Éply

Éply est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en Lorraine, dans la région administrative Grand Est.

Éply

Éply vue de la route de Morville.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meurthe-et-Moselle
Arrondissement Nancy
Intercommunalité Communauté de communes de Seille et Grand Couronné
Maire
Mandat
Gérard Gay
2020-2026
Code postal 54610
Code commune 54179
Démographie
Gentilé Espliens, Espliennes [1]
Population
municipale
302 hab. (2019 )
Densité 27 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 55′ 14″ nord, 6° 10′ 52″ est
Altitude Min. 177 m
Max. 238 m
Superficie 11,17 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Metz
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Entre Seille et Meurthe
Législatives Sixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Éply
Géolocalisation sur la carte : France
Éply
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
Éply
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Éply

    Géographie

    Faisant partie du département de Meurthe-et-Moselle, la commune d'Éply, arrosée par la Seille, est limitrophe du département de la Moselle ; elle en est séparée par un petit cours d'eau, le ruisseau de Moince, qui se jette dans la Seille aux confins des bans d'Éply et de Cheminot. Le Moince, né entre Alémont et Saint-Jure, a donné son nom à une ferme-moulin, la ferme de Moince, qui utilisait son eau à la limite des bans d'Éply et de Louvigny.

    Tandis que la Seille sépare Éply de Morville et de Port-sur-Seille à l'ouest, Clémery et Rouves sont limitrophes au sud ; la commune de Raucourt avoisine Éply à l'est. La configuration du terrain présente quelques reliefs, petites côtes assez raides à grimper, mais aussi un grand espace aplani vers Raucourt.

    On n'a trouvé aucune trace de construction montrant que le territoire a été habité, même au temps de la Gaule romaine. Il y a cependant lieu de penser que le village d'Éply peut remonter à des temps préhistoriques, d'après les nombreuses trouvailles d'un jeune préhistorien, dont la famille est originaire de l'endroit, monsieur René Dezavelle . Il a parcouru les champs d'Éply en tous sens pour y déceler, à plusieurs endroits, des stations de taille en silex et quartzite : au Poirier d'Argent et au Grand Poirier. Les objets préhistoriques trouvés, destinés à la chasse et à la préparation des peaux, attestent certainement la présence de l'homme. Mais dans quel habitat ? On ne sait.

    Le sol de la commune est par endroits très argileux, par d'autres, au contraire, il est très calcaire ; les fossiles y abondent : griffes, ammonites, bélemnites...

    Le sol calcaire recèle une bonne pierre à bâtir. Elle existe par couches superposées, espacées de quelques dizaines de centimètres de terre. Les lits inférieurs donnent une pierre épaisse d'une quinzaine de centimètres et plus, d'une couleur bleu ardoise : cassée en moellons, elle est facile à employer. Cuite, elle donne une chaux d'excellente qualité.

    Pour reconstruire le village, entièrement détruit durant la guerre de 1914, un entrepreneur parisien fut chargé de rebâtir toutes les maisons. Pour avoir presque tout le matériau sur place, il a acheté quelques hectares de terre pour y établir une carrière. Ses carriers tiraient la pierre de cette carrière située au Haut du Plançon.

    Le sous-sol a été sondé par une association d'industriels. Ce sondage, installé dans une prairie, en contrebas des Vaux, était à une centaine de mètres de la Seille. Il a fonctionné plusieurs années, aux environs de 1900, frappant jour et nuit sur les tuyaux dans lesquels tournait le trépan. Assez vite, on est arrivé à une montée d'eau très chaude, semblable à celle du parc de Nancy : il a fallu l'évacuer dans la Seille. Mais, ce qu'on cherchait, c'était la houille. Un sondage a été effectué jusqu'à 1 200 mètres, traversant quelques minces couches carbonifères. Quant tout s'est arrêté, la conclusion a été que ce n'était pas exploitable par galeries. Tout a été rebouché avec bien du mal.

    Urbanisme

    Typologie

    Éply est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Metz, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 245 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (68,9 %), prairies (23,2 %), forêts (3,3 %), zones urbanisées (2,3 %), cultures permanentes (2,3 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Histoire

    Présences protohistorique, gallo-romaine et franque.

    La commune fut un village-frontière avec l'Allemagne de 1870 à 1919 pour redevenir simple limite territoriale avec le département de la Moselle.

