livre les nombreuses dérives sectaires dans le village d'Éourres, notamment liées à l'anthroposophie[9],[10].
Lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, la commune enregistre un record en votant à 91 % pour le candidat de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, tandis que 6 candidats ne récoltent aucune voix[11]. Cela remet en lumière l’histoire particulière de ce village et de la communauté écologiste qui s’y est implantée depuis près de 50 ans.
Les ruines du village de Rougnouse
Habité du Moyen Âge et jusqu'aux années 1960, le village de Rougnouse a finalement été déserté, victime de l'exode rural (le dernier berger l'a quitté dans les années 1980). Il est progressivement tombé en ruines avant d'être méticuleusement démantelé (cimetière inclus) au début des années 2000 pour la récupération de matériaux de construction. Le seul moyen d'accès qui permet encore d'y parvenir est un chemin de terre qui part de Ribiers et rejoint le village d'Éourres. Par le col Saint-Pierre, il est possible également de rejoindre la vallée du Jabron.
Gentilés
Les gentilés sont appelés soit Éourriens, soit Bacalars[12].
En provençal, bacalar est un terme méprisant pour désigner de jeunes hommes[13], l'étymologie de ce terme pourrait également désigner un vassal rural d'un ordre inférieur, un jeune guerrier qui n'est pas encore chevalier, un ecclésiastique d'un degré inférieur ou un jeune célibataire[14].
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
À l'élection présidentielle de 2002, Jacques Chirac a obtenu 100 % des suffrages exprimés (31 voix), contre 0 pour Jean-Marie Le Pen. Au premier tour, Noel Mamère et Olivier Besancenot avaient obtenu dix voix, contre deux pour Le Pen et aucune pour Chirac. Le taux de participation au second tour s'élevait à 68,52 % (37 votants sur 54 inscrits)[15].
En 2007, Ségolène Royal (battue au niveau national) a recueilli 55 voix (90,16 %), contre six (9,84 %) pour Nicolas Sarkozy. Au premier tour, José Bové avait obtenu 32 voix, Ségolène Royal douze et Nicolas Sarkozy cinq. Le taux de participation au second tour s'élevait à 82,67 % (62 votants sur 75 inscrits)[16].
En 2012, François Hollande (élu au niveau national) a recueilli 61 voix (89,71 %), contre sept (10,29 %) pour Nicolas Sarkozy. Au premier tour, Eva Joly avait obtenu 25 voix (42,37 %, ce qui fut le score le plus élevé de France[17]), Jean-Luc Mélenchon 14 voix et François Hollande douze voix. Le taux de participation au second tour s'élevait à 83,53 % (71 votants sur 85 inscrits)[18].
Liste des maires
Intercommunalité
Éourres fait partie :
- de 1993 à 2017, de la communauté de communes du canton de Ribiers Val de Méouge ;
- à partir du , de la communauté de communes Sisteronais-Buëch.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[22].
En 2019, la commune comptait 125 habitants[Note 2], en diminution de 0,79 % par rapport à 2013 (Hautes-Alpes : +1,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
La semaine musicale
Depuis 20 ans, l'association Les Trois Sources organise une semaine de concerts au mois d'août : musiques classiques et du monde.
L’association So Divine Sound System
Elle a organisé sous l'impulsion du DJ/Selecta Selectsam des soirées dansantes de plein air durant la saison estivale. La dernière soirée, intitulé « hope party », a eu lieu à la fin de l'été 2015.
Culture locale et patrimoine
Pour approfondir
Bibliographie
- Pierre Magnan, Laure du bout du monde, 2006
- Éric Dupin, Les Défricheurs, 2014
- Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre, Le Nouveau Péril sectaire, 2021
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative aux organisations :
- Site officiel du village
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Site de l'association de l'école d'Éourres École Éveil et Loisirs.
- Timothée de Rauglaudre et Jean-Loup Adénor, Le Nouveau Péril sectaire : antivax, crudivores, écoles Steiner, évangéliques radicaux..., (ISBN 978-2-221-25532-2 et 2-221-25532-1, OCLC 1292521608, lire en ligne).
- « Expériences mystiques, stages survivalistes et dérives sectaires : Éourres, un village isolé devenu temple de l'ésotérisme » sur lefigaro.fr du .
- « Présidentielle : Dans cette commune des Hautes-Alpes, six candidats n’ont obtenu aucune voix », (consulté le ).
- Office de tourisme du pays de Séderon, « Éourres (05300 Hautes Alpes) en Vallée de la Méouge », sur sederonenbaronnies.fr (consulté le ).
- (en) « Full text of "Petit dictionnaire Provencal-Francais" », sur archive.org (consulté le ).
- Émile Littré ; François Gannaz (mise en forme), « Littré - bachelier - définition, citations, étymologie », sur littre.org (consulté le ).
- « Résultats de l'élection présidentielle 2002 », Ministère de l'Intérieur (consulté le ).
- « Résultats de l'élection présidentielle 2007 », Ministère de l'Intérieur (consulté le ).
- http://www.data.gouv.fr/Communaute/Forum/Resultats-valides-par-le-Conseil-Constitutionnel
- « Résultats de l'élection présidentielle 2012 », Ministère de l'Intérieur (consulté le ).
- « Résultats des élections municipales 2020 », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le )
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
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