2e division d'infanterie marocaine
La 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM), formée au Maroc le , sous le commandement du général Dody, était une division d'infanterie de l'armée d'Afrique qui participa à la Seconde Guerre mondiale.
Ne pas confondre cette division avec la 2e division marocaine de la 1re Guerre mondiale.
Pour les articles homonymes, voir 2e division.
2e Division d'Infanterie Marocaine | |
Insigne de la 2e DIM | |
Création | 1er mai 1943 |
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Pays | France |
Branche | Armée de Terre |
Type | Division d'Infanterie |
Rôle | Infanterie |
Ancienne dénomination | Division de Marche de Meknès |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
Formée à la suite de la libération de l'Afrique du Nord française, elle s'illustre particulièrement en Italie en 1944 au sein du Corps expéditionnaire français du général Juin, puis à la suite débarquement de Provence, sous les ordres du général Carpentier, lors de la libération de la France au sein de la Première Armée française du général de Lattre de Tassigny.
Création et différentes dénominations
- 21/04/1943: Création de la Division de Marche de Meknès
- 01/05/1943: Renommée 2e division d'infanterie marocaine.
Devise
- on ne passe pas
Chefs de corps
- 21/04/1943: Général Dody
- 18/09/1944: Général Carpentier
- 14/04/1945 - 22/08/1945: Général de Linarès
Historique des garnisons, combats et batailles
Composition
Débarquée en Italie en , ses effectifs étaient alors de 16 840 hommes dont environ 60 % de Maghrébins et 40 % d'Européens et de quelques Asiatiques provenant des 5e et 11e Compagnies du 1er Bataillon de Pionniers Indochinois[1].
Commandant de l’artillerie : général Poydenot Commandants de l’infanterie divisionnaire : général Molle puis colonel Chappuis (12/10/44)
- 4e Régiment de Tirailleurs Marocains
- 5e Régiment de Tirailleurs Marocains
- 8e Régiment de Tirailleurs Marocains
- 151e régiment d'infanterie (*)
(*) remplace le 8e RTM en
Un régiment de tirailleurs nord-africains comporte un peu plus de 3 000 hommes (dont près de 500 officiers et sous-officiers) et 200 véhicules. La proportion de Maghrébins atteint 69 % pour le régiment, 74 % pour le bataillon, 79 % pour la compagnie de fusiliers-voltigeurs, 52 % pour la compagnie antichar et 36 % pour la compagnie de canons d'infanterie[2].
Les régiments de spahis et de chasseurs comprennent entre 900 et 1 000 hommes dont d'environ 15 % de Maghrébins chez les spahis et 25 % chez les chasseurs[3].
- 63e Régiment d'Artillerie d'Afrique
- DARR
- 41e groupe de forces terrestres antiaériennes
- 87e bataillon du génie
- 9e bataillon médical
- Prévôté
Campagne d'Italie
La 2e DIM est formée au Maroc, en , sous le commandement du général Dody.
Elle comprend trois régiments de tirailleurs marocains : le 4e RTM (Taza), le 5e RTM (Oudjda) et le 8e RTM (Meknès).
Le 63e régiment d'artillerie (Fès) et le 3e régiment de spahis marocains de reconnaissance.
Elle embarque à Bizerte en et est la première division française débarquée en Italie.
Elle est engagée sur le front des Apennins dans le secteur Scapoli-Pantano et livre les combats de San Michèle du Pantano (12 au ), de la Mainarde (23 au ), de la Costa San Pietro et du Monacasale (12-), et du Monte-Croce ().
Le elle prend une part prépondérante à la bataille du Garigliano en s'emparant du monte Majo. Elle poursuit l'ennemi en direction de Rome du au et défile dans Rome le . Elle exploite son succès vers Sienne, puis vers Florence.
Campagne de France et d'Allemagne
Débarquée en France à la fin du mois d', elle est engagée sur le front des Alpes et libère Briançon et Modane le . Aux ordres du général Carpentier, elle est placée face à la trouée de Belfort, perce la position allemande le , s'empare de Montbéliard et d'Héricourt, entre dans Belfort le . Continuant vers l'Alsace, elle atteint la vallée de la Doller le 29, puis celle de la Thur le . Elle attaque dans la forêt de Nonnenbrück le et, sous les ordres du général de Linarès, traverse le Rhin le . Elle entre dans Karlsruhe le 3 avril, Pforzheim le 8 avril, atteint le Neckar, le Danube et pénètre en Autriche.
Au cours de ces campagnes, la 2e DIM a été citée deux fois à l'ordre de l'armée, et a perdu plus de 16 000 hommes (tués, blessés et disparus) : 8 181 dont 265 officiers en Italie, 5 100 dont 145 officiers en France, 1 700 hommes dont 75 officiers en Allemagne et en Autriche.
L'un de ces jours de gloire a été son défilé dans la cité alsacienne de Ribeauvillé, délivrée des Allemands.
Décorations
La division a été citée 2 fois à l'ordre de l'Armée et tous ses régiments ont obtenu la fourragère récompensant au moins 2 citations à l'ordre de l'Armée[4].
