16e régiment d'artillerie
Le 16e régiment d'artillerie (16e RA) est une unité d'artillerie de l'armée française créée en 1854 ayant participé à la guerre de Crimée, à la campagne d'Italie de 1859, à la guerre de 1884 contre la Chine et aux deux guerres mondiales.
16e régiment d'artillerie | |
Officier du 16e RAC lors du défilé du à Paris. | |
Création | 1854 |
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Dissolution | 2011 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | régiment d'artillerie |
Rôle | artillerie |
Guerres | Guerre de Crimée Campagne d'Italie (1859) Guerre franco-chinoise Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Dénominations
- 1854 : 16e régiment d'artillerie à cheval
- 1860 : le 16e régiment d'artillerie à cheval devient le 20e régiment d'artillerie à cheval, le 16e régiment d'artillerie est recréé à la même date.
- 1867 : le 16e régiment d'artillerie devient le 6e régiment d'artillerie, le 16e régiment d'artillerie est recréé à la même date comme régiment de pontonniers.
- 1872 : le 16e régiment d'artillerie redevient un régiment d'artillerie de campagne
- 1914 : 16e régiment d'artillerie de campagne (RAC)
- 1939 : 16e régiment d'artillerie divisionnaire (RAD)
- 1945 : 16e régiment d'artillerie[réf. souhaitée]
- 2000 : 16e groupe d'artillerie (GA)
Historique
Création
Le 16e régiment d'artillerie est créée le 14 février 1854 à Toulouse. Il participé à la guerre de Crimée et à la bataille d'Inkerman. En 1859, il participe ensuite à la campagne d'Italie où il s'illustre à la bataille de Solférino[1]. En 1860, ce régiment prend le numéro 20 et le 20e régiment d'artillerie à cheval garde les traditions de l'ex-16e régiment d'artillerie[2].
Le nouveau 16e régiment d'artillerie est créé à la même date à partir de cinq batteries du 7e régiment d'artillerie et de cinq batteries du 10e. En 1867, le 16e régiment d'artillerie devient un le 6e régiment d'artillerie tandis que le régiment de pontonniers de l'artillerie prend le nom de 16e régiment d'artillerie.
Enfin, le 16e régiment d'artillerie est formé une nouvelle fois en 1872, à partir du deux batteries du 22e, de deux batteries du 1er et d'une batterie de chacun des 2e, 11e, 12e et 18e régiments[2]. Il participe ensuite aux campagnes coloniales notamment en Extrême-Orient (guerre franco-chinoise, 1884-1885)[1] puis en Algérie et Tunisie[réf. souhaitée]. Suivant ses éléments précurseurs arrivés en décembre 1913, le 16e régiment d'artillerie rejoint Issoire en mars 1914[3].
Première Guerre mondiale
En 1914 à la déclaration de guerre, il stationne à Issoire sous le nom de 16e régiment d'artillerie de campagne (16e RAC). Équipé de 36 canons de 75 mm, il est rattaché à la 26e division d'infanterie. En 1914, il combat d'abord dans le secteur des 1re et 2e armée avant de prendre part à la Course à la mer en septembre. Il participe enfin à la bataille des Flandres en novembre[4].
En 1915, il combat dans l'Oise et la Somme de janvier à septembre puis en octobre-novembre dans le secteur de Montdidier. En 1916, il participe aux batailles de Verdun et de la Somme. En 1917-1918, il combat sur l'Aisne puis à Saint-Mihiel[4].
Deux autres unités du 16e RAC ne combattent pas avec le régiment. Formé majoritairement de réservistes du 16e, un groupe d'artillerie est mis sur pied en août 1914 à Issoire, équipé de canons de 75. Il forme l'artillerie divisionnaire de la 63e division d'infanterie (AD/63), avec un groupe du 36e RAC et un autre du 53e RAC. L'AD/63 devient le 216e régiment d'artillerie de campagne en avril 1917[4].
En novembre 1914, un groupe d'artillerie territorial est créé au sein du 16e RAC avec deux batteries de vieux canons de 95 mm issues des 36e et 53e RAC. Il fait partie l'artillerie divisionnaire de la 84e division d'infanterie territoriale (AD/84T). Il rejoint ensuite en juillet 1915 l'artillerie de corps du 3e corps d'armée (AC/3) puis celle du 21e corps d'armée (AC/21) en février 1917, après avoir remplacé ses canons de 95 par des 75. L'AC/21 devient le 212e régiment d'artillerie de campagne en avril 1917[4].
Entre-deux-guerres
Le régiment est dissout en 1924 et ses éléments forment, avec ceux du 21e et du 36e régiment, le 113e RALH à Issoire[5].
Le 16e régiment d'artillerie divisionnaire est recréé à partir du 36e RA et de l'ex-113e RAL. Il est rattaché au 13e corps d'armée et caserné à Clermont-Ferrand[5].
