Pará
Le Pará est un État du nord du Brésil, centré autour de l'estuaire de l'Amazone. Avec une superficie de 1 247 689 km2, c'est le deuxième État du pays par la taille. Le Pará a une superficie supérieure à celle de la France et de l'Angleterre réunies. Sa capitale est Belém. En 2019, l'État, qui compte 4,1 % de la population brésilienne, est responsable de 2,2 % du PIB du pays[2],[3],[4],[5].
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Pará | |
Héraldique |
Drapeau |
Carte de l'État de Pará (en rouge) à l'intérieur du Brésil. | |
Administration | |
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Pays | Brésil |
Capitale | Belém |
Plus grande ville | Belém |
Région | Nord |
Gouverneur | Helder Barbalho (MDB) |
IDH | 0,723 — moyen (2000) |
Fuseau horaire | UTC-3 et -4 |
ISO 3166-2 | BR-PA |
Démographie | |
Population | 7 581 051 hab. (2019[1]) |
Densité | 6 hab./km2 |
Rang | classé 9e |
Géographie | |
Superficie | 1 253 164,5 km2 |
Rang | classé 2e |
L'État fait partie de l'Amazonie et abrite la plus grande île fluviale au monde : l'île de Marajó. Les villes les plus importantes du Pará sont : Belém, Ananindeua, Bragança, Santarém, Parauapebas, Altamira, Soure, Marabá et Paragominas.
Géographie
Le Pará est délimité par le Suriname, le Guyana et l'État d'Amapá au nord, l'océan Atlantique au nord-est, l'État du Maranhão à l'est, le Tocantins au sud-est, le Mato Grosso au sud, l'Amazonas à l'ouest et le Roraima au nord-ouest.
Les principales villes de l'État sont, outre la capitale Belém, Santarém, Ananindeua, Marabá, Altamira, Castanhal et Abaetetuba.
Le relief est majoritairement plat, partie intégrante du bassin de l'Amazone. Les principaux cours d'eau sont, outre l'Amazone, le rio Tapajós, le rio Tocantins, le rio Jari et le rio Pará, dont il tire son nom.
Histoire
L'histoire coloniale de la région commence avec la fondation du fort du Presépio en 1616 par les Portugais qui donnera plus tard naissance à la ville de Belém. La région est alors soumise aux incursions récurrentes des Néerlandais et des Anglais à la recherche d'épices.
Au XVIIe siècle, la région, intégrée à la capitainerie du Maranhão (pt), prospère grâce à l'agriculture et à l'élevage. En 1751, avec l'expansion vers l'ouest, se crée l'État du Grão-Pará et du Maranhão (pt), qui comprend également la capitainerie de São José do Rio Negro (pt) (aujourd'hui État de l'Amazonas).
En 1821, la Révolution libérale portugaise (au Portugal) est appuyée par les habitants du Pará, mais le soulèvement est réprimé. En 1823, le Pará décide de s'unir au Brésil nouvellement indépendant, duquel il était séparé durant la période coloniale, car directement rattaché à la couronne. En 1835, un soulèvement populaire, la Cabanagem, décrète l'indépendance de la province mais sera réprimée par le pouvoir impérial.
L'économie se développe rapidement au XIXe et au début du XXe siècle, avec notamment l'exploitation du latex pour la fabrication de caoutchouc. Cette Belle Époque est marquée par le développement de l'Art nouveau. L'essor économique permet le développement des villes de Belém et Manaus, qui connaissent une urbanisation accélérée et un embellissement certain. Les constructions du théâtre de la Paix (Belém) et du théâtre Amazonas (Manaus) témoignent de la richesse de cette époque.
Antônio Lemos (pt) fut le principal artisan de la transformation urbanistique de Belém qui était alors connue comme le « Paris en Amérique » en référence aux transformations urbanistiques de la capitale française à l'époque qui inspirèrent fortement Lemos. C'est à cette époque que le centre-ville de Belém fut intensément planté de manguiers, ce qui lui vaut son surnom actuel de « ville des manguiers ».
Avec le déclin de l'activité liée à l'exploitation du caoutchouc vint une longue période de stagnation économique de laquelle la région n'est sortie que dans les années 1960, avec le développement de l'agriculture dans le sud de l'État, ainsi que l'exploitation du minerai de fer dans la serra dos Carajás et de l'or dans la serra Pelada (30 t d'or extraites, au prix d'importants dégâts environnementaux[6]).
