Étienne Mathiot
Étienne Mathiot, né le à Saint-Julien-lès-Montbéliard (Doubs) et mort le à Caen est un pasteur de l'Église évangélique luthérienne de France et de la Mission populaire évangélique. Il est résistant pendant la Seconde guerre mondiale, puis militant du Mouvement de la paix. En 1958 il est condamné pour aide au FLN algérien.
Pour les articles homonymes, voir Mathiot.
Biographie
Étienne Mathiot naît le dans une famille protestante. Son père Charles-Frédéric est pasteur d'une église évangélique à Saint-Julien-lès-Montbéliard, dans la région de la Principauté de Montbéliard marqué par le Luthéranisme depuis la Réforme protestante. Étienne Mathiot est scolarisé au lycée Gérôme de Vesoul, puis étudie de 1928 à 1932 à la Faculté de théologie protestante de Paris et celle de Strasbourg. De 1933 à 1939 il est pasteur de l'église luthérienne de Vaudoncourt (Vosges). Le il se marie avec Élisabeth Lochard, militante pacifiste.
Pendant la Seconde Guerre mondiale il est pasteur de l'Église réformée de France dans le Temple protestant de Nancy. Il héberge à la maison presbytérale des prisonniers évadés et des résistants recherchés par la Gestapo. A la Libération, il siège un an au Comité départemental de libération[1].
En 1949 il devient pasteur au temple luthérien Saint-Jean de Belfort. Il adhère au Mouvement de la paix et s'engage pour la décolonisation. Il milite pour la fin de la guerre d'Indochine, l'indépendance du Maroc et de la Tunisie. En il héberge illégalement chez lui un indépendantiste algérien de la région de Belfort, Salah Laouedj dit « Si Ali », citoyen français qui risquait la torture et l'aide à se réfugier en Suisse. Dénoncé, il est arrêté le , avec Francine Rapiné, militante de la Jeunesse étudiante chrétienne. Les 7 et ils sont jugés au tribunal correctionnel de Besançon, inculpés d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État[2]. Témoignent en sa faveur à son procès les théologiens protestants Charles Westphal et Georges Casalis, l'ancien ministre André Philip et le philosophe Paul Ricœur[3],[4],[5].
Le pasteur Etienne Mathiot est libéré au bout de huit mois d'emprisonnement, le . De 1959 à 1966 il s'engage à la Fraternité d'Arcueil de la Mission populaire évangélique de France. Il témoigne au procès du prêtre Robert Davezies, militant de l'indépendance algérienne et des causes tiers-mondistes.
De 1966 à 1974 il travaille avec le Service protestant de Mission. De 1974 à 1980, retraité, il est secrétaire de la commission de dialogue avec l'islam de la Fédération française des associations chrétiennes d'étudiants et pasteur intérimaire à Pantin.
Œuvres
- Étienne Mathiot, L'épée flamboyante, Oullins, Imp. Nouvelle lyonnaise, , 11 p. (SUDOC 147926130)
- Jean-Pierre Bagot, André Mandouze et Étienne Mathiot, Traces de Dieu : Introduction et présentation des textes par Jean Pierre Bagot, André Mandouze, Étienne Mathiot, Paris, Éditions du Cerf, , 124 p. (SUDOC 000076171)
Notes et références
- André Caudron, « Étienne Mathiot », Le Maitron, (lire en ligne)
- Jacques Poujol, « Review of The Call of Conscience, French Protestant Responses to the Algerian War, 1954-1962 », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1903-2015), vol. 145, , p. 446–448 (ISSN 0037-9050, lire en ligne, consulté le )
- « La décolonisation », sur Musée protestant (consulté le )
- Pierre Croissant, « Pendant la guerre d’Algérie, le procès du pasteur Mathiot », Réforme, (lire en ligne)
- Roger Mehl, « La signification du procès Mathiot », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- Portail du protestantisme
- Portail de la paix