Abbaye Notre-Dame-de-la-Joie de Berneuil-sur-Aisne
Cette abbaye Notre-Dame-de-la-Joie, également nommée abbaye de la Joie Sainte-Claire ou abbaye Notre-Dame de la Saussaye, était une abbaye de cisterciennes située dans la commune de Berneuil-sur-Aisne, dans l'Oise. Fondée en 1234, elle change de communauté en 1451 en devenant un prieuré de cisterciens dépendant de l'abbaye Notre-Dame d'Ourscamp. Le prieuré est fermé à la Révolution, entièrement démoli au début du XIXe siècle et remplacé par un château.
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Ancienne abbaye Notre-Dame-de-la-Joie | |
Le château Sainte-Claire, construit à la place de l'abbaye. | |
Nom local | Abbaye Notre-Dame de la Saussaye Abbaye de la Joie Sainte-Claire |
---|---|
Diocèse | Beauvais |
Patronage | Notre-Dame Sainte Claire |
Fondation | 1234 |
Dissolution | 1790 |
Abbaye-mère | Ourscamp (1451-1790) |
Lignée de | Clairvaux (1451-1790) |
Abbayes-filles | Aucune |
Congrégation | cisterciennes (1240-1451) cisterciens (1451-1790) |
Période ou style | |
Coordonnées | 49° 24′ 49″ nord, 2° 58′ 02″ est |
Pays | France |
Région | Hauts-de-France |
Département | Oise |
Commune | Berneuil-sur-Aisne |
Historique
Fondation
L'abbaye est fondée en 1234 par un groupe de jeunes filles désireuses de vivre une vie religieuse en communauté. L'évêque de Soissons Jacques de Bazoches, qu'elles sollicitent pour obtenir un « habitaculum », leur confie l'hôpital de Berneuil-sur-Aisne à la condition qu'elles construisent une léproserie à Rethondes. Sur les plans tant spirituel que matériel, l'hôpital qui préexistait est alors en état de délabrement avancé. L'implication des jeunes filles permet des progrès rapides et le pape Grégoire IX leur accorde sa protection au bout d'un mois[1],[2].
Incorporation à l'ordre cistercien
Dès 1240, l'abbaye est confirmée par Louis IX et rattachée à l'ordre cistercien. Elle prend alors le nom de « Notre-Dame de la Saussaye ». Mais Blanche de Castille, ayant retrouvé son fils victorieux de la guerre de Saintonge devant les portes de l'abbaye, décide de la surnommer « Notre-Dame de la Joie » et convainc l'abbé de Barbeau de lui céder dix arpents de terre. Ces donations ainsi que de nouvelles sont confirmées par le même Louis IX en 1248[1],[3],[4].
Par ailleurs, le service d'une léproserie est jugé conforme à la pratique cistercienne par les abbés de Longpont et d'Igny[5].
L'abbaye est en outre lieu de pèlerinage, car il abrite les reliques d'une sainte nommée Claire, vierge et martyre, ainsi qu'une fontaine miraculeuse dont les eaux étaient réputées guérir les yeux malades. En 1342, Philippe VI de Valois fait un don important à l'abbaye. Au début de la guerre de Cent Ans, celui-ci est particulièrement prospère[6].
Parmi les abbesses connues, on cite les noms de Sara, Agnès et Marie de Ressons ainsi que Marie de Bacouël[7].
Rattachement à l'abbaye d'Ourscamp
En 1430, les Anglais dévastent l'abbaye. En 1451, que ce soit à cause d'une disparition quasi-complète de la communauté à la suite de cet assaut, ou à cause d'un relâchement des mœurs, l'abbé de Cîteaux Jean Vion la transforme en simple prieuré d'Ourscamp, celle-ci n'abrite plus désormais de communauté féminine mais une communauté masculine plus réduite, sous la responsabilité de Clément de Lihons, premier prieur. Ce prieuré est à son tour dévasté lors des guerres de religion en 1567[1],[8],[9]. Le prieuré n'est reconstruit qu'en 1628. La chapelle est à nouveau détruite en 1787, par le prieur Jean-Baptiste Vincent Balland, vingt-huitième et dernier prieur, qui en utilise les matériaux pour refaire le mur d'enceinte de la propriété[6],[7].
Dissolution à la Révolution
La vie religieuse cesse totalement à la Révolution. Le prieuré est vendu comme bien national à Louis-Henri d’Anger pour 40 000 livres ; le 9 octobre 1791, celui-ci revend le domaine pour 45 000 livres à René Alexandre Denis ; enfin ce dernier s'en dessaisit en faveur d'Adrien Leroux le 23 juin 1817. Ce dernier fait raser les bâtiments ; un château, qui porte également le nom de Sainte-Claire, est construit sur l'emplacement de l'ancien monastère. Les reliques abritées par le monastère, ainsi que certains ornements et tableaux de la sacristie, sont récupérés par la commune pour l'église paroissiale[8],[6].
Notes et références
- Anselme Dimier, « L'Oise cistercienne », dans Benoît Chauvin, Mélanges à la mémoire du père Anselme Dimier, vol. 1, , 804 p. (ISBN 9782904690006, OCLC 21412737, BNF 34726047), p. 605-6009.
- Anne Elisabeth Lester 2011, Reform and the cistercian order, p. 97.
- Anne Elisabeth Lester 2011, The bonds of charity, p. 130.
- Bernard Peugniez, Le guide routier de l'Europe cistercienne : esprit des lieux, patrimoine, hôtellerie, Strasbourg, Éditions du Signe, , 1155 p. (ISBN 9782746826243, OCLC 891520247), « 18 - Joie (La) », p. 300.
- Bernadette Barrière et Marie-Élisabeth Montulet-Henneau, Cîteaux et les femmes : Architectures et occupation de l'espace dans les monastères féminins : modalités d'intégration et de contrôle des femmes dans l'Ordre : les moniales cisterciennes aujourd'hui, Paris, Éditions Créaphis, , 353 p. (ISBN 9782907150996, lire en ligne), p. 162.
- « Un lieu riche de son passé », Domaine de Sainte-Claire (consulté le ).
- « L’église de Berneuil sur Aisne », Paroisse de la Vallée de l'Aisne, (consulté le ).
- « Berneuil-sur-Aisne » (consulté le ).
- Alexis Grélois, « Les cisterciennes auvergnates face aux crises de la fin du Moyen Âge », Cîteaux - commentarii cistercienses, Abbaye de Cîteaux, vol. 67, nos 1-2, , p. 29-30 (ISSN 0009-7497, lire en ligne).
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- [Louis Carolus-Barré 1984] Louis Carolus-Barré, « L'abbaye de la Joie Notre-Dame à Berneuil-sur-Aisne (1234-1430) », dans Benoît Chauvin, Mélanges à la mémoire du père Anselme Dimier, vol. 4, , 804 p. (ISBN 9782904690006, OCLC 21412737, BNF 34726047), p. 487-504
- [Anne Elisabeth Lester 2011] (en) Anne Elisabeth Lester, Creating Cistercian nuns : the women's religious movement and its reform in thirteenth-century Champagne, Cornell University Press, , 261 p. (ISBN 9780801449895, OCLC 763161316, lire en ligne)
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