Absolution (christianisme)

Dans le christianisme, l’absolution est le pardon que Dieu accorde à celui qui se repent de ses péchés. Si tous les chrétiens croient en un Dieu, père miséricordieux qui pardonne à ceux qui se repentent, les traditions catholique et orthodoxe ont développé une forme sacramentelle de l’absolution, c’est-à-dire un rite religieux, par lequel le pénitent est assuré — dans une certitude de foi — qu’il est effectivement pardonné par Dieu. C’est le sacrement de réconciliation.

Te absolvo, une œuvre de Josip Urbanija (1910).

Description et sens

L’absolution des péchés, qui est la dernière (et plus importante) partie du sacrement de réconciliation, a un sens passif et actif. Dans son sens passif elle est le pardon de Dieu qui est effectivement donné par le sacrement. Cela requiert, du côté du prêtre, qu’il exerce effectivement le pouvoir spirituel reçu lors de son ordination sacerdotale[1] et du côté du pénitent qu’il exprime son repentir (acte de contrition, confession des péchés) et sa détermination à s’amender et particulièrement à réparer autant que possible le tort fait à d’autres par son péché (ce que l’on appelle la ‘satisfaction’).

Formule de l'absolution sur un confessionnal, à Bruxelles.

Dans son sens actif, l’absolution est le don explicite — quasi ‘juridique’ — du pardon de Dieu, accordé par celui qui en a reçu l’autorité et le pouvoir. Il s’exprime par la formule que le prêtre prononce à la fin du rite sacramentel: « […] et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés.»

La formule sacramentelle complète d’absolution est: « Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ! Par la mort et la Résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés ; par le ministère de l’Église, qu’il vous donne le pardon et la paix ! Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés. »[2]

Rite sacramentel

Lors de la célébration du sacrement de réconciliation, l’absolution est donnée par le prêtre in persona Christi à la fin du rituel.

Annexes

Bibliographie

Jean-Baptiste Pelt, « Absolution d’après l’Écriture sainte », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 138-145 (lire en ligne).
Elphège Vacandard, « Absolution au temps des Pères », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 145-161 (lire en ligne).
Elphège Vacandard, « Absolution dans l’Église latine, du VII^e au XII^e siècle », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 161-168 (lire en ligne).
Alfred Vacant, « Absolution. Sentiments des anciens scolastiques », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 168-191 (lire en ligne).
Auguste Beugnet[3], « Absolution. Sa forme actuelle dans l’Église latine », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 191-196 (lire en ligne).
Auguste Beugnet, « Absolution. Doctrine de l'Église catholique », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 196-200 (lire en ligne).
P. Michel, « Absolution chez les grecs », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 200-205 (lire en ligne).
Nicolas Tolstoï[4], « Absolution dans l’Église russe », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 205 (lire en ligne).
Joseph Lamy, « Absolution chez les Syriens », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 205-211 (lire en ligne).
Joseph Lamy, « Absolution chez les arméniens », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 211 (lire en ligne).
Henri Hyvernat, « Absolution chez les coptes », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 211-214 (lire en ligne).
J. Bainvel, « Absolution chez les protestants », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 214-222 (lire en ligne).
J. Bainvel, « Absolution chez les anglicans », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 222-229 (lire en ligne).
Elphège Vacandard, « Absolution. Théorie des protestants modernes et des rationalistes », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 229-240 (lire en ligne).
Auguste Beugnet, « Absolution. Questions de théologie morale », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 240-243 (lire en ligne).
Alfred Vacant, « Absolution sous forme déprécatoire », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 244-252 (lire en ligne).
Auguste Beugnet, « Absolution conditionnelle ou sous condition », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 252-255 (lire en ligne).
Auguste Beugnet, « Absolution indirecte », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 255 (lire en ligne).
« Absolution canonique », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 255 (lire en ligne) renvoi à « Censure ».
Fernand Cabrol, « Absolution des morts », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 255-256 (lire en ligne) renvoi à « Censure ».
Nicolas Tolstoy, « Absolution des morts des l'Église russe », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 256 (lire en ligne).
« Absolution d'un complice », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 256 (lire en ligne) renvoi à « Complice ».
Auguste Beugnet, « Absolution générale », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 256-259 (lire en ligne).
Fernand Cabrol, « Absolution ou absoute quadragésimale », dans Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1909, tome 1, A, col. 259-260 (lire en ligne).

