1929 en dadaïsme et surréalisme
Pour l'année, voir 1929.
Éphémérides
Janvier
André Breton, Frédéric Mégret, Suzanne Muzard et Georges Sadoul, Lemon squach, cadavre exquis
Février
André Breton envoie une lettre à de nombreuses personnalités plus ou moins proches du surréalisme dans laquelle il demande « compte [à chacun] de leur position idéologique, […] en vue d'une action individuelle ou collective qu'il s'agit de déterminer. »
Mars
Réunion des surréalistes sur le thème « Examen critique du sort fait récemment à Léon Trotsky[1] », prétexte à prononcer les exclusions de Jacques Baron, Jacques Prévert, Man Ray, Yves Tanguy et du groupe Grand Jeu[2] en raison de la parution dans un journal quotidien d'un article de Roger Vailland rendant hommage au préfet de police Chiappe.
Paul Éluard, L'Amour la poésie[3]
Avril
- 1er avril
Lettre d'Antonin Artaud à Yvonne Allendy : « Amélioration très sensible obtenue à la suite de quelques piqûres. Dans l'espace de 24 heures le gros de mes douleurs a cédé et la vie m'est devenue plus supportable. Il n'était que temps car j'étais décidé à en finir. »
Antonin Artaud, L'Art et la mort, recueil de textes publiés en revue entre 1925 et 1927, orné d'une eau-forte de Jean de Bosschère, édité par la librairie des Trois Magots de Robert Denoël à la suite de la brouille avec Jean Paulhan[4]- André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant, essai[5]
- Publication du premier numéro de la revue Documents dirigée par Georges Bataille, avec la participation de dissidents du surréalisme dont Robert Desnos, Leiris, Georges Limbour, Masson, Jacques Prévert, Roger Vitrac[6].
Mai
Parution du premier numéro de la revue Bifur dirigée par Georges Ribemont-Dessaignes, avec, notamment, des textes de Blaise Cendrars, Georges Limbour, Henri Michaux, Philippe Soupault, Tristan Tzara et des photographies de Germaine Krull et Eli Lotar. La préface est de Jacqueline Leiner : « Bifur interrogera le globe terrestre tout entier « en maintenant à l'état anarchique la bande chaque jour plus redoutable de ses désirs », comme le préconisait déjà Breton dans le Premier Manifeste. »[7]- René Crevel, Êtes-vous fous ?, roman[3]
Juin
- Le Surréalisme en 1929, numéro spécial de la revue belge Variété[8],[9]
- Exposition remarquée de deux sculptures « plates »[10] d'Alberto Giacometti, Tête et Figure, à la galerie Jeanne Bucher. Tête est achetée aussitôt par Marie-Laure et Charles de Noailles.
Masson découvre les sculptures. Il rencontre Giacometti et le présente à Max Ernst, Leiris, Joan Miró et Prévert[11].
Jean Cocteau : « Je connais de Giacometti des sculptures si solides, si légères qu'on dirait de la neige gardant les empreintes d'un oiseau. »[réf. nécessaire]
Michel Leiris : « Il y a des moments que l'on peut appeler des crises, et qui sont les seuls qui importent dans une vie. […] J'aime la sculpture de Giacometti parce que tout ce qu'il fait est comme la pétrification d'une de ces crises. »[réf. nécessaire]
Août
- René Char, Arsenal. Il en envoie un exemplaire à Paul Éluard.
Octobre
- 1er octobre
Projection privée pour les surréalistes du Chien andalou de Luis Buñuel et Salvador Dalí, au studio des Ursulines à Paris.
Novembre
Jacques Rigaut se suicide d'une balle de revolver tirée en plein cœur[3].- Après la visite d'Éluard à L'Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), Char se rend à Paris.
Lettre d'Artaud à Jean Paulhan dans laquelle il exprime « regrets et remords » à propos de la « sinistre affaire du Songe. »
Première exposition parisienne de Salvador Dalí à la Galerie Goemans, rue de Seine[9]. Le catalogue est préfacé par André Breton : « De l'autre côté, il y a l'espoir, l'espoir que tout ne sombrera pas quand même, que l'admirable voix qui est celle de Dalí ne se brisera pas pour commencer à son oreille, du fait que certains matérialistes sont intéressés à la lui faire confondre avec le craquement de ses souliers vernis. »[12]- Max Ernst, La Femme 100 têtes[9],[13]
- René Char, Profession de foi du sujet, publié dans La Révolution surréaliste
- Giorgio De Chirico, Hebdomeros, récit décrivant l'univers imaginaire dans lequel vécu le peintre au cours de sa période « géniale »[3].
- Adhésions au surréalisme de Luis Buñuel, Char et Salvador Dalí[3].
