Îlet Sainte-Marie

L'îlet Sainte-Marie est un îlot martiniquais situé sur la côte nord-est de la Martinique, juste en face de la petite ville de Sainte-Marie. Très prisé par les touristes, il constitue une curiosité géologique de la nature, puisque relié au reste de l'île par un tombolo.

Îlet Sainte-Marie
Tombolo (gcf)

L'îlet Sainte-Marie, vu depuis la côte.
Géographie
Pays France
Archipel Îles du Vent (Petites Antilles)
Localisation Océan Atlantique
Coordonnées 14° 47′ N, 60° 59′ O
Superficie 0,043 km2
Côtes 1,22 km
Point culminant Non nommé (14 m)
Géologie Île continentale
Administration
Région Martinique
Département Martinique
Commune Sainte-Marie
Démographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC-4
Géolocalisation sur la carte : Martinique
Îlet Sainte-Marie
Géolocalisation sur la carte : Petites Antilles
Îlet Sainte-Marie
Géolocalisation sur la carte : océan Atlantique
Îlet Sainte-Marie
Île en France

Géographie

L'îlet dépend de la commune de Sainte-Marie, dans le Nord-Atlantique. Lorsqu'il n'est pas relié à l'île (voir les caractéristiques du tombolo), l'îlet en est distant d'environ 200 mètres.

L'îlet Sainte-Marie est en fait un « presqu'îlet » pendant une partie de l'année, puisqu'il est relié à l'île par une fine langue de sable naturelle, ou cordon littoral, le tombolo. Cette structure sédimentaire, assez atypique, est formée entièrement du sable, venu de l'océan, qui s'accumule, poussé par les Alizés, en fin de période hivernale (c'est-à-dire pendant la saison sèche, appelée carême), quand les fortes pluies cessent, sous l'influence de l'Anticyclone des Bermudes, prenant le pas sur l'Anticyclone des Açores, qui contrôlait jusque-là le climat régional. La dynamique des courants varie, orientant les vagues dans une direction oblique par rapport à la plage, permettant la formation du tombolo[1].

Les dépôts sédimentaires sableux se déposent sur un fond peu profond (qui ne doit pas dépasser 10 mètres pour la formation d'un tombolo), propice à la formation de ce type de profil sédimentaire, sur la ligne approximative où les trains de vagues venant des deux côtés de l'îlet se rencontrent, les vagues apportant chacune du sable laissé sur place.

Histoire

Tableau (1779) du peintre français Auguste-Louis de Rossel de Cercy (1736 - 1804), illustrant le Combat de la Martinique (1779), un combat naval entre les flottes anglaise et française pendant la Bataille de la Martinique (1759 - 1809), et montrant l'importance de la prise de position stratégique sur les îles et îlots lors de tels affrontements.

L'îlet a joué un rôle non négligeable dans l'histoire de la ville. En effet, de par sa position stratégique, il a accueilli, pendant les guerres de possession de la Martinique entre la France et le Royaume-Uni, un poste d'observation, ainsi que deux canons. Jusqu'aux années 1940, une courte ligne de chemin de fer reliait l'îlet à la ville de Sainte-Marie, permettant le transport de marchandises.

Félix Lorne (1904-1950), instituteur à Sainte-Marie, dirigeait une formation volontaire d'athlètes. Il avait pour habitude, après avoir fait s'échauffer ses élèves sur un terrain de football, de leur prodiguer une leçon de natation, sur le site du tombolo de l'îlet Sainte-Marie. Le , un de ses élèves ne parvient plus à sortir de l'eau, sans doute à cause des sables mouvants, mais est rapidement repêché par l'instituteur. Lors de la même leçon, un deuxième élève rencontre les mêmes difficultés. Félix Lorne se lance de même à son secours, mais ne parviendra jamais à le retrouver, avant de disparaître à son tour. Le lendemain, , le corps de l'élève est retrouvé au niveau de la voie ferrée. Enfin, le , le corps de l'instituteur est retrouvé sur des rochers où il avait été projeté par la houle. Environ 5 000 personnes venues de toute la Martinique assistèrent à son enterrement[2].

Tourisme

Le tombolo de l'îlet Sainte-Marie existe pendant quatre mois de l'année, la plupart du temps de janvier-février à avril-mai. En raison de son caractère atypique, il est un attrait touristique important. Les touristes peuvent ainsi marcher sur le tombolo pour rejoindre l'îlet, où des petits sentiers sont tracés. Quand les conditions (période de l'année, niveau de la mer, vents, etc.) sont idéales, le tombolo peut même parfois être praticable à cheval, à vélo, voire en véhicule tout-terrain[3]. À noter toutefois que le site est inaccessible en période de nidification car abritant une réserve naturelle.

Les Samaritains (habitants de Sainte-Marie) ont fait de leur îlet leur fierté, à tel point qu'ils ont donné le nom Tombolo à leur gazette municipale[4], puisque, par extension, Tombolo désigne également l'îlet lui-même dans la langue locale (créole martiniquais).

Notes et références

  1. « L'îlet Sainte-Marie » (consulté le ).
  2. Jean-Marc Coupé, « Le tombolo et L'îlet Sainte-Marie », sur Martinique-randonnée (consulté le ).
  3. Pascal Saffache, « L'îlet Sainte-Marie et son tombolo », sur Site de l'Office du tourisme de Sainte-Marie (consulté le ).
  4. Équipe du Guide du Routard, Le Guide du Routard : Martinique, Paris, Hachette Tourisme, , 304 p. (ISBN 978-2-01-245398-2), p. 231.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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