Liens externes

Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Encyclopædia Britannica
- Store norske leksikon
Notices d'autorité :

Notes et références

Un prêtre a le pouvoir de refuser l’absolution sacramentelle s’il estime que les conditions requises ne sont pas remplies.
Dom Robert Le Gall, « Absolution », sur catholique.fr (consulté le 24 juin 2021)
Auguste Beugnet, né le 26 septembre 1861 à Arraye et ordonné le 23 août 1885. Sous-diaconat : 10 mars 1883. Étudiant ecclésiastique à l’École des Carmes de Paris. 16 octobre 1886 : vicaire à la Cathédrale de Nancy. 24 février 1890 : professeur au Grand Séminaire. 11 juin 1898 chanoine honoraire. 1^er mars 1903 : curé de St Nicolas de Nancy. Official. Décédé en septembre 1921.
Nicolas Tolstoï ou Tolstoy (1867-1938) est un prêtre orthodoxe russe de la famille Tolstoï qui fut ordonné prêtre (marié) en 1893. Il a fait à Moscou, dans l’église Saint-Louis-des-Français, le 28 juillet 1894, profession de foi catholique auprès des prélats Jourdan de la Passardière et van Caloen en rédigeant un texte affirmant « désavouer tout ce qui dans l’enseignement de l’Église orthodoxe russe, dans ses doctrines et ses pratiques est opposé à la doctrine de la Sainte Église Catholique apostolique et romaine ». Cette abjuration est déclarée irrecevable par le Saint-Office en novembre 1894. Nicolas Tolstoï souhaitait que cette conversion reste secrète mais le Saint-Office s’y est opposée. Les cardinaux demandèrent à Nicolas Tolstoï qu’il abjure dans les formes de « la profession de foi pour les Ruthènes qui se convertissent ». Cette décision est approuvée par Léon XIII en avril 1895. Nicolas Tolstoï vient à Rome et fit son abjuration le 30 avril 1895. Cette abjuration est acceptée par le Saint-Office. Il a fait connaître sa conversion au catholicisme à son retour en Russie et une petite communauté commença à se former autour de lui. Il reçut Vladimir Soloviev au sein de l’église grecque-catholique russe le 18 février 1896. Ensuite il fut jugé par son ancienne église pour trahison et apostasie, condamné à la dégradation et exclu de son ministère. Il trouva d’abord refuge à Saint-Pétersbourg chez des membres de sa famille et finit par s’exiler jusqu’en 1905. En août 1899, il écrivit au pape Léon XIII affirmant qu’il encadrait « le mouvement vers l’union qui commence à se manifester en Russie » et qu’il recevait « les adhésions à l’Église catholique même des prêtres » (voir : Laura Pettinaroli, La politique russe du Saint-Siège (1905–1939), Rome, Publications de l’École française de Rome, 2015 (ISBN 978-2-72831103-3, lire en ligne), p. 171–172, 174 et 234 — Extraits).

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[1] Un prêtre a le pouvoir de refuser l’absolution sacramentelle s’il estime que les conditions requises ne sont pas remplies.

[2] Dom Robert Le Gall, « Absolution », sur catholique.fr (consulté le 24 juin 2021)

[3] Auguste Beugnet, né le 26 septembre 1861 à Arraye et ordonné le 23 août 1885. Sous-diaconat : 10 mars 1883. Étudiant ecclésiastique à l’École des Carmes de Paris. 16 octobre 1886 : vicaire à la Cathédrale de Nancy. 24 février 1890 : professeur au Grand Séminaire. 11 juin 1898 chanoine honoraire. 1^er mars 1903 : curé de St Nicolas de Nancy. Official. Décédé en septembre 1921.

[4] Nicolas Tolstoï ou Tolstoy (1867-1938) est un prêtre orthodoxe russe de la famille Tolstoï qui fut ordonné prêtre (marié) en 1893. Il a fait à Moscou, dans l’église Saint-Louis-des-Français, le 28 juillet 1894, profession de foi catholique auprès des prélats Jourdan de la Passardière et van Caloen en rédigeant un texte affirmant « désavouer tout ce qui dans l’enseignement de l’Église orthodoxe russe, dans ses doctrines et ses pratiques est opposé à la doctrine de la Sainte Église Catholique apostolique et romaine ». Cette abjuration est déclarée irrecevable par le Saint-Office en novembre 1894. Nicolas Tolstoï souhaitait que cette conversion reste secrète mais le Saint-Office s’y est opposée. Les cardinaux demandèrent à Nicolas Tolstoï qu’il abjure dans les formes de « la profession de foi pour les Ruthènes qui se convertissent ». Cette décision est approuvée par Léon XIII en avril 1895. Nicolas Tolstoï vient à Rome et fit son abjuration le 30 avril 1895. Cette abjuration est acceptée par le Saint-Office. Il a fait connaître sa conversion au catholicisme à son retour en Russie et une petite communauté commença à se former autour de lui. Il reçut Vladimir Soloviev au sein de l’église grecque-catholique russe le 18 février 1896. Ensuite il fut jugé par son ancienne église pour trahison et apostasie, condamné à la dégradation et exclu de son ministère. Il trouva d’abord refuge à Saint-Pétersbourg chez des membres de sa famille et finit par s’exiler jusqu’en 1905. En août 1899, il écrivit au pape Léon XIII affirmant qu’il encadrait « le mouvement vers l’union qui commence à se manifester en Russie » et qu’il recevait « les adhésions à l’Église catholique même des prêtres » (voir : Laura Pettinaroli, La politique russe du Saint-Siège (1905–1939), Rome, Publications de l’École française de Rome, 2015 (ISBN 978-2-72831103-3, lire en ligne), p. 171–172, 174 et 234 — Extraits).