1900 (film)

1900 (titre original : Novecento[alpha 1]) est un film franco-ouest-germano-italien réalisé par Bernardo Bertolucci et sorti en 1976. Le scénario a été écrit en collaboration avec Franco Arcalli (it) dont le père avait été assassiné par les fascistes alors que l'enfant avait cinq ans. Le titre du film et le style de la photographie font référence au tableau de Giuseppe Pellizza, Le Quart état.

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1900
Une scène du IIe acte avec Donald Sutherland, Robert De Niro et Gérard Depardieu.
Titre original Novecento
Réalisation Bernardo Bertolucci
Scénario Bernardo Bertolucci
Giuseppe Bertolucci
Franco Arcalli (en)
Musique Ennio Morricone
Acteurs principaux
Sociétés de production Alberto Grimaldi
Produzioni Europee Associati (PEA)
Les Productions Artistes Associés
Artemis Film
Pays de production Italie
France
Allemagne de l'Ouest
Genre Chronique historique dramatique
Durée 320 minutes en deux parties
Sortie 1976

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

1900 raconte les vies parallèles de deux garçons nés le même jour dans une grande propriété terrienne de l'Émilie-Romagne en Italie au début du XXe siècle.

Robert De Niro et Dominique Sanda (Alfredo et Ada).

L'histoire débute fin janvier 1901, à l'annonce de la mort de Giuseppe Verdi (le 27 janvier), avec la naissance d'Alfredo, le fils du propriétaire, et d'Olmo, le fils bâtard d'une famille de métayers attachée à l'exploitation. Les deux garçons grandissent ensemble et prennent peu à peu conscience de leur statut social opposé.

Alfredo est fils de grand propriétaire terrien, brimé par un père autoritaire proche des milieux fascistes. Il cherche à échapper à cette emprise paternelle et à mener une vie insouciante, laissant le contremaître fasciste Attila (membre des Chemises noires) prendre le contrôle de la propriété et brutaliser les paysans. Olmo, fils de paysan, est éveillé très tôt à son statut social pauvre. Face à l'injustice, il affirme, poussé par sa fiancée institutrice, ses convictions socialistes et organise la résistance contre les fascistes.

L'opposition de ces deux destins accompagne l'histoire de l'Italie, du progrès technologique à la Première Guerre mondiale, de la montée des revendications sociales au fascisme (squadristi). Le film se termine avec la fin de la Seconde Guerre mondiale et la victoire des paysans sur les fascistes.

Dans l'épilogue, Attila est tué par les paysans, Alfredo est jugé pour complicité mais épargné. Olmo s'adresse alors directement au spectateur pour énoncer, symboliquement, que le patron est mort.

Fiche technique

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Distribution

Développement et distribution

Bertolucci pensait créer un film épique sur l'Italie depuis plusieurs années. C'est grâce au succès du Dernier Tango à Paris qu'il réussit à trouver le budget de 6 millions de dollars (énorme pour l'époque) auprès de trois producteurs différents pour produire ce film à la distribution prestigieuse (De Niro, Depardieu, Lancaster, Hayden), avec de nombreux figurants, et qui reconstitue l'environnement de l'Italie du début du XXe siècle[6]. Ce budget fut par la suite dépassé pour atteindre 9 millions[7].

Le réalisateur, qui avait initialement prévu son projet comme un téléfilm en plusieurs épisodes, réalisa une première mouture d'un seul tenant de plus de cinq heures. Le producteur Alberto Grimaldi, qui était contractuellement obligé par la Paramount de produire un film de trois heures et demie au maximum, dut enfermer le réalisateur en salle de montage afin qu'il réduise la durée de l'œuvre[8].

Fort de l'accueil favorable reçu par Le Dernier Tango à Paris, Bertolucci approfondit la veine transgressive de son cinéma. Le film comporte des scènes de sexualité explicite où les deux jeunes garçons comparent leurs érections ou, plus tard, alors qu'ils sont de jeunes hommes, l'actrice Stefania Casini les masturbe[9]. Il met en scène crûment la perversion d'Attila, un fasciste (incarné par Donald Sutherland) qui massacre un chaton, viole un enfant et le tue sauvagement, avant d'empaler sur la grille de sa propriété une veuve qui l'avait séquestré[10]. De ce fait, le film connaît des interdictions aux mineurs.

Accueil

Le journal communiste L'Humanité, en 1976, encense le film :

« L'exemple le plus grandiose, jusqu'à présent en Occident, d'un grand film politique, d'une grande fresque épique et populaire. »

Pour le critique Michel Ciment, le fait « d'idéaliser le prolétariat interdit à Bertolucci de démonter le mécanisme de l'adhésion des masses au fascisme[11]. »

Éditions vidéo

Le , le film sort en édition restaurée par Wild Side, et comprend 2 Blu-ray du film + un Blu-ray de bonus ainsi que 2 DVD du film + un DVD de bonus[alpha 3]. Le coffret contient aussi un livret exclusif.

Galerie

Notes et références

Notes

  1. En italien, « novecento » (une aphérèse de « millenovecento ») désigne « les années 1900 » (de 1900 à 1999). Il peut être traduit par « XXe siècle ». C'est également le titre à l'international selon IMDB. Cette traduction fut dénoncée par plusieurs critiques comme un contresens, d'autant que le film commence en 1901. Voir « 1900 », sur Institut Lumières, et « 1900 : les réactions de la critique italienne et française », sur Mécanique filmique – Cinéma et représentations,
  2. Crédité sous le nom de Paolo Branco.
  3. Les bonus sont les mêmes sur le DVD et sur le Blu-ray.

Références

  1. « Mille neuf cent », sur encyclocine.com (consulté le ).
  2. (it) « Novecento », sur cinematografo.it (consulté le ).
  3. Voir sur cnc.fr.
  4. Classement R.
  5. (fr) RSdoublage.com (onglet « doublage »)
  6. Gérard Camy, Alain Riou, 50 films qui ont fait scandale, Corlet-Télérama, , p. 109.
  7. Voir sur boxofficemojo.com.
  8. Voir sur geraldpeary.com.
  9. (en) Matthew Turner, « Watching Bertolucci’s 1900 », sur MostlyFilm, (consulté le ).
  10. « Bernardo Bertolucci – “1900” (1976) », sur Culturopoing (consulté le ).
  11. Michel Ciment, « Dialectique ou barres parallèles ? (1900) », Positif, nos 183-184, , p. 112-114.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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