58e armée (Russie)
La 58e armée est une grande unité soviétique qui combattit sur le front de l'Est de la Seconde Guerre mondiale, de 1941 à 1943, notamment en Ciscaucasie.
Pour l’article homonyme, voir 58e armée (Japon).
58e armée, puis 58e armée combinée | |
Actuel emblème de la 58e armée combinée (de l'Armée de terre russe). | |
Création | (recréée en 1995) |
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Dissolution | encore active |
Pays | Union soviétique, puis Russie |
Allégeance | Armée rouge (RKKA), puis Forces armées russes |
Branche | Armée de terre russe |
Type | Armée mécanisée |
Rôle | combat interarmes |
Fait partie de | District militaire sud |
Garnison | Vladikavkaz (depuis 1995) |
Guerres | Seconde Guerre mondiale seconde guerre de Tchétchénie guerre d'Ossétie du Sud guerre du Donbass invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 |
Batailles | Offensive du Sud de l'Ukraine |
Décorations | Ordre de Souvorov |
Commandant | lieutenant-général Mikhaïl Stepanovitch Zousko (depuis 2020) |
En 1995, la 58e armée combinée (en russe 58-я общевойсковая армия ; en abrégé 58 ОА) est organisée au sein de l'Armée de terre russe, dans le district militaire sud, affectée au pied du Caucase avec son état-major à Vladikavkaz en Ossétie du Nord-Alanie.
Grande Guerre patriotique
Première formation
La 58e armée soviétique est constituée pour la première fois dans le district militaire de Sibérie en , avec les 362e, 364e, 368e, 370e, 380e et 384e divisions de fusiliers, ainsi que la 77e division de cavalerie, le tout sous le commandement de Vassili Ivanovitch Kouznetsov. Devant servir dans la réserve de la Stavka, l'armée est ensuite affectée au district militaire d'Arkhangelsk. En , ses divisions sont affectés à d'autres armées et ce qui reste de cette formation sert de cadre en à la formation de la 3e armée de tanks[1] dans le district militaire de Moscou.
Deuxième formation
La 58e est reformée au sein du front de Kalinine en juin-, comprenant les 16e et 27e divisions de fusiliers de la Garde, les 215e et 375e divisions de fusiliers, ainsi que les 35e et 81e brigades de tanks. L'armée est dissoute en .
Troisième formation
La 58e armée est remise sur pied à la fin d', au sein du front transcaucasien, à partir de ce qui reste de la 24e armée complété par un encadrement du NKVD (y compris le général commandant l'armée). Composée des 271e et 416e divisions de fusiliers, ainsi que de la division de Makhatchkala du NKVD (chargé de maintenir l'ordre dans la RSS autonome du Daghestan), l'armée est affectée d'abord dans la RSS autonome de Tchétchénie-Ingouchie : elle a parmi ses missions la surveillance et la répression des Tchétchènes et Ingouches.
En , quand le front du Nord-Caucase prépare l'opération Kertch-Eltigen, les divisions de la 58e armée sont réaffectées et l'état-major devient celui du district militaire de la Volga.
Armée de terre russe
En 1995, la 58e armée combinée est remise sur pied à Vladikavkaz à partir du 52e corps d'armée, au sein du district militaire du Nord Caucase.
Guerres dans le Caucase
L'armée est engagée en 1999-2000 dans la Seconde guerre de Tchétchénie, pendant laquelle certaines de ses unités sont accusées de crimes de guerre.
Le , dans le cadre de la deuxième guerre d'Ossétie du Sud, cinq bataillons de la 58e armée combinée franchissent le Caucase par le tunnel de Roki, entrant en Ossétie du Sud-Alanie, une république séparatiste de la Géorgie. Les combats contre les unités géorgiennes se concentrent ensuite dans et autour de Tskhinvali.
