28e groupe géographique

Le 28e groupe géographique (28e GG) est une unité de l'armée de Terre française située à Haguenau (Bas-Rhin) spécialisée dans la topographie et la cartographie.

28e groupe géographique

Insigne du 28e groupe géographique
Pays France
Branche Artillerie
Type Régiment
Rôle Appui géographique des forces
Effectif ≈ 350
Fait partie de Commandement du renseignement
Garnison Haguenau
Ancienne dénomination 28e régiment d'artillerie
Couleurs Aurore
Devise Quand même
Inscriptions
sur l’emblème
Extrême-Orient 1884-1885
Verdun 1916
Noyon 1918
l'Aisne 1918
AFN 1952-1962
Anniversaire Sainte Barbe
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Fourragères Première Guerre Mondiale

Mission

Unité d'appui géographique des forces, le 28e groupe géographique doit, en temps de paix comme en temps de crise :

  • réaliser les travaux géodésiques, topographiques, cartographiques et des levés d'infrastructure ;
  • fournir en données numériques les systèmes d'armes et de commandement.

Il est en permanence à la recherche du renseignement géographique afin de constituer une documentation militaire géographique.

Il assure la formation technique des officiers, des sous-officiers et des militaires du rang (géographes, topographes, cartographes, documentalistes). Le 28e groupe géographique est la seule unité de ce type dans l'Armée de terre.

Structure et composition

  • Une batterie de commandement et de soutien (état-major, bureau opérations et instruction, bureau maintenance logistique, bureau ressources humaines, section multi-techniques, section d'instruction).
  • Deux batteries géographiques à 3 sections chacune (deux sections géographiques et 1 section d'appui),
  • Un centre de formation délégué (CFD) chargé de l'instruction spécialisée des officiers, sous-officiers et militaires du rang géographes des armées.

Matériels

  • Appareils de mesure de distance
  • Appareils de positionnement (GPS, navigateur terrestre, etc.)
  • Consoles de traitement informatique d'images
  • Stations informatiques équipées de systèmes d'information géographique (SIG)
  • Drones eBee-x et Phantom.
  • Véhicules tout-terrain équipés de matériels topographiques et cartographiques (VAB VAT GEO (Appui Topographique) , Quad Polaris Sportsman 700, Panhard PVP, Acmat VLRA TPK 4.36 SH SMT (Station Mobile Topographique), Peugeot P4, Renault GBC 180, Renault Sherpa 5, TRM 2000, VBL)
  • Pantalon de Treillis militaire F2 (Camouflage Centre-Europe (CE) et Camouflage Daguet)
  • Veste de Treillis militaire F2 (Camouflage Centre-Europe (CE) et Camouflage Daguet)
  • Gilet pare-balles série 3
  • ANP VP F1 (Masque à gaz)
  • Casque TC F NVG V2 et Casque FELIN
  • FAMAS-F1 Valoriser et Heckler & Koch M416F

Historique des garnisons, combats et bataille

Uniforme de la Première guerre.

28e régiment d'artillerie[1]

Le 28e régiment d'artillerie est créé à Rennes en 1872. Il est dissous en 1962. Le , son étendard est confié à la garde du groupe géographique[2]. Il participe au campagne d'extrême orient de 1884 et 1885.

Il participe ensuite à la première guerre mondiale dans toutes les grandes opérations ; en Belgique, sur la Marne, en Artois, sur la Somme, en Champagne, au Chemin des Dames, sur l'Aisne, en Alsace, et en Champagne une deuxième fois. Il reçoit deux citation à l'ordre de l'armée et la fourragère de la couleur de la croix de guerre 14-18.

De 1929 à 1939, il est l'unité d'artillerie de la 13e division d'infanterie avec laquelle il participe à la campagne de France de 1940. Il combat sur la Somme et l'Oise. Il est cité pour une action d'éclat dans les environs de Loury (Loiret). Il est finalement dissout.

