Principauté épiscopale de Wurtzbourg

La principauté épiscopale de Wurtzbourg (en allemand : Hochstift Würzburg) fut un État du Saint-Empire romain germanique. Les évêques de Wurtzbourg, qui relevaient du duché de Franconie, obtinrent l'immédiateté impériale comme seigneurs temporels de la principauté épiscopale (Hochstift) en 1168. Le siège de la principauté et du diocèse était à Wurtzbourg.

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Pour le diocèse moderne, voir Diocèse de Wurtzbourg.

Principauté épiscopale de Wurtzbourg
(de) Hochstift Würzburg

11681803

La Franconie orientale vers l'an 1400, les évéchés de Wurtzbourg et de Bamberg en violet.
Informations générales
Statut Principauté ecclésiastique
Capitale Wurtzbourg
Langue(s) allemand
Religion Église catholique romaine
Histoire et événements
1168 Obtenu l'immédiateté impériale
1500 Rejoint le Cercle de Franconie
1803 Sécularisation

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La principauté épiscopale de Wurtzbourg (en jaune).

Les frontières de la principauté et du diocèse de Wurtzbourg ne coïncidaient pas. Dans le périmètre du diocèse fondé par Saint Boniface et Saint Burchard de Wurtzbourg vers 742, l'autorité spirituelle de l’évêque s’étendait sur une grande partie de la Franconie orientale ; il lui-même devient, à partir de 782, suffragant de l'archidiocèse et la province ecclésiastique de Mayence.

Les évêques de Wurtzbourg faisaient partie du collège des princes ecclésiastiques à la Diète d'Empire. Lors de la diète à Augsbourg en 1500, la principauté épiscopale rejoint le Cercle de Franconie. Le recès d'Empire de 1803 mit un terme à leur pouvoir temporel et fit du prince-évêché un grand-duché. Après le Congrès de Vienne en 1815, le territoire échut au royaume de Bavière.

Histoire

Au Xe et XIe siècle, les évêques de Wurtzbourg ont acquis de nombreux comtés en Franconie. La ville devient un centre commercial dont l'importance s'accroît après la construction d'un pont sur le Main vers 1130[1]. Au Diète d'Empire de 1168 à Wurtzbourg, l'empereur Frédéric Barberousse a confirmé pour l'évêque Herold von Höchheim et ses successeurs l'immédiateté impériale par l'acte de la Güldene Freiheit (sur le modèle du Privilegium Minus autrichien). Plus tard, les évêques de Wurtzbourg adoptaient le titre de « duc de Franconie ».

Le Marienberg est fortifié sous l'épiscopat de Konrad von Querfurt (1198-1202)[2].

La principauté s'étend notablement durant le long règne d'Hermann von Lobdeburg (1225-1254), dans une politique de consolidation et d'agrandissement, aux dépens des seigneurs voisins. Les conflits avec les habitants de Wurzbourg et les comtes d'Henneberg marquent également cette période[3].

En 1354 l'évêque Albrecht von Hohenlohe fit l'acquisition du burgraviat de Wurtzbourg, ancienne propriété des comtes d'Henneberg. Les conflits avec les citoyens de leur ville capitale se poursuivent également sous Gerhard von Schwarzburg (1372–1400)[1].

Les années 1550-1560 constituent une période de troubles dans le territoire de Wurtzbourg. En 1552, le prince-évêque entre en conflit contre le margrave Albert II Alcibiade de Brandebourg-Culmbach aux côtés de Nuremberg et de Bamberg. De ce premier conflit en naît un second lorsque Wilhelm von Grumbach, un noble disgracié après la défaite d'Alcibiade, cherche à regagner ses terres par la force. Le 15 avril 1558, ses hommes de main assassinent le prince-évêque Melchior Zobel von Giebelstadt après une tentative d'enlèvement raté. Les violences se multiplient jusqu'à la prise de Wurtzbourg le 4 octobre 1563 par Grumbach. Il est finalement capturé en avril 1567 et mis à mort pour trahison[4].

Pour servir la Contre-Réforme, le prince-évêque Jules Echter von Mespelbrunn procède à l'expulsion des protestants, des juifs et à de meurtrières chasses aux sorcières. Par ailleurs, il fonde en 1579 le Juliusspital et l'université de Wurtzbourg en 1582[1]. L'évêque Philipp Adolf von Ehrenberg mène des procès en sorcellerie de 1626 à 1630 : sur 900 accusations, il fait brûler 200 personnes. Au cours de la guerre de Trente Ans, les domaines de l'évêché, un membre de la Ligue catholique ont été ravagés plusieurs fois. En 1633, le chancelier de Suède, Axel Oxenstierna, a confié à Bernard de Saxe-Weimar les évêchés de Wurtzbourg et de Bamberg en tant que « duc de Franconie » ; toutefois, le général perd la bataille décisive de Nördlingen contre les Impériaux.

Au XVIIIe siècle, le prince-évêque de Wurtzbourg est aussi évêque de Bamberg. En 1803, à la suite des guerres napoléoniennes, l’évêché est médiatisé et annexé à l'Électorat de Bavière. Après la défaite de l’Autriche en 1805, la Bavière donne Wurtzbourg à l’ancien grand-duc de Toscane, Ferdinand III, qui devient grand-duc de Wurtzbourg[1].

Ce nouvel État, qui porte d'abord le nom d’Électorat de Wurtzbourg (Kurfürstentum Würzburg) jusqu'en 1806, puis celui de grand-duché de Wurtzbourg (Großherzogtum Würzburg) après la dissolution du Saint-Empire, rejoint la Confédération du Rhin le , et acquiert Schweinfurt en 1810. Par un traité austro-bavarois du , il est dissous et retourne à la Bavière. Ferdinand III retrouve le grand-duché de Toscane après le congrès de Vienne.

Le diocèse catholique de Wurtzbourg est rétabli en 1821 sans pouvoir temporel.

La résidence des princes-évêques de Wurtzbourg est aujourd'hui classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, et demeure l'un des plus beaux exemples de l'architecture baroque allemande.

Évêques de Wurtzbourg, 743–1808

Grand-duché de Wurtzbourg 1805-1814

Notes et références

  1. Encyclopædia Universalis, « WURTZBOURG », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  2. Alfred Wendehorst, Das Bistum Würzburg 1. Die Bischofsreihe bis 1254, Walter de Gruyter GmbH & Co. KG, (ISBN 978-3-11-001283-5, DOI 10.26015/adwdocs-73, lire en ligne), p. 195
  3. Alfred Wendehorst, Das Bistum Würzburg 1. Die Bischofsreihe bis 1254, Walter de Gruyter GmbH & Co. KG, (ISBN 978-3-11-001283-5, DOI 10.26015/adwdocs-73, lire en ligne), p. 211-225
  4. « Shared Sovereignty and Regional Peace (1552–1567) », dans State Formation and Shared Sovereignty: The Holy Roman Empire and the Dutch Republic, 1488–1696, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-108-83762-0, DOI 10.1017/9781108946827.007, lire en ligne), p. 135–167
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