- Après la parution de Nadja, où Breton remet en cause les pratiques psychiatriques de l'asile Sainte-Anne, les psychologues Pierre Janet et Gaëtan Gatian de Clérambault réclament des poursuites contre l'auteur[14].
Cette année-là
- Aragon, Breton, Éluard et Gala et Tristan Tzara, réconcilié avec Breton, rendent visite à Salvador Dalí à Cadaquès.
- Le peintre autrichien Wolfgang Paalen arrive à Paris et rencontre le peintre Fernand Léger.
- Benjamin Péret débarque à Rio de Janeiro[15].
- À l'occasion de la ressortie du film Nosferatu le vampire de Friedrich Wilhelm Murnau, invisible depuis 1922, les surréalistes s'y rendent en « grande cérémonie ». Georges Sadoul : « Pendant quelques semaines, nous nous sommes répétés, comme une expression pure de la beauté convulsive, ce sous-titre français : « Passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre. »[16]
Œuvres
- Louis Aragon
- La Grande Gaîté, illustré de deux dessins d'Yves Tanguy[17]
- Louis Aragon et Benjamin Péret
- 1929, petit ouvrage parodique obscène avec des photos de Kiki de Montparnasse par Man Ray. Péret : « Je suis fouteur voilà ma gloire / Mon espérance est dans ma main / Je suis le plus grand fouteur de l'Histoire / Je décharge sur ton chien. »[18]
- Jean Arp
- Antonin Artaud
- L'Art et la mort, recueil de textes publiés en revue entre 1925 et 1927, orné d'une eau-forte de Jean de Bosschère
- Antonin Artaud et Roger Vitrac
- Le Théâtre Alfred Jarry et l'hostilité publique, brochure de 48 pages avec des photomontages à partir de photos réalisées par Éli Lotar : « Le Théâtre Alfred Jarry, conscient de la défaite du théâtre devant le développement envahissant de la technique internationale du cinéma, se propose par des moyens spécifiquement théâtraux de contribuer à la ruine du théâtre tel qu'il existe actuellement en France, en entraînant dans cette destruction toutes les idées littéraires ou artistiques […], tous les artifices plastiques sur lesquels ce théâtre est bâti […][21]. »
- Jacques Baron
- Paroles, poèmes[22]
- Maurice Blanchard
- Les Lys qui pourrissent, poèmes
- André Breton
- Charles VI jouant aux cartes pendant sa folie, collage
- André Breton, Frédéric Mégret, Suzanne Muzard et Georges Sadoul
- Lemon squach, cadavre exquis à la gouache sur papier noir[23]
- André Breton, Suzanne Muzard, Yves Tanguy et Pierre Unik
- Jeu de l'oie, crayon, encre, gouache et aquarelle sur papier[24]
- Luis Buñuel et Salvador Dalí
- Chien andalou, film
- René Char
- Arsenal
- Profession de foi du sujet
- René Crevel
- Êtes-vous fous ?, roman
- Salvador Dalí
- Les Accommodations du désir[25]
- L'Énigme du désir, huile sur toile[26]
- The First days of spring, huile et collage sur bois[27]
- Le Grand masturbateur, huile sur toile[28]
- Le Jeu lugubre, huile et collages sur carton
- Monument à la femme enfant
- Le Miel est plus doux que le sang[29], huiles sur toile
- Giorgio De Chirico
- Hebdomeros, récit
- Paul Éluard
- L'Amour la poésie, recueil de poèmes : « J'écoute tous les mots que j'ai su inspirer / Et qui ne sont plus à personne »
- Max Ernst
- Alberto Giacometti
- Georges Hugnet
- La Perle, film court-métrage
- Valentine Hugo
- Rêve du , huile sur toile[34]
- Éli Lotar
- Abattoir, épreuve aux sels d'argent : alignement de pieds de veau contre un mur noir[35]
- René Magritte
- Ceci n'est pas une pipe ou La Trahison des images, huile sur toile
- Je ne vois pas la femme cachée dans la forêt, huile sur toile entourée des portraits photographiques, de face les yeux fermés, de seize surréalistes, dans le sens des aiguilles d'une montre en partant du coin supérieur gauche : Maxime Alexandre, Louis Aragon, André Breton, Luis Buñuel, Caupenne, Paul Éluard, Marcel Fourrier, René Magritte, Albert Valentin, André Thirion, Yves Tanguy, Georges Sadoul, Paul Nougé, Camille Goemans, Max Ernst et Salvador Dalí.
- Le Sens propre, huile sur toile[36]
- Georges Malkine
- La Femme tatouée, huile sur toile[37]
- Alberto Martini
- Portrait d'André Breton, huile sur toile marouflée sur panneau[38]
- Benjamin Péret
- Et les seins mouraient…[39]
- Francis Picabia
- Atrata, huile sur bois[40]
- Hera
- Minos
- Picasso
- Le Baiser[41], huiles sur toile
- Man Ray
- Lee Miller portrait photographique[42]
- Réflexions
- André Rolland de Renéville
- Rimbaud le voyant, essai
- Philippe Soupault
- Le Grand homme
- Yves Tanguy
- À quatre heures d'été, l'espoir[43]
- Inspiration,huiles sur toile
Notes et références
- Condamné à l'exil par Staline.
