Beni Djellil

Beni Djellil ou Aït Djellil (en kabyle: At Jlil) est une commune algérienne située dans la wilaya de Béjaïa dans la région de Kabylie.

Beni Djellil

Le village de Tala Ougrou à la commune de Beni Djellil
Noms
Nom arabe بني جليل
Nom amazigh ⴰⵜ ⵊⵍⵉⵍ
Nom kabyle At Jlil
Administration
Pays Algérie
Wilaya Béjaïa
Daïra Amizour
Chef-lieu Taourirt
Président de l'APC
Mandat
M. Rabah Ibalaiden
2017-2022
Code postal 06020
Code ONS 0623
Indicatif 034
Démographie
Population 8 541 hab. (2016[1])
Densité 306 hab./km2
Géographie
Coordonnées 36° 35′ 00″ nord, 4° 56′ 00″ est
Altitude Min. 400 m
Max. 1 000 m
Superficie 27,93 km2
Localisation

Localisation de la commune dans la wilaya de Béjaïa.
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Beni Djellil
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Beni Djellil
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
Beni Djellil

    Géographie

    Situation

    La commune de Beni Djellil est située au Sud de la wilaya de Béjaïa, à 35 km au sud-ouest de Béjaïa.

    Communes limitrophes de Beni Djellil
    Timezrit Semaoun
    M'cisna Ferraoun
    Beni Maouche

    Relief

    La commune est située dans une zone montagneuse (Atlas tellien), au relief accidenté, sur des hauteurs dominant les communes voisines. Elle est composée de nombreux villages proches les uns des autres, mais souvent séparés par des ravins que la route ou les chemins doivent franchir ou contourner.

    Beni Djellil est entourée des montagnes de Tazrout, Sidi Boudjemaa et Sidi lmouhoub. Le point culminant de la commune (plus de 1 000 m. d'altitude), près du village d'Ijdaren, est couronné par le mausolée de Sidi Abderrazak el Ghouth. De ce point, la vue s'étend, par temps clair, jusqu'à Yemma Gouraya (dit aussi Lalla Gouraya, au-dessus de Bejaïa).

    Villages de la commune

    La commune de Beni Djellil est composée de dix-sept villages[2]: Aghbala, Ait Skheur, Aourir, Bounaïme, Iarichen, Idjedarène, Ikherbane, Tagma, Tala Eldjoudi, Tala Moumène, Tala Ouagrou, Tala Tayzelt, Taourrirth, Tighzert, Tiguemounine, Tizi N'Djeber et Turkin.

    • Le village d'Aghbala (nom signifiant « source » en kabyle) est le plus important village de Beni Djellil, tant par sa population que par son territoire. Il fut le premier village à posséder une école primaire ouverte en 1906 à Inourar. Aghbala dispose aujourd'hui de deux mosquées et d'un collège, desservant aussi les villages voisins de Tighzert et Tourkine.
    • Le village d'Aït Skheur est connu pour une longue tradition dans le métier de la boucherie, tout comme un autre Aït Skheur, village des "Ait Ourtilane", à quelques dizaines de kilomètres de Beni Djellil sur la route de Sétif. Dans les deux cas, les habitants pratiquent la boucherie comme métier d'ascension sociale, associant ainsi le nom de Skheuri à celui de boucher.
    • Le village d'Aourir (nom signifiant « colline », ighil) possède cinq vieux cimetières. Il est certainement[évasif] le village le plus ancien de la commune de Beni Djellil. Il a été fondé par deux frères Ouatah et Lillouche (prénoms des deux fondateurs) venus de Médjana près de M'sila. En 1953 il était le seul village à posséder une madrasa (école arabe). L'auteur-compositeur-interprète Fodil Ouatah est originaire du village.
    • Le village de Bounaïm doit sans doute son nom à l'abondance des récoltes dans le village puisqu'il signifie "celui qui a des biens à profusion"[réf. nécessaire]. Bounaïm est situé presque au centre de la commune, limitrophe de Taourirt et de Tala Moumen. Le village se situe sur une colline, à une altitude de 900 m. deux hameaux y sont rattachés : Tala Djoudi et Ikherbane. La population est d'environ 1 400 personnes. Au regard de sa population, Bounaïm est un des trois grands villages de la commune d'Ait Djellil aux côtés de Aghbala et Ijdaren. La majorité de la population du village pratique l'agriculture (cultures maraichères) et surtout l'élevage (moutons, chèvres, bœufs) et notamment l'apiculture.
    • Les deux quartiers anciens du village d'Ijdaren : Ijdaren Wadda et Ijjdaren Ufella, sont situés dans un site difficilement accessible, et ont été progressivement abandonnés dans les années 1970 et 1980[réf. nécessaire], ses habitants et quelques-uns du village Aourir ont fondé un nouvel Ijdaren, à deux kilomètres, au lieu-dit Tala Moumen[réf. nécessaire].
    • Le village de Taourirt (nom signifiant « petite colline ») est le chef-lieu de la commune. Le siège de l'assemblée populaire communale, la poste se situe à Taourirt. Le village dispose aussi d'un collège.
    • Le nom du village de Tighzert signifie « la vallée ».
    • Le lieu-dit Milkat tient son nom de la berbérisation du nombre français 1 004 m, altitude du poste militaire que l'armée française y avait établi pendant la guerre de libération.
    Tala Moumen
    • Le village de Tala Moumen est le nouvel emplacement du village Ijdaren. Limitrophe de Bounaïm et d'Ait Skheur, Tala Moumen est situé sur un col d'où partent trois routes dans des directions opposées (Bejaïa, Seddouk - Alger et Sétif). Sa population dépasse 1 000 personnes[réf. nécessaire].
    • le village de Tala ougrou (qui veut dire la « fontaine de l'assemblée » : "agraw", signifiant "assemblée", est de la même racine et a le même sens que "agora" en grec) a été créé par les familles kheniche et belkhiri
      Tala Ougrou

