Meuse (département)

La Meuse ([møz][2] ) est un département français. Il fait partie de la région historique et culturelle de Lorraine et fait aujourd'hui partie de la région administrative Grand Est. Le département doit son nom au fleuve qui le traverse du sud au nord, la Meuse. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 55.

Pour les articles homonymes, voir Meuse (homonymie).

Meuse
Administration
Pays France
Région Grand Est
Création du département
Chef-lieu
(Préfecture)
Bar-le-Duc
Sous-préfectures Commercy
Verdun
Président du
conseil départemental
Jérôme Dumont (DVD)
Préfet Pascale Trimbach[1]
Code Insee 55
Code ISO 3166-2 FR-55
Code Eurostat NUTS-3 FR412
Démographie
Gentilé Meusiens
Population 184 083 hab. (2019)
Densité 30 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 00′ nord, 5° 20′ est
Superficie 6 211 km2
Subdivisions
Arrondissements 3
Circonscriptions législatives 2
Cantons 17
Intercommunalités 15
Communes 499
Liens
Site web meuse.fr

    La préfecture du département est Bar-le-Duc. Ses deux sous-préfectures sont Commercy au sud et Verdun au centre. Verdun est la ville la plus peuplée du département.

    Géographie

    La Meuse fait partie de la région Grand Est. Elle est limitrophe des départements des Ardennes, de la Marne, de la Haute-Marne, des Vosges et de Meurthe-et-Moselle, ainsi que de la Belgique.

    Les villes principales sont : Verdun, Bar-le-Duc, Commercy, Saint-Mihiel, Ligny-en-Barrois, Étain, Montmédy, Stenay, Revigny-sur-Ornain et Vaucouleurs.

    Les cours d'eau sont : la Meuse, l'Aire, la Chiers, l'Ornain, la Saulx, l'Orge, l'Oignon, la Vaise, l'Orne et l'Aisne dont la source est dans le département.

    Les « côtes de Meuse », cuestas en bordure Est du Bassin parisien, sont la forme de relief la plus caractéristique du département. Les fronts, bien drainés, sont favorables à la culture des arbres fruitiers, particulièrement des mirabelles, et de la vigne. Le revers, plateau calcaire aux vallées bien marquées, est aujourd'hui entièrement occupé par des cultures céréalières.

    Ces côtes dominent la plaine de la Woëvre, région au sol argileux et marécageux.

    La Meuse possède deux cols de montagne[3] :

    Climat

    Le département est soumis à un climat à la fois océanique et continental qui se traduit par des saisons prononcées entrecoupées par des périodes intermédiaires au cours desquelles les températures et les précipitations restent moyennes.

    Le volume des précipitations oscille autour de 900 millimètres avec toutefois des nuances très fortes entre la région de la Woëvre (à l'est) qui reçoit moins d'eau (moins de 850 mm) que la région du Barrois (au centre) avec plus de 1 000 millimètres de précipitations[4].

    Toponymie

    Par une loi du , cette entité administrative est primitivement appelée département du Barrois par l'Assemblée nationale ; le suivant, cette même assemblée change sa dénomination pour département de la Meuse, en référence à l'une des principales rivières qui le traverse[5].

    Histoire

    La Meuse et les provinces et territoires qui occupaient son territoire avant 1790 :

    La Meuse est l'un des 83 départements créés à la Révolution française, à partir de la partie la plus occidentale de la province de Lorraine. Contrairement au département voisin de la Moselle, la Meuse n'a presque pas varié dans ses limites depuis sa création. On peut cependant citer le cas de la petite commune de Han-devant-Pierrepont, qui en a été détachée en 1997 pour être rattachée au département de Meurthe-et-Moselle.

    Durant la guerre de 1870, l'ouest du département fut le théâtre des opérations qui aboutirent à la défaite de Sedan[6].

