3e régiment de spahis marocains

Le 3e régiment de spahis marocains (3e RSM) est une unité de l'armée française appartenant à l'armée d'Afrique.

Pour les articles homonymes, voir 3e régiment.

3e Régiment de Spahis Marocains

Insigne du 23e RS (ex-3e RSM)

Création 1923
Dissolution 1962
Pays France
Branche Armée de Terre
Type Régiment de Spahis
Rôle Cavalerie
Ancienne dénomination Spahis réguliers d'Oran
23e régiment de spahis
Inscriptions
sur l’emblème
Maroc 1912-1926-1929-1934
Garigliano 1944
Karlsruhe 1945
AFN 1952-1962
Guerres Guerre du Rif
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie

En activité de 1923 à 1962, il s'illustre particulièrement en 1944-1945, en tant que régiment blindé au sein de la 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM), au cours de la campagne d'Italie puis de la libération de la France et de la campagne d'Allemagne.

Historique

En 1920 est créé le 2e régiment de marche de spahis marocains. Ce dernier donne naissance en 1921 au 22e régiment de spahis marocains. Par dédoublement, le 22e RSM donne naissance en 1924 au 23e régiment de spahis marocains dans la région de Meknès et qui participe à la guerre du Rif au Maroc, aux opérations de Grand-Atlas et à la pacification du Moyen-Atlas et de l'Anti-Atlas.

En 1929, le 23e RSM prend la dénomination de 3e régiment de spahis marocains (3e RSM)[1].

Chefs de corps

  • 1943 - mi janvier 1945 Marcel Pique-Aubrun
  • mi janvier 1945 - juin 1945 Henri Navarre

Seconde Guerre mondiale

Campagne d'Italie

Le Groupement de Cavalerie est destiné à former à la mobilisation des Groupes de Reconnaissance. Aussi, dès la déclaration de guerre, le 3e régiment de spahis marocains, disparaît-il, partiellement, en tant que tel pour se répartir et donner naissance à un Groupe de Reconnaissance, le 80e groupe de reconnaissance de division d’infanterie (80e GRDI).

Le , le 3e régiment de spahis marocains à cheval devient le 3e régiment de spahis marocains de reconnaissance, équipé de blindés. Ses effectifs sont composés d'environ un tiers de combattants « indigènes » (un quart lors de la campagne d'Allemagne en 1945), surtout marocains, et de deux tiers de combattants européens : réservistes français du Maroc, mais aussi de Français évadés de France via l'Espagne.

Le régiment est alors commandé par le colonel Marcel Pique-Aubrun.

Intégralement équipé en matériels américains, il rejoint le Corps expéditionnaire français (CEF) avec lequel il participe au sein de la 2e Division d'Infanterie Marocaine à la campagne d'Italie. Débarqué en , il est en ligne dans les Abruzzes en décembre. Il participe à la campagne de l'hiver 1943-1944 dans ce secteur, puis en à la Bataille du Garigliano. Avec le CEF, le régiment ouvre la route de Rome (mai-), puis de Sienne (juin-) et enfin de Florence ().

Campagne de France

Regroupé à Naples, le régiment est transporté en bateaux et débarqué dans le Var au début de . Il participe à la Libération de la France (opérations notamment dans le Queyras, la Maurienne, le Briançonnais, Trouée de Belfort). Entré en Alsace, le 3e régiment de spahis marocains enlève Rammersmatt, puis ses chars légers entrent les premiers à Thann en . Ayant subi de fortes pertes, le régiment se voit adjoindre l'appui permanent du 20e bataillon de chasseurs alpins (BCA), unité qui va unir son destin pour le reste de la guerre à celui du régiment avec lequel il forme le socle du "Groupement Pique-Aubrun", puis du "Groupement Navarre", d'après les noms des chefs de corps successifs du 3e RSM.

Campagne d'Allemagne

Le 19 janvier 1945, le colonel Henri Navarre, futur commandant en chef des forces françaises en Indochine au moment de la bataille de Dien Bien Phu, succède à Pique-Aubrun au commandement du 3e RSM[2].

