Abbaye Sainte-Marie du Désert

L’abbaye Sainte-Marie du Désert est un monastère de moines cisterciens-trappistes sis sur la commune de Bellegarde-Sainte-Marie, dans la Haute-Garonne (France). Fondée en 1852, l'abbaye perdure jusqu'en 2020.

Abbaye Sainte-Marie du Désert

Ancien portail de l'abbaye

Nom local Le Village de François (depuis 2020)
Diocèse Archidiocèse de Toulouse
Patronage Sainte-Marie
Fondation 1852
Dissolution 2020
Abbaye-mère abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle
Abbayes-filles San Isidro de Dueñas (es)
Viaceli (es)
Congrégation Trappistes
Période ou style

Coordonnées 43° 41′ 35″ nord, 1° 06′ 57″ est[1]
Pays France
Région Occitanie
Département Haute-Garonne
Commune Bellegarde-Sainte-Marie
Site https://abbayedudesert.fr/
Géolocalisation sur la carte : Haute-Garonne
Géolocalisation sur la carte : Midi-Pyrénées
Géolocalisation sur la carte : France

Le les moines, trop peu nombreux et trop âgés, décident de partir, en transmettant l'abbaye à une association, le Village de François, qui accueille des personnes handicapées, des personnes de la rue et des personnes âgées autour d'un projet de vie commune, d'économie circulaire et de simplicité volontaire.

Histoire

L'ermitage

En 1109, Marie Desclassan, jeune fille noble, se retire dans le vallon de l'Herm pour y vivre une vie érémitique. Elle meurt en 1117, et son tombeau devient un lieu de pèlerinage sous le nom de Sainte-Marie-de-l'Herm. La chapelle construite sur le lieu, épargnée par la guerre de Cent Ans, est détruite à la Révolution française[2].

Dès avril 1819 l’abbé Lasserre, curé d’un village voisin, entreprend la reconstruction de la chapelle, rapidement érigée sous le vocable de Sainte-Marie-du-Désert. Les pèlerinages y reprennent et en septembre 1849 un prédicateur de passage propose l’implantation d’une communauté contemplative sur le lieu.

L'abbaye

Le clergé local reprend la suggestion et obtient l’accord de son archevêque, le cardinal d’Astros. Le , l’abbaye Notre-Dame d’Aiguebelle y délègue le père Bernard Raymond avec un moine de chœur et quatre frères convers pour fonder l’abbaye du Désert. L’année suivante, trois moines supplémentaires viennent renforcer la petite communauté, et le 13 juillet le père abbé d’Aiguebelle procède à la bénédiction solennelle de la nouvelle abbaye[3]. Le prieuré est érigé en abbaye en 1861[2].

Au tournant du XXe siècle, l'abbaye est spirituellement florissante et fonde deux abbayes-filles dans le nord de l'Espagne : en 1891, l'abbaye San Isidro de Dueñas (es),dans la province de Palencia[4], et en 1903, l'abbaye de Viaceli (es) dans la région de Cantabrie[5]. Outre les activités religieuses liées à une abbaye implantée sur un lieu de pèlerinage, le magasin de l'abbaye assure la vente directe des produits de l'abbaye, essentiellement alimentaires et cosmétiques[6].

Départ des moines et Village de François

En 2020, la communauté trappiste ne compte plus que huit moines vieillissants. Ceux-ci cherchent à quitter le lieu, mais en lui conservant sa vocation spirituelle et évangélique. Des promoteurs immobiliers cherchent à transformer l'abbaye en hôtel de luxe, ce que refusent les moines[7].

De son côté, Étienne Villemain, cofondateur de l'Association pour l'amitié ainsi que de l'Association Lazare, souhaite créer un lieu de mixité où les personnes atteintes d'un handicap puissent rencontrer et travailler avec des personnes de la rue. Le projet prend forme sous le nom de Village de François, en référence à François d'Assise et il séduit les moines qui y voient une continuité de leur propre vocation, ainsi qu'un projet concordant avec la vision de l'Église, notamment en matière d'attention aux pauvres et en matière de vie en communauté. La passation a lieu le . Le village de François accueille par la suite une vingtaine de personnes âgées souhaitant faire partie du projet en y installant un béguinage[7],[8].

Largement inspirée de l'encyclique Laudato si' du pape François, la nouvelle communauté met en place des structures favorisant un projet écologique : jardin maraîcher en permaculture, élevage biologique de poules pondeuses, poursuite de l'apiculture pratiquée par les moines, conversion des terres environnantes en agriculture biologique. La dimension spirituelle du lieu est poursuivie, l'abbatiale devenant église paroissiale desservie par un prêtre diocésain à la retraite, avec l'accord de l'archevêque de Toulouse Mgr Le Gall. Toutefois cette dimension n’est nullement imposée et le lieu se veut ouvert à toute personne intéressée quelles que soient ses croyances. Afin d'éviter des abus ou déviances futures, l'équipe de direction met en place un système d'audit régulier[7].

Notes et références

  1. Luigi Zanoni, « Désert », sur http://www.cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
  2. « L'abbaye cistercienne Sainte Marie du Désert », sur http://www.cadours.com, Syndicat d'initiative du Pays de Cadours (consulté le ).
  3. « L’histoire de l’abbaye Sainte-Marie du Désert - Infos-Toulouse », sur Infos-Toulouse, (consulté le ).
  4. « San Isidro », sur https://ocso.org/, Ordre cistercien de la Stricte Observance] (consulté le ).
  5. « 46 - Viaceli », sur http://www.citeaux.net, Cîteaux (consulté le ).
  6. http://abbayedudesert.com/accueil/le-magasin/index.html#0459faa0880ebaf09
  7. Youna, « Au Village de François, la loi du plus fragile », La Croix, , p. 13-14 (ISSN 0242-6056, lire en ligne).
  8. Le Village de François, le début d’une aventure, 29 octobre 2020 [présentation en ligne].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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