Il est recréé en 1954. Ses batteries servant en Tunisie et en Algérie avant d'être dissout en 1962.

28e Groupe géographique

Planche 21 du tome I des « Uniformes de l'armée française », par le docteur Constant Lienhart et le professeur René Humbert. Ingénieurs géographes en 1775.

Le 28e GG tient ses origines du dépôt de la Guerre créé par Louvois en 1688 et du service géographique de l'armée (SGA) son successeur en 1887. Les travaux les plus célèbres réalisés pendant cette période sont :

  • La carte de Cassini, première carte détaillée du royaume de France réalisée au 1/86.400 (rapport correspondant à une échelle de 1 pouce pour 100 toises). Ce travail commencé sous Louis XV s'est terminé à la fin de la Révolution. Napoléon Bonaparte fut le premier à émettre le désir d'avoir une nouvelle carte de France pour remplacer celle de Cassini qui demeurait insuffisante. Sous son impulsion, en 1802, une commission spéciale a défini les principes d'établissement du successeur de la carte de Cassini. En particulier ont été intégrés l'adoption des échelles décimales, l'adoption des courbes de niveau avec effet rehaussé par des hachures suivant la plus grande pente et le nivellement rapporté au niveau de la mer.
  • La carte dite d'état-major au 1/80.000 comptant 274 feuilles, série terminée en 1875. En 1889, le service géographique de l'armée décida d'en dériver une édition au 1/50.000 par simple agrandissement photographique. Cette série prit le nom de 1/50.000 type 1900.

Après la guerre de 1870, l'extension du domaine colonial a conduit les géographes a exercer leurs activités partout où le drapeau français flottait ce qui a donné naissance au service géographique de l'AOF, service géographique de l'AEF, du Levant, de Madagascar et d'Indochine. Les premières cartes détaillées de tous ces territoires ont été réalisées à cette époque, comme la carte d'état-major au 1/80.000 de l'Algérie ou la carte régulière de l'Indochine.

La garde d'honneur du 28e groupe géographique le à l'ancien camp de concentration de Natzwiller-Struthof.

La Première Guerre mondiale, premier conflit où l'on a utilisé de façon intensive le tir indirect, a amené de nouveaux développements, en particulier ce qui a été appelé les « groupes de canevas de tir », unités géographiques ayant pour vocation d'établir sur toute la ligne de front des cartes extrêmement détaillées(1/5.000, 1/10.000, 1/20.000) du terrain ainsi que du dispositif ennemi. Ces cartes portaient le nom de « plans directeurs ». La projection de Bonne causant des déformations de longueur et d'angle néfastes aux artilleurs, on adopta une projection spéciale limitant aux maximum les déformations de représentation, la projection conique conforme sécante « Lambert Nord de Guerre ».

L'après-guerre fut marquée par l'établissement d'une nouvelle carte de France au 1/50.000 et pour la première fois en couleur, la 1/50.000 type 1922. Le développement des nouvelles technologies (photographies aériennes, photogrammétrie) a permis sa réalisation en des délais plus brefs. Cette série a inclus de nouvelles améliorations comme la représentation du relief par des courbes de niveau (visualisation complétée par un estompage) et un choix très élaboré des signes conventionnels.

C'est la campagne de 1940 qui a mis fin aux activités du SGA. Dès après l'armistice de juin 40, dans un souci de camouflage des effectifs et de sauvegarde du patrimoine cartographique des armées vis-à-vis de l'occupant, le général Hurault, directeur du service depuis 1937, réussissait à obtenir du gouvernement un décret-loi daté du supprimant le SGA et le remplaçant par l'Institut géographique national (IGN), établissement civil, qui prenait en lieu et place toutes ses attributions, Monsieur (ex-général) Hurault en devenant le premier directeur.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée française reconstituée, a mis sur pied deux compagnies géographiques (31e et 32e), affectées respectivement aux 1er et 2e Corps d'Armée de la Ire armée française du général de Lattre de Tassigny. En 1944 est créé une 33e compagnie géographique ainsi qu'un service géographique militaire pour la Ire armée française.