Gouverneurs
Économie
L'économie de l'État est principalement fondée sur l'exploitation des ressources naturelles, notamment minérales (fer, bauxite, manganèse, calcaire, or, étain) et végétales (bois). Les autres principaux secteurs sont l'agriculture, l'élevage, l'industrie et le tourisme.
L'exploitation minière est l'activité prépondérante dans la région sud-est de l'État. Le centre principal d'activité de cette région est la ville de Marabá. Les activités agricoles se concentrent dans la région nord-est de l'État, notamment autour de la ville de Castanhal. L'agriculture est également pratiquée le long de la route transamazonienne. Les principales cultures sont la banane et la noix de coco. L'élevage se concentre dans le sud-est de l'État, pour un cheptel total de 14 millions de bovins.
L'industrie naissante de l'État se trouve principalement autour de la région métropolitaine de Belém, dans les districts industriels de Icoaraci et Ananindeua. On remarquera principalement le domaine de l'industrie du meuble et autres produits à base de bois, particulièrement près de Paragominas. L'exploitation minière permet le développement d'une industrie métallurgique significative. À Barcarena est transformée une grande partie de la bauxite extraite à Parauapebas.
La route de Santarém-Cuiabá (BR-163) permet également d'écouler une grande partie de la production de l'État du Mato Grosso par le port de Santarém.
Agriculture
Le Pará est le plus grand producteur brésilien de manioc, d'açaí, d'ananas et de cacao, et compte parmi les plus importants pour le poivre noir (2e rang), la noix de coco (3e) et la banane (6e).
- Manioc : en 2018, le Pará a produit 3,8 des 17,6 millions de tonnes (Mt) produites au Brésil[7].
- Açaí : en 2019, le Pará a produit 95 % de tout l'açaí du Brésil. L'État a commercialisé plus de 1,2 Mt de fruits, pour une valeur de plus de 1,5 milliard de dollars américains soit environ 3 % du PIB de l'État[8].
- Ananas : en 2018, le Pará a produit 426 millions de fruits sur près de 19 000 hectares (ha). En 2017, le Brésil était le 3e producteur mondial (près de 1,5 milliard de fruits récoltés sur environ 60 000 ha). C'est le 5e fruit le plus cultivé du pays. Le sud-est du Pará représente 85 % de la production de l'État, avec en tête Floresta do Araguaia (76,45 %), Conceição do Araguaia (8,42 %) et Salvaterra (3,12 %). Floresta do Araguaia possède également la plus grande industrie de concentrés de jus de fruits du Brésil, exportant vers l'Union européenne, les États-Unis et le Mercosur[9],[10].
- Noix de coco : en 2019, le Pará a produit 191,8 millions de fruits, juste derrière les États de Bahia et du Ceará[11].
- Poivre noir : 34 000 tonnes (t) récoltées en 2018[12].
- Noix du Brésil : cette noix a toujours été l'un des principaux produits d'extraction dans le nord du Brésil, avec la collecte sur le sol forestier. Cependant, au cours des dernières décennies, la culture commerciale de la noix du Brésil a été créée. Il existe déjà des propriétés avec plus d'un million de châtaigniers pour une production à grande échelle. Les moyennes de production annuelle au Brésil ont varié entre 20 000 et 40 000 t/an jusqu'en 2016[13],[14].
- Cacao : Le Pará était en concurrence avec Bahia pour le leadership de la production brésilienne. En 2017, le Pará a pris la tête pour la première fois. En 2019, le Pará a produit 135 000 tonnes de cacao et Bahia 130 000. La superficie plantée en cacao de Bahia est presque trois fois plus grande que celle du Pará, mais la productivité du Pará est pratiquement trois fois plus élevée. Certains facteurs qui expliquent cela sont: les cultures à Bahia sont plus extractivistes, et celles du Pará ont un style plus moderne et commercial, en plus des paraenses utilisant des graines plus productives et résistantes, et leur région offrant une résistance au balai de sorcière[15],[16].
- Banane : 6e position nationale en 2018[17].
Élevage
En 2018, le Pará possédait le cinquième plus grand troupeau de bovins du Brésil, avec 20,6 millions de têtes de bétail. La ville de São Félix do Xingu est la plus grande du pays, avec 2,2 millions d'animaux. Marabá est la sixième plus grande ville du pays en nombre, avec 1 million d'animaux. Dans le classement des 20 principaux troupeaux, Pará a sept noms. Cela est dû en partie au fait que les municipalités du Pará ont un territoire gigantesque[18].