Après avoir participé à la liquidation de la poche de Colmar, le régiment participe à la campagne d'Allemagne jusqu'au . Il franchit le Rhin de nuit et entre dans le Palatinat le , toujours accompagné du 20e BCA. Après de durs combats à Hoschtetten et Linkerheim, le Groupement Navarre, renforcé d'un peloton du 8e Chasseurs et d'une compagnie du Génie, se porte sur Karlsruhe. Le Groupement, emmené par le détachement de Castries (1er, 2e et 3e escadrons du 3e RSM ainsi qu'une compagnie du 20e BCA), enlève la ville les 3 et . Ce fait d'armes vaut au régiment et à son chef de corps d'être cités à l'ordre de l'armée : « malgré de violentes réactions ennemies, [le régiment] pénétrait le premier dans la capitale badoise, le au soir, en achevait le nettoyage et la conquête le 4 au matin »[3]. Le 1er escadron du capitaine de Castries, dans lequel on compte 26 citations individuelles, est cité à l'ordre du corps d'armée.

Le Groupement Navarre poursuit la campagne d'Allemagne en passant par la Forêt-Noire (où il fait 1 500 prisonniers), puis le Wurtemberg et enfin la "course au Danube". Lors de la course, il remplit des missions de cavalerie légère (reconnaissance, éclairage) en se portant en avant du corps d'armée principal. C'est ainsi, notamment, qu'un peloton de reconnaissance du régiment découvre le dans un chalet de montagne, non loin de Baad en Autriche, l'ex-Kronprinz Guillaume de Prusse. Il est officiellement arrêté le lendemain, en présence du colonel Navarre, sur ordre du général de Lattre de Tassigny.

Après la Seconde guerre mondiale

Mis en garnison à Lunéville, le régiment prend en 1946 le nom de 31e Régiment de dragons mais son étendard rejoint Rabat en 1948 sous la garde du 3e escadron de spahis marocains.

A partir du 3e escadron de spahis marocain, unité d'escorte du Résident Général, le 3e régiment de spahis marocains (RSM) est reconstitué à Rabat le 15 octobre 1955.

Le 15 novembre 1956, le 3e RSM est rebaptisé 3e régiment de spahis à cheval (RSC).

Le 1er juillet 1957, l'effectif marocain du régiment est muté sans l'Armée Royale Chérifienne et le régiment change à nouveau d'appellation et devient le 3e groupe d'escadrons de spahis à cheval (GESC). Le 3e GESC est affecté en Algérie en juillet 1957, et s'installe dans le secteur de Saida.

Le 1er août 1958, le 3e GESC devient le 3e régiment de spahis (3e RS).

Le 1er novembre 1958, le 3e RS fusionne avec le 10e groupe d'escadrons de spahis algériens (GESA) pour devenir le 23e régiment de spahis.

En mai 1959, le 23e RS quittera le secteur de Saida et sera positionné autour de Géryville.

Après le cessez-le-feu du en Algérie, le 23e régiment de spahis créé, comme 91 autres régiments, les 114 unités de la Force Locale, conformément aux accords d'Evian du . Le 23e régiment de spahis forme ainsi la 508e UFL-UFO, composés de 10 % de militaires métropolitains et de 90 % de militaires musulmans, qui pendant la période transitoire devaient être au service de l'exécutif provisoire algérien, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie.

Le 23e RS est dissous à Géryville le 31 juillet 1962.

Traditions

Insigne

L'insigne du 23e régiment de spahis est une queue de cheval rouge, blanc, bleu[réf. souhaitée].

Inscriptions de bataille

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, trois inscriptions de batailles sont ajoutées à l'étendard du 3e Spahis

  • Maroc 1912-1926-1929-1934
  • Garigliano 1944
  • Karlsruhe 1945

En 2004 est ajoutée l'inscription[4],[5] :

Décorations

  • Croix de guerre 1939-1945 avec deux palmes. Le régiment est notamment cité à l'ordre de l'armée pour la prise de Karlsruhe ().
  • Fourragères françaises aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1939-1945
  • Croix du Mérite Militaire Chérifien.

Citations collectives à l'ordre de l'Armée

Personnalités ayant servi au 3e régiment de spahis marocains

Avant-guerre

En 1944-1945

Sources et bibliographie

Notes et références

  1. « 3spahismar », sur cavaliers.blindes.free.fr (consulté le )
  2. Henri Navarre, Le Temps des vérités, Plon, , p. 172
  3. libellé de la citation du régiment à l'ordre de l'armée - JO du 6 janvier 1946
  4. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  5. Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, (lire en ligne), p. 85-86
  • Portail de l’Armée française
  • Portail équestre
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.