    Ce département fut l'un des principaux théâtres de combat de la Première Guerre mondiale, particulièrement à Verdun en 1916. Après l'armistice, les dégâts étaient tels que 20 000 ha de terres furent considérés Zone rouge (séquelles de guerre) dans ce seul département lors des premières évaluations. La loi du définit finalement 15 000 ha de surfaces qui furent l'objet d'expropriation et classement en forêt de guerre, où les séquelles des combats (cratères) sont encore très visibles de nos jours.

    À la fin du XXe siècle, le laboratoire de Bure est construit dans ce département, pour la recherche sur le stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde.

    Héraldique

    Blasonnement :
    D'azur semé de croisettes d'or et aux deux bars d'or.
    Commentaires : Armoiries du Barrois proposées par Robert Louis comme armoiries du département. Le blason est un exemple caractéristique d'armes parlantes.

    Personnalités liées au département

    Raymond Poincaré en 1914.

    Démographie

    La Meuse est un département agricole peu peuplé. La tendance démographique est à la baisse depuis les années 1970. La densité de population est très faible (seulement 29,6 hab./km2 en 2019, contre une moyenne nationale de 105,9 hab./km2).

    Évolution de la population  [modifier]
    1791 1801 1806 1821 1826 1831 1836 1841 1846
    -269 522284 703291 385306 339314 588317 701326 372325 710
    1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891
    328 657305 727305 540301 653284 725294 054289 861291 971292 253
    1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946
    290 384283 480280 220277 955207 309218 131215 819216 934188 786
    1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011
    207 106215 985209 513203 904200 101196 344192 198193 696193 557
    2016 2019 - - - - - - -
    189 055184 083-------
    (Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[8] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[9] puis population municipale à partir de 2006[10].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    La commune la plus peuplée est Verdun, avec 16 942 habitants en 2019 et la moins peuplée (si l'on exclut les six communes « Mortes pour la France » inhabitées) est Ornes, avec seulement 6 habitants en 2019.

    Communes les plus peuplées

    Liste des quinze communes les plus peuplées du département
    Nom Code
    Insee
    Intercommunalité Superficie
    (km2)
    Population
    (dernière pop. légale)
    Densité
    (hab./km2)
    Modifier
    Verdun 55545 CA du Grand Verdun 31,03 16 942 (2019) 546
    Bar-le-Duc 55029 CA de Bar-le-Duc - Sud Meuse 23,62 14 625 (2019) 619
    Commercy 55122 CC de Commercy - Void - Vaucouleurs 35,37 5 386 (2019) 152
    Saint-Mihiel 55463 CC du Sammiellois 33,00 4 039 (2019) 122
    Ligny-en-Barrois 55291 CA de Bar-le-Duc - Sud Meuse 32,26 4 018 (2019) 125
    Étain 55181 CC du Pays d'Étain 19,64 3 507 (2019) 179
    Thierville-sur-Meuse 55505 CA du Grand Verdun 12,09 3 165 (2019) 262
    Belleville-sur-Meuse 55043 CA du Grand Verdun 10,16 3 040 (2019) 299
    Revigny-sur-Ornain 55427 CC du Pays de Revigny sur Ornain 19,32 2 802 (2019) 145
    Ancerville 55010 CC des Portes de Meuse 21,58 2 662 (2019) 123
    Stenay 55502 CC du Pays de Stenay et du Val Dunois 27,16 2 507 (2019) 92
    Bouligny 55063 CC Cœur du Pays Haut 10,99 2 464 (2019) 224
    Fains-Véel 55186 CA de Bar-le-Duc - Sud Meuse 18,30 2 109 (2019) 115
    Montmédy 55351 CC du Pays de Montmédy 23,49 2 052 (2019) 87
    Vaucouleurs 55533 CC de Commercy - Void - Vaucouleurs 39,35 1 939 (2019) 49

    La plus grande aire urbaine est celle de Verdun avec 40 543 habitants en 2015.

    Culture

    Langue

    Vers 1893, la langue française était à cette époque parlée et comprise par la grande majorité des habitants. Cependant, le patois lorrain était encore conservé dans beaucoup d'endroits[11].