    Histoire

    À l'époque romaine

    Le site de Beni Djellil est occupé depuis fort longtemps comme en témoignent les vestiges vraisemblablement romains mis en évidence à Achreqraq[3].

    Le lieu-dit d'Achreqraq est situé à l'extrémité Est de la commune, sur une vaste zone plane en contrebas de Tala Moumen, au bord du chemin conduisant de Bounaïm à Feraoun. Il est encore possible aujourd'hui de relever sur place de nombreux vestiges antiques (belles pierres taillées, tuiles, voire ustensiles ou pièces de monnaie[4].

    Les constructions, dont on peut voir ces vestiges, s'expliqueraient par la position stratégique du site où le fort d'Ighil Uquerruy offre une vue dominante sur la région d'Amacine. La présence, repérable en descendant vers Trachi, d'une galerie souterraine qui relierait le site au village Ijdaren[5] suggère que les sources nombreuses de la zone pourraient avoir été captées pour alimenter les villes romaines installées dans la vallée de la Soummam (cité de Tiklat à El Kseur).

    Un appel a été lancé pour la sauvegarde urgente du site, afin qu'il fasse l'objet de fouilles scientifiques et protectrices de tous les vestiges qui s'y trouvent[6].

    D'autres endroits qui témoignent de la présence Romaine dans la région est la construction d'un autre aqueduc long de 11 km prenait naissance à Aghbala et traversait toute la tribu des Sanhadja (Iznayens), en suivant un contrefort entre le Bou Soumeur à l'ouest et l'oued Amacin à l'est et qui dessert la ville antique de TIKLAT appelée aussi Tubusuctu .

    L'association GEHIMAB qui fait un excellent travail sur l'histoire de Bejaia le cite dans ses recherches (http://www.gehimab.org/depliants/depliants/depliant23.pdf) .

    En effet, les paysans du village d'Aghbala lors des labours de leurs champs, ont à plusieurs endroits pu soulever des tuiles en argiles qui constituaient les restes de cet aqueduc

    Des pierre en forme de colonnes bien taillées sont toujours visible pas loin de la Fontaine D'Iarichen (à environ 150 m à droite de cette fontaine en venant d'Aghbala), elles se trouvaient sur une parcelle cultivée, malheureusement, un habitant du village, vient de construire sa maison à cet endroit et à utiliser ces colonnes pour décoration devant son entrée. D'ailleurs, ce dernier a fait savoir qu'il a découvert une table sculptée avec ses chaises en pierre lors du terrassement. On peut donc suggérer que d'autres vestiges anciens soient enfouis au même endroit.

