Achille Berg
Adrien Marie Achille Berg, né le à Sainte-Suzanne et mort le à Saint-Denis, est un médecin réunionnais, petit-fils d'Achille Berg.
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Naissance | |
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Décès |
(à 74 ans) Saint-Denis |
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Parentèle |
Achille Berg (grand-père paternel) |
Médecin et chirurgien, chef de service de chirurgie du centre hospitalier départemental de Saint-Denis de La Réunion, il fut président du Conseil de l’Ordre des médecins[1] de La Réunion. Il est le petit-fils d’Achille Berg, chirurgien de la Marine impériale.
Biographie
Il naquit le à Sainte-Suzanne (Ile de La Réunion). Après ses études au lycée Bourbon, il y travaille un an comme surveillant pour financer ses études de médecine, à Montpellier.
Après des études de médecine à Montpellier où il soutient sa thèse de doctorat sur l’hérédité de la tuberculose[2], qu’il dédia à son grand-père, il revient dans la colonie en , ouvre à Saint-Denis un cabinet de médecine générale et une polyclinique, le , associé aux docteurs Raphaël Fauvette[3], puis Yves Lapierre[4].
Il épouse Paule Martin, nièce de Gabriel Martin[5], médecin à Saint-Paul, le et a sept enfants, dont trois filles devinrent médecin, ainsi que cinq de ses gendres et quatre de ses petits-enfants.
L’île comptait alors très peu de médecins, et les rares praticiens devaient cumuler les tâches, jour et nuit. En 1932, il est médecin du lycée Leconte de l’Isle, seul lycée de l’Île, jusqu’au transfert de ce lycée au Butor en 1970. En août 1933, il est médecin suppléant de la section chirurgie du Centre hospitalier Félix-Guyon et devient titulaire en juin 1937, prenant la suite du docteur Déramond[6], oncle de son épouse.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, en raison de la véritable rafle de tous ceux qui étaient médecins, il ne restait plus que cinq médecins à Saint-Denis. Il est mobilisé sur place en sa qualité de chef de service. Par la suite, il cumule les responsabilités : médecin-visiteur de la maternité coloniale de 1939 à 1950, enseignant à l’école d’infirmières dès sa création le , directeur de la Santé de novembre 1945 à juillet 1946. En 1962, il est élu à la présidence du Conseil de l’ordre des médecins, à la suite de Roger Serveaux[7] qui succédait lui-même à Gabriel Martin. Il publie sur la lèpre très répandue dans l’île, tout comme avant lui l’avait fait son ancêtre[8]. Il prend sa retraite en 1966 et meurt le . Il était l’oncle d’Adrien Berg[9], lui aussi chirurgien au centre hospitalier Félix Guyon et qui prit sa relève.
Pensée
Achille Berg se définissait lui-même comme « médecin-charnière » entre une situation sanitaire dramatique et la médecine moderne[10] : « L'anesthésie, ce n'était pas là encore tout le drame pour les chirurgiens de l'époque. Le drame, c'est qu'il n'existait point un seul spécialiste dans l'île, et qu'il fallait tout faire. Oui, il fallait tout faire, et on ne pouvait faire autrement : cela nous valait des nuits d'études sans relâche, où l'on préparait l'opération du lendemain, quand ce n'était pas celle du surlendemain, lorsqu'elle était très importante. On devait prendre toutes les responsabilités, sans cette impression réconfortante et lénitive de l'existence au-dessus de vous d'un grand patron auquel on aurait pu envoyer des cas inextricables. Aussi, souvent, c'était avec un pincement au cœur qu'on entrait dans cette salle d'opérations, par certains matins... En ce temps où les transfusions sanguines ne faisaient que poindre à l'horizon, et n'existaient encore point chez nous, et où les anesthésies étaient redoutables. Car j'ai connu au départ, Messieurs, pendant très peu de temps heureusement, le criminel chloroforme, dont la syncope blanche d'emblée du début ne pardonnait jamais ; puis rapidement l'éther seul à l'Ombredanne[11], anesthésie sûre, mais avec un silence abdominal quasi nul, puis l'anesthésie locale devait conserver ses droits jusqu'à maintenant, et enfin la rachianesthésie ; Je dois dire en faveur de cette dernière que lorsque l'on demeurait strictement fidèle à observer ses contre-indications, notamment l'éviter en cas de tension artérielle moindrement basse, on ne risquait absolument rien, l'orage bulbaire de la vingtième minute du professeur Forgue avec tachychardie, pâleur faciale extrême, étant plus spectaculaire que grave, et cédait rapidement au Trendelenburg[12], et à l'éphédrine intraveineuse. Vinrent alors les jours redoutables de la Seconde Guerre mondiale. Il n'existait alors à Saint-Denis que deux hôpitaux, l'Hôpital communal d'une part où exerçaient avec talent les docteurs Ricquebourg, Mac Auliffe[13] et Vinson[14], Hôpital qui comme l'indiquait son nom ne recevait en principe que les malades de la commune de Saint-Denis, et l'Hôpital colonial tout court, administratif celui-là, et qui devait recevoir en plus les malades de la ville et ceux de toute l’île. Le gouverneur de Madagascar avait fait une véritable rafle de tout de qu'il y avait de médecins dans l'île… La carence de La Réunion était telle que le gouverneur de l'époque me donna comme adjoint le docteur Fauvette, chef de service de la Maternité coloniale, en même temps qu'il faisait de moi l'adjoint du docteur Fauvette à la Maternité »... « À la suite du cyclone désastreux de 1948 qui fit de Saint-Denis, une ville littéralement bombardée. L’Hôpital n’était plus que ruines, ou presque. »
Notes et références
- Archives du Conseil de l’Ordre des médecins de La Réunion.
- Achille Berg, L’hérédité de la tuberculose, Montpellier, 1927.
- Raphaël Fauvette, né le à L’Ile Maurice, thèse en 1920 à Paris.
- Yves Lapierre, né en 1910, thèse en 1937 à Montpellier.
- Arnaud-Joseph Gabriel Martin, né à Saint-Paul, thèse à Montpellier en 1906.
- Joseph-Antoine-Octave Déramond, né à Saint-Joseph (1870-1960)
- Roger Serveaux, né à Saint-Pierre, thèse à Paris en 1937 (1911-?).
- Berg A, Nodenot L., Observation d’un cas de lèpre cutanéo-muqueuse traitée et améliorée par le bleu de méthylène, in Bulletin de la Société de pathologie exotique et de ses filiales 1938, tome 31.
- Adrien Berg (1925–2003)
- Texte du discours de départ du Dr Achille Berg en 1966 (source : famille Berg)[source insuffisante].
- Masque pour donner l'anesthésie.
- Le plan du lit est incliné et le patient a la tête plus basse que les jambes.
- Auguste Mac-Auliffe (1897-1951).
- Philippe Henri Vinson, né le à Moka, Ile Maurice, thèse en 1928 à Paris.
Bibliographie
- Le Dictionnaire biographique de La Réunion, tome 2.
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