    Folklore

    • Le Warabouc est une créature légendaire ayant le corps d'un homme et la tête d'un bouc. Il serait, d'après la légende, l'incarnation du Diable. Il vivait dans les forêts du Nord de la Meuse et fut brûlé à Avioth[12].
    • À Saint-Mihiel, avant sa destruction lors de la Première Guerre mondiale, existait un rocher appelé la Table du Diable. D'après la légende, Satan y rassemblait des sorcières[13].

    Gastronomie

    Affiche publicitaire réalisée par Alfons Mucha en 1897 pour promouvoir les bières de la Meuse.

    Tourisme

    Le château de Commercy.
    Le mémorial américain de Montsec.

    Le tourisme de la région s'appuie sur deux éléments ; le tourisme vert d'une part (forêts d’Argonne, étangs de la Woëvre et bien d’autres sites ayant valu à la Meuse le surnom d’Emeraude de l’Est), et le patrimoine historique de la Première Guerre mondiale d'autre part (Verdun, Douaumont). Les sites de la grande guerre en Meuse 1914-1918 : 350 000 visiteurs visitent chaque année les sites de la Grande Guerre meusiens. La Meuse et plus particulièrement Verdun sont des symboles de la Première Guerre mondiale. De 1914 à 1918, du Saillant de Saint-Mihiel à l'Argonne, des Eparges à Vauquois, toute la Meuse est en première ligne de la Grande Guerre. Au centre de ces champs de bataille, le Champ de Bataille de Verdun qui est le plus mondialement connu. La bataille de Verdun est la bataille la plus meurtrière de l'histoire entre la France et l'Allemagne.

    D'autres éléments touristiques sont à signaler :

    Les résidences secondaires

    Selon le recensement général de la population du , 5,2 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.

    Ce tableau indique les principales communes de la Meuse dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.

    Politique

    Énergie nouvelle

    Dans son schéma de développement, le département de la Meuse a intégré une approche globale concernant les énergies nouvelles et la maîtrise des énergies[14].

    Le projet Meuse Énergies Nouvelles s'articule autour trois axes :

    • la production d’énergies nouvelles :
      • l'énergie éolienne - 144 permis de construire ont été accordés pour des éoliennes en Meuse. La Meuse est l’un des départements français qui compte le plus grand nombre d’éoliennes, plus de 200[15]. En 2008, 12 parcs et 116 éoliennes construits pour une puissance totale de 234,7 MW;
      • le biocarburant - L'entreprise commune (ou coentreprise) INEOS Champlor, qui comprend INEOS Enterprises France SAS, le groupe coopératif agricole SICLAÉ et le groupe C. Thywissen, et EMC2 mènent un projet de plus de 100 millions d'euros d’investissement pour développer sur le site de Verdun - Baleycourt une unité de production de biodiesel qui sera alimentée par le colza lorrain[16]. Cette production générera à terme plus de 6 % du marché français et suscitera la création de plus de 80 emplois directs et 250 indirects[17]. Progilor Bouvart, filiale du Groupe Caillaud, mène également un projet pour la production de biodiesel à partir de graisse animale. L'unité de production implantée à Charny représente un investissement de 23 millions d'euros et permettrait la création de 25 emplois ;
      • le bois énergie - La filière bois est une des toutes premières de l'activité agricole[18].
    • la maîtrise de la demande énergétique en lien avec EDF (« Ensemble économisons l'énergie ») ;
    • l'enseignement, la formation professionnelle, le transfert des technologies (projet de création d'un Pôle d’excellence Rurale dans le domaine de la maîtrise d’énergie et des énergies renouvelables, projet d’un Centre de Promotion, de ressources et de formation dans le domaine des énergies renouvelables et de la maîtrise des économies d'énergie).
    Préfecture de la Meuse
    à Bar-le-Duc.