Fourreau d'épaule de grade de major du Groupe Géographique.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'IGN a été maintenu et a conservé depuis lors la responsabilité de la réalisation des cartes sur le territoire national. C'est la section géographique militaire de Vincennes qui aura désormais vocation à répondre aux besoins spécifiques des armées. Elle a sous son commandement, outre l'ensemble des dépôts de cartes :

  • en France, le groupe géographique autonome créé le , au fort de Montrouge, (ex-33e compagnie)
  • en Allemagne la 51e batterie géographique d'Offenburg (Allemagne) (ex-31e compagnie) puis batterie géographique autonome des FFA
  • en Indochine, la 52e batterie géographique de Saïgon (Indochine) (ex-32e compagnie) puis batterie d'Extrême-Orient du groupe géographique autonome (BEOGGA)
  • Par manque de place, en 1949-1950, le groupe géographique autonome déménage sur la ville de Joigny dans l'Yonne (89).
  • La batterie géographique d'Extrême-Orient est transférée en Algérie en sur le Pasteur et donne naissance à la 53e batterie géographique autonome. Installée à Oran (Algérie), elle est active de à , date à laquelle, elle rejoint Joigny.
Insigne de collet du Groupe Géographique.
  • Le , le groupe géographique reçoit l'étendard du 28e régiment d'artillerie.
  • À compter de , le groupe géographique prend l'appellation de régiment géographique
  • La batterie géographique des FFA est dissoute en .
  • Il est officiellement nommé héritier des traditions du 28e RA en 1976.
  • En , le régiment géographique prend l'appellation de 28e groupe géographique.
  • À compter du , le 28e groupe géographique est rattaché à la brigade du génie.
  • Depuis le , le 28e groupe géographique est rattaché à la brigade de renseignement.
  • Le 28e groupe géographique est transféré à Haguenau (67) à compter du . Lors d’une cérémonie du , célébrant les 60 ans de présence de la géographie militaire à Joigny, plus de 7 000 Joviniens sont présents pour marquer l'attachement à « leur » régiment de garnison.
  • En 2016, il est rattaché au commandement du renseignement de Strasbourg qui succède à la brigade de renseignement.

Traditions et patrimoines

Faits d'armes portés sur l'étendard du régiment

Dessin des inscriptions sur l'étendard du 28e groupe géographique.

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[3] :

Fête d'Arme

Sainte Barbe de l'église Saint-Roch - anonyme.

Les personnels du 28e GG sont placés sous le patronage de sainte Barbe qui, pour avoir refusé d'abjurer sa foi fut enfermée dans une tour. Puis son père mit le feu à celle-ci pour la punir. Sainte Barbe réussit à s'enfuir mais fut retrouvée par son père qui lui arracha les seins puis la décapita. Le ciel aussitôt foudroya ce père indigne. Elle est célébrée le , et il s'agit donc de la fête de tous les artilleurs, les sapeurs, les canonniers, les artificiers, les pyrotechniciens, les ingénieurs de combat, les métallurgistes, les démineurs et autres corporations liées au feu.

Calot de tradition

Les calots, aussi appelée bonnets de police, sont de couleur noir foncé avec un fond et un passepoil de couleur rouge.

Personnalités ayant servi dans l'unité

28e régiment d'artillerie

Notes et références

  1. « 028- Historique du 28è Régiment d'Artillerie », sur artillerie.asso.fr (consulté le )
  2. « Historique de 28e régiment d'artillerie », sur basart.artillerie.asso.fr (consulté le 10 février 2018). — « Historique des 28e et 228e régiments d'artillerie pendant la guerre 1914-1918 », sur archive.wikiwix.com, Berger-Levrault (consulté le 10 février 2018).
  3. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'Armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007

Voir aussi

Sources et bibliographie


Articles connexes

Liens externes

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