Abbaye Notre-Dame d'Olivet

L’abbaye d'Olivet est une ancienne abbaye cistercienne, qui était située sur le territoire de la commune de Saint-Julien-sur-Cher, dans le Loir-et-Cher.

Ne doit pas être confondue avec l'abbaye de Clermont, située à Olivet.

Abbaye d'Olivet

Article à illustrer

Diocèse Archidiocèse de Bourges
Patronage Notre-Dame[1]
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CC (200)[2]
Fondation 1145
Dissolution 1791
Abbaye-mère Abbaye de la Cour-Dieu
Lignée de Abbaye de Cîteaux
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Ordre cistercien
Période ou style
Protection  Classé MH (1963)[3]

Coordonnées 47° 16′ 39″ nord, 1° 48′ 11″ est[4]
Pays France
Province Berry
Région Centre-Val de Loire
Département Loir-et-Cher
Commune Saint-Julien-sur-Cher
Géolocalisation sur la carte : Loir-et-Cher
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Géolocalisation sur la carte : France

Fondée en 1145 par les moines de la Cour-Dieu, l'abbaye est assez prospère jusqu'à l'instauration de la commende, qui fait décliner l'abbaye.

Fermée par la Révolution, l'abbaye est partiellement détruite. Les vestiges subsistants sont classés en 1963 au titre des monuments historiques.

Situation

L'abbaye est située le long du Cher, au pied du coteau, un peu en amont des bourgs de Saint-Julien et de Villefranche-sur-Cher[5].

Histoire

Fondation

L'abbaye d'Olivet est fondée par des moines de l'abbaye de la Cour-Dieu en 1144 ou 1145[6]. La fondation est permise par le don de terres que fait Étienne de Graçay[7] sur les terres de son vassal Eudes de Misère ; la création de cette abbaye est pour Étienne de Graçay une expiation, imposée par l'archevêque de Bourges Pierre de La Châtre et le roi Louis VII, pour l'expédition que le seigneur a menée contre l'abbaye Saint-Satur, et qui s'est conclue par l'incendie de celle-ci[8].

Certaines sources avancent une filiation à Noirlac, et donc à la lignée de Clairvaux[3]. Un nommé Berthélémy est le premier abbé[1].

Moyen Âge

L'église est construite au XIIIe siècle ; l'économie et la spiritualité de l'abbaye sont florissantes jusqu'au début du XVIe siècle[8]. Sa prospérité est cependant relative, puisqu'elle ne fonde aucune abbaye-fille durant ses six cent-cinquante années d'existence[4].

Des textes anciens évoquant l'abbaye mentionnent l'existence d'un port et d'un moulin sur la rivière. Des reconstructions, notamment de l'aile sud, ont lieu au XVe siècle, ce qui laisse supposer des destructions concomitantes à la guerre de Cent Ans[8]. C'est l'abbatiale qui est reconstruite à la fin du Moyen Âge[9].

Le , Yves Compain est cité comme abbé régulier (et non commendataire) de l'abbaye[9].

Sous la commende

Au XVIe siècle, l'abbaye d'Olivet est mise en commende, ce qui provoque un déclin rapide[8]. Nicolas de Hally, originaire de Jouveaux, également prieur de Montbotin à Saint-Léger-Dubosq, est abbé commendataire de l'abbaye Notre-Dame d'Olivet au 17e siècle.

L'abbaye est très brièvement mentionnée dans le Voyage littéraire… d'Edmond Martène et Ursin Durand. Quand ils se rendent à l'abbaye, en effet, le prieur en est absent et ils n'en voient presque rien, sauf l'abbatiale[10]. Le cloître est remanié à cette époque[8], ainsi que le logis abbatial[9].

Après la Révolution

Une partie des boiseries Renaissance qui décorent l'abbatiale, et qui seraient, d'après la tradition, l'œuvre des moines eux-mêmes, est transférée à la Révolution dans l'église Saint-Loup du village éponyme. Ces boiseries sont décorées de panneaux montrant respectivement sainte Véronique, la scène de l'Ecce homo, la résurrection de Lazare et la décollation de Jean-Baptiste, ainsi que saint Georges et saint Martin. L'église Saint-Loup accueille également une sculpture représentant Marie et sa mère Anne[9].

L'abbaye

Aujourd'hui subsistent de l'abbaye la salle capitulaire d'origine (XIIIe siècle), classée monument historique en 1963[3], et deux des quatre ailes du cloître, reconstruit au XVIIe siècle[7].

Notes et références

  1. Gaspard Thaumas de la Thaumassière 1689, p. 797.
  2. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 174.
  3. Notice no PA00098583, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. « Olivet », sur http://www.cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  5. « Carte IGN 2123 SB » sur Géoportail (consulté le 24 octobre 2015)..
  6. Olivier Trotignon, « Filiation des abbayes cisterciennes berrichonnes », sur http://berry.medieval.over-blog.com, Berry médiéval: histoire et patrimoine du Moyen-âge en Berry, (consulté le ).
  7. « L'Abbaye d'Olivet », sur http://mennetousurcher.free.fr, Canton de Mennetou-sur-Cher (consulté le ).
  8. « Patrimoine local », sur Saint-Julien-sur-Cher (consulté le ).
  9. Société des antiquaires du Centre 1879, p. 167.
  10. Martène & Durand 1717, p. 21.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • [Gaspard Thaumas de la Thaumassière 1689] Gaspard Thaumas de la Thaumassière, Histoire de Berry, Bourges, François Toubeau, , 1185 p. (lire en ligne), « De l'abbaye d'Olivet », p. 797 ;
  • [Martène & Durand 1717] Edmond Martène et Ursin Durand, Voyage littéraire de deux religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, Paris, F. Delaulne, , 641 p. (lire en ligne) ;
  • [Société des antiquaires du Centre 1879] « Abbaye d'Olivet », Mémoires de la Société des antiquaires du Centre, Gallica, vol. 8, , p. 167-168 (lire en ligne, consulté le ).
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