Évangéliaire de Saint-Mihiel
L'Évangéliaire dit de Saint-Mihiel est un manuscrit enluminé contenant les péricopes des évangiles, réalisé à l'abbaye de Reichenau en Allemagne vers 1100 et retrouvé à Saint-Mihiel au XIXe siècle. Il est actuellement conservé à la bibliothèque de l'Université catholique de Lille et est classé Trésor national.
Artiste |
Inconnu |
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Vers |
Matériau | |
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254 folios reliés |
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Protection |
Historique
Le manuscrit est daté des environs des années 1100 et on pense qu'il provient du célèbre scriptorium de l'abbaye de Reichenau, à peu près à la même époque que le sacramentaire de Verdun (BNF, Lat.18005) issu du même atelier. Il a été commandé par une dame issue d'une famille comtale ou de Souabe[1].
On a pensé un temps que l'ouvrage avait été donné à l'abbaye Saint-Michel de Saint-Mihiel dans l'actuelle Meuse. Il a en effet été retrouvé chez un libraire de Saint-Mihiel entre 1829 et 1833 par le curé Charles Didiot (1797-1866). Il provient plutôt de l'abbaye Saint-Mansuy de Toul, où sa présence est attestée par Jean Mabillon vers 1696 (BNF, Latin 11902, fol. 225-226). Il est encore en Lorraine au cours du XVIIIe siècle. Le manuscrit est donné en 1880 par le frère de Charles Didiot, le chanoine Jules Didiot (1840-1903), doyen de la faculté de théologie à l'Université catholique de Lille[2].
En , l'institut catholique cherche à vendre le manuscrit, dont la conservation est jugée trop coûteuse. Il est fait appel à la maison de vente Aguttes qui trouve un acquéreur à l'étranger[3]. Un certificat d’exportation est refusé par l'État en , classant l'objet Trésor national et empêchant son exportation hors de France[4].
Description
Le manuscrit contient 254 folios reliés et est décoré de 15 miniatures en pleine page. Parmi elles, on peut noter :
- Une miniature de dédicace, représentant la commanditaire de l'ouvrage, Irmengarde, soutenant son époux défunt, Werner, qui présente un livre à la reliure dorée en offrande au Christ, trônant avec saint Michel[2].
- Le miracle du sanctuaire de Monte Gargano, liée à la fête de l'archange saint Michel : un riche éleveur, Gargan, vers 490 en Italie du sud, aurait vu se retourner contre lui la flèche tirée sur un taureau échappé de son troupeau[2].
- L'Ascension, avec le Christ représenté en gloire dans une mandorle[1].
Le style des miniatures mélange des éléments de l'école de Reichenau finissante, avec les prémices de l'enluminure romane[1].
Voir aussi
Bibliographie
- (de) Karl Schmid, « Zum Stifterbild im Liller Evangelistar des 11. Jahrhunderts », Frühmittelalterliche Studien, 16, 1982
- (de) Karl Schmid, « Nachbemerkungen zum 'Stifterbild im Liller Evangelistar des 11. Jahrhunderts', (FMSt 16, S. 143-160) », Frühmittelalterliche Studien, 17, 1983
- Jean-Louis Decherf, « Lille, Bibliothèque de l'Institut catholique », Patrimoine des bibliothèques de France, un guide des régions. II, Nord-Pas de Calais, Picardie, Paris, Banques CIC pour le livre - Fondation d'entreprise, Ministère de la Culture, Payot, 1995, p. 128-129
- (en) Walter Cahn, Romanesque manuscripts, The twelfth century. Volume one : text and illustrations. Volume two : catalogue, London, Harvey Miller, 1996 (A survey of manuscripts illuminated in France), II : p. 168
- (de) Franz Fuchs et Ulrich Kuder, « Das Liller Evangelistar, eine ‘reichenauische’ Bilderhandschrift der salischen Zeit. Neue Beobachtungen », Frühmittelalterliche Studien, vol. 32, no 1, , p. 365-399 (DOI 10.1515/9783110242300.365)
- Rémy Cordonnier, « Le Codex Egberti et l'évangéliaire de Saint-Mihiel », dans Jean Heuclin, Parole et lumière autour de l'An Mil, Lille, Presses universitaires du Septentrion, , 71-78 p. (lire en ligne)
- Eric Palazzo, « Visitatio sepulchri et donatio pro anima dans l'illustration de l'évangéliaire de Saint-Mihiel », Pascale Charron, Marc Gil, Ambre Vilain (dir.), La pensée du regard : études d'histoire de l'art du Moyen Âge offertes à Christian Heck, Brepols, Turnhout, pp.271-280, 2016, 978-2-503-56870-6
Article connexe
Liens externes
- Notice de la base Initiale de l'IRHT
- « Avis n° 2020-01 de la Commission consultative des trésors nationaux », sur Légifrance (consulté le )
Notes et références
- Cordonnier 2011.
- Avis n° 2020-01 de la Commission consultative des trésors nationaux
- « Catho de Lille : de la chapelle à la chapelle », sur La Tribune de l'Art, (consulté le )
- Christian Canivez, « L’Université catholique de Lille voulait vendre un manuscrit du XIe siècle, l’État refuse », La Voix du Nord, (consulté le )
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