    L'historien français Henri Lepage, membre de la Société royale des Sciences, dans son historique du département de la Meurthe en 1834, nous fait connaître ce qu'était Éply à cette époque :

    « Éply Aux Deux Tours, village de l'ancienne principauté épiscopale de Metz, sur la rive droite de la Seille, frontière du département de la Moselle, à 52 kilomètres nord de Nancy, chef-lieu de l'arrondissement ; 6 kilomètres nord-ouest de Nomeny, chef-lieu de canton. Population : 729 habitants. Surface terrestre : 852 ha en terres labourables, 85 ha en prés, 40 ha en vignes, 104 ha en bois... Le village d'Éply, domaine spirituel et temporel des évêques de Metz, paraît avoir été plus considérable autrefois qu'il ne l'est maintenant ; il a eu sans doute à souffrir pendant les guerres du XVIIe siècle, car une grande bataille fut livrée dans son voisinage par les Suédois, entre Clémery, Port-sur-Seille et Éply. On croit par tradition, qu'il y avait anciennement un ou deux couvents ; et, ce qui semble confirmer cette opinion, c'est qu'on a trouvé des fondations et des tombeaux de pierre, les uns découverts, les autres fermés encore d'un couvercle. Son nom d'Éply Aux Deux Tours (ayant été appelé Esply Aux Deux Tours jusqu'en 1800), lui vient d'un fort composé de deux tours fortifiées, maintenant en ruines (à ce jour, il n'y en a plus aucune trace. On ne sait où les situer). Ce fort a, dit-on, soutenu un siège contre les Suédois qui, après s'en être rendu maîtres, l'auront sans doute détruit. L'église est de construction moderne, mais la tour remonte à une époque beaucoup plus reculée. »

    La tradition ou la légende parle de l'existence d'un château au nord-ouest de l'église, non loin de celle-ci. Une ruelle, en forme d'équerre, y passait avant 1914 et une muraille haute de près de deux mètres retenait la terre du château en surélévation d'un jardin. Au pied de ce mur, sortait la source Saint-Christophe dont l'eau était retenue en une sorte de cuvette entourée de pierres. Cette muraille était encore bien visible avant les bombardements de 1914. Quant aux tours, la légende les situe quelque part dans la plaine sans précision de lieu. Elles devaient servir de guet pour le château.

    Première Guerre mondiale

    De par sa position géographique, Éply est un village frontière, la commune subit dès les premiers jours de guerre l'insécurité par l'ennemi allemand. Une petite partie des habitants fuit rapidement et durant les combats violents qui s'ensuivent, le village est ravagé.

    Éply est occupé principalement par le Landwehr Infanterie Regiment 68[9], de nombreux documents photographiques en témoignent. Les Français se trouvaient sur l'autre rive de la Seille, à Morville et Port-sur-Seille notamment. Dans son livre la Grande Meute, Paul Vialar évoque un point d'eau situé à proximité de la commune où Allemands et Français venaient se désaltérer.

    Parmi les habitants mobilisés, trente-quatre meurent au combat, on dénombre aussi trois victimes civiles. Le village est presque entièrement détruit. Beaucoup d'habitants ne reviennent pas après la guerre : on compte 508 habitants en 1911, et seulement 374 en 1921. La guerre terminée, l'État fait construire des baraques en bois pour héberger les habitants revenus au village libéré avant que l'entreprise Chabanne de Paris ne reconstruise le village. Le tracé des rues a été modifié à cette occasion. L'école est reconstruite après 1918 grâce aux aides américaines.

    Politique et administration

    Mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 1957 1971 Albert Francois    
    1971 mars 1989 Bernard Goulon    
    mars 1989 mars 2001 Maurice Favier    
    mars 2001 mars 2008 Michel Francois    
    mars 2008 En cours
    (au 27 mai 2020)
    Gérard Gay[10],[11]
    Réélu pour le mandat 2020-2026
      Ancienne profession intermédiaire
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[13].

    En 2019, la commune comptait 302 habitants[Note 3], en diminution de 0,98 % par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,38 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    442508559503581674729733684
    1856 1861 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    656670659671639602600560517
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    549508374324268261203243251
    1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010 2015
    239223234236247287287305303
    2019 - - - - - - - -
    302--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    L'école du village est fermée depuis de nombreuses années. La scolarité est assurée à Nomeny jusqu'au collège, puis à Pont-à-Mousson pour les lycéens et étudiants en BTS. Un bus scolaire se charge d'acheminer les élèves.

    Manifestations culturelles et festivités

    • L'animation du village est assurée par le foyer rural.
    • Le deuxième dimanche de juillet, l'Amicale des sapeurs pompiers d'Éply organise une brocante qui réunit plus de 150 exposants et de très nombreux visiteurs.
    • Une association communale de chasse agréée (ACCA) réunit les chasseurs du village.

    Économie

    L'économie de la commune est rurale. On dénombre quelques exploitations agricoles et une ferme auberge : Les Verts Pâturages.

    Culture locale et patrimoine

    L'église Saint-Christophe.

    Lieux et monuments

    • Tours d'un fort maintenant disparu.
    • Église Saint-Christophe, reconstruite après 1918 : statue en bois de saint Christophe, vitraux modernes.
    • Abbaye détruite en 1630 par les Suédois.

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/meurthe-et-moselle-54
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. « LIR68 ».
    10. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
    11. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.

    Annexes

    Article connexe

    Liens externes

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