    Santé

    La Meuse dispose de plusieurs centres hospitaliers tels que[19] :

    À Bar-le-Duc et ses alentours :

    • Centre hospitalier Spécialisé (CHS) à Fains-Véel
    • Centre hospitalier de Bar-le-Duc

    À Verdun et ses alentours :

    À Commercy :

    • Hôpital Sainte Anne
    • Centre hospitalier Saint Charles

    Administration

    Notes et références

    1. gouv.fr, « Le préfet de la Meuse » [archive du ], sur (consulté le ).
    2. Prononciation en français standard retranscrite phonémiquement selon la norme API.
    3. « Carte des cols de la Meuse », sur carte-cols-france.com (consulté le ).
    4. Préfecture de la Meuse.
    5. Félix Liénard 1872, Introduction.
    6. Sur les mouvements de troupes ayant précédé la bataille de Sedan et, plus généralement sur la guerre de 1870 en Argonne meusienne et l'occupation allemande qui a suivi, voir : Daniel HOCHEDEZ, La guerre franco-allemande et l'occupation en Argonne (1870-1873), Revue Horizons d’Argonne, publication du Centre d’études argonnais, no 87, juin 2010, [lire en ligne].
    7. René Bernard, Fernande Bernard, Louise Bernard (Longeville-en-Barrois) ; Jeanne Bieber, Louis Bieber (Revigny-sur-Ornain) ; Lucie Pinck, Henriette Dodo, Alfred Pinck (Vaucouleurs) ; Simone Domice, Achille Domice (Longeville-en-Barrois) ; Charles Gombert (Nançois-sur-Ornain) ; Marcel Médard, Mariette Médard (Bar-le-Duc) ; Gabriel Philbert, Simone Philbert (Nançois-sur-Ornain) ; Anne Schoellen, Ernest Schoellen (Longeville-en-Barrois).
    8. Site sur la Population et les Limites Administratives de la France - Fiche historique du département
    9. Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
    10. Fiches Insee - Populations légales du département pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019
    11. Contant-Laguerre, Agriculture du département de la Meuse, 1893.
    12. « Entre légende et réalité », sur legende-et-realite.blogspot.com (consulté le )
    13. « Dames de Meuse / Les Roches », sur coeurdelorraine-tourisme.fr (consulté le ).
    14. « Conseil départemental du 17 novembre 2016 », sur meuse.fr.
    15. « Tourne l’hélice », Quotidien, le 19/03/2011 à 05:00 (lire en ligne, consulté le ).
    16. « Meuse : Novaol s'implante chez ICI - Investissements industriels », L'Usine nouvelle, (lire en ligne, consulté le ).
    17. http://www.ineos.com/new_item.php?id_press=188.
    18. « La filière du bois en Lorraine », sur lorpm.eu.
    19. « Consulter la liste Hôpitaux / Cliniques - Meuse (55) », sur Annuaire Sanitaire et Social (consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    • E. Henriquet, H. Renaudin, Géographie historique, statistique et administrative du département de la Meuse, 1838 (BNF 31196770)
    • Félix Liénard, Dictionnaire topographique du département de la Meuse, Paris, (BNF 30818141)
    • Michel Hérold et Françoise Gatouillat, Les vitraux de Lorraine et d'Alsace, Paris, CNRS Editions, , 329 p. (ISBN 2-271-05154-1)
      Corpus vitrearum, Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, Recensement des vitraux anciens de la France, Volume V, pp. 79 à 89 Les vitraux de la Meuse
    • Henri-Adolphe Labourasse, « Anciens us, coutumes, légendes superstitions, préjugés, etc. du département de la Meuse », dans Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, IVe série, tome 1, 1902, p. 3-225 (lire en ligne)

    Linguistique

    • Henri Adolphe Labourasse, Glossaire abrégé du patois de la Meuse, notamment de celui des Vouthons, Arcis-sur-Aube, 1887 (BNF 30705076) (voir en ligne)
    • Charles Jules Varlet (abbé), Dictionnaire du patois meusien, Verdun, 1896 ; réédition Lacour-Ollé, 2015 (ISBN 978-2-7504-3695-7 et 2750436958)

    Liens externes

    • Portail de la Meuse
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