104e division d'infanterie de forteresse

La 104e division d'infanterie de forteresse (104e DIF) est une unité militaire française de la Seconde Guerre mondiale, en position sur la ligne Maginot. Elle est créée en à partir du secteur fortifié de Colmar et disparait dans la bataille de France.

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104e division d'infanterie de forteresse

Cloche GFM du casemate de Marckolsheim Sud tenu par la 104e DIF, mise hors de combat par un canon de 88 mm allemand le .

Création
Dissolution
Pays France
Branche Armée de terre
Type division de forteresse
Rôle Défense de ligne fortifiée
Garnison Colmar
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Opération Kleiner Bär
Commandant Général Cousse

Composition

Commandant de la 104e division d'infanterie de forteresse

La division est commandée pendant son existence par le général Édouard Sylvain Cousse (sl).

Historique

La division est créée en , à partir des éléments du secteur fortifié de Colmar. Elle est rattachée au 13e corps d'armée de la 8e armée française.

Attaque allemande

Le au matin, les Allemands lancent l'opération Kleiner Bär, une tentative de percée à travers la ligne Maginot sur le Rhin, menée par la 7e armée allemande. La 104e DIF est dans le secteur de l'assaut le plus important, mené par le 27e corps d'armée allemand, dont la 218e division franchit le Rhin à Schœnau, la 221e autour de Limbourg (devant Marckolsheim) et la 239e autour de Sponeck (devant Artzenheim), avec le soutien de la 554e division d'infanterie du 33e commandement supérieur (nl) qui attaque Neuf-Brisach[1].

Les troupes d'intervalles installées en soutien des fortifications s'étant repliées, la 104e DIF manque d'artillerie, disposant de 22 pièces d'artillerie contre 400 allemandes, ainsi que de réserves[2].

Soutenus par un barrage d'artillerie, les Allemands franchissent le Rhin sur des barques motorisées. Dans le secteur de la 218e division, le 397e régiment d'infanterie allemand est stoppé par la casemate Schœnau Sud 50/1 (secteur du 242e RI). L'autre régiment de la division, le 386e, s'avance dans un secteur moins défendu et parvient jusqu'à la troisième ligne de défense française[1].

Les 350e et 360e régiments de la 221e division s'installent assez facilement sur la rive française du Rhin, les casemates français ayant été neutralisés par des canons de 88 mm antiaériens. Des pontons peuvent être mis en place pour permettre la traversée des éléments lourds. Une tentative du 360e régiment d'avancer jusqu'à Marckolsheim est stoppée dans l'après-midi par la défense française[1].

Au sud du Sponeck, les 327e et 444e régiments de la 239e division chassent facilement de leurs positions le 9e bataillon de chasseurs pyrénéens et le IIe bataillon du 42e RIF[3],[1]. Mais les chasseurs contre-attaquent dans l'après-midi à Kunheim avec le soutien des casemates en troisième ligne et stoppent l'avancée allemande[3],[4].

Autour de Neuf-Brisach, le 623e régiment de la 554e division perd 12 de ses 15 barques face au 28e RIF et à l'artillerie française. Il débarque plus en amont mais les défenses et les contre-attaques françaises le maintiennent acculé à la rive[4].

Au soir, les Allemands tiennent dans le secteur de la 104e DIF une tête de pont profonde de 2 à 4 km aux points les plus avancés[5]. L'attaque est relancée le lendemain. Soutenus par leur artillerie, les canons antiaériens et antichars, les Allemands progressent face à la 104e DIF, qui lancent plusieurs contre-attaques réussies[4]. L'intervention des bombardiers en piqué Ju 87 Stuka en fin de matinée fait flancher les Français dépourvu d'appuis antiaériens[6].

Au soir du , les Allemands ont percé la ligne française en plusieurs endroits et la 104e DIF se replie avec sa voisine la 105e DIF vers les Vosges[6].

Repli vers les Vosges et capture

Monument au lieu où fut brûlé le drapeau du 28e RIF le , avant la capture du régiment.

Les derniers éléments, dont le général Cousse et son état-major, sont capturés le .

Sources

Bibliographie

  • Les grandes unités françaises : historiques succincts (en), vol. 3, Imprimerie nationale, (lire en ligne), « 104e Division d’infanterie de forteresse », p. 798-804.
  • Roger Bruge, Offensive sur le Rhin, Fayard, (ISBN 2-213-00542-7 et 978-2-213-00542-3, OCLC 5241484).
  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).
  • Alain Hohnadel et Jean-Yves Mary, Juin 1940, les Allemands passent le Rhin, Histoire & Collections, coll. « Batailles Hors-Série », , 82 p., chap. 10.
  • (en) M. Romanych et John White, Maginot Line 1940 : battles on the French frontier, Osprey Publishing, (ISBN 978-1-84603-499-2, 1-84603-499-X et 978-1-84908-254-9, OCLC 320186975, lire en ligne), « Operation Kleiner Bär: assault across the Rhine », p. 81-90.

Références

  1. Romanych et White 2010, p. 88.
  2. Romanych et White 2010, p. 85.
  3. Romanych et White 2010, p. 86-87.
  4. Romanych et White 2010, p. 89.
  5. Eddy Bauer, « Les belligérants à nos frontières : 10 mai-25 juin 1940 [fin] », Revue militaire suisse, (DOI 10.5169/SEALS-342458, lire en ligne, consulté le )
  6. Romanych et White 2010, p. 90.

Articles connexes

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