- Adam Biro (dir.) et René Passeron (dir.), Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Genève et Paris, Office du livre et Presses universitaires de France, , p.191.
- Marcelle Dumas et Lucien Scheler, Paul Éluard, Œuvres complètes : Chronologie, t. 1, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », , p.LXV.
- Évelyne Grossman, Chronologie d'Antonin Artaud, in Artaud Œuvres, Gallimard, Quarto, Paris, 2004, p. 187.
- Biro et Passeron 1982, p. 367.
- Biro et Passeron 1982, p. 48.
- Réédité en fac-similé par les éditions Jean-Michel Place, Paris, 1976.
- Biro et Passeron 1982, p. 279.
- Marguerite Bonnet, André Breton, Œuvres complètes : Chronologie, t. 1, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », , p.LV.
- Ou « plaques » selon les ouvrages.
- James Lord, Giacometti biographie, New York, 1985, Nil, Paris, 1997, p. 114.
- Philippe Audoin, Les Surréalistes, p. 74.
- André Breton, Le Surréalisme et la Peinture, Gallimard, 1928-1965, p. 158.
- Dans les Annales médico-psychologiques. Henri Béhar, André Breton le grand indésirable, éditions Fayard, Paris, 2005, p. 251.
- Le Monde diplomatique n° 769, avril 2018, p. 26.
- Agnès Angliviel de la Beaumelle, Yves Tanguy, Paris, Centre Pompidou, , p.196.
- Angliviel de la Beaumelle 1982, p. 193.
- Cité dans le catalogue des éditions Allia, Paris, 1990.
- Reproduction dans André Breton, Le Surréalisme et la Peinture, Gallimard, 1928-1965, p. 45.
- Werner Spies, La Révolution surréaliste, p. 126.
- Évelyne Grossman, Antonin Artaud. Un insurgé du corps, Gallimard, collection Découvertes Littérature, Paris, 2006, p. 35.
- Biro et Passeron 1982, p. 18.
- 25,1 × 16,4 cm. Daté du 10 janvier 1929. Collection André Breton, avant sa dispersion en 2003. [www.andrebreton.fr]
- Reproduction dans Beaux arts magazine n° 90, mai 1991, p. 26.
- Reproduction dans Breton, [LSELP], p. 73.
- 110,5 × 150,5 cm. Pinakothek der Moderne, Munich. Reproduction dans L'œil, n° 642, janvier 2012, p. 56.
- 50 x 65 cm. Musée Dalí, St-Petersbourg, Floride, USA. Reproduction dans Connaissance des arts n° 765, décembre 2017, p. 139.
- 150 × 110 cm. Museo nacional centro de arte Reina Sofia, Madrid. Reproduction dans Breton, [LSELP], p. 132.
- Biro et Passeron 1982, p. 374.
- 113 × 89 cm. Reproduction dans Art actuel n° 58, septembre 2008, p. 31.
- Le compositeur américain George Antheil (1900-1959) réalisera pour cette œuvre 50 préludes, dans Biro, op. cit., p. 24.
- 24 × 43 × 13,5 cm. Washington, DC. Description dans Ottinger, op. cit., p. 309. Reproduction dans Art actuel n° 52, p. 31.
- Reproduction dans Art actuel n° 52, p. 32.
- Georgiana Colvile, Scandaleusement d'elles. Trente-quatre femmes surréalistes, éditions Jean-Michel Place, Paris, 1999, p. 135.
- Jean-Paul Clébert, Dictionnaire du Surréalisme, Éditions du Seuil & A.T.P., Chamalières, 1996, p. 9.
- 73 × 54,5 cm. The Mesnil Collection, Houston. Reproduction dans Beaux arts magazine n° 104, septembre 1992, p. 55.
- Reproduction dans Biro et Passeron 1982, p. 214.
- 36,5 × 28,8 cm. Collection André Breton avant sa dispersion. Œuvre visible sur le site .
- Cité dans Georges Sebbag, André Breton l'amour-folie, éditions Jean-Michel Place, Paris, 2004, p. 129.
- 147 × 92 cm. Collection particulière. Reproduction dans Connaissance des arts n° 600, décembre 2002, p. 47.
- Reproduction dans Vincent Gille & Béatrice Riottot El-Habib (sous la direction de), Le Surréalisme et l'Amour, Gallimard, Paris, 1997, p. 92.
- Reproduction dans Beaux Arts magazine n° 304, octobre 2009, p. 148.
- Angliviel de la Beaumelle 1982, p. 102.
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