Exploitation minière
En 2017, dans le secteur minerai de fer, le Pará était le deuxième producteur national, avec 169 millions de tonnes (sur les 450 millions produits par le pays), pour une valeur de 25,5 milliards de réaux. En cuivre, le Pará a produit près de 980 000 tonnes (sur les 1,28 million de tonnes au Brésil), pour une valeur de 6,5 milliards de réaux. En aluminium (bauxite), le Pará a réalisé presque toute la production brésilienne (34,5 sur 36,7 millions de tonnes) pour une valeur de 3 milliards de réaux. En manganèse, le Pará a produit une grande partie de la production brésilienne (2,3 sur 3,4 millions de tonnes) pour une valeur de 1 milliard de réaux. En or, Pará était le troisième producteur brésilien, avec 20 tonnes d'une valeur de 940 millions de réaux. En nickel, Goiás et Pará sont les deux seuls producteurs du pays, le Pará étant le deuxième producteur, ayant obtenu 90 000 tonnes pour une valeur de 750 millions de réaux. En étain, Pará, troisième producteur (4,4 mille tonnes, pour une valeur de 114 millions de réaux). Le Pará représentait 42,93 % de la valeur de la production minérale commercialisée au Brésil, avec près de 38 milliards de réaux[19].
Industrie
En raison de la proximité des mines de minerai de fer, l'aciérie Siderúrgica Norte Brasil (Sinobras) a été créée à Marabá. En 2018, l'entreprise a produit 345 mille tonnes d'acier brut, sur les 35,4 millions produites dans le pays[20].
Le Pará avait en 2017 un PIB industriel de 43,8 milliards de réaux, soit 3,7 % de l'industrie nationale. Il emploie 164 989 travailleurs dans l'industrie. Les principaux secteurs industriels sont : l'extraction de minéraux métalliques (46,9 %), les services publics industriels, tels que l'électricité et l'eau (23,4 %), la construction (14,8 %), la métallurgie (4,3 %) et l'alimentation (4,3 %). Ces 5 secteurs concentrent 93,7 % de l'industrie de l'État[21].
Quelques chiffres
- Balance commerciale annuelle du Pará :
- exportations : 4,8 milliards de dollars
- importations : 0,4 milliard de dollars
- Principaux produits d'exportation (part du total) :
- 1º minerai de fer - 31,1 %
- 2º aluminium - 22,2 %
- 3º bois - 13,5 %
- 4º minerai d'aluminium - 8,3 %
- 5º autre minéraux - 7,9 %
- 6º kaolin - 7,1 %
- 7º cellulose - 4,1 %
- 8º piment - 2 %
- Principaux produits d'importation (part du total)
- 1º machines - 17 %
- 2º véhicules - 12,3 %
- 3º produits minéraux - 10,9 %
- 4º produits pétroliers - 9,6 %
- 5º blé - 9,5 %
- 6º combustibles - 6,8 %
- 7º soude - 6,7 %
- 8º biens informatiques - 6 %
- 9º engrais - 3,5 %
- Énergie électrique :
- générée : 31,4 GWh
- consommée : 8,4 GWh
Le Pará connaît un taux de croissance supérieur à la moyenne nationale depuis 1998. Sa participation dans le PIB brésilien est passée de 1,70 % en 1998 à 2 % en 2004, en 13e position des États brésiliens. Son taux de croissance était respectivement de 5,30 % et 6,61 % en 2003 et 2004.
Notes et références
- (pt) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en portugais intitulé « Pará » (voir la liste des auteurs).
- (pt) « Pará », sur cidades.ibge.gov.br (consulté le )
- Descubra quais são os 15 Estados mais ricos do Brasil
- ‘The Economist’ compara economia de Estados do Brasil com países
- Dados dos estados e cidades do Brasil
- População dos estados do Brasil
- Stéphen Rostain, Amazonie : Les 12 travaux des civilisations précolombiennes, Belin, coll. « Science à plumes », , 334 p. (ISBN 978-2-7011-9797-5), chap. 12 (« Les oiseaux de Stymphale ou la chute démographique »), p. 304.
- Produção brasileira de mandioca em 2018
- Caminhos do açaí: Pará produz 95% da produção do Brasil, fruto movimenta US$ 1,5 bi e São Paulo é o principal destino no país
- Produção brasileira de abacaxi em 2018, Embrapa
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- Rondônia é o terceiro maior produtor de cacau do Brasil
- Produção de banana no Brasil em 2018
- Rebanho bovino do Pará aumenta mais de 40 mil e alcança 20,6 milhões de cabeças
- Anuário Mineral Brasileiro 2018
- A Siderurgia em Números 2019, página 11
- Para Industry Profile