Seconde Guerre mondiale
En 1939, le 16e RAD est équipé de canons de 75 mm modernisés et tractés par des véhicules motorisés. Il fait partie de la 25e division d'infanterie motorisée. Le 10 mai, il entre en Belgique et aux Pays-Bas avec la division (plan Dyle). Puis une partie du régiment participe à la défense de Lille tandis que l'autre gagne Dunkerque. Au cours de son repli, le 27 mai, il détruit, selon les récits français, douze chars lors d'une « résistance désespérée ». Pour cette action, le régiment recevra une citation à l'ordre de l'armée[1].
Il embarque le 30 mai, sur le torpilleur Sirocco en direction de l'Angleterre. Mais le navire est touché par une torpille allemande sur l'arrière. Ne pouvant se déplacer, il demande à être remorqué mais il est achevé par un bombardement aérien. Seulement 270 personnes sont sauvées sur les 950 présents par des bateaux britanniques[1].
Le régiment est dissout en 1940[1].
Après 1945
Recréé en 1945, il est caserné successivement à Châlons-sur-Marne, Wittlich, Trèves et enfin Melun. En 1984, il s'installe à Rennes puis devient le 16ème Groupe d'artillerie en 2000 et s'installe, au quartier de La Courrouze. Le 16e GA est chargé d'assurer le soutien des diverses composantes de la Région terre Nord-Ouest[1]. En 2009, l'unité est restructurée dans le cadre de la création de la base de défense de Rennes[6] et est finalement dissoute en 2011[7][réf. à confirmer], remplacée par le groupement de soutien de la base de défense de Rennes[8].
Chef de corps
- 1914 : colonel Dupont de Dinechin[9]
- février - avril 1917 : colonel Zaubeaux[10]
- avril 1917 : commandant Reyne (provisoirement)[10]
- avril 1917 - juillet 1917 : colonel Zaubeaux[10],[11]
- juillet 1917 : commandant Reyne (provisoirement)[11]
- juillet 1917 - février 1919 : commandant (puis lieutenant-colonel[12]) Reboix[13]
- février 1919 - ? : lieutenant-colonel Chevalet[14]
- 1939-1940 : lieutenant-colonel Aizier Noël-Louis-Hyacinthe
- 1975-1977 : colonel Claude Sommervogel
- 1978 : colonel Pierre Tillette de Clermont-Tonnerre
- 1980 : colonel Claude Perrot[1]
- 1982 : Lieutenant-Colonel Vigla
- 2007 - 2010 : colonel Gaëtan Sevin
- 2010 - 2011 : colonel Arnaud de Regnauld de La Soudière[15]
- Dissolution du 16e GA
Traditions
Faits d'armes inscrits sur l'étendard
Décorations
Le régiment a reçu la Croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945[1].
Il est cité à l'ordre de l'armée le :
« Régiment remarquable par sa ténacité au combat, son endurance et son dévouement à l’infanterie. Après s’être maintes fois distingué sous le commandement du lieutenant-colonel Bouquillon, vient pendant cinq jours de bataille, de se faire remarquer sous les ordres du lieutenant-colonel Rebois, par la rapidité de son déploiement, ses tirs contenus sous les bombardements toxiques ou autres, même à proximité immédiate de l’ennemi, contre lequel il dut se défendre au mousqueton. »[12]
Personnalités ayant servi au sein du régiment
Notes et références
- « 016- Historique du 16e régiment d'artillerie - 16e GA », sur artillerie.asso.fr (consulté le )
- Maurice Loir, Au drapeau ! Récits militaires extraits des mémoires de G. Bussière et E. Legouis, du Cte de Ségur, du maréchal Masséna, du général Vte de Pelleport,... et des journaux, , 313 p. (lire en ligne), p. 299-300
- Jacques Bourdin, Issoire. Des Trois Glorieuses à la Belle Époque (1830-1914) : Histoire et chronique d’une petite ville, , 883-885 p. (HAL hal-01493217v2, lire en ligne)
- « Parcours des régiments d'artillerie durant 1914 1918, 14/18 », sur www.chtimiste.com (consulté le )
- « Regroupement des unités d'artillerie », Revue d'artillerie, , p. 95-101 (lire en ligne)
- « Carte militaire : 827 personnes concernées », sur rennes.maville.com (consulté le )
- (en) « La 5e Batterie du 16e Groupe d'Artillerie », sur La 5e Batterie du 16e Groupe d'Artillerie (consulté le )
- « Base de défense : un civil à la tête du groupement de soutien », Ouest-France, (lire en ligne)
- Historique 1914-1918, p. 6.
- Historique 1914-1918, p. 19.
- Historique 1914-1918, p. 20.
- Historique 1914-1918, p. 26.
- Historique 1914-1918, p. 22.
- Historique 1914-1918, p. 29.
- Ouest France, « Article de presse »
- Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne), p. 92
Bibliographie
- Historique du 16e régiment d'artillerie (1914-18), Presse régimentaire du 16e R. A. C., 19.., 42 p., lire en ligne sur Gallica
- Historique du 16e Régiment d’Artillerie
Liens externes
- (en) « Site non officiel de la 5e Batterie du 16e Groupe d'Artillerie », sur uir16ga.unblog.fr (consulté le )
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