Archipel du Lac Saint-Pierre
L'archipel du Lac Saint-Pierre[1] est un archipel d'origine deltaïque situé dans le lac Saint-Pierre au Québec. On distingue deux groupes : les îles de Berthier au nord et les îles de Sorel au sud.
Archipel du Lac Saint-Pierre | |
Vue satellite de l'archipel | |
Géographie | |
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Pays | Canada |
Coordonnées | 46° 05′ 57″ N, 73° 04′ 01″ O |
Nombre d'îles | 103 |
Administration | |
Province | Québec |
Autres informations | |
Les rives de cet archipel comptent vingt-deux villages. En 2011, 2 600 personnes y résident[2]. Les îles Dupas et Saint-Ignace sont partiellement urbanisées. La majorité des îles non urbanisées servent à l'agriculture et au pâturage des animaux de ferme.
Un réseau de petites routes, souvent non pavées, sillonne le milieu riverain des îles. Les îles Saint-Ignace, Dupas et aux Castors sont reliées à la rive nord du fleuve Saint-Laurent par un petit réseau de ponts. La liaison entre les deux rives (du Saint-Laurent) est assurée par un service de traversier entre Sorel et l'île Saint-Ignace (la plus grande île de cet archipel). La plupart des autres îles sont accessibles seulement en embarcation. Du côté sud du fleuve, l'île d'Embarras est la plus petite des îles habitées.
Géologie
L'archipel du Lac Saint-Pierre est un delta issu de la dernière glaciation et modifié par les alluvions du fleuve Saint-Laurent[3]. À la suite du retrait de la calotte glaciaire, la région des îles de Sorel a été envahie par la Mer de Champlain qui s'est ensuite retirée progressivement. Ceci il a y environ 12 000 années. Des sédiments marins argileux y ont été déposés au fond de l'eau[4].
La partie visible des îles de l'archipel est formée d'alluvions récentes. Ces dépôts d'une hauteur maximale de 7 à 8 mètres au-dessus du niveau du fleuve sont principalement constitués du limon déposé par la Mer de Champlain lors du recul marin qui força les eaux de cette époque à intégrer le lit actuel du fleuve. De nos jours, le même phénomène se répète annuellement lors des inondations printanières[5] alors que les eaux du fleuve recouvrent une partie des Îles de Sorel et y laissent une couche d'alluvions. Bien qu'elles peuvent causer des problèmes aux insulaires et nuire pendant quelques semaines aux déplacements, ces inondations printanières sont bénéfiques pour l'agriculture[6].
Topographie
Le fleuve Saint-Laurent s'élargit à l'entrée du lac Saint-Pierre d'où se forme un archipel deltaïque d'une centaine d'îles et d'îlots. Plusieurs chenaux sillonnent entre ces îles. Cette région est caractérisée par un relief très peu accentué. La dénivellation va de 3 à 5 mètres au-dessus du niveau de la mer. La plupart des îles sont abondamment inondées à chaque printemps.
Climat
Cette région joue d'un climat continental nordique, un peu plus frais[7] que celui de la région de Montréal mais nettement plus ensoleillée[8]. La période sans gel est de longue durée, ce qui favorise la production agricole céréalière. L'hiver n'y est pas trop rigoureux avec des précipitations moyennes[9] et des froids peu excessifs[10].
Hydrographie
La région de l'archipel compte 14 affluents drainant une superficie de 46 075 kilomètres, pour un débit moyen mensuel de 777 mètres cubes par seconde. La disproportion entre l'apport des rives est impressionnante ; le rapport est favorable à dix contre un pour la rive sud du fleuve devant l'archipel. La rive au sud de l'archipel avec seulement 4 rivières a un bassin de 42 250 km2 pour un débit de 712 m3/s alors que la rive du côté nord de l'archipel avec dix cours d'eau ne couvre que 3 825 km2 et ne déverse que 65,2 m3/s[11].
Faune
Les îles et le lac Saint-Pierre sont la plus importante halte migratoire de l'est du Canada pour la sauvagine. La valeur écologique de ces milieux humides a été reconnu par l'Unesco en 2000.
Histoire humaine des îles
Ce sont d'abord les Amérindiens qui ont habité et fréquenté cet archipel y tirant leur subsistance de la faune des îles. Jacques Cartier le mentionne dans ses carnets de voyage en [12],[13]. Le c'est au tour de Samuel Champlain d'y observer des amérindiens[14]. puis en , c'est la fondation d'un fort en bois. Ceci dans le but de repousser les attaques des Iroquois sur Trois-Rivières. Le fort fut incendié par les Iroquois en 1647. Ce n'est qu'en 1665 qu'un nouveau fort fut reconstruit par la compagnie du capitaine Pierre de Saurel, du régiment de Carignan.
Quelques années plus tard, en 1672, des soldats démobilisés se font les premiers colons dans l'archipel [15]. L’exploitation de pâturages communaux sur les îles y trouve là son origine. L'agriculture s'adapte à cet archipel de terres inondables et en 1710 la population de la seigneurie est de 112 habitants. La population se concentre dans les îles aux Castors, Dupas, Saint-Ignace et l'île Madame au nord de l'archipel.
À la fin des années 1920, plusieurs barrages de pierres sont construits en amont des chenaux afin de rehausser le niveau de l'eau dans le chenal maritime qui passe au sud de l'archipel[16].