- Fourragère avec olive aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939-1945 (2-3 citations à l'ordre de l'Armée)
- 4e Régiment de Tirailleurs Marocains (3 citations)
- 5e Régiment de Tirailleurs Marocains (3 citations)
- 8e Régiment de Tirailleurs Marocains (3 citations)
- 3e Régiment de Spahis Marocains (2 citations)
Citations militaires de la division
« Magnifique grande Unité, ardente et manœuvrière, qui, sous les ordres du général de division DODY, a remporté les plus brillants succès sur le front d'Italie, où elle a eu l'insigne honneur de porter, la première, les couleurs de la France. Engagée depuis deux mois dans un terrain de haute montagne âprement défendu, a réussi d”abord, par une série d'opérations locales, à se donner de l'air dans son secteur en s'emparant des hauteurs dominantes et des observatoires. Le , a conquis d'un seul élan, par un effort soutenu de toutes ses unités, des positions-clés de l'ennemi, infligeant à celui-ci des pertes sévères et achevant de mettre hors de cause toute une division de montagne allemande. S”est maintenue sur ces positions en dépit de contre-attaques répétées de l'ennemi, facilitant ainsi le développement et le plein succès de la manœuvre du corps français. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée à la 2e DIM lors de la campagne d'Italie en 1944, ordre n° 096, le 25 mars 1944, général Giraud
Citations militaires des unités de la division
- 4e régiment de tirailleurs marocains (3 citations)
« Superbe régiment qui, sous le commandement du colonel LAPARRA, n'a cessé de se distinguer depuis son arrivée en Italie. Entré en ligne le dans le secteur de Scapoli, dominé par un cirque de hautes montagnes tenues par l'ennemi, l'a rapidement dégagé en s”installant le sur le Castelnuovo et en s'emparant, le , de Cerasuolo et des crêtes au Nord de cette localité. Engagé par la suite sur le Monna Casale, s'est porté, le , à l'assaut des positions ennemies dont il siest emparé dans un élan magnifique, capturant plus d'une centaine de prisonniers, s'emparant de nombreuses armes automatiques et d'un matériel important et infligeant de lourdes pertes à l'ennemi. Continuant sa progression, s'est emparé ensuite du mont Lago et a pris pied sur la rive droite du Rapido. S'est à nouveau distingué au cours des opérations du en atteignant d'un bond son objectif, enlevant à l'ennemi un matériel important et lui faisant des prisonniers. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 4e régiment de tirailleurs marocains (4e RTM) lors de la campagne d'Italie en 1944, Ordre général n° 096, 25 mars 1944. Henri Giraud
- 5e régiment de tirailleurs marocains (3 citations)
« A eu une magnifique conduite au cours de la campagne de France en 1940. Reformé depuis et engagé sur le front d'Italie, s'est immédiatement confirmé comme superbe unité de combat. Sous les ordres de son chef, le colonel JOPPÉ, s'est, le , lancé fougueusement à l'attaque du mont Pantano contre lequel s'étaient brisés, au cours d'une bataille de plusieurs jours, les efforts de deux régiments. Dans un élan irrésistible, sous les tirs de mortiers, d'artillerie et de mitrailleuses, a enlevé toutes les résistances, détruisant à la grenade toute la garnison ennemie solidement retranchée dans les lignes de blockhaus à contre-pente et protégée par des champs de mines. L'ennemi ayant été obligé de se replier, s'est lancé à sa poursuite, malgré le froid, la fatigue et les pertes. Le , s'est de nouveau lancé à l'attaque et a enlevé toutes les organisations allemandes qui lui étaient opposées, infligeant de lourdes pertes à l'ennemi et réalisant une progression de six kilomètres. Le , s'est lancé à l'attaque du mont San Croce, puissamment fortifié et très fortement tenu. Arrêté au cours de sa progression par des résistances ennemies et durement contre-attaqué, s'est à nouveau lancé à l'attaque, bousculant l'ennemi, lui capturant de nombreux prisonniers et enlevant tous ses objectifs.. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 5e régiment de tirailleurs marocains (5e RTM) lors de la campagne d'Italie en 1944, Ordre général n° 096, 25 mars 1944. Henri Giraud
« Splendide unité d'attaque, ardente et manœuvrière. Sous les ordres de son chef, le lieutenant-colonel PIATTE, n'a cessé de se distinguer au cours des opérations de rupture du front allemand d'Italie. Le a participé à l'enlèvement de haute lutte des positions allemandes du Cerasola qui avaient résisté aux premiers assauts puis, après avoir brisé de violentes contre-attaques, s'est lancé à l'attaque du Feuci et du Majo, réalisant ainsi la rupture du front allemand. Dès la nuit du 13 au , sans souci du danger, s'est lancé en flèche dans le dispositif de défense ennemie, s'emparant du Costa Garosa, du Calvo et du Castellone, réalisant une avance de 10 kilomètres, capturant de nombreux prisonniers, bousculant les réserves de l'ennemi et consacrant définitivement sa perte. Les 15 et , slest de nouveau lancé à l'attaque et, brisant les lignes successives de résistance ennemie, s'est emparé des villages de Patricia, Morolo, Sgurgola, en dépit de la résistance acharnée de l'ennemi. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 5e régiment de tirailleurs marocains (5e RTM) après la bataille du Garigliano en Italie en mai 1944, Ordre général n° 130, 22 juillet 1944. général Juin
