80,000 Hours

80,000 Hours (80 000 heures) est une organisation londonienne recherchant les carrières avec le plus gros impact social positif, et qui fournit des conseils de carrière fondés sur ces recherches. Elle fournit ces conseils sur son site Web et son podcast, ainsi que lors de séances de conseil individuelles. L'organisation fait partie du Centre pour l'altruisme efficace (Centre for Effective Altruism), rattaché au Centre Uehiro d'éthique pratique à l'université d'Oxford. Le nom de l'organisation fait référence au temps typique qu'une personne consacre au travail tout au long de sa vie[1]. C'était l'un des organismes à but non lucratif financés par l'incubateur de startups Y Combinator en 2015[2].

80,000 Hours
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Siège
Pays
Organisation
Fondateurs
William MacAskill, Benjamin J. Todd (d)
Site web

Principes

Selon 80 000 Hours, certaines carrières visant à faire le bien sont beaucoup plus efficaces que d’autres. Ils évaluent les causes que les personnes peuvent adresser en termes d’échelle (nombre d'êtres concernés), du caractère négligé de la cause (par les structures caritatives ou de recherche existantes) et de la facilité à appliquer des solutions; les conseils sur les carrières sont eux évalués en fonction de leur potentiel d’impact social immédiat ou futur, et de l'adéquation de l'emploi avec la personne concernée[3].

Le groupe souligne que l'impact positif du choix d'une profession devrait être mesuré par la quantité de bien supplémentaire que ce choix implique, et non nécessairement par la quantité de bien fait directement[4].

En effet, il examine les moyens indirects de faire une différence, tels que gagner un salaire élevé dans une carrière classique et en donner une partie (Gagner pour donner), ainsi que des moyens plus directs, tels que la recherche scientifique ou l'élaboration de la politique gouvernementale.

Le philosophe de la morale Peter Singer mentionne l’exemple de la banque et de la finance comme une carrière potentiellement à fort impact lorsqu'elle est accompagnée de dons, dans son discours TED, "Le pourquoi et le comment de l’altruisme efficace", où il discute du travail de 80 000 heures[5].

Domaines d'intervention

L'objectif principal de 80 000 hours est de conseiller les diplômés talentueux âgés de 20 à 40 ans.

Il préconise une vision long terme, selon laquelle les conséquences morales les plus importantes de nos actions sont les conséquences sur les générations futures, en raison du grand nombre de personnes qui existeront ou pourraient exister à l'avenir. Ainsi l'organisation dépense des ressources significatives pour des interventions perçues comme ayant des effets persistants, telles que la prévention d'une guerre nucléaire ou d'une pandémie particulièrement sévère, l'amélioration des relations entre la Chine et les États-Unis ou l'amélioration de la prise de décision dans les grandes organisations.

Critique

80 000 hours a promu l'idée que poursuivre une carrière bien rémunérée et donner une partie importante de ses revenus à des organisations caritatives performantes pouvait constituer une stratégie philanthropique efficace pour certaines personnes. John Humphrys a critiqué cette idée dans le programme de la BBC Today, affirmant que les personnes souhaitant devenir riches ont tendance à être égoïstes et que les jeunes idéalistes deviendraient cyniques à mesure qu'ils vieilliraient[6].

Cette idée a également été critiquée dans l'Oxford Left Review, où Pete Mills a écrit que des carrières lucratives perpétuent un système injuste[7]. En outre, il fait valoir que, la probabilité de provoquer un changement social étant difficile à quantifier, 80 000 hours est biaisé (en faveur de méthodes quantifiables permettant de faire le bien).

Au fil du temps, 80 000 hours a réduit l'importance de l'idée "Gagner pour donner", en faveur de voies alternatives telles que la recherche, la défense de causes ou les réformes politiques, et a commencé à recommander des travaux sur des problèmes moins facilement quantifiables[8],[9].

David Brooks du New York Times a critiqué l'organisation pour son approche conséquentialiste de l'altruisme, arguant que développer l'altruisme ne consistait pas uniquement à maximiser les impacts sociaux positifs[10].

Ken Berger, fondateur de Charity Navigator, a critiqué le mouvement altruiste efficace, dont 80 000 hours fait partie. Il contestait le travail de comparaison et de hiérarchisation des causes caritatives, attribuant cette réflexion à la subjectivité et la responsabilité des donateurs individuels[11]. William MacAskill a répondu à cet article en justifiant la nécessité de déterminer quels organismes de bienfaisance font le plus grand bien[12].

Voir également

Références

  1. « FAQ » [archive du ], 80,000 Hours (consulté le ); « Impact investing: the big business of small donors », Euromoney (consulté le )
  2. « Want To Make An Impact With Your Work? Try Some Advice From 80,000 Hours », TechCrunch, (consulté le )
  3. « Research », 80,000 Hours (consulté le )
  4. Sebastian Farquhar, « The replaceability effect: working in unethical industries part 1 » (consulté le )
  5. Peter Singer, « The why and how of effective altruism » (consulté le )
  6. William Crouch et Ian Hislop, Interview, BBC News - Today - Do bankers make the world better?,  (consulté le ).
  7. Mills, « The Ethical Careers Debate », The Oxford Left Review, no 7, , p. 4–9 (lire en ligne, consulté le )
  8. « 80,000 Hours thinks that only a small proportion of people should earn to give long term - 80,000 Hours », 80,000 Hours, (lire en ligne)
  9. « A list of the most urgent global issues », 80,000 Hours
  10. David Brooks, « How to Produce a Person »,
  11. « The Elitist Philanthropy of So-Called Effective Altruism », Stanford Social Innovation Review, (lire en ligne)
  12. « What Charity Navigator Gets wrong about effective altruism. »

Liens externes

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