De nombreux chalets d'été sur pilotis sont érigés le long du chenal aux Corbeaux entre les îles aux Corbeaux et Lapierre. C'est le coin de pays du Survenant décrit dans les deux romans de Germaine Guèvremont : Le Survenant (écrit en 1945) et Marie-Didace (écrit en 1947)[17]. Les personnages de ces deux romans sont associés aux Iles de Sorel[18]. Germaine Guèvremont a vécu pendant près de 30 ans sur l'Îlette-au-Pé[19] (près du Chenal du moine) et sa maison est devenue pendant quelques années le Musée de l'Écriture[20].
Liste des îles de l'archipel du lac Saint-Pierre
- île aux Foins
- île du Mitan
- île du Sablé
- île aux Cochons
- île aux Castors
- île Dupas
- île Saint-Amour
- île Saint-Ignace
- île Ronde
- île Madame
- île aux Ours
- île de Grâce[23]
- île aux Corbeaux
- île à la Pierre
- île des Barques
- île du Moine
- île Bibeau
- île Létourneau
- îles aux Fantômes
- île Lacroix
- île d'Embarras
- île Saint-Jean
- île Saint-Pierre
- île à la Perche
- île au Citron
- île Millette
- île de Rouche
- îles aux Raisins
- Islets Percés
- île aux Vaches
- île du Curé
- île des Plantes
- île Ducharme
- île à l'Orme
- île aux Noyers
- île Lamarche
- île à la Cavale
- île du Nord
- île du Milieu
- la Grande Île
- îles aux Sables
- île Plate
- île à Letendre
- île de la Traverse
- île Péloquin
- île Cardin
- îles de la Girodeau
- Le Nid d'Aigle
- île à la Grenouille[24]
- îles aux Grues
- îles Straham
- Banc de sable
- île O.P. ou Guévremont
Note: Les îles au Sable sont composées de trois îles, les îlets percés de deux îles et les îles de la Girodeau de quatre.
Liste des municipalités de l'archipel
Voir aussi
Notes et références
- Nom officiel depuis 1985 – Commission de toponymie du Québec
- selon Lorraine Guay, le Québec des îles, collection:les régions du Québec, Histoire en bref, Presse de l'Université Laval, 2011
- Il s'agit d'un chenal débordant dans une plaine de sable et d'argile.
- Ce mateau d'argile atteint en 2011 plusieurs profondeurs d'eau ; ainsi il mesure environ 167 mètres de profond à Berthier
- Ces crues printanières ont amené les insulaires des îles à construire des bâtiments et des habitations sur pilotis. Encore aujourd'hui, la cueillette de l'eau d'érable durant le temps des sucres s'effectue en chaloupe dans les îles.
- Les dépôts d'alluvions laissés après le retrait des crues printanières constituent un apport important de matières organiques bénéfiques aux productions céréalières des îles.
- La moyenne annuelle de pluie est de 100 centimètres d'eau. Source Environnement Canada
- Plus de 2 100 heures d'ensoleillement par année. Ce qui est nettement supérieur à la région de Montréal (1 900 à 2 000 heures) et à la région de la ville de Québec (1 600 à 1 700 heures). Source: Environnement Canada
- La hauteur moyenne de la neige au sol atteint 50 à 55 centimètres. Source: Environnement Canada
- Le température moyenne enregistrée sur les îles est d'environ passant de −12,5 degrés en janvier à 20,1 degrés en juillet pour les températures moyennes quotidiennes. Source: Environnement Canada
- Source: Service hydrographique du Québec
- Rodolphe De Koninck, Les cent-Iles du Lac St-Pierre, les presses de l'université laval 1970, page 12
- Jacques Cartier : Brief recit de la navigation faicte es ysles de Canada
- Rodolphe De Koninck, op cit. page 14
- L'intendant Jean Talon récompensa 25 officiers du régiment Carignan en leur octroyant des fiefs sur lesquels s'établirent des soldats démobilisés à titre de censitaires. C'est ainsi qu'est né le fief de Dorvillier concédé le 29 octobre 1672.
- Lorraine Guay, Le Québec des îles, Collection: Les régions du Québec, Histoire en Bref, Presse de l'université laval 2011
- Germaine Guèvremont, Le Survenant (version définitive d'avril 1968 à la suite du remaniement du texte publié en 1945) Collection Bibliothèque Québécoise, Éditions Fides 1982
- Denise Pérusse,Pays littéraires du Québec : guide des lieux d’écrivains. Montréal, L’Hexagone/VLB éditeur. 1998
- Îlette-au-Pé Chalet de Germaine Guèvremont, 21, Chemin de l'Île-aux-Fantômes, Sainte-Anne-de-Sorel, http://www.historicplaces.ca/en/rep-reg/place-lieu.aspx?id=10411
- Ouvert en 1986 par deux passionnés, François Gélinas et Jeanne Éthier, dans la maison qu’a habité Germaine Guèvremont à l’Îlette-au-Pé, le petit musée vit jusqu’en 1996. En 1998, le site est à vendre. Le domaine est redevenu privé depuis son rachat. Par contre, la maison et ses abords ont été constitués en site du patrimoine en 1996 par la MRC Le Bas-Richelieu en vertu de l’article 84 de la Loi sur les biens culturels. Source; Commission des biens culturels du Québec, La mise en mémoire des lieux de création littéraire au Québec, 2009
- Survol du lac Saint-Pierre
- Plein air à la carte
- Commission de toponymie du Québec : Île de Grâce
- Commission de toponymie du Québec : Île à la Grenouille
Liens externes
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