- 8e régiment de tirailleurs marocains (3 citations)
« S'est superbement conduit au cours de la campagne de France de 1940 sur la Somme et sur l'Oise. Reformé depuis et engagé sur le front d `Italie, s'est immédiatement affirmé magnifique unité d'avant-garde, mordante, endurante et tenace. Sous les ordres de son chef, le colonel MOLLE, n'a cessé de se distinguer. Le , a enfoncé les résistances ennemies de la Cluse du San Michele, puis a nettoyé le massif du Marrone, malgré des difficultés de terrain extraordinaires. Le , dans un élan irrésistible, a enlevé le massif de la Mainarde, âprement défendu par un ennemi nombreux et fortement retranché, détruisant à la grenade ou capturant tous les défenseurs. Surpris en plein combat, en tenue allégée, par de violentes tempêtes de neige, slest maintenu sans faiblir sur les sommets conquis. Le , a renouvelé son exploit en enlevant la Costa San Pietro malgré la défense acharnée de l'ennemi. Soumis à un bombardement diune violence extrême, a résisté pendant deux jours à des contre-attaques menées jusqu'au corps à corps, infligeant à l'ennemi des pertes extrêmement lourdes et l'obligeant à abandonner la partie. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 8e régiment de tirailleurs marocains (8e RTM) lors de la campagne d'Italie en 1944, Ordre général n° 096, 25 mars 1944. Henri Giraud
« Magnifique Régiment d'assaut. Le , par nuit noire, sans préparation d'artillerie, s`est rué sous le commandement de son chef, le colonel MOLLE, à l'assaut des positions du Faito. Malgré les difficultés extraordinaires d'un terrain chaotique, a franchi les réseaux de fil de fer et les champs de mines intacts et a écrasé la défense par une lutte acharnée au corps à corps qui a duré toute la nuit. Le , a résisté farouchement à toutes les contre-attaques d'un adversaire décidé à reprendre coûte que coûte cette position. A permis d'étayer la première brèche faite par lui et de s'emparer du Majo. Remis en ligne le , s'est à nouveau lancé à l'attaque et brisant chaque jour les résistances ennemies, capturant de nombreux prisonniers, a poussé inlassablement de l'avant, s'emparant notamment des villages de Castro dei Volsci et de Ceccano malgré la résistance acharnée de l'adversaire. Au cours de la manœuvre sur Sienne, sous le commandement du colonel de BERCHOUX a, par une série de combats acharnés contre un ennemi très mordant, contribué pour une large part à la prise de la capitale de la Toscane. A fait de nombreux prisonniers et capturé un matériel très important. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 8e régiment de tirailleurs marocains (8e RTM) après la bataille du Garigliano en Italie en mai 1944, Décision n°85, 22 septembre 1944. Charles de Gaulle
« Magnifique régiment qui, sous les ordres du colonel de BERCHOUX, a mené de brillantes opérations offensives tout au long de la bataille d'Alsace. Chargé le de rompre le dispositif ennemi, a brillamment rempli sa mission malgré les conditions atmosphériques extrêmement pénibles, les nombreux champs de mines et l'acharnement de la résistance ennemie. S'élançant dès la fin de la préparation d `artillerie, le 8* R. T.M. conquiert de haute lutte le bois de Cédrier ou le général allemand commandant la division qui défend le secteur tombe entre ses mains avec de précieux documents. Bretigney et Montenois sont enlevés dès le 14, Arcey le 15, Sainte Marie le 16, Héricourt et Bussurel le 18, le fort du Vaudois investi dès le 18 tombe le 21, Bavilliers est atteint le même jour. Lancé le à la poursuite de l”ennemi qui se dérobe au nord de Belfort, le 8e R. T.M. atteint dès le 28 la Doller à Sentheim et Guewenheim. Du 7 au , la vallée de la Thur est nettoyée, Bitschwiller et Thann libérés. Du au , le 8e R. T.M. s”empare de Reiningue, des cités Else, Grassaegerste, Langenzug, de Wittelsheim et après une poursuite menée à toute allure arrive sur le Rhin après avoir libéré d'un seul élan Bollwiller, Raedersheim, Merxheim, Hirzfelden et Fessenheim. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 8e régiment de tirailleurs marocains (8e RTM) après les campagnes de France et d'Allemagne en 1944-1945, Décision n°749, 12 juin 1945. Charles de Gaulle
Notes
- Paul Gaujac, Le Corps expéditionnaire français en Italie, Histoire et collections, 2003, p.31
- Paul Gaujac, Le Corps expéditionnaire français en Italie, Histoire et Collections, 2003, p.33
- Paul Gaujac, Le Corps expéditionnaire français en Italie, Histoire et Collections, 2003, p.48-50
- Les fourragères sur le site de france-phaleristique.com
Voir aussi
Sources et bibliographie
- De Lattre de Tassigny, Histoire de la première armée française - Plon - 1949.
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