Abbaye Notre-Dame et Saint-Paul de Bellevaux

L'abbaye Notre-Dame et Saint-Paul de Bellevaux est située sur la commune de Limanton, (au lieu-dit Bellevaux) dans la Nièvre, dans le Morvan en Bourgogne, en France.

Les bâtiments conventuels et l'ancienne église

Ne doit pas être confondu avec Abbaye Notre-Dame de Bellevaux.

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Abbaye Notre-Dame et Saint-Paul de Bellevaux
Présentation
Nom local abbaye de Bellevaux
Culte catholique romain
Type abbaye
Rattachement ordre des Prémontrés
Début de la construction 1152
Fin des travaux 1188
Style dominant gothique
Protection  Classé MH (1997)
Géographie
Pays France
Région Morvan
Département Nièvre
Ville Limanton
Coordonnées 47° 01′ 24″ nord, 3° 44′ 14″ est
Géolocalisation sur la carte : Nièvre
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne
Géolocalisation sur la carte : France

Historique

Fille de l'abbaye Saint-Gilbert de Neuffontaines, de Saint-Didier-la-Forêt (Allier), cette abbaye fut fondée vers 1157, dans une vallée d'où le lieu tire son nom, par le comte de Nevers Guillaume III de Nevers, ou en 1188 par Roselino ou Roclène de Marmanne et son épouse Dameronne, qui donnèrent les lieux à l'ordre des Prémontrés pour y fonder deux abbayes, l'une d'hommes et une autre de femmes. Ils prirent ensemble l'habit religieux. Seule l'abbaye d'hommes se maintint[1]. Elle sera la seule abbaye de prémontrés, ou Norbertins (nom du fondateur de l'ordre, saint Norbert de Xanten), implantée en Nivernais et elle rayonnera dans toute la partie centrale du Bazois.

Au XIVe siècle, elle est ravagée par un incendie qui détruit une grande partie des bâtiments, n'épargnant pas les archives ni la bibliothèque.

En 1560, elle est de nouveau incendiée par les Protestants et il ne reste plus rien des bâtiments et de l'église. En 1618, l'abbé Cornu, commendataire, fait reconstruire une petite église qui ressemble plus à une chapelle et qui est celle que nous pouvons voir aujourd'hui. D'autres textes disent qu'elle fut rebâtie en 1645 par ordonnance du pape Urbain VIII. Les choses restèrent en l'état pendant un demi-siècle jusqu'à l'arrivée de Norbert Gosset, élu prieur en 1662. Il obtint de l'abbé le partage des menses, ce qui lui permit de reconstruire des bâtiments, ainsi qu'un pavillon pour le logement[2].

Une lettre datée du , vraisemblablement rédigée par le prieur de Bellevaux et adressée à P. Hugo, nous apprend qu'« autrefois l'abbaye était considérable, par les vestiges d'une très grande église, avec des bas côtés et trois grandes portes d'entrée, comme une cathédrale, un grand cloître et beaucoup de bâtiments ».

La Commission des réguliers décide, en 1768, de supprimer cette abbaye. Elle sursoit à cette décision et elle tient jusqu'à la Révolution qui chasse les trois moines restants en 1790. Les biens sont vendus en août 1793 comme biens nationaux, et l'abbaye est transformée en exploitation agricole, ce qui a sûrement sauvé une partie des bâtiments, aujourd'hui classés.

Architecture

L'ancienne abbaye fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [3]. L'ensemble des bâtiments occupent un quadrilatère dont l'église forme le côté nord, avec sur la droite les bâtiments conventuels formant les trois côtés d'une vaste cour ouverte sur l'ouest.

L'église

La chapelle existant aujourd'hui est classée aux monuments historiques.

L'église originelle datant de la fin du XIIe siècle était une vaste construction rectangulaire, avec saillies de deux chapelles accolées à la nef au nord, datant du XIIIe siècle. On accède aujourd'hui à l'intérieur de l'édifice par un portail en pignon, sur la façade ouest du bâtiment, encadré de deux contreforts imposants, avec un sommet trilobé sous un arc brisé, dont le montant gauche n'est plus orné que par la partie haute de deux colonnettes. Elle possédait jadis « trois grandes portes sur la façade comme une cathédrale ».

