Trouée de Belfort

La trouée de Belfort ou porte de Bourgogne[2] est un seuil situé entre les Vosges et le Jura, reliant le bassin du Rhin et le bassin du Rhône, l'Alsace et la Franche-Comté.

Ne doit pas être confondu avec Porte de Bourgogne.

Trouée de Belfort

Trouée de Belfort et l'étang des Forges.

Subdivision administrative Bourgogne-Franche-Comté
Subdivision administrative Territoire de Belfort
Villes principales Belfort
Héricourt
Montbéliard
Coordonnées 47° 34′ 30″ nord, 6° 49′ 23″ est
Géologie Granite, grès et argiles
Relief Collines entre 315 et 651 m
Production industrie de construction mécanique (automobiles, trains, turbines)
Régions naturelles
voisines
Sundgau
Vallées de la Thur et Doller
Pays de la Déodatie
Vosges saônoises
Hautes Vosges


La trouée de Belfort (au sud-ouest) et les autres régions naturelles d'Alsace.
Géolocalisation sur la carte : France
La géologie de l'Europe explique en partie la période des migrations marquée par le passage en Gaule des Huns et des Germains venant des plaines du Danube. Ces peuples empruntent deux grandes voies : au nord la plaine germano-polonaise qui, par la Belgique, atteint la Champagne et la Picardie ; au sud, le carrefour de Bâle qui se jette directement sur la trouée pour atteindre la Bourgogne. La trouée sépare ainsi le monde germanique et le monde romain[1].

La trouée de Belfort couvre toute la superficie du Territoire de Belfort et les parties limitrophes des départements du Haut-Rhin, de la Haute-Saône, et du Doubs.

Le point le plus haut est le mont Salbert, à 651 m d'altitude. Le point le plus bas est la vallée du Doubs à Montbéliard, à 315 m d'altitude.

Dénominations

Le nom de « trouée de Belfort » n'est pas utilisée seulement en français : on trouve son équivalent, par exemple en anglais (Belfort Gap) ou en russe (Бельфорский проход, Bel'forskiï Prokhod).

Les langues germaniques utilisent plutôt le nom de « porte de Bourgogne » : Burgundische Pforte en allemand, Bourggondische Poort en néerlandais, Burgundiska Porten en suédois.

On peut trouver celui-ci en France : par exemple dans un atlas de 2002[3] ou dans un ouvrage un peu ancien : La Porte de Bourgogne et d'Alsace (Trouée de Belfort) (1930)[4]

Le mot « Bourgogne » renvoie à l'ancien « Comté de Bourgogne » devenu « Franche Comté de Bourgogne » puis « Franche Comté ».

Géographie

Les massifs du Jura et des Vosges laissent entre eux un passage d'une vingtaine de kilomètres de largeur, au pied du ballon d'Alsace.

Le point le plus élevé entre les bassins du Rhin et du Rhône est le bief de partage du canal du Rhône au Rhin (commune de Valdieu-Lutran, Haut-Rhin), à 345 m d'altitude, les fonds de vallées des bassins de la Saône et du Rhin descendant aux environs de 210 m d'altitude. Cette ligne, à quelques communes près, servit en 1871 à déterminer la frontière entre l'Empire allemand et la France : une série de fortifications du système Séré de Rivières fut érigée pour en assurer la défense[5].

Entre le bassin du Doubs et la vallée de l'Ognon (Haute-Saône), le bief de partage est à 370 m et il est entouré par un chapelet de collines toutes supérieures à 500 m.

Sur le plan géologique, la plus importante ressource du sous-sol de la trouée de Belfort est le bassin houiller stéphanien sous-vosgien.

Voies de communication

La trouée de Belfort est utilisée par plusieurs réseaux de communication :

Histoire

Deux voies importantes traversaient la région dès l'époque gauloise, permettant à César d'acheminer rapidement des troupes vers l'armée d'Arioviste et de forcer les Germains à repasser le Rhin.

La ville de Belfort, bien placée au milieu de la trouée, a joué pendant des siècles un rôle de verrou contre les invasions venant de l'ouest (pendant la période autrichienne) ou de l'est (lorsque la région est devenue française après la guerre de Trente Ans). Elle a d'ailleurs été entourée par une ceinture fortifiée s'étendant des Vosges au Jura, entre la guerre de 1870 et la Première Guerre mondiale.

La dernière offensive menée par la trouée de Belfort est celle du Ier corps d'armée (général Béthouart) en , lors de la bataille d'Alsace.

Notes et références

  1. « Aussi, au XIVe siècle, lorsque les seigneuries de la porte de Bourgogne passent dans la mouvance de princes allemands-maison d'Autriche pour Belfort et ses dépendances, comte ou duc de Wurtemberg pour le comté de Montbéliard, assiste-t-on à un curieux phénomène de double appartenance culturelle et politique. Pour les premières, qui jouxtent directement les anciennes possessions des Habsbourg, l'expérience est encore plus féconde parce qu'elles sont projetées dans un jeu diplomatique et militaire aux dimensions de l'Europe. Seront-elles un glacis face à la Bourgogne des grands ducs ou au royaume de France ? C'est l'inverse qui se produit au XVIIe siècle, lorsque Richelieu se résout à annexer l'Alsace ». Cf Georges Bischoff, Yves Pagnot, Belfort, 1307-2007. Sept siècles de courage et de liberté, éditions Coprur, , p. 22.
  2. Cf. par exemple, Atlas du XXIe siècle, Nathan, 2002, page 10 « France Relief ». Le nom de porte de Bourgogne est utilisé dans les langues germaniques, par exemple en allemand : Burgundische Pforte ; l'anglais et le russe en revanche font référence à Belfort.
  3. Atlas du XXIe siècle, Nathan, 2002, page 10 « France Relief »
  4. Voir bibliographie.
  5. Carte altimétrique de la trouée de Belfort

Annexes

Article connexe

Bibliographie

  • La Porte de Bourgogne et d'Alsace (Trouée de Belfort) par A. Gibert aux Éditions Gérard Montfort 1930 réédité en 1982.
  • Géographie du Territoire de Belfort par G. Schouler et P. Filbert 1979.
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