    À l'ère islamique

    L'information qui stipule que selon la tradition orale, l'ensemble de la population de Beni Djellil serait originaire du Seguia el-Hamra[réf. nécessaire] est plus que douteuse. Car si on se réfère à la tradition orale et d'après les anciens des familles Ouchen(e), Boucif, Sebaa, et Benchikh, ces familles habitant actuellement le village d'Aghbala, leurs ancêtres viennent tous d'un seul et même village de Taka Nath Yahia situé non loin de Ain El Hammam dans le département de Tizi Ouzou, ils n'expliquent pas les raisons du déplacement de leurs arrière-grands-parents des montagnes de Haute Kabylie vers les Babors de la Basse Kabylie. Il est certain que des liens entre certaines familles des deux villages ont perduré jusqu'à l'indépendance de l'Algérie. l'histoire de la région liée à celle de Bejaia est très mouvementée depuis plusieurs siècles; il serait intéressant de se procurer le livre écrit par Sayad Abdelmalek sur le village d'Aghbala, car il retrace non seulement l'évolution des populations de son village mais aussi apporte quelques références sur l'histoire des familles.

    Les montagnes de Petite Kabylie servirent de refuge aux Hammadides et à leurs alliés almoravides, après la chute de leurs capitales, la Kalâa des Béni Hammad[7] et Bejaïa[8], devant les troupes almohades (Ve siècle de l'Hégire - XIIe siècle ap. J.-C.). Or, on sait que les tribus almoravides (Mourabitine en arabe) étaient originaires du Seguia el-Hamra. D'autres migrations similaires sont signalées plus tard comme l'installation de Sidi El Djoudi à Hammam Guergour (Xe siècle de l'Hégire - XVIIe siècle).

    À l'époque de la colonisation, l'actuelle commune de Beni Djellil était réunie avec Ferraoun dans une seule région "Adouar Ihedjadjen" ou "Arch Ihedjadjen", tiré du nom de la zone frontalière qui sépare les deux "archs"[Quoi ?].

    Démographie

    La population de Beni Djellil est de 7 795 habitants, 3 949 du sexe masculin et 3 846 du sexe féminin[1]. La Commune de Beni-Djellil compte 1230 ménages, soit une taille moyenne de 6,3 personnes/ménage. La population se répartit de la façon suivante[9] :

    • 2 630 habitants dans l'agglomération chef-lieu: Taourirt, Tiguemounine, Bounaim et Tikheldjatines et Aourir)
    • 4 876 habitants pour les agglomérations secondaires : Aghbala (Aghbala, Iarichene, Tighzert et Turkine), Tizi-Nedjber, Ait-Skheur (Ait-Skheur et Milkat), Tala-Moumene (Tala-Moumene et Taqorrabt)
    • 289 habitants pour les zones éparses: Tagma, Taslants, Tala-Tassemat, Ikhf-Lmerj et Ighalene.

    La totalité de la population de Beni Djellil est Amazigh (berbère).

    Économie

    L'économie de Beni Djellil est traditionnellement fondée sur l'agriculture et l'élevage, principalement de moutons. De nombreux jardins, près de leur fontaine et de leur figuier, permettent la production de légumes variés. On trouve aussi, sur le territoire de la commune, de nombreuses oliveraies ainsi que de petits champs de blé.

    L'économie de la commune est peu développée. Plusieurs projets d'aménagement sont actuellement en cours de réalisation sur plusieurs secteurs de la commune : aménagement et réfection des pistes, local de loisirs et culture, stade communal, réseau d'alimentation en eau potable, réseau d'assainissement[10].

    Patrimoine

    Patrimoine religieux

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    De nombreux saints et érudits[précision nécessaire] ont vécu[Quand ?] à Beni Djellil :

    • Sidi Abderrazak el Ghouth[Qui ?], dont le mausolée domine la commune de Beni Djellil. Le saint appartient à la famille Iouaguaguene[Qui ?], de Tizi Njebbar[réf. nécessaire]
    • Sidi Qali[Qui ?], célèbre[évasif] marabout dont le tombeau est visité dans le village d'Ait Skheur
    • Ouali Salah de Tizi Njebbar, dont le mausolée est, dit-on, à Tazrout
    • Lahlou lbedar et Bouabellala, orateurs et hommes d'esprit et de parole[précision nécessaire] de Bounaïm
    • Sidi ali situé au village Tighzert
    • Sidi Saadi Ouacherif prêt d'Iârichen
    • Sidi Lmouhoub d'Aghbala dont la légende dit qu'il est à l'origine de la source portant son nom ou appelé aussi "Lainser ouagbala", une autre source appelée Sidi Lmouhoub se trouve aussi au village voisin Imoula de la commune de Mcisna ou "Imecissen"

