Aérospatiale Corvette

Le biréacteur léger Aerospatiale SN-601 Corvette est un appareil de transport utilitaire léger construit à 40 exemplaires. C'est la seule tentative de l'avionneur national français dans le domaine très concurrentiel des jets d'affaires.

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Aerospatiale SN-601 Corvette

Vue de l'avion.

Rôle Transport d'affaires
Constructeur Aerospatiale
Équipage 2
Premier vol
Mise en service 1974
Dimensions
Longueur 12,87 m
Envergure 13,83 m
Hauteur 4,23 m
Aire alaire 22,0 m2
Masse et capacité d'emport
À vide 3,51 t
Max. au décollage 6,6 t
Passagers 6 à 14
Motorisation
Moteurs 2 Pratt & Whitney JT15D-4
Poussée unitaire 11,1 kN
Performances
Vitesse de croisière maximale 566 km/h
Vitesse maximale 760 km/h
Autonomie 1 550/2 555 km
Plafond 12 500 m

Développement

La Société Nationale Industrielle Aérospatiale (SNIAS), qui deviendra rapidement aerospatiale, fut créée en 1970 par fusion de Sud-Aviation, de Nord-Aviation et de la SEREB, spécialisée dans la construction de missiles et engins balistiques.

La première réalisation d’aerospatiale fut un petit biréacteur d'affaires dont la conception remontait à la fin des années 1960, le SN-600 Diplomate. Le prototype F-WRSN a fait son premier vol le 16 juillet 1970. C’était un classique monoplan à aile basse cantilever de construction entièrement métallique. La voilure, en flèche, comportait des volets à double fente à structure nid d'abeilles, des aérofreins hydrauliques d’intrados et d’extrados et un dégivrage pneumatique. Le fuselage de section circulaire recevait à l’arrière les nacelles des réacteurs et un empennage en flèche en métal léger, les plans horizontaux étant surélevés pour ne pas être en contact avec le flux des réacteurs. L’incidence du plan fixe horizontal était réglable électriquement. L’ensemble reposait sur un train d'atterrissage tricycle escamotable équipé de pneus basse pression. La cabine, à laquelle on accédait par une porte à l’avant gauche du fuselage, avec escalier intégré, était pressurisée et climatisée, l’appareil devant être utilisable en cargo léger (10 m3 utiles), avion de transport de passagers pour 6 à 14 passagers, ou sanitaire (3 civières et 2 passagers assis). Le poste de pilotage était biplace, équipé pour le vol de nuit.

Équipé de 2 réacteurs double flux Pratt & Whitney JT15D-1 de 998 kgp, le prototype s’écrasa le après 270 heures de vol.

SN-601 Corvette

Les essais reprirent le avec le premier vol du SN-601 Corvette 100 (F-WUAS), appareil dont le fuselage était légèrement allongé et partiellement redessiné. Les réacteurs étaient remplacés par des JT15D-4 de 1 110 kgp et les bidons de bouts d’aile légèrement agrandis. Il fut suivi de deux appareils de présérie qui volèrent les (F-BRNZ) et (F-BUQN). La certification française fut accordée le suivant.

Retardées par des grèves chez UACL (Pratt & Whitney Canada), les premières livraisons eurent lieu en . Un modèle SN-602 Corvette 200 à réacteurs de 1 230 kgp et fuselage allongé de 2,08 m (18 passagers) fut envisagé, mais aucun exemplaire ne fut construit : alors qu’Aérospatiale espérait livrer 20 appareils en 1974 puis 6 avions par mois à partir de 1975, 36 exemplaires de série seulement furent construits en 6 ans. Les principaux clients furent les compagnies aériennes régionales françaises Air Alpes et Air Alsace. Hors d’Europe, la Corvette ne connut guère de succès dans un marché excessivement concurrentiel. La production cessa donc en 1978 après la sortie de 40 appareils, machines de développement comprises.

Survivants

La Corvette no 32 immatriculée F-GILM que l'on voit sur la photo a fait son dernier vol le (Toulouse-Meaulte via Le Bourget). Elle s'est posée définitivement à Meaulte (Somme) dans l'usine construite en 1924 par Henry Potez, et maintenant Stelia Aerospace, filiale de EADS. C'est dans cette usine qu'ont été réalisées les ailes et les portes passagers des avions Corvette.

Le , une Corvette est venue enrichir la collection du Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget. Il s'agit de l'appareil Aérospatiale SN-601 Corvette 100 immatriculé F-GJAP (no 31) qui est arrivé en vol depuis Toulouse-Blagnac pour intégrer le musée (les moteurs ont été démontés et récupérés par Airbus).

En 2009, deux Corvette de la flotte, ainsi que le hangar les hébergeant, ont été donnés au Lycée Airbus de Toulouse pour la formation de ses élèves (dont celle immatriculée F-GLEC no 30)[1]. Ces deux appareils faisaient en fait partie d'une flotte de 5 Corvette exploitées par Aérospatiale, devenue Airbus pour des transports entre sites (passagers et pièces urgentes) de 1981 à 2009[2].

La Corvette no 28 immatriculée F-GPLA a été exploitée par la société Aero Vision. Cette société a été liquidée le , la Corvette mise aux enchères le et achetée par l'institut Emmanuel d'Alzon de Nîmes pour la formation Technicien Supérieur Aéronautique. Sa particularité est l'adjonction de deux périscopes sous le fuselage pour la prise de vue aérienne, un pour la photo et un pour la vidéo. En plus d'une exploitation « classique » en transport public, F-GPLA participe ainsi à tous les vols photos Airbus (comme les premiers vols A380, A350 XWB et Airbus A400M Atlas) ou à des longs métrages (Les Chevaliers du ciel, Demain ne meurt jamais)[3].

Au , le LAAS recense 12 Corvette en état de vol, y compris certains exemplaires de musée[4].

Une corvette (immatriculée F-GFDH N°13) a été offerte au lycée Aristide-Briand de Saint-Nazaire pour la section technicien supérieur aéronautique.

Corvette immatriculée F-ZVMW n°2 au lycée Pierre Mendés France de Vitrolles

Une autre corvette immatriculée F-ZVMW n°2 a été donné au lycée Pierre Mendes France[5] de Vitrolles (Bouches-du-Rhône) pour la section bac pro aéronautique.

Notes et références

Bibliographie

  • Pierre Gaillard, « Au rendez-vous de « Corvette », le succès vint en retard », Le Fana de l'Aviation, no 293, , p. 20-27.
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