L'aspect intérieur actuel ne permet plus de visualiser son agencement d'origine. La nef, non voûtée, transformée en grange, est coupée par un plancher. À l'est, la façade du chevet était baignée par la lumière d'une très haute baie étroite, en plein cintre, située dans l'axe, avec de chaque côté de celle-ci deux autres plus fines et légèrement plus basses avec deux contreforts plats sur toute la hauteur, comme à l'ouest.

Le chœur est de plan carré, voûté sur ogives rondes en arête, ainsi que les arcs doubleaux sur des pieds-droits. Une crédence renfermait autrefois les sépultures des seigneurs locaux : les Châtillon, les Nevers, Château-Chinon, La Tournelle, Champeaux et autres Verrières qui y furent inhumés des XIIe siècle au XVe siècle.

Les bâtiments conventuels

L'un des bâtiments conventuels fait l'objet d'un classement aux monuments historiques, ainsi que la bibliothèque, une cheminée, le décor intérieur et la salle capitulaire.

Les bâtiments furent reconstruits au XVIIe siècle et aménagés au XVIIIe siècle. Sur la façade du bâtiment sud, un portail Renaissance, à fronton triangulaire, comportait les armoiries de l'abbaye. Dans les parties communes étaient situés au rez-de-chaussée : la salle du chapitre, cuisine et réfectoire. À l'étage, les appartements du prieur, les cellules des moines, les chambres d'hôtes, ainsi que la bibliothèque. Ce bâtiment classique a de la prestance.

Le cloître

Quelques ouvertures en arcades sont encore visibles sur les deux bâtiments claustraux en L, qui encadrent la cour à l'est et au sud.

La salle capitulaire

La salle capitulaire est classée aux monuments historiques.

La porterie

Classée aux monuments historiques, elle date probablement de la fin du XVe siècle. Un grand porche dorique à fronton offrant une crosse et une mitre sculptées permet de pénétrer dans l'enceinte du monastère clos de murs.

Liste des abbés

Armes de l'abbaye

« D'Azur, à la croix pattée d'or, au chef cousu de sinople. »[6]

Les sceaux du XIIIe siècle de cette abbaye portent une image de la Vierge représentée assise.

Propriétés et terriers

À Limanton, Maux, Brinay, Tannay, Châtillon[Lequel ?], Fertrève.

L'ensemble des biens de cette abbaye furent dispersés en comme biens nationaux.

Obits et anniversaires

  • 1293 : Hugues de Verrières, seigneur de Solière, testa cette année-là et choisit sa sépulture à l'abbaye dont il était bienfaiteur[7] ;
  • 1375 : Guy de La Tournelle, seigneur de Maison-Comte, et de sa femme Marguerite de Fresnoy, le dimanche après la Saint-Luce de 1375, dans la fosse à côté de celle de ses parents[8].

Notes et références

  1. Armorial du Nivernais[source insuffisante]
  2. Bibliothèque municipale de Nancy, manuscrit 992, t.III., p.69-71.
  3. Notice no PA58000002, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Abbé Jacques-François Baudiau, Le Morvand, 1865. 3e édition Guénégaud, Paris, 1965, t.II, p.42.
  5. BAUDRILLART (Alfred), VOGT (Albert), et ROUZIES (Urbain) Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques (1934), t.7, p. 879.
  6. Maurice Des Gozis, Armorial de la généralité de Moulins, Moulins, Impr. Crépin-Leblond, 1891.
  7. Baudiau, op.cit., t.I, p. 404.
  8. J-F Baudiau, op.cit., t.I, p.343.

Annexes

Bibliographie

  • Philippe Bonnet, « Les constructions de l'Ordre de Prémontré en France au XIIe et XVIIIe siècle », in Bibliothèque de la Société Française d'Archéologie, dirigée par Francis Salet et Alain Erlande-Brandenburg, CNRS, Droz, Genève, 1983.
  • Roland Niaux, Limanton(Nièvre), Éd. Viviane Niaux, 1994 (en ligne)
  • Collectif, Répertoire archéologique du département de la Nièvre, 1875 (en ligne)
  • Terriers 1357-XVIIIe siècle, Archives nationales, série S-3303 (5) et (6)
  • Plan de terres appartenant à l'abbaye de Bellevaux (commune de Limanton) au XVIIIe siècle, Archives nationales, NII/Nièvre/5, notice 2045.

Articles connexes

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