Composition
Le district militaire sud, le nouveau nom depuis 2010 du district qui couvre la région du Caucase du Nord, dispose de quatre grandes unités russes : la 8e armée de la Garde à Novotcherkassk, la 49e armée à Stavropol, la 58e armée à Vladikavkaz et le 22e corps d'armée à Sébastopol. La 58e armée est composée depuis 2020 des unités suivantes :
- la 34e brigade de commandement, à Vladikavkaz (en Ossétie du Nord) ;
- la 42e division de fusiliers motorisés de la Garde Yevpatoriyskaya, à Khankala, Chali, Kalinovskaya et Borzoy (en Tchétchénie) :
- 70e régiment de fusiliers motorisés, à Chali ;
- 71e régiment de fusiliers motorisés, à Khankala ;
- 291e régiment de fusiliers motorisés, à Borzoy ;
- 50e régiment d'artillerie automoteur, à Chali ;
- la 19e division de fusiliers motorisés Voronezhsko-Shumlinskaya (120 BMP-3, 41 T-90A, 36 BTR-80, etc.), à Vladikavkaz :
- la 136e brigade de fusiliers motorisés de la Garde Umansko-Berlinskaya (120 BMP-3, 41 T-72B3, 36 BTR-80, etc.), à Bouïnaksk (au Daghestan) ;
- la 4e base militaire de la Garde Vapnyarsko-Berlinskaya (120 BMP-2, 41 T-72BM, 36 BTR-80A, 15 MT-LB, 4 BRDM-2, 18 2S3M Akatsiya, 18 BM-21 Grad, 4 BM-30 Smerch, 24 mortiers 2S12 Sani (ru), 12 canons MT-12 Rapira, 12 lance-missiles 9P148 Konkurs-S, 12 9A33BM2 Osa, 6 9K34/35 Strela-10, 6 2S6M Tunguska, 27 9K38 Igla)[2], à Java (ru) et Tskhinvali (en Ossétie du Sud) ;
- la 12e brigade de missiles (12 Iskander M), à Mozdok ;
- la 291e brigade d'artillerie (18 2S65 Msta-B, 18 9K123 Khrizantema-S (ru), 12 MT-12 Rapira et 8 BM-27 Uragan), à Troitskaya ;
- la 67e brigade antiaérienne (36 9K37-M1 Buk-M1), à Vladikavkaz ;
- la 100e brigade de reconnaissance (GAZ-2975 Tigr), à Mozdok-7 ;
- la 78e brigade de soutien logistique, à Boudionnovsk ;
- le 40e régiment de protection NBC (9 TOS-1 Buratino, 18 BMO-T avec RPO-A Shmel, véhicules de reconnaissance chimique, véhicules de décontamination et générateurs de fumée), à Troitskaya ;
- le 30e régiment de sapeurs, à Prokhladny (en Kabardino-Balkarie)[3].
Guerre contre l'Ukraine
En , des unités de la 58e armée sont engagées dans la guerre du Donbass.
À la fin de 2021, l'état-major de la 58e armée combinée est déplacée en Crimée, avec sous son contrôle opérationnel de 12 à 17 groupes tactiques de bataillon (BTG)[4]. Lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, les éléments de la 58e armée combinée sont identifiés au sud de l'Ukraine dès le premier jour de l'offensive[5]. Le , des unités de la 42e division sont identifiées aux abords de Kherson.
Les combats sur la rive droite du Dniepr entre Kherson et Mykolaïv sont ensuite confiés aux groupements tactiques du 22e corps d'armée (renforcés par la 10e brigade des Spetsnaz et la 7e division des VDV) à partir du ; les unités de la 58e armée combinée ainsi libérées sont envoyées plus à l'est, en amont de la rive gauche, en direction notamment de Zaporijjia, capturant au passage la centrale nucléaire du même nom à Enerhodar dans la nuit du 3 au [6]. À la mi-mars, deux BTG de la 42e division sont localisés au sud de Zaporijjia, tandis que deux autres BTG de la même division (ceux de la 71e brigade) sont face à Houliaïpole[7].
De la mi-mars à avril, l'état-major de la 58e armée commande aux troupes russes déployées sur la défensive[8] de Vassylivka (qui borde le réservoir de Kakhovka) jusqu'à Staromlynivka (uk) : la 19e division à l'ouest, la 136e brigade au centre et la 42e division à l'est, cette dernière faisant la liaison avec la 150e division (de la 8e armée) qui tient Volnovakha (dans l'oblast de Donetsk). La 58e armée a aussi sous sa responsabilité la partie occidentale du siège de Marioupol, y contrôlant les 810e (de la flotte de la mer Noire) et 177e brigades (de la flottille de la Caspienne) d'infanterie navale[9].
Notes et références
- (en) David Glantz et Jonathan M. House, When Titans Clashed : How the Red Army Stopped Hitler, Lawrence, University Press of Kansas, , 557 p. (ISBN 978-0-7006-2120-0).
- (en) « Russian Army: Military units (Locations, equipment and re-armaments) », sur https://www.russiadefence.net/.
- (en) Catherine Harris et Frederick W. Kagan, « Russia's Military Posture: Ground Forces Order of Battle » [PDF], sur www.criticalthreats.org, , p. 20.
- (en) Henry Schlottman, « Updated map of BTG deployments », sur https://twitter.com.
- (en) « Russia-Ukraine Warning Update: Initial Russian Offensive Campaign Assessment », sur https://www.understandingwar.org, .
- Michel Goya, « Huitième jour, état des forces et perspectives », sur https://legrandcontinent.eu, .
- (en) Henry Schlottman, « Updated overall map and insets for three key areas », sur https://twitter.com, .
- Michel Goya, « Quarante-huitième jour : état des forces et perspectives », sur https://legrandcontinent.eu/, .
- (en) « Russian advances in Ukraine », sur https://uawardata.com/ (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
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