    Personnalités liées à la commune

    • Sciences humaines, littérature et poésie : Abdelmalek Sayad, y est né en 1932.
    • Musique : Fodil Ouatah, auteur-compositeur-interprète, y est né.
    • Peinture : NoureDdine BOUZIDI, Djamel Tatah[pourquoi ?]
    • Politique : Boualem Tatah, directeur général de l'IFEL, conseiller diplomatique, maître de recherche en Génie nucléaire.
    • Sakina Bakha, conseillère régionale (apparentée Verte) de 1992 à 1998 en région Rhône-Alpes (France), a été une des toutes premières femmes politiques françaises issues de l'immigration[réf. nécessaire]. Figure du militantisme dans sa région, elle a également présenté une liste citoyenne aux élections municipales de 2002 à Saint-Étienne. Elle a également été conseillère ministérielle auprès des ministres Kanner et Geoffroy de 2016 à 2017. Sa famille est originaire de Tizi Njebbar.
    • Religion : Ouali Salah, Sidi Abderrazak el Ghouth et Sidi Qali, religieux de Beni Djellil.
    • Sport : Karim Benzema, Newfel Ouatah, Houari Ouali. HAMMI Aissa boxeur poids léger champion de france 1956 et ancien Moudjahed.
    • Culture : Kamel Zouaoui, conteur et comédien, né en 1973 à Saint-Étienne (Sayad du Village d'Aghbala par sa mère et Benzouaoua du village d'Ait Skheur par son père)

    Actrice :LETTAT Ambrine (Fille de LETTAT ABDELHAKIM).

    Notes et références

    1. « Wilaya de Béjaïa : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
    2. Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret no 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Béjaia, p. 1483.
    3. El Watan - Abdelouahab Kasmi - 30/08/2011: Béni Djellil : Des vestiges se meurent à Achreqraq http://www.elwatan.com/regions/kabylie/bajaia/beni-djellil-des-vestiges-se-meurent-a-achreqraq-30-08-2011-138038_143.php
    4. El Watan - 30/08/2011 - avec une photo de pierre taillée http://www.elwatan.com/regions/kabylie/bajaia/beni-djellil-des-vestiges-se-meurent-a-achreqraq-30-08-2011-138038_143.php
    5. El Watan - 30/08/2011 http://www.elwatan.com/regions/kabylie/bajaia/beni-djellil-des-vestiges-se-meurent-a-achreqraq-30-08-2011-138038_143.php
    6. El Watan - 30/08/2011 - l'article signale que des pierres taillées romaines sont arrachées du site pour être réemployées dans des constructions récentes http://www.elwatan.com/regions/kabylie/bajaia/beni-djellil-des-vestiges-se-meurent-a-achreqraq-30-08-2011-138038_143.php
    7. La Kalaa des Beni Hammad fut en partie détruite par les Almohades en 1152. Rappelons que ces ruines existent toujours, sur la commune de Maàdid (wilaya de M'Sila). Le site est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1980. Voir le site Internet de l'UNESCO La Kalâa des Béni Hammad - UNESCO World Heritage Centre
    8. Bejaïa est prise également en 1152
    9. Présentation de la commune sur le site internet de la commune.Consulté le 01/09/2011/
    10. sources: article du journal El Watan du 17/4/2008, ainsi que l'article de K. Medjoub du 03/9/2007

    Annexes

    Liens externes

    Sources

    • "6 projets pour Beni Djellil, article de Kh. Cheurfa paru dans El Watan du 17/4/2008 Message - El Watan.
    • "APC de Beni Djellil: Bilan d’une commune sous perfusion", article de Kh. Cheurfa du 03/09/2007 APC de Beni Djellil
    • "Tighzert: sur les traces de Karim Benzema", article de K. Medjoub dans le journal El Watan du 13 mai 2008. - El Watan qui trace un portrait vivant de Ben Djellil aujourd'hui.
    • "Tighzert: un village oublié", article de K. Medjoub dans El Watan du 30 mai 2008 - El Watan
    • Béni Djellil : Des vestiges se meurent à Achreqraq, article d'Abdelouahab Kasmi dans El Watan